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sâmbătă, 3 februarie 2018

Édition, éditions, éditeur

Édition, éditions, éditeur

http://www.cnrtl.fr/definition/éditions

Edition, subst. fém.
A.− [Correspond à éditer A]
1. [En parlant d'œuvre écrite] Reproduction, publication et diffusion commerciale par un éditeur d'une œuvre sous forme d'un objet imprimé. Édition originale, princeps, posthume d'une œuvre; édition et réédition d'un ouvrage; maison d'édition. Il irait (...) surveiller, l'édition de son « Dictionnaire de musique » (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 176):
1. La Kelly's directories LTD, société au capital de 1 150 000 livres sterling, fait partie du trust de journaux de la famille Berry. Nous trouvons des concentrations analogues en Allemagne, où les maisons Scherl et Mosse pratiquent l'édition d'annuaires à côté de celle de journaux. La Civilisation écrite,1939, p. 2413.
 P. méton.
a) [Désigne ce qui est édité]
α) Ensemble des exemplaires d'une œuvre, imprimés en un seul tirage, ou en plusieurs si le texte ou la composition typographique n'ont pas été modifiés. L'édition de Sens  des Romances sans paroles »] était d'ailleurs complètement épuisée (Verlaine, Corresp.,t. 1, 1887, p. 206).Il fut convenu qu'il enverrait la moitié de l'édition, soit deux mille exemplaires (Guéhenno, Jean-Jacques,1952p. 63).
 En partic. Ensemble des exemplaires d'un journal, imprimés en une seule fois. Première, seconde édition. Le gouvernement exercera des poursuites contre ce canard effronté [Paris-Midi]. Pour l'instant la police a saisi tout ce qui restait de l'édition (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 469).Édition spéciale! Émeutes à Bombay! Deux cents morts! Édition spéciale! (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 113):
2. L'Humanité a plusieurs éditions quotidiennes, 5, parfois 6 ou 7, dont 2 pour la province et une pour le Nord. Leur diffusion normale est assurée par la coopérative des porteurs de journaux pour Paris et par les messageries Hachette pour la banlieue et la province. La Civilisation écrite,1939, p. 3804.
Au fig., vieilli. Répétition d'un acte, d'un fait; version d'un fait. M. Leuwen fit beaucoup de questions à Coffe. MmeLeuwen fut enchantée d'avoir une troisième édition des prouesses de son fils (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 212).Brumaire était la première édition de Décembre (Péguy, Notre jeun.,1910, p. 33).
β) Exemplaire d'une œuvre faisant partie d'une édition. J'ai dans ma bibliothèque une édition de Ronsard, une édition rare reliée en peau de truie (Lorrain, Phocas,1901, p. 16).Dégoût instinctif et invincible qui devrait évidemment faire balayer de la salle de la Bibliothèque Nationale les trois casiers d'éditions Teubner (Thibaudet, Réflexions litt.,1936, p. 230):
3. Il est mort d'une crise foudroyante d'urémie, un soir d'été, dans un fauteuil, tenant serrée sur sa poitrine une précieuse édition des Fables de La Fontaine, un exemplaire unique qu'il tenait du marquis de Charnacé, ...Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 902.
γ) [Suivi d'un groupe déterminatif précisant le type de présentation et/ou de diffusion du support imprimé de l'œuvre édité] Édition de poche, de luxe, illustrée; édition in quarto, in octavo; édition bilingue. Reçu les épreuves d'une édition à bon marché de « Mont-Cinère » (Green, Journal,1931, p. 56).Jean-Louis (...) tira de sa poche le « Discours sur la méthode » dans une édition scolaire (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 55):
4. Ils [les tirages restreints] sont (...) rémunérateurs, dans les cas des éditions de luxe à tirage restreint pour bibliophiles, collectionneurs de raretés. Arts et litt.,1935, p. 6411.
b) Activité de l'éditeur. Paulais faisait vaguement de l'édition, achetait de temps en temps un tableau de maître(Triolet, Prem. accroc,1945, p. 188).
 P. ext., dans le domaine de l'écon.Industrie et commerce du livre :
5. Les premières années qui la suivirent [la guerre] marquèrent une suractivité de l'édition : intense appétit de lecture, de connaissance, après un sevrage brutal, comme au lendemain de la Révolution. Tout se vend. La Civilisation écrite,1939, p. 2801.
c) Au plur. [Suivi d'un nom propre] Établissement, service commercial dont l'activité est la publication de livres. Les Éditions du CNRS. L'album par lequel débute la collection « Couleurs des maîtres », aux éditions Braun et Cie, est consacré à Matisse (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 75).
2. [En parlant d'œuvre non écrite ou d'œuvre écrite sur un support non imprimé] Éditions microfilmées (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 1158).
 Reproduction et diffusion commerciale d'œuvres à caractère artistique :
6. Les modalités particulières d'application des règles (...) en ce qui concerne l'édition de librairie, l'édition musicale, l'édition phonographique, l'édition cinématographique et l'édition en matière d'arts plastiques graphiques et des arts appliqués, seront, (...) déterminées par des accords interprofessionnels ... La Civilisation écrite,1939, p. 1612.
B.− [Correspond à éditer B] Préparation du texte d'une œuvre en vue de sa publication. La correspondance de Rousseau dans la belle édition établie par Théophile Dufour (Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p. 7).
 [Suivi d'un groupe déterminatif précisant le type de préparation]
 Édition critique. Édition qui donne les variantes d'un texte et qui est pourvu d'un apparat critique. C'est en 1862 que cet éditeur plein d'amour donna sa première édition critique des poésies d'André Chénier (France, Vie littér.,t. 1, 1888, p. 305).Les annotations et améliorations dont les éditions critiques surchargent le texte des évangiles (Claudel,Poète regarde Croix,1938, p. 49).
 Édition savante. Édition accompagnée de notes et de commentaires grammaticaux, historiques, littéraires :
7. Le danger, dans certaines éditions savantes, à plus forte raison dans les éditions scolaires, est que l'érudition, indispensable à l'intelligence du texte, des sources, du milieu, de l'époque, des circonstances, par un excès de scrupule et un abus de notes quelquefois vaines, la harcèlent ou la dispersent au lieu de la guider. La Civilisation écrite,1939, p. 2805.
 Édition diplomatique (cf. diplomatique1B).
 Édition définitive, ne varietur. Il faut faire avant tout l'« édition ut varietur », pour me reposer des « Cahiers » (Gide,Journal,1890, p. 16).
 Édition expurgée. Il faut avoir lu Shakespeare, mais je t'en donnerai un jour une édition expurgée (Green,Moïra,1950, p. 95).
Rem. Les dict. spéc. récents enregistrent un emploi en informat. : ,,Sortie matérialisée d'une information après traitement [par l'ordinateur]`` (Bureau 1972).
C.− [P. méton. de A et B]
1. Texte d'une œuvre tel qu'il a été fixé par un éditeur. Les « Pensées » et « Opuscules » de Pascal dans l'édition de Brunschvicg (Gide, Journal,1905, p. 176).
2. Texte d'une œuvre tel qu'il a été publié dans une édition. Dans la nouvelle édition Dentu-Charpentier de mes œuvres complètes, « Robert Helmont » se trouve à la fin du second volume de « Jack » (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 12).
Prononc et Orth : [edisjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2etiers xvies. translaté de l'edicion Theodoce (Bibl. hist. Maz. 312, fo253dds Gdf. Compl.); 1679 « impression » (Rich. : Prémiére, ou seconde édition d'un livre). Empr. au lat. impérial editio « production; édition ». Fréq. abs. littér. : 1 630. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 347, b) 2 849;xxes. : a) 2 134, b) 2 118.

Sursa urmatoare :
http://www.cnrtl.fr/definition/éditions

Editer, verbe trans.
A.− Domaine du comm.
1. Emploi trans. Assurer la reproduction, la publication et la diffusion d'une œuvre.
a) [Le compl. désigne une œuvre écrite ou son support imprimé] Éditer une brochure, un dictionnaire, les œuvres complètes de qqn; éditer à ses frais. Un très bref petit poëme, édité avec trop de luxe par un imprimeur en tant que spécimen de son faire (Mallarmé, Corresp.,1876, p. 99).Une bande de joyeux loustics éditait, sur le modèle de « L'Os à moelle », une feuille intitulée « La Double gamelle » (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 146):
1. Bernard Grasset accepta de publier ma nouvelle, mais à compte d'auteur, (...). Toutefois, Grasset, bon prince, s'engageait par contrat à éditer, à ses frais, mon prochain roman. Martin du G., Souv. autobiogr.,1955, p. LV.
b) [Le compl. désigne une œuvre d'art non écrite ou son support] Éditer de la musique; éditer des disques, des sculptures. La robe du grand couturier éditée à plusieurs exemplaires (Proust, Temps retr.,1922, p. 725).La « Carta al Rey », également éditée en fac-similé par Paulo Prado sur l'original (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 349).« Et déchirons le drapeau espagnol », film patriotique édité au début de la guerre hispano-américaine (Sadoul, Cin.,1949, p. 31).
c) [Correspond à a et b supra; le compl. désigne l'auteur de l'œuvre éditée] Si je commençais la librairie, je commettrais la faute de vous éditer (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 400).Les plus minces écrivailleurs de nouvelles sont édités, payés, réimprimés! (Goncourt, Journal,1860, p. 716).Écrivains édités chez Grasset : Giraudoux, Maurois, Sindral, Montherlant, Mauriac (Du Bos, Journal,1925, p. 302).
2. Emploi pronom. à sens passif. Être édité. Une femme chez laquelle s'éditent toutes les productions romantiques qui ne paraissent pas [ailleurs] (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 113).
B.− PHILOL. Établir le texte d'une œuvre, éventuellement accompagné de notes critiques et de commentaires, en vue de sa publication. Éditer un manuscrit. Voir « la vie intérieure ramenée à son fondement », écrite par un Chartreux et éditée par le père Tissot (BarrèsCahiers,1906-07, p. 305):
2. On se figure volontiers que c'est parce qu'il [le savant] ne peut produire, qu'il recherche, édite et commente les œuvres des autres. Il est d'ailleurs si facile de tourner en ridicule ses patientes investigations. Renan,L'Avenir de la sc.,1890, p. 109.
Rem. Les dict. spéc. récents enregistrent un emploi en informat. : ,,Préparer l'impression d'un état ou d'une rubrique particulière, afin d'obtenir une présentation satisfaisante`` (Balay 1971).
Prononc. et Orth. : [edite], (j')édite [edit]. Ds Ac. 1878-1932. Étymol. et Hist. 1784 (Restif, Le Paysan et la Paysanne pervertis, II, 175, note ds Gohin, p. 249 : La Bible de mon père éditée par des catholiques). Dér. du rad. du supin editum du lat. edere « mettre au jour, produire », d'apr. éditeur*, édition*; cf. 1310 edit « publié » [editum] (Gervais du Bus, Roman de Fauvel, 1225 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 168. Bbg. Gohin 1903, p. 249.

http://www.cnrtl.fr/definition/éditions

Sursa urmatoare :
https://www.francaisfacile.com/forum/lire.php?num=7&msg=66957&titre=Chez+ou+%E0
Travailler chez / Travailler à [ A lucra la ... ]
Chez / à

Chez ou à
Message de 
vibssav posté le 10-03-2012 à 12:31:09 (S | E | F) 
Bonjour,
J’ai une question, pourriez-vous m’éclairer, s’il vous plaît ?

Il enseigne (ou travail) à Jules-Ferry. (L’école Jules- Ferry) 
Il travaille chez Hatier. (L’édition ou l’imprimerie Hatier)

La première phrase est compréhensive, mais la deuxième n’est pas logique. Dans cette phrase, Hatier n’est pas un nom propre mais un établissement, dons il faut utiliser à.

Merci d’avance
Vibssav

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Modifié par 
bridg le 10-03-2012 12:48
Hatier est une maison d'édition française Fondées en 1880 par Alexandre Hatier
Tout comme on dit "je travaille chez Leclerc (les magasins fondés par Edoouard Leclerc) ou "Je travaille chez Renault" (entreprise fondée par les frères Renault en 1899).
Vous travaillez chez eux.  

Réponse: Chez ou à de 
alienor64, postée le 10-03-2012 à 13:07:13 (S | E)

Bonjour vibssav 

" Il enseigne (ou travail) à Jules-Ferry. (L’école Jules- Ferry) " ( en effet , on sous-entend : " l'école Jules Ferry " : c'est un nom de chose , donc , on utilise la préposition " à " . Si on avait écrit : " Il travaille chez Jules Ferry " , cela aurait signifié qu'il travaille chez une personne nommée Jules Ferry . )
"Il travaille chez Hatier. (L’édition ou l’imprimerie Hatier) " ( dans ce cas , il s'agit d'un nom de personne ; on utilise donc : " chez " . Par contre , on aurait pu écrire : " Il travaille chez l'imprimeur Hatier : nom de personne / à l'imprimerie Hattier : nom de chose " ) 

Bonne journée !

Réponse: Chez ou à de 
vibssav, postée le 11-03-2012 à 08:12:57 (S | E)
Merci beaucoup à bridg et à alienor64. Vos explications étaient très bien. Mais malheureusement il y a encore quelque chose que je ne comprends pas…

Jules Ferry et Hatier tous les deux sont des personnes, mais dans les deux phrases ci-dessus on s’intéresse à une école et à une imprimerie (tous les deux inanimés). Alors pourquoi on n’utilise pas la préposition à pour tous les deux ?

Quand je dis je travaille chez Hatier, cela pourrait dire que je vais (à) dans la maison de Monsieur Hatier et je fais leur ménage ou je fais la cuisine (par exemple). Ça ne veut pas forcément dire que je travaille à l’imprimerie dans un magasin des éditionsHatier.

Merci mille fois… j’attends vos géniales explications…
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Modifié par 
bridg le 11-03-2012 08:17

Réponse: Chez ou à de 
bridg, postée le 11-03-2012 à 08:36:51 (S | E)
Bonjour.
Jules Ferry était un député français qui, en 1881, fit voter la loi qui rendait gratuit et obligatoire l’enseignement public primaire ; ouvrit les écoles d’Etat aux jeunes filles et favorisa l’extension de la laïcité.
En aucun cas Jules Ferry n'a fondé l'école dans laquelle vous travaillez.
L'école porte son nom en souvenir de lui, mais ce n'est pas la sienne. Vous n'allez donc pas travailler chez lui.
Contrairement aux Editions Hatier, crées par Monsieur Hatier, qui lui appartiennent, à lui et à ses descendants.
Vous allez donc travailler chez lui.

Maintenant, au même titre que chez Renault ou d'autres entreprises de ce type, vu les centaines ou milliers de travailleurs qui y sont employés, vous avez plus de chance, lorsque vous dites "je travaille chez Hatier/ Renault ..." qu'on comprenne immédiatement que vous êtes un employé travaillant dans leur entreprise, plutôt que leur unique femme/homme de ménage travaillant dans leur domicile personnel.
Néanmoins, si vous êtes cet(te) employé de maison vous pourriez effectivement dire que vous travaillez chez eux, si ce n'est qu'en principe, la formule consacrée est :
"je suis au service de / des ..."
Un cours FLE ici sur cette notion:
Lien internet

A++

Réponse: Chez ou à de 
vibssav, postée le 12-03-2012 à 07:21:29 (S | E)
Merci infiniment bridg, enfin j’ai compris. Alors tout dépend de si quelqu’un crée son propre entreprise et utilise son nom, ou son nom a été utilisé en son honneur par d’autres personnes. Génial, j’ai compris.

Alors c’est complètement faut de dire « Je travaille chez Total » (station Totale), ou « Je travaille chez EDF ou GDF », n’est-ce pas ?

Bonne Journée
Sursa urmatoare :
https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-16398.php

Chez ou à ? Ou comment introduire un lieu :

Chez et à sont des prépositions qui introduisent des  compléments circonstanciels de lieu,mais attention :chacune d'elle a sa propre spécificité.

1-CHEZ :est employé pour introduire des métiers ou professions,des noms de personnes ou des pronoms (mais tous sont compléments circonstanciels de lieu)

exemples: Je vais chez Olga /Je viens de chez le dentiste.

2-À :est employé pour introduire des noms de lieux.

exemples:J'irai à la mairie ce soir /Il prendra de la viande à la boucherie.

BN :à +le ===> au
Exemple :Je vais au marché et non Je vais à le marché.

Sursa urmatoare :
http://fr.thefreedictionary.com/Chez%20

chez

[ ʃe] prép. [ du lat. casa, maison ]
1. Dans la maison de ; dans le local professionnel de :Nous sommes chez elle. Je reviens de chez le médecin. Je passerai par chez eux.
2. Dans le pays de : Chez les Indiens, les vaches sont sacrées. Chez les Anglais, on roule à gauche.
3. Au temps de, dans la société de : Chez les Romains, Janus était le dieu gardien des portes.
4. Dans la personne, l'espèce, la catégorie de : Chez elle, l'humour est une seconde nature. Chez les ruminants, l'estomac comporte quatre poches.
5. Dans l'œuvre de : Il y a chez Victor Hugo des pages prophétiques.
Bien de chez nous,
Fam. typique, représentatif de notre région, de notre pays : Une chanson bien de chez nous.

CHEZ

 (ché ; le z se lie ; chez eux, dites : ché-z eux) prép.
 Dans la maison de, au logis de, dans la demeure de. Souper chez quelqu'un. J'étais chez lui comme chez moi. Vous êtes chez vous. Se renfermer chez soi. On ne pouvait les retenir chez elles. Venir chez quelqu'un. Admettre quelqu'un chez soi. Il n'a pas mis le pied chez lui. Se réfugier chez quelqu'un. Chacun est maître chez soi.
Qui doute que, si de ses armes Ilion avait eu l'appui, Le jeune Atride avecque larmes Ne s'en fût retourné chez lui ? [MALH., III, 3]
.... Heureux qui vit chez soi, De régler ses désirs faisant tout son emploi ! [LA FONT., Fables, VII, 12]
Chéri de tout le peuple, honoré chez le prince [ID., Poly. IV, 3]
 Dans le pays de. Ce qui se passait chez les ennemis. Nom peu connu chez les barbares. Prendre un roi chez un peuple voisin.
Memnon voulait qu'on les allât [les Macédoniens] attaquer chez eux [BOSSUET, Hist. III, v.]
La profession de comédien était infâme chez les Romains et honorable chez les Grecs ; qu'est-elle chez nous ? [LA BRUY., XII]
 De chez, préposition composée signifiant qu'on sort de la demeure de quelqu'un. Je ne sais qui sort de chez moi. Je viens de chez mon juge. Ne pas sortir de chez soi. Tu m'as mis hors de chez moi. J'entendais de chez moi.
Mais puisque, par ce triste et prudent souvenir, De chez Antiochus elle l'a fait bannir [CORN., Nicom. I, 5]
 Par chez, préposition composée signifiant qu'on passe par la demeure de quelqu'un. Passer par chez quelqu'un. Nous irons par chez les Africains.
Vous feriez un voyage charmant ; mais je voudrais que vous passassiez par chez nous [VOLT., Lett. Marmontel, 23 avr. 1766]
 Près de chez, loin de chez. Il demeure près de chez nous. Loin de chez lui, loin de son pays.
 Fig. Parmi. Chez nos ancêtres. Coutume reçue chez les anciens. Chez les barbares la fidélité dépend de la fortune.
Que de restitutions, de réparations, la confession ne fait-elle pas faire chez les catholiques ! [J. J. ROUSS., Ém. III]
 Dans l'esprit ou le caractère de quelqu'un. C'est une conviction chez lui.
Ce n'est pas une habitude chez moi de rendre compte.... Châtier en autrui ce qu'on souffre chez soi [CORN., Poly. III, 5]
Pour un fourbe chez vous la pitié trouve place [ID., Perthar. III, 5]
Et vous serez fameux chez la postérité [ID., Cinna, II, 1]
 Dans un auteur. Chez le même poëte. Je lis chez certains auteurs.
 Substantivement. Un chez-soi. Un chez-moi. Son chez-lui.
Cela rend mélancolique, mais cela fait aussi un grand bien ; car on en aime mieux son chez-soi [VOLT., Lett. Villette, 8 juillet 1765]

REMARQUE

·                                 1. Vaugelas a condamné la locution : chez Plutarque, chez Platon, pour dire dans Plutarque, dans Platon ; Marg. Buffet et Chifflet sont de son avis ; Th. Corneille ratifie cette sentence, admettant toutefois qu'en parlant de toute une nation on peut fort bien dire chez : chez les Grecs, chez les Romains. À quoi on répondra d'abord que la locution est ancienne puisqu'elle est dans Montaigne, ensuite qu'elle se justifie, n'étant qu'une extension de chez signifiant dans l'esprit de. Une fois que chez a été ôté de sa signification propre, rien n'empêche qu'il ait pris celle que Vaugelas lui conteste.
·                                 2. Chez ne prend pour complément que des noms de personnes ou d'êtres personnifiés :
Patte blanche est un point Chez les loups, comme on sait, rarement en usage [LA FONT., Fabl. IV, 15]

HISTORIQUE

·                                 XIIe s.
Vos voliez venir à nos [nous] e à ceaus [ceux] qui sont à ches nos [, Machab. II, 11]
Aval au bourc, ches son hoste Florent [, Ronc. p. 189]
Chies un hoste [ils] hebergent qui moult estoit prudhom [, Sax. XXII]
·                                 XIIIe s.
Que se venir [je] pooie ches Symon le voier [, Berte, XLVII]
Et vint droit au castiel où li rois estoit en prison, et se hiebrega ciés une vaine feme [, Chr. de Rains, p. 53]
Et ele n'i met riens ne oste Que ce c'on trueve en chiés son oste [RUTEB., II, 59]
·                                 XVe s.
Pietre du Bois s'en vint un soir chieux ce Philippe [FROISS., II, II, 101]
Et de là suyvit tant le chevalier la pucelle qu'il la trouva cheuz une sienne cousine [, Perceforest, t. VI, f° 54, dans LACURNE]
·                                 XVIe s.
Qu'il ne tarde plus à amener sa fille, car nous allons cheux M. Deschenais, où elle pourroit bien se rendre [MARG., L. 12]
Comme dict ce poëte chez Plutarque [MONT., I, 23]
Se retirer chez soy [ID., I, 32]

ÉTYMOLOGIE

·                                 Berry, cheux ; picard, cheux, chu ; Saintonge, cheuz ; anc. espagn. en cas ; de casa, la maison (voy. CASE), dont il y avait une forme au masculin (voy. CHAI). Chez est elliptique, et on a la locution complète dans l'ancien français à ches, en chiés, qui signifie exactement à la maison.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

·                                 CHEZ. - REM. Ajoutez : 3. Vaugelas note et condamne la prononciation cheuz vous, cheuz moi, cheuz lui, dont la cour usait.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

CHEZ. prép. Dans la maison de, au logis de. J'ai été chez vous, chez mon père. Chacun est maître chez soi. Allons-nous-en chacun chez nous. Je viens de chez vous, d'auprès de chez vous. J'ai passé par chez vous.
Quelquefois, de cette préposition, jointe à un pronom personnel, il se forme un nom. Avoir un chez-soi. Aimer son chez-soi. Quand j'aurai un chez-moi, j'y recevrai mes amis. Quand vous aurez un chez-vous, j'irai vous voir. Il a maintenant un chez-lui.
Il se dit aussi, par extension, du Pays natal, du lieu qu'on habite ordinairement. Je pars demain pour chez moi. L'air de ce pays ne lui convenait pas, il a été obligé de retourner chez lui.
Il signifie aussi Parmi. Il y avait telle coutume chez les Grecs. Chez nous, les modes se succèdent rapidement.
Il signifie figurément En la personne de quelqu'un. C'est chez lui une habitude. Par extension, On trouve ce récit chez Hérodote.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

chez

Chez moy, Apud me, Domi meae.
Allons chez moy, Eamus ad me.
On l'a emmenée chez moy, Ad me abducta est domum.
Il a souppé chez moy, Coenauit apud me.
Je veux que tu sois chez moy, Apud me sis volo.
On dit qu'il est chez moy, Domi praesto apud me esse aiunt.
De chez moy, A me.
De chez vous, A vobis.
Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
CHEZ, préposition, [Ché devant une consone, chez devant une voyelle: é fer. Dans certaines Provinces, on dit cheuz; mauvaise prononciation.] Dans la maison de... Au logis de... Chez moi, chez soi, chez lui, chez nous, etc. Chez M. un tel, etc. Il est quelquefois précédé de la prép. de: Je sors de chez lui; ils l'ont chassé de chez eux, etc., ou de par; j'ai passé par chez vous. On l' emploie quelquefois pour parmi:Chez les Athéniens, chez les Grecs; mais l'expression n'est pas noble. C'est une négligence dans l'Auteur du Télémaque, d' avoir dit: "Voilà votre Roi, s'il est vrai que vous desiriez de faire regner chez vous les Lois de Minos. — Plusieurs disent chez les étrangers, pour dire, en un pays étranger; mais plusieurs les condamnent, et je crois, dit Vaugelas, qu'ils ont raison. — * Chez ne vaut rien pour citer un Auteur. On disait aûtrefois chez Platon, chez Plutarque, etc. On doit se servir de dans: on trouve dans Plutarque, etc. 
   Chez, marque quelquefois qu'on est au service de quelqu'un: "Ce garçon est chez le Marquis de... Ce Gentilhomme est chez le Roi L. T. — Avec les pronoms personels, il forme quelquefois un substantif. Avoir un chez soi: quand j'aurais un chez moi, j'y recevrai mes amis. "Quand Mde. la Duchesse de... vous a donné si généreusement un hospice, dont vous abusez contr'elle avec tant d'indignité, elle avoit sans doute un chez elle. Linguet. 
   REM. Mallebranche l'emploie au figuré: "Nos passions nous tiènent toujours hors de chez nous. 
   Malherbe s'en est servi souvent au propre. 
   Et si j'ai desiré que tu fusse chez moi.... 
   Nous ayant fait perdre l'envie 
   De nous en retourner chez nous... 
   Le jeune Atride avec larmes 
   S'en fut retourné chez lui. 
Ménage a raison de trouver que cette façon de parler est bâsse. Elle n'est bone que pour le style fam. 
   Boileau, après avoir dit du regne de Titus: 
   Le cours ne fut pas long d'un empire si doux. 
Ajoute: 
   Mais où cherché-je ailleurs ce qu'on trouve chez nous. 
   Je crois qu'on peut lui apliquer ce que Ménage dit de Malherbe.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788

http://fr.thefreedictionary.com/Chez%20



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