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sâmbătă, 13 februarie 2016

MEDITATIONS SUR LES DEVOIRS RELIGIEUX POUR TOUS LES JOURS DE L'ANNÉE

MEDITATIONS SUR LES DEVOIRS RELIGIEUX
POUR TOUS LES JOURS DE L'ANNÉE
PUBLIÉES
SOUS LES AUSPICES DE Mgr DE LA CROIX
ARCHEVÊQUE D'AUCH,
par l'auteur de la Digne Fille de Marie.
PARIS :
Librairie catholique de Périsse Frères.
PARIS :
NOUVELLE MAISON,
Rue du petit Bourbon, 18,
angle de la place St-Sulpice.
LYON :
ANCIENNE MAISON,
Grande rue Mercière, 33, et
rue Centrale, 2.

S'ADRESSER
pour la vente de l'Ouvrage ,
à Auch, chez M. BRUN, Libraire ;
A MASSEUBE
AU COUVENT DE NOTRE-DAME.
Auch, Imprimerie et Lithographie de J. Foix, rue Neuve.

VIVAT CHRISTUS REX (pagina FB)
Notre Dame de la Pureté

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ARCHEVÊCHÉ
D’AUCH

Archevêché d'Auch.
Nicolas-Augustin de la Croix, par la miséri-
-corde divine et la grâce du saint Siège apostoli-
-que, archevêque d'Auch,
Un livre intitulé : Méditations sur les Devoirs
Religieux pour tous les jours de l'année, etc., etc.,
un volume in-12, ayant été soumis à notre appro-
-bation, nous l'avons fait examiner, et, d'après le
rapport favorable qui nous en a été fait, nous
l'avons approuvé, et approuvons comme ne con-
-tenant rien de contraire aux principes de la saine
doctrine; nous croyons que cet ouvrage ne peut
que contribuer à répandre les sentiments de piété
chrétienne et de perfection religieuse dont l'au-
-teur paraît animé.
Donné à Auch, sous le seing de notre vicaire
général, le sceau de nos armes et le contre-seing
de notre secrétaire.
Ce 8 janvier 1849.
BELLOC, v. g.
Par mandement de Mgr l'archevêque d'Auch,
J.-P. MENDOUSSE, ch. s. g.
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INTRODUCTION.
Marie coopérant a l'institution de l'Ordre
de Notre-Dame.

Comme Jésus, son divin Fils, l'auguste Marie
a dû être en butte aux mépris et aux insultes des
ingrats qu'elle avait prévenus de ses bénédic-
-tions ; car la fureur et l'audace des sectateurs de
Luther et de Calvin alla si loin, qu'ils renouve-
-lèrent, dans les siècles derniers, les outrages et
les blasphêmes qu'avaient vomis jadis les suppôts
de Satan contre l'honneur, les temples et les
autels de cette Vierge sacrée... Et cependant, ô
Marie, c'est quand le coeur de l'homme est le
plus soulevé contre vous, que vous venez le rap-
-peler à la vie, en le rappelant à son devoir !
Ainsi, la Mère de miséricorde, touchée de
compassion pour le faible et le malheureux,
s'avance à grands pas, comme l'aurore à son lever,
cherchant partout un coeur généreux qui veuille
prendre en main la régénération des Coeurs :
« Sortez, filles de Sion, s'écrie-t-elle, sortez, et ve-
» -nez admirer le roi Salomon, avec le diadême dont sa
» mère l'a couronné, au jour de ses nôces sacrées (1 ).
» Venez et voyez si jamais il y eut de plus gran-
» -des preuves d'amour... Voyez et aimez ce Jésus
» qui vous a tant aimées... Filles de Sion, laissez
» toucher vos coeurs ; jusques à quand courrez-
» vous après la vanité et le mensonge ? Ah ! ne
« vous laissez plus entraîner par ces lâches déser-
» teurs de la bannière du Christ ; venez à moi et
» je vous montrerai la fontaine de vie. »
Mais c'est en vain que Marie court après ces
coeurs infortunés; l'enfer, frémissant de rage, par
la crainte de perdre ses victimes, vomit sans
cesse de nouveaux monstres, pour arracher des
mains de cette auguste Vierge ces âmes rache-
-tées au prix du sang de son aimable Fils, ces âmes
faibles et timides, sans appui, sans secours. Ces
âmes, au coeur sensible et bon, qui voudraient
aimer Jésus... les voilà sur le point de tomber
dans le gouffre infernal, et Satan se réjouissant
de son audacieuse victoire sur la Mère de Jésus.
Mais que peut ce maudit contre celle qui lui a
écrasé la tête, et qui dès maintenant va retirer
de ses griffes ces âmes innocentes ? ...Sur le pen-
(1) Cant. 3 — 11.
-chant de l'abîme, elles ont jeté un regard sup-
-pliant vers Marie: et cette tendre mère, accourant
à leur aide, leur ouvre son sein maternel, et                                 
suscite, pour les défendre, la veuve d'Israël.
Aussitôt la voix de Dieu se fait entendre dans la
solitude, à la vénérable mère de Lestonnac (1) qui,
pénétrée de la perte de ces âmes chéries, s'offre à
Dieu, par Marie, pour les sauver toutes, et éten-
-dre, [ s ]ous son nom sacré, l'empire de Jésus. —,
Consolez-vous donc, ô filles de Sion ; voici la
nouvelle Judith qui vous délivrera de l'oppres-
-sion de vos ennemis, et rendra, par ses exemples
et ses leçons, vos jeunes coeurs dignes de Dieu.
C'est par le coeur de Marie qu'elle a entendu vos
cris de détresse, et c'est au nom et par le coeur
de Marie qu'elle combattra pour vous .. Déjà la
voix de son divin Fils s'est fait entendre par celle
de son vicaire sur la terre, et les filles de Marie
sont bénies au nom de Jésus, et cette milice nou-
-velle marche sous les ordres de la sainte Eglise,
portant cette noble devise : Ordre de Notre-
Dame (2).
Ainsi fut établi, en 1607, un nouvel ordre de
(1) Vision qu'eut la mère de Lestonnac au monastère des
Feuillantines de Toulouse, où le plan de l'Ordre de Notre-
Dame fut déroulé à ses yeux. — Hist. de l'Ordre. Vie de la
vénérable Mère.
(2) Bulle du Souverain Pontife Paul V, qui érigea, en
1607, cette congrégation en ordre religieux.
Vierges, qui, sous le patronage de Marie, se dé-
-vouèrent au salut et à la perfection du prochain,
à l'imitation de la très Sainte-Vierge (1).
(1) Bref apostolique, no VIII.

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A Nos Saints Anges Gardiens (pagina FB)
Fecioara Maria, Comuniunea Fecioarei Maria

Fecioara Maria
(Miraculous Medal.org)



1re MÉDITATION.
Fidélité de Marie à la grâce de son                   
Immaculée Conception.
TEXTE DE LA RÈGLE. Bref, no 1er.
Le nom et titre de cet Ordre sera de Notre-Dame,
Mère de Dieu, toujours Vierge, afin qu'il porte le nom
de celle qui est pleine de grâce et l'exemplaire de tou-
-tes les vertus, et que les Religieuses qui y vivront met-
-tent tout leur soin et toute leur application à imiter
cette très Sainte Vierge.

PREMIER PRÉLUDE.
Contemplons, dans un ravissant transport, la
Vierge immaculée, qui, prédestinée à engendrer
le Verbe de Dieu, le fut par là-même à ce prodi-
-gieux assemblage de grâces et de perfections qui
convenaient à une si haute dignité. Remercions
Dieu de sa prédilection pour Marie, et réjouis-
-sons-nous avec cette auguste Vierge du bonheur
qu'elle a eu d'être préservée de la tache originelle.

DEUXIÈME PRÉLUDE.
Mon Dieu, que vous êtes grand et magnifique
dans votre amour pour Marie, puisque cet amour
seul présida au choix que vous fîtes d'elle pour être
la mère de votre Fils! Mais, si j'admire en elle la
sublimité de vos dons, permettez que je célèbre
aussi la fidélité qu'elle apporta à les conserver
sans souillure, et que je vous demande de parti-
-ciper à cette constante fidélité.

PREMIER POINT.
Dieu, dit la sainte Ecriture, a trouvé des taches
dans ses anges (1); mais son regard scrutateur
n'en a point trouvé dans l'âme de Marie. Pour
elle, l'anathême général n'existe pas. Il ne con-
-venait pas, disent les docteurs, que le souffle du
péché pénétrât dans ce coeur destiné à être le
tabernacle vivant du Saint des Saints , ni qu'il
ternit, même pour un instant, la pureté des
flancs où devait germer le Sauveur. ..(2) Cette pré-
-rogative, en harmonie avec ses hautes destinées,
Marie l'a reçue complètement au jour de son im-
-maculée Conception. Préservée de la tache ori-
-ginelle, et semblable au soleil qui reçut du Créa-
-teur l'être et la lumière, Marie reçoit en même
temps l'être et la grâce, et surpasse dans ce pre-
-mier moment, en perfections surnaturelles, tous
les Anges du ciel et les justes de la terre. Elle
seule a donc pu dire en toute vérité : «Au matin
de ma vie, le Seigneur a pris possession de mon coeur» ,
(1) Job. 4 — 18.
(2) Isaïe, 45—8.
car le Très-Haut, retrouvant en elle son image,
effacée par le péché chez le reste des hommes, se
contempla lui-même dans ce coeur immaculé, et
exalta, en termes pleins de tendresse, ce chef-d'oeuvre
sorti de ses mains: «Vous êtes toute belle, ô
ma bien-aimée, lui dit-il; vous êtes toute belle, et mes
yeux ne découvrent en vous ni taches ni défauts» (1).
Ah ! dans l'admiration d'une faveur si singu-
-lière, saluons notre Mère avec amour; et, de même
qu'un enfant bien né se glorifie des prérogatives
d'une mère chérie, ainsi félicitons la nôtre du
bonheur si pur d'avoir été immaculée. Mais,
en bénissant le Seigneur des faveurs dont il a
comblé Marie, n'oublions pas celles dont nous
avons été nous-mêmes l'objet. Prévenues, comme
elle, des grâces du ciel , et distinguées de la
foule, nous avons été choisies pour faire avec
Marie, l'ornement de la cour du Roi des Rois.
Or, que n'a pas fait le Tout-Puissant pour nous
rendre dignes d'un tel honneur ! De combien de
grâces cette prédestination n'a-t-elle pas été la
source! Pouvons-nous les énumérer? O mon
Dieu, si vous avez été prodigue envers Marie, ne
l'avez-vous pas été mille fois plus pour moi,
puisque l'abus que je devais faire de vos dons
n'a pas mis de bornes à vos libéralités. Ah ! dans
l'impuissance où je suis de répondre à tant d'a-
-mour, permettez que je vous offre, ô Jésus, les
(1) Cant. IV. —
délices que vous avez goûtées dans le coeur im-
-maculé de ma divine Mère ! Puissiez-vous être
ainsi dédommagé de ma coupable indifférence,
puisse mon coeur devenir enfin un séjour digne
de vous!

DEUXIÈME POINT.
Quoique l'auguste Marie eût reçu l'habi-
-tude de la grâce infuse, et fût impeccable par pri-
-vilège, comme son divin Fils l'était par essence,
elle ne cessa cependant d'en multiplier les fruits
par les actes réitérés des plus sublimes vertus.
Aussi, est-ce moins, disent les SS. Pères, la fa-
-veur de son immaculée Conception qui l'a con-
-servée pure et sans tache, que sa fidélité à cor-
-respondre à toutes les grâces actuelles qu'elle
recevait du Ciel ; c'est ce que cette incomparable
Vierge révéla un jour à une âme dévote : « Ma
» fille, lui dit-elle, ne pensez pas que j'aie reçu
» les dons que vous admirez en moi sans qu'il
» m'en ait rien coûté; sachez, qu'excepté la
» grâce qui me sanctifia dans le sein de ma
» Mère, toutes les autres ne m'ont été données
» qu'avec le secours de la mortification, d'une
» oraison continuelle, d'une effusion abondante
» de larmes, et avec une grande vivacité de dé-
» sirs pour la gloire de mon Dieu, de mon bien-
» faiteur... » (1)
(1) Saint Bonav. Vita chri.
Ainsi donc, ô ma Mère, vous agissiez comme
si la conservation de la grâce eût dépendu de
vos efforts :et moi, si faible créature, je vis dans
une malheureuse sécurité, sans vigilance sur
moi-même, sans crainte, sans mortification, sans
recours à Dieu par l'oraison, sans fidélité à sa
voix et à mes devoirs... Oh Dieu, quel renverse-
-ment ! Eh! croyons-nous que Marie se fût con-
-servée sans souillure en agissant comme nous?..
Apprenons donc de là, ô mon âme, à ne rien
refuser à la grâce; embrassons avec dévoûment
tous les sacrifices qu'elle nous inspire;. . évitons. ..
corrigeons.... pratiquons tout ce qu'elle nous
prescrit. Rappelons-noussouvent que, créée dans
un état de justice et de sainteté, notre première
Mère perdit ces privilèges, et nous rendit tous
malheureux par sa témérité et son orgueil. Crai-
-gnons pour nous le même sort, si nous ne nous
défions beaucoup de nous-mêmes, et si nous ne
veillons constamment sur notre coeur, pour ne
nous jamais pardonner la plus légère faute.

AFFECTIONS.
O Vierge immaculée, ce que Dieu a fait en
votre faveur est une image sensible de ce qu'il a
daigné faire pour moi. Mais, au lieu d'imiter
votre reconnaissance, votre amour, votre fidélité
aux grâces du Seigneur, j'ai, au contraire, abusé
de ses dons et méconnu ses insignes bienfaits.
Ah! je déplore en ce moment ma monstrueuse
ingratitude, et vous prie instamment, ô ma di-
-vine Mère, de m'obtenir la grâce de la réparer.
Demandez donc, ô Marie, que l'Esprit sanctifica-
-teur vienne de nouveau purifier mon âme, et la
rende moins indigne de l'auguste alliance que le
Très-Haut a bien voulu contracter avec moi.
O Jésus, l'unique bien-aimé de mon âme, vous,
que j'ai tant de regret d'avoir offensé, veuillez
m'accorder, par l'immaculée Conception de Marie,
la force de m'éloigner de tout ce qui a même
l'apparence du mal. Qu'un zèle ardent pour cor-
-respondre à la sainteté de ma vocation m'anime
sans cesse, comme il pressait la Vierge imma-
-culée de répondre à votre amour. Ah ! faites,
je vous en prie, que ma constante fidélité me
procure la faveur signalée d'être, au déclin de
ma vie, ce que fut Marie au premier instant de
son existence, belle entre toutes vos épouses
chéries.

FRUIT DE LA MÉDITATION.
Etre sensiblement touché des grâces du Sei-
-gneur, et ne se point pardonner la plus petite
résistance à ses divines inspirations.
Examen et revue de la Méditation, pag. 6 .

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2e MÉDITATION.
Le coeur de Marie, modèle accompli
de perfection.
TEXTE DE LA RÈGLE. Bref, no 1er.
« Le titre de cet ordre sera de Notre-Dame, Mère
» de Dieu, toujours Vierge, afin qu'il porte le nom de
» celle qui est pleine de grâce et l'exemplaire de
« toutes les vertus, et que les Religieuses qui y vivront
» mettent tout leur soin et toute leur application à
» imiter cette très Sainte- Vierge.

PREMIER PRÉLUDE.
Représentons-nous la divine Marie nous ou-
-vrant son coeur maternel et nous attirant à elle
en disant : « Venez, vous qui me désirez avec ardeur,
vous qui m'aimez de toutes vos forces; remplissez-vous
des biens qui abondent en moi, et rassasiez-vous des
fruits délicieux que je produis » (1).

DEUXIÈME PRÉLUDE.
Mon Dieu, comment, avec tous mes défauts,
oser pénétrer dans ce sanctuaire sacré ! comment
y avoir un accès favorable, moi qui ai si long
temps abusé de vos divines grâces!... Ah! péné-
(1) Eccl , XXIV. 26.
-trée de mon indignité, j'aurai recours à ma mère,
et la supplierai d'implorer pour moi votre infinie
miséricorde ! Je vous en prie donc, ô Marie,
faites parler votre coeur maternel, et, dans ce jour
fortuné, jour d'une heureuse amnistie, demandez
que, purifiée de toutes mes souillures, je mérite
d'être admise, avec vos dignes filles, à contem-
-pler ce chef-d'oeuvre du Tout-Puissant.

CONSIDÉRATION.
L'Esprit-Saint ayant possédé le coeur de Marie,
dès le commencement, en a fait un sanctuaire
sacré, seul digne d'attirer les complaisan-
-ces du Tout-Puissant, et d'être, pour le fils de
l'Eternel, un séjour de repos et de délices. C'est
dans ce lieu délectable que votre tendre mère
vous invite à entrer aujourd'hui, ô vous Reli-
-gieuses de Notre-Dame : « Venez, vous dit-elle,
» avec l'accent du plus pur amour; venez, vous
» qui m'aimez.ardemment; remplissez-vous des
» biens qui abondent en moi... Venez puiser
» dans ce vaste réservoir de lumières et de ver-
» -tus; c'est pour vous que j'en ai été comblée, et
» c'est à vous que je les destine, ô vous mes
» filles bien-aimées, qui faites profession de m'i-
» -miter en tout... »
Qui de vous ne sera touchée d'une telle invita-
-tion ? Qui de vous n'aura hâte d'y répondre, et
d'entrer dans ce nouveau tabernacle pour y fixer
à jamais sa demeure ? Approchez-vous donc, ô
âmes fortunées, approchez-vous de ce coeur em-
-brasé, d'où sont sorties ces vives flèches d'amour,
qui, ayant blessé le coeur de Jésus, l'ont fait des-
-cendre dans celui de Marie, pour se communi-
-quer plus aisément aux vôtres... Pénétrez dans
cet intérieur sacré; contemplez les ineffables beau-
-tés de celle que Dieu admira lui-même. Consi-
-dérez ses héroïques vertus,... ce noble dévoûment
à la gloire de Dieu,... ce zèle pour le salut
des hommes, qui alla jusqu'à sacrifier à cette fin
son Fils bien-aimé,... sa charité excessive, sa
compassion pour les malheureux et son empres-
-sement à les soulager tous. Voyez et admirez la
pureté des motifs qui faisaient agir cette Vierge
fidèle, la sublimité de ses pensées, de ses désirs,...
la dignité de ses affections et tous les mouve-
-ments de ce coeur immaculé, qui imprimaient
une si grande perfection à toutes ses oeuvres, que
la sainteté de celles de Dieu est seule au-dessus
des siennes. Filles de Notre-Dame, voilà le coeur
de votre Mère; car, c'est du coeur que naissent
tous ces sentiments.

RÉFLEXIONS ET AFFECTIONS.
O mon Dieu,je me perds dans cette contempla-
-tion, et ne puis plus soutenir l'éclat de tant de
vertus. Dans le saisissement où je suis, je ne puis
comprendre que vous m'ayez donné un si parfait
modèle à imiter. Quoi ! moi, misérable et lâche
créature, je suis appelée à marcher sur de si no-
-bles traces ! Sur les traces de Marie et de Marie
pleine de grâce ! Oui, mon Dieu, c'est ce que j'ai
promis en embrassant cet Ordre. Mais comment
ai-je rempli un si saint engagement ? Hélas ! qu'aperçois-
je dans le passé, et que vois-je dans le
présent ?... Dieu seul avait des droits sur mon
coeur, et, comme l'auguste Marie, je lui en avais
consacré toutes les affections... A son exemple,
je devais travailler avec ardeur à procurer la
gloire de Dieu et le salut des âmes, selon cet
institut. — Comme Marie, je devais m'oublier en
tout, me détacher de tout, et voir Dieu en tout,
n'ayant d'autre but, dans toutes mes actions,
que l'amour le plus pur et le plus désintéressé...
Or, est-ce ainsi que j'ai agi ? Ma vie, ma con- .
-duite, retrace-t-elle en tout celle de ma divine
Mère ?
Grand Dieu, quel sujet de confusion! Hélas!
combien de fois n'ai-je pas partagé ou profané
les affections de mon pauvre coeur? Combien de
fois n'ai-je pas donné à mon Dieu un indigne
rival, pour qui seul je travaillais?... Et, blessée
dans toutes les facultés de mon âme par ce fu-
-neste amour-propre, j'ai été entraînée vers le mal
avec tant d'ardeur, que le péché a laissé dans mon
coeur une langueur mortelle... Et, dans cet état,
mon Dieu, vous le savez, j'ai oublié vos dons, j'ai
oublié mes promesses... Je me suis éloignée du
coeur de ma Mère; et, en perdant de vue ses
exemples, j'ai amassé sur ma tête des maux inex-
-plicables. O déplorable aveuglement, que vous
me causez d'amertume ! !
O Marie, ma tendre mère, mes ingratitudes
monstrueuses, bien plus que l'épée cruelle, ont
blessé et outragé votre coeur ; et cependant, au
lieu de vous irriter contre moi, vous m'appelez à
vous, et m'offrez encore amour et protection...
Eh bien ! je reviens à vous sincèrement; et, le re-
-pentir dans le coeur, je vous promets de nouveau
de mettre tous mes soins et toute mon application à
vous imiter en toutes choses. Pour y réussir plus
sûrement, je me demanderai souvent : Marie
pensait-elle... parlait-elle... agissait-elle ainsi ?
Puisse ma fidélité à remplir cette promesse ob-
-tenir de votre divin Fils, ô ma Mère, l'entière
conversion de mon coeur, afin que, devenant pur
et sans tache, il mérite d'être uni avec vous à
celui de Jésus, pour l'éternité! Amen.

FRUIT DE LA. MÉDITATION.
Tâcher de faire toutes choses avec la perfec-
-tion de la très Sainte-Vierge... et se tenir unie
de coeur à son coeur immaculé.
Examen et Revue, page 6.

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Extras din cartea MEDITATIONS SUR LES DEVOIRS RELIGIEUX
POUR TOUS LES JOURS DE L'ANNÉE
PUBLIÉES
SOUS LES AUSPICES DE Mgr DE LA CROIX
ARCHEVÊQUE D'AUCH,
par l'auteur de la Digne Fille de Marie.
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Rue du petit Bourbon, 18,
angle de la place St-Sulpice.
LYON :
ANCIENNE MAISON,
Grande rue Mercière, 33, et
rue Centrale, 2.
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