La
Première Communion au temps de Thérèse de L’Enfant Jésus de la Sainte Face de
Lisieux ( Sanctuaire de Lisieux )
« « Heureux les invités au repas du seigneur ! »
Qu’est-ce que
la Première communion ?
La première communion, c’est
recevoir pour la première fois le corps du Christ sous forme d’hostie consacrée
par le prêtre. C’est, avec le baptême et la
confirmation, l'étape la plus importante de la vie
chrétienne d'un enfant ou d'un adulte. C'est le jour où pour la première
fois, le baptisé reçoit l'eucharistie, présence vivante du Christ dans le pain
et le vin. La communion crée une relation
personnelle au Christ en nous nourrissant de sa Parole et de sa vie.
Innocent III, pape du concile Latran
IV ღ
Historique
La 1ère communion est l’un des 7 sacrements de
l’Eglise Catholique. Jusqu’au 12ème siècle, on humectait de vin
consacré les lèvres de tout nouveau baptisé. Ainsi, l’enfant communiait dès son baptême. C’est encore
le cas dans les Eglises orientales. En 1215, le concile de Latran IV décide que
la Première Communion n’aura plus lieu avec le baptême, mais entre douze et quatorze ans. Jusqu’à la fin du 16ème siècle,
elle n’était marquée par aucune cérémonie particulière. Ce n’est en effet qu’à
partir du 17ème siècle, que la
Première Communion prend en France la forme d’une cérémonie solennelle qui
marque la fin du catéchisme. Au 19ème siècle,
elle devient même un rite de passage de l’enfance
à l’âge adulte.
C’est le pape Pie X qui, en 1910, fixe
la célébration de la Première Communion telle qu’on la connaît aujourd’hui. En effet, dans le décret du 8 août 1910, il demande
qu’on admette à l’Eucharistie des enfants beaucoup plus jeunes, dès "l'âge
de Raison", vers 7 ans. En générale elle se déroule en avril ~ mai (comme à notre époque par
ailleurs), entre le temps pascal (Ascension, Pentecôte) et le mois de Marie
(mai). De cette époque
jusqu’aux années 1970, on appela cette première
communion "Communion privée" ou "petite Communion" et on continua à célébrer la "Communion Solennelle" autour de douze ou treize ans, comme couronnement de l’enfance et du catéchisme. De nos
jours, on a remplacé l’ensemble "Communion privée - Communion
solennelle" par "Première communion -
Profession de foi".
Au temps de Thérèse
A cette époque, les filles doivent
s'habiller de blanc en référence à la Vierge Marie. Les garçons, quant à eux,
portent un costume de drap sombre orné d'un brassard blanc. Ce costume est leur
premier costume d'homme. La première communion s'inscrit dans l'histoire
familiale. L'enfant dit « communié » peut
prendre place à la grande table. Les garçons sont autorisés
à porter le pantalon long tandis que les filles peuvent commencer à préparer
leur trousseau (ensemble de linge et de vêtements que l’on donne à une femme
qui se marie). On trouve aussi, parmi les changements,
le droit boire du café (Berry), celui de porter un chignon (filles d'Auvergne),
de se servir soi-même à table (Normandie) et… celui de représenter la famille à
un enterrement (Limousin) !
Copie de la Vierge du Sourire aux
Buissonnets ღ
Les atours de la jeune fille étaient
la traditionnelle robe en mousseline portée
sur un jupon orné de dentelle, une large ceinture, et un long voile d'organdi
(toile de coton légère) que des épingles aux bouts en perles fines accrochent
au bonnet. Ainsi les jeunes filles
cheminent-elles vers l'église, dans les chaussures de daim
blanc. Dans l'aumônière (bourse plate tombant au bout d'une anse accrochée à 10
cm de la ceinture), la jeune fille glisse son
mouchoir et son rosaire, ce chapelet perpétuant la
mémoire de la guirlande de roses dont la Vierge était couronnée.
« Ah ! Qu'il fut doux le premier
baiser de Jésus à mon âme ! »
ღ Robe de 1ère communiante de
Thérèse exposée aux Buissonnets ღ
Octobre 1883 : c'est la rentrée scolaire avec, enfin ; la perspective
tant attendue de la première communion. On se souvient que Thérèse née un 2
janvier n’avait pas eu l’âge requis l’année précédente pour la 1ère communion ! … Tout au long de l'année,
Thérèse est première en catéchisme. Elle se prépare également aux Buissonnets
avec sa sœur Marie. Pauline lui écrit du
carmel : elle conseille à sa sœur des sacrifices quotidiens et des prières
à offrir à Jésus. Thérèse prend ces listes très au sérieux et s'applique à les
suivre scrupuleusement. La communion est fixée au 8
mai 1884, également jour de la profession de Pauline. Pendant la messe de 1ère communion, Thérèse pleure
abondamment : larmes de joie et non de peine. Elle décrira parfaitement
toute l'intensité de cette première rencontre mystique : « Ah !
Qu'il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme !... »
Ce sont les prémices de la Grâce de
Noël 1886. Les épreuves (scrupules…) qu’elle
traverse lui montrent le fond de sa misère et sa fragilité et que livrée à ses
propres forces, malgré son énergie, elle ne peut dépasser ses limites. Sans compter la morale du temps teintée de jansénisme.
La 1ère communion de Thérèse fut
une rémission qui dura jusqu’à la retraite de l’année suivante où elle s’enferma dans une grave crise de scrupules suite
aux instructions maladroites du prédicateur (thèmes de la mort, péché
mortel..). Le Dieu qui est présenté à Thérèse est un Dieu justicier, qui a en
horreur le péché et qui le puni. Dans ses notes de 1ère communion, Thérèse écrit : « Ce soir l’instruction était
sur l’enfer ; Monsieur l’Abbé nous a présenté les tortures qu’on souffre
en enfer ; il nous a dit que de notre première communion allait dépendre si
nous allons au ciel ou en enfer. »
ღ Thérèse première communiante
par Céline ღ
Mais Thérèse écrira dans ses
manuscrits : « Ce fut un baiser
d'amour, je me sentais aimée, et je disais aussi : " Je vous aime,
je me donne à vous pour toujours. " Il n'y eut pas de demandes, pas de luttes, de sacrifices ; depuis
longtemps, Jésus et la pauvre petite Thérèse s'étaient regardés et s'étaient
compris... Ce jour-là ce
n'était plus un regard, mais une fusion, ils n'étaient plus deux, Thérèse avait
disparu, comme la goutte
d'eau qui se perd au sein de l'océan. Jésus restait
seul, Il était le maître, le Roi. Thérèse ne lui avait-elle pas demandé de lui
ôter sa liberté, car sa liberté lui faisait peur, elle se sentait si faible, si
fragile que pour jamais elle voulait s'unir à la Force Divine !.. » Puis
plus tard dans une de ses lettres : « Ma voie est
toute de confiance et d’amour, je ne comprends pas les âmes qui ont peur d’un
si tendre ami. » Et encore « Quelle
douce joie de penser que le Bon Dieu est Juste, c’est-à-dire qu’Il tient compte
de nos faiblesses, qu’Il connaît parfaitement la fragilité de notre nature. De quoi donc aurais-je peur ? »
Il faudra cependant la Noël 1886 pour que Thérèse retrouve la
force d’Ame perdue à la mort de sa mère quand elle avait 4 ans et ½.
« Afin de vivre dans un acte de parfait amour, je m’offre
comme victime d’holocauste à votre Amour Miséricordieux, vous suppliant de me
consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse
infinie qui sont renfermés en Vous...» (Juin
1895) “
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