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marți, 31 martie 2015

Eating in the monastery, Manger au monastère ( Archives du Carmel de Lisieux ), French and English Version

Eating in the monastery, Manger au monastère ( Archives du Carmel de Lisieux ), French and English Version


English Version : http://www.archives-carmel-lisieux.fr/english/carmel/index.php/le-r%C3%A9fectoire/eat-in-a-monastery


Que pouvait-on bien manger au carmel, au temps de Thérèse ?
La réponse implique à la fois le contenu de l'assiette et de fort complexes manières de table.

Qu'est-ce qu'on mange :

Le petit déjeûner :


Une soupe aux poireaux et pommes de terre, comme c'était la norme à l'époque. Aux Buissonnets, on prenait ainsi le matin une soupe aux oignons.
En carême : du pain et simplement du bouillon clair.
Au petit déjeuner du dimanche, après la messe, soit vers 9 h, on servait dans de grosses soupières jaunes du riz à l'oseille très chaud (d'après une tradition orale).



 Du pain à chaque bouchée
Il ne fallait pas manger une seule bouchée, soit de poisson, de légumes ou de dessert, sans pain, qui constituait la base de toute nourriture.
Sans pain à chaque bouchée, on aurait traité les soeurs de gourmandes!

Repas du midi et du soir :


Pas de viande sauf pour les soeurs malades.
Le midi, on mange du poisson ou des œufs (mais pas d’œufs en carême), avec des légumes et des fruits.
Laitages sucrés, midi ou soir.
Un tout petit morceau de fromage à l'occasion.
Le soir, seulement des légumes et des fruits.
Rappelons que légumes et fruits proviennent du jardin à peu près exclusivement.


  
Pour les fêtes :
Le menu était un peu plus élaboré - sans viande.
Lire les lettres de Marie Guérin à son père, par exemple: Merci, merci... des bons plats de crème et des bouteilles de vin blanc (7 sept. 1895); encore un panier de prunes(sept. 1895); galettes de sarrasin, crêpes, beignets, pets de none (28 déc. 1895); etc. Parfois, elle fait une demande directe: Pour la fête de notre Mère ne pourrions-nous pas avoir des truites? (13 juin 1896).
S'il vous plaît, pas de fourchette!

Collation en carême pour le souper :


Un bouillon clair et les fruits qui restent du midi.



Le réfectoire

Cliquer ici pour voir des photos anciennes du réfectoire.

Petites recettes du temps :
Soupe mitonnée :



Le mot mitonné signifié "mijoté", en patois normand. C'est aussi, ce qu'au siècle dernier, on appelait la panade, qui servait de bouillie aux bébés sevrés.
Chaque soir au Carmel de Lisieux, les soeurs converses arrivaient de la cuisine au chauffoir pour la récréation avec des corbeilles soigneusement tendues de toile blanche, et se mettaient à couper en petits morceaux une bonne quantité de pain.
Le lendemain, on mettait ce pain coupé dans de l'eau bouillante légèrement salée, et on laissait le mélange "mitonner" longtemps, jusqu'à ce qu'on obtienne une soupe crémeuse, d'où l'on ne distingue plus les morceaux .
Cette soupe se mangeait chaque matin, de Pâques au 14 septembre.
On pouvait y ajouter alors un peu de lait et de beurre, ce qu'on ne faisait pas du 14 Septembre à Pâques (jeûne de l'Ordre), car alors on ne prenait rien le matin, mais on avait cette soupe au repas de midi en plus.
Il se trouvait que la soupe était plus ou moins épaisse au grand dam des jeunes ( soucieuses de leur ligne ?), qui se faisaient rabrouer par les anciennes : "De notre temps, la cuillère en bois pouvait y tenir debout !" 
Lors des petites tempêtes intérieures, où il est facile de ressasser ses griefs, on recommandait : "Ne faisons pas de la soupe mitonnée".  



Omelette aux pommes :



Pour les jours de grande fête, Sr Geneviève (Céline, qui était Provisoire) faisait faire de l'omelette avec de la compote de pommes sucrée.
On fait cuire légèrement les pommes pelées et coupées avec un peu d'eau et de sucre, et on les met de côté.
On fait ensuite l'omelette, avec les oeufs battus dans de l'eau et un peu de farine, pour le volume et la tenue.
On plie l'omelette avec les pommes dedans.

Riz à l'oseille :

Les dimanches, on faisait comme soupe du riz à l'oseille, que la petite Thérèse évoque dans ses paroles rapportées dans le Carnet Jaune, à la date du 12 août.
Faire cuire le riz à l'eau comme d'habitude.
Faire revenir de l'oseille dans du beurre jusqu'à ce qu'elle soit cuite.
Ajouter l'oseille au riz cuit.

Comment manger au réfectoire :
Trois textes décrivent les manières carmélitaines


La Communauté vient du chœur au réfectoire, matin et soir… en récitant une ou plusieurs fois, selon la longueur du chemin, le psaume De profundis pour tous les défunts et en particulier pour les bienfai­teurs.
En arrivant au réfectoire, les Sœurs font deux à deux une inclination profonde devant la croix placée au-dessus de la table de la Prieure, se parta­gent en deux chœurs et se rangent près des tables, les plus jeunes au bas du réfectoire et les anciennes près de l’entrée.
Elles s'y tiennent debout, tournées en chœur, jusqu'à ce que toutes soient rangées; alors la semainière dit à sa place le verset A porta inferi, et en même temps les Sœurs se tournent vers la croix jusqu'à la fin du verset.
Après avoir répondu Amen, elles se retour­nent en chœur; alors la Prieure donne le signe de commencer la bénédiction de la table.
A ce signe, la semainière dit le Benedicite, en faisant une demi-inclination à la Communauté, et les Sœurs répètent Benedicite, en faisant aussi une demi-inclination; la semainière commence un des versets marqués au bréviaire, les Sœurs le poursuivent avec le Gloria Patri ; la semainière dit le Pater noster, et les Sœurs continuent à voix basse, profondément inclinées.
Au signe de la Prieure, toutes se relèvent ; chacune fait le signe de la croix.
Après la bénédiction, elles se mettent à table sans bruit et sans confusion, et la lectrice monte en chaire.
Lorsque toutes les Religieuses sont assises, la Prieure sonne la petite clo­chette pour faire commencer la lecture; environ une minute plus tard, elle sonne un second coup pour commencer le repas.
[A certaines fêtes, on modifie un peu ce petit rituel, aux jours saints également.]


La bénédiction étant achevée, on se range à table, et on s'y tient fort modeste, les mains sous le Scapulaire, la vue baissée et l'esprit élevé à Dieu, se figurant qu'on est en la com­pagnie de Notre-Seigneur et des Apôtres, au saint Cénacle, dont le réfectoire est l'image.
Lorsqu'on aura sonné le second coup de la clochette, après avoir fait le signe de la croix et déplié sa serviette, on prend son pain pour le baiser, bénissant Dieu de ce qu'il nous donne de quoi nous sustenter ; ensuite on commence sa réfection, chacune recevant de la serveuse ce qu'elle lui présente, comme une aumône que Dieu lui envoie, et se regar­dant comme vraie pauvre de Jésus-Christ.
Cette considération doit nous porter à ne rien mépriser de ce qui nous est présenté, soit bon ou mauvais ; s'il n'est pas selon notre goût, il faut se souvenir du fiel et du vinaigre que Notre-Seigneur prit en la croix pour notre amour.
Il ne faut pas aussi tellement se laisser aller à satisfaire la nécessité du corps, que l'esprit ne pense qu'à cela ; mais on doit réserver l'oreille et le coeur pour entendre et savourer la lecture, ainsi que firent les Apôtres, écoutant les divines paroles de Jésus-Christ pendant la dernière Cène.
Il faut encore tâcher d'être fort modeste et mortifiée du côté de la vue ; s’abstenant de regarder de côté et d'autre.
En buvant, on tient son godet avec les deux mains ; c'est une ancienne coutume de l'Ordre, et, avant de boire, on fait le signe de la croix dessus.


Proposer de s'abstenir de quelque chose qui sera le plus à leur goût, et de prendre le plus volontiers ce qui le sera le moins, se souvenant du fiel et du vinaigre, dont le même Fils de Dieu fut abreuvé sur la croix.
Se souvenir aussi que Notre Seigneur se plait à communiquer dès cette vie les douceurs de son esprit, aux âmes qui se privent de bon cœur pour l’amour de Lui des satisfactions de leurs sens.
Elles auront toujours les yeux baissés et arrêtés devant elles, sans tourner la tête, et sans regarder les autres, ni ce qu'on leur sert, et lors que la serveuse leur presentera les portions, elles lui ferons une inclination de la tête et du corps, et elles prendront ce qui leur sera le plus à main [proche de leur main] sans aucun choix.
Elles auront soin de se tenir droites, ne s’appuyant point ni à la table ni à la muraille, et que leurs pieds soient retirés sous leurs habits sans les mettre l’un sur l’autre, et leurs mains sous le scapulaire, devant et après le repas.
Elles doivent aussi observer la modestie en leur façon de manger, prenant garde de ne le point faire avec bruit ni trop vite, ni aussi trop lentement, ayant soin d'avoir fait avec les autres.
Il faut prendre garde de ne rien mettre de ne point laisser tomber de miettes de pain à terre.
A la fin du re­pas, il faut ramasser toutes celles qui sont sur sa ser­viette, par hommage à ce que Notre Seigneur ordonna à ses apôtres, après avoir fait les miracles de la multi­plication des pains, de ramasser les restes, afin que rien ne fût perdu. (...) 
Il faut aussi prendre garde de ne pas salir ses doigts et sa serviette que le moins que l'on peut.
Il faut laver sa cuillère et son couteau, et en toutes choses avoir grand soin de la propreté.
Lorsqu'on plie sa serviette, il faut mettre son godet et tout le reste qui est dessus, le plus doucement que l'on peut sur la table, afin de ne faire aucun bruit qui interrompe la lecture, ce qu'il faut aussi observer pen­dant tout le temps du réfectoire. 
Bon appétit !


Source : Les Archives du Carmel de Lisieux


http://www.archives-carmel-lisieux.fr/carmel/index.php/le-r%C3%A9fectoire/manger-au-monastere



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