Discursurile Papei Francisc 31 mai- 2 iunie 2019-06-, Romania
Conférence de presse dans l'avion retour de Roumanie ( de vazut, neaparat ! )
https://www.youtube.com/watch?v=zImLD7GC6XY
Rencontre du pape François
avec les autorités de Roumanie ( incepe cu discursul Presedintelui Romaniei, pe care la TVR nu l-am
vazut, la fel multe fraze rostite de Papa Francisc au ramas netraduse, sau
traduse doar in prima parte, el vorbea, vorbea si TVR tacea, tacea... ). O
fraza pe care TVR nu a tradus-o este aceasta : « Penser aux
frères et soeurs qui sont à l’étranger, c’est un acte de patriotisme, c’est un
acte de fraternité, c’est un acte de justice: continuez de le faire! «
https://www.youtube.com/watch?v=Qyi9spCGO8M
Rencontre du pape François
avec le synode permanent de l'Eglise orthodoxe roumaine
https://www.youtube.com/watch?v=f8zmUq-88sQ
Messe du pape François à Bucarest en la Cathérale Saint Joseph le 31
mai 2019, 18h00 (ora Romaniei )
https://www.youtube.com/watch?v=SnehwCHKtAc
Denys le
Petit/ Sf.Dionisie Exiguul / Denys/Dyonise l’Exigu
https://fr.wikipedia.org/wiki/Denys_le_Petit
« Denys le
Petit (en latin Dionysius Exiguus), né vers470 dans la province romaine de Scythie mineuresur les bords du Pont
Euxin (actuelle Dobrogée, enRoumanie) et mort
entre 537 et 555 à Rome, est un
religieux chrétien érudit, installé à Rome de l'an 497environ à sa mort,
qui fut l'un des principaux « passeurs », à son époque, entre les
chrétientés orientale et occidentale. Traducteur de textes dugrec en latin, ayant
travaillé sur le droit canon et lecomput, il est
resté célèbre pour avoir calculé l’Anno
Domini qui a servi
à dater les années depuis la naissance conventionnelle de Jésus-Christ et qui
est toujours utilisé de nos jours pour la datation. » [...]
Denys
l'Aréopagite
« Denys l'Aréopagite (en grec : Διονύσιος ο Αρεοπαγίτης), est un
Athénien dont le nom est mentionné au verset 34 du chapitre 17 du livre desActes des Apôtres. Il a été confondu avec lePseudo-Denys l'Aréopagite, un auteur du vie siècle.
Au chapitre 17 des Actes des Apôtres, saint Paul se
trouve à Athènes, il parcourt la ville et est questionné
par des philosophes épicuriens et stoïciens. Ceux-ci
le prennent pour un « picoreur » (σπερμολόγος), c'est-à-dire un discoureur dont le
savoir n'est qu'un ramassis d'éléments épars et sans cohérence. Ils l'amènent à
l'Aréopage pour lui demander des éclaircissements sur sa prédication. L'Aréopage peut désigner ici une colline qui se trouve
à l'ouest de l'Acropole, ou bien un haut conseil qui se réunissait
autrefois sur cette colline mais qui à l'époque de Paul tenait ses séances sous
le Portique royal, en bordure de l'Agora1. » [...]
***
O adresa web pe care n-o pot accesa nici cu
Mozilla Firefox, nici cu Chrome despre Codex Pauli
http://www.codexpauli.it/
***
Cateva articole despre Codex Pauli, in afara de acestea de
mai jos, mai sunt si altele pe internet care aduc alte informatii !
Vatican: Un nouveau livre à édition limitée rend hommage
à saint Paul
20.01.2010 par webmaster@kath.ch
Le Codex
Pauli, un tome à haute valeur œcuménique
Rome, 20 janvier 2010 (Apic) Le 25 janvier
2010, le pape Benoît XVI recevra le “Codex Pauli”. L’ouvrage est un tome de 424
pages édité par les moines de l’Abbaye bénédictine de Saint Paul-hors-les-Murs,
à Rome. C’est le fruit des contributions de plusieurs chefs religieux
chrétiens. Unique en son genre, il a une haute valeur œcuménique.
Un nouveau livre, le Codex Pauli, doit être présenté au
pape Benoît XVI le 25 janvier 2010. Il célèbre la vie de saint Paul et son
impact sur le christianisme dans un volume qui regroupe d’anciennes
illustrations, conçues dans le style des anciens codex monastiques, et des
contributions d’un groupe international de responsables chrétiens. Le premier
exemplaire de l’édition, limitée à 998 copies, sera présenté lundi prochain au
pape lors de sa visite à la Basilique de
Saint Paul-hors-les-Murs.
Les moines de l’Abbaye
bénédictine de Saint-Paul-hors-les-Murs, qui ont édité le volume, offriront
l’ouvrage au pape comme souvenir de l’année spéciale qu’il a consacrée à saint
Paul, en 2008-2009, lors du bimillénaire de la naissance de l’apôtre.
Le livre inclut des commentaires originaux qui sont la
contribution de plusieurs chefs chrétiens importants, parmi lesquels le
patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, le patriarche
orthodoxe russe de Moscou, Cyrille, le patriarche grec-catholique melkite
Grégoire III Laham, de Damas, en Syrie, l’archevêque anglican Rowan Williams,
de Canterbury, en Angleterre, l’évêque émérite luthérien Eduard Lohse,
spécialiste du Nouveau Testament et ancien président de l’Eglise évangélique
d’Allemagne EKD.
Selon l’Abbé Edmund Power, supérieur de la communauté
bénédictine de Saint-Paul-hors-les-Murs, le
livre comprend également les 13 lettres du Nouveau Testament écrites par saint
Paul, les textes en italien et en grec des Actes des Apôtres, la Lettre aux
Hébreux, ainsi que plusieurs textes apocryphes du premier siècle qui se
réfèrent à Paul, sa prédication et son martyre. Pour plus d’informations:
www.codexpauli.it (apic/cns/lcg)
https://www.cath.ch/newsf/le-codex-pauli-un-tome-a-haute-valeur-oecumenique/
***
Discursurile Papei Francisc 31 mai- 2 iunie
2019-06-, Romania
06http://papefrancois.jeun.fr/calendar_scheduler.forum?d=1559253600&fid=Root&
31 mai 2019, Bucuresti, au fost 4
discursuri ( dintre ele, o Omilie/Predica ) :
Primul discurs :
http://papefrancois.jeun.fr/t3551-roumanie-marcher-ensemble-cest-une-facon-de-construire-lhistoire
Le pape s’est adressé aux autorités et
aux forces vives de la Roumanie, pour son premier discours dans cette «
belle terre » (« ţară frumoasă ») où il est arrivé ce vendredi 31 mai 2019,
pour une visite des trois jours (31 mai – 2 juin) sous le signe de la
marche vers l’unité des chrétiens et de la Vierge Marie.
Discours du
pape François :
Monsieur le Président,
Madame le Premier Ministre,
Béatitude,
Illustres Membres du Corps Diplomatiques,
Distinguées Autorités,
Distingués Représentants des diverses confessions religieuses et de la
société civile,
Chers frères et sœurs,
J’adresse ma cordiale salutation et ma gratitude à Monsieur le Président et
à Madame le Premier Ministre pour l’invitation à visiter la Roumanie et
pour les aimables paroles de bienvenue à mon égard, également au nom des
autres Autorités de la Nation et de votre peuple bien-aimé. Je salue les
membres du Corps Diplomatique et les représentants de la société civile ici
réunis.
Je présente avec déférence mon salut à Sa Béatitude le Patriarche Daniel,
l’étendant aux Métropolites et aux Évêques du Saint Synode, ainsi qu’à tous
les fidèles de l’Église orthodoxe Roumaine. Je salue avec affection les
Évêques, les prêtres, les religieux, les religieuses et tous les membres de
l’Église catholique, que je viens confirmer dans la foi et encourager dans
leur cheminement de vie et de témoignage chrétiens.
Je suis heureux de me trouver sur votre ţară frumoasă (belle terre), à
vingt ans de la visite de saint Jean-Paul II et alors que la Roumanie –
pour la première fois depuis qu’elle est entrée dans l’Union Européenne –
préside ce semestre le Conseil Européen.
C’est un moment propice pour jeter un regard d’ensemble sur les trente ans
déjà passés depuis que la Roumanie s’est libérée d’un régime qui opprimait
la liberté civile et religieuse et l’isolait des autres pays européens, et
qui en outre avait conduit à la stagnation de son économie et à l’épuisement
de ses forces créatrices. Durant ce temps, la Roumanie s’est engagée dans
la construction d’un projet démocratique à travers le pluralisme des forces
politiques et sociales et leur dialogue réciproque, pour la reconnaissance
fondamentale de la liberté religieuse et pour la pleine insertion du pays
dans un espace international plus vaste. Il est important de reconnaître
qu’on a beaucoup progressé sur ce chemin même au milieu de grandes
difficultés et privations. La volonté de progresser dans les divers
domaines de la vie civile, sociale et scientifique, a mis en marche de
nombreuses énergies et projets, a libéré beaucoup de forces créatrices
tenues autrefois captives et a donné un nouvel élan aux multiples
initiatives commencées, introduisant le pays dans le 21ème siècle. Je vous
encourage à continuer de travailler pour consolider les structures et les
institutions nécessaires non seulement pour donner une réponse aux justes
aspirations des citoyens, mais aussi pour stimuler et permettre à votre
peuple d’exprimer tout le potentiel et le génie dont nous le savons
capable.
Il faut en même temps reconnaître que les transformations rendues
nécessaires par
l’ouverture d’une nouvelle ère ont comporté – avec les acquis positifs –
l’émergence d’inévitables obstacles à surmonter et de conséquences pas
toujours faciles à gérer pour la stabilité sociale et même pour
l’administration du territoire. Je pense, en premier lieu, au phénomène de
l’émigration qui a touché plusieurs millions de personnes qui ont quitté
leur maison et leur patrie à la recherche de nouvelles opportunités de
travail et de vie digne. Je pense au dépeuplement de tant de villages, qui
ont vu en peu d’années partir une partie considérable de leurs habitants,
et aux conséquences que tout cela peut avoir sur la qualité de la vie en
ces territoires et à la fragilisation de vos plus riches racines
culturelles et spirituelles qui vous ont soutenus dans l’adversité. Je
rends hommage aux sacrifices de nombreux fils et filles de la Roumanie qui,
par leur culture, leur patrimoine de valeurs et leur travail, enrichissent
les pays où ils ont émigré, et qui par le fruit de leur labeur aident leurs
familles restées dans leur patrie.
Penser aux
frères et soeurs qui sont à l’étranger, c’est un acte de patriotisme, c’est
un acte de fraternité, c’est un acte de justice: continuez de le faire!
Pour affronter les problèmes de cette nouvelle étape historique, pour
identifier des solutions efficaces et trouver la force de les appliquer, il
faut promouvoir la collaboration positive des forces politiques,
économiques, sociales et spirituelles ; il est nécessaire de marcher
ensemble et de s’engager tous avec conviction à ne pas renoncer à la
vocation la plus noble à laquelle un État doit aspirer : assurer le bien commun
de son peuple. Marcher ensemble, comme façon de construire l’histoire, demande la noblesse de renoncer à
quelque chose de sa propre vision ou d’un intérêt propre spécifique en
faveur d’un projet plus grand, de façon à créer une harmonie qui
permette d’avancer en toute sécurité vers des objectifs communs.
De cette manière, on peut construire
une société inclusive, dans laquelle chacun, mettant à disposition ses
propres talents et compétence, avec une éducation de qualité et un travail
créatif, participatif et solidaire (cf. Evangelii gaudium, n. 192), devient
protagoniste du bien commun ; une
société où les plus faibles, les plus pauvres et les derniers ne sont pas
vus comme des indésirables, comme des entraves qui empêchent la ‘‘machine’’
de fonctionner, mais comme des citoyens et des frères à intégrer de plein
droit dans la vie civile ; bien au contraire, il sont vus comme le meilleur test de la bonté réelle du
modèle de société qu’on est en train de construire. En effet, plus une société se soucie du sort des
plus désavantagés, plus elle peut se dire vraiment civilisée.
Il faut que tout cela ait une âme et un cœur ainsi qu’une direction de
marche claire, non pas imposée par des considérations extrinsèques ou par
le pouvoir envahissant des centres de la haute finance, mais par la
conscience de la centralité de la personne humaine et de ses droits
inaliénables (cf. ibid., n. 203). Pour un harmonieux développement durable,
pour l’activation concrète de la solidarité et de la charité, pour la
sensibilisation des forces sociales, civiles et politiques envers le bien
commun, il ne suffit pas de mettre à jour les théories économiques, ni ne
suffisent les
techniques et les aptitudes professionnelles, certes nécessaires. Il s’agit, en effet, de développer
l’âme de votre peuple ainsi que l’ensemble des conditions
matérielles.
En ce sens, les Églises chrétiennes peuvent aider à retrouver et à
alimenter le cœur palpitant d’où faire jaillir une action politique et
sociale qui parte de la dignité de la personne et conduise à s’engager
loyalement et généreusement pour le bien commun de la collectivité. En même
temps, elles s’efforcent de devenir un reflet crédible et un témoignage
attrayant de l’action de Dieu, en promouvant entre elles une amitié et une
collaboration authentiques. L’Église catholique veut se situer à ce niveau,
elle veut apporter sa contribution à l’édification de la société, désireuse
d’être un
signe d’harmonie, d’espérance d’unité et se mettre au service de la dignité
humaine et du bien commun. Elle entend collaborer avec les Autorités, avec
les autres Églises et avec tous les hommes et femmes de bonne volonté afin
de marcher ensemble et de mettre ses talents au service de la communauté
tout entière. L’Église catholique n’est pas étrangère, mais elle partage
pleinement l’esprit national, comme le montre la participation de ses
fidèles au façonnement du destin de la nation, à la création et au
développement de structures d’éducation intégrale et de formes d’assistance
propres à un État moderne. C’est pour cela qu’elle souhaite offrir sa
contribution à l’édification de la société et de la vie civile et
spirituelle sur votre belle terre de Roumanie.
Monsieur le Président,
en souhaitant à la Roumanie prospérité et paix, j’invoque sur vous, sur
votre famille, sur toutes les personnes présentes, ainsi que sur la
population tout entière du pays l’abondance des bénédictions divines.
Que Dieu bénisse la Roumanie !
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Al doilea
discurs :
http://papefrancois.jeun.fr/t3552-roumanie-le-pape-encourage-catholiques-et-orthodoxes-a-lutter-contre-la-culture-de-la-haine
« Il
existe une fraternité du sang qui nous précède « , a déclaré le
pape François en évoquant l’héritage commun des martyrs, devant les chefs
de l’Eglise orthodoxe roumaine, ce 31 mai 2019. Depuis Bucarest, il a
encouragé catholiques et orthodoxes à s’entraider pour lutter contre la « culture de la haine », « plus persuasive et tout
aussi matérialiste » que la persécution athée.
Discours du pape François :
Béatitude, vénérables Métropolites et Évêques du Saint Synode,
Cristos a înviat ![Le Christ est ressuscité !]. La résurrection du Seigneur
est le cœur de l’annonce apostolique, transmise et gardée par nos Églises.
Le jour de Pâques, les Apôtres se réjouirent en voyant le Ressuscité (cf.
Jn 20, 20). En ce temps de Pâques, moi aussi je me réjouis d’en contempler
un reflet sur vos visages, chers Frères. Il y a de cela vingt ans, devant
ce Saint Synode, le Pape Jean-Paul II a dit : « Je suis venu contempler le
Visage du Christ sculpté dans votre Église ; je suis venu vénérer ce Visage
souffrant, gage d’une espérance renouvelée » (Saint Jean Paul II, Discours
au Patriarche Teoctist et au Saint Synode, 8 mai 1999 : Insegnamenti XXII,
1 [1999], 938). Moi aussi, je suis venu ici, pèlerin désireux de voir
le Visage du Seigneur sur le visage des frères ; et en vous regardant, je
vous remercie de tout cœur pour votre accueil.
Les liens de foi qui nous unissent remontent aux Apôtres, témoins du
Ressuscité, en particulier au lien qui unissait Pierre et André qui, selon
la tradition, a apporté la foi en ces terres. Frères de sang (Cf. Mc 1,
16-18), ils le furent aussi, et de manière particulière, en versant leur
propre sang pour le Seigneur. Ils nous rappellent qu’il existe une
fraternité du sang qui nous précède et qui, comme un silencieux courant
vivifiant, n’a jamais cessé d’irriguer et de soutenir notre cheminement au
long des siècles.
Ici – comme dans de nombreux autres endroits de nos jours –, vous avez
expérimenté la Pâque de mort et de résurrection : de nombreux fils et
filles de ce Pays, de diverses Églises et Communautés chrétiennes, ont subi
le vendredi de la persécution, ont traversé le samedi du silence, ont vécu
le dimanche de la renaissance. Que de martyrs et de confesseurs de la foi !
Beaucoup, de différentes confessions, ont été à une époque récente l’un à
côté de l’autre dans les prisons, se soutenant mutuellement. Leur exemple demeure aujourd’hui devant
nous et devant les nouvelles générations qui n’ont pas connu ces conditions
dramatiques. Ce pour quoi ils ont souffert jusqu’à offrir leur vie est
un héritage trop précieux pour être oublié ou déshonoré. Et c’est un
héritage commun qui nous appelle à ne pas prendre des distances avec le
frère qui le partage. Unis au Christ dans la souffrance et dans la douleur,
unis par le Christ dans la Résurrection pour que « nous menions une vie
nouvelle, nous aussi » (Rm 6, 4).
Béatitude, cher Frère, il y a vingt ans, la rencontre entre nos
Prédécesseurs fut un don pascal, un évènement qui contribua non seulement
au refleurissement des relations entre orthodoxes et catholiques en Roumanie,
mais aussi au dialogue entre catholiques et orthodoxes en général. Ce
voyage, que pour la première fois un évêque de Rome consacrait à un pays à
majorité orthodoxe, ouvrit la voie à d’autres évènements semblables. Je
voudrais adresser une pensée de reconnaissante mémoire au Patriarche
Teoctist. Comment ne pas se rappeler le cri spontané “Unité, unité !” qui
s’éleva ici à Bucarest en ces jours-là ? Ce fut une annonce d’espérance née
du peuple de Dieu, une prophétie qui a inauguré un temps nouveau : le temps
de marcher ensemble dans la redécouverte et le réveil de la fraternité qui
nous unit déjà.
Marcher
ensemble avec la force de la mémoire. Non pas la
mémoire des torts subis et causés, des jugements et des préjudices qui nous
enferment dans un cercle vicieux et conduisent à des attitudes stériles, mais la mémoire des racines : les
premiers siècles dans lesquels l’Évangile, annoncé avec parrhésie et esprit
de prophétie, a rencontré et illuminé de nouveaux peuples et cultures ; les
premiers siècles des martyrs, des Pères et des confesseurs de la foi, de la
sainteté quotidiennement vécue et témoignée par de nombreuses personnes
simples qui partagent le même Ciel. Grâce
à Dieu, nos racines sont saines et fortes et, même si leur croissance a
subi les distorsions et les épreuves du temps, nous sommes appelés, comme
le psalmiste, à faire mémoire avec gratitude de ce que le Seigneur a opéré
en nous, à élever vers Lui une hymne de louange les uns pour les autres
(cf. Ps 77, 6. 12-13). Le rappel des pas faits ensemble nous encourage
à poursuivre vers l’avenir dans la conscience – certes – des différences
mais surtout dans l’action de grâce d’une atmosphère familiale à
redécouvrir, dans la mémoire
de communion à raviver qui, comme une lampe, éclaire les étapes de notre
cheminement.
Cheminer
ensemble dans l’écoute du Seigneur. Nous avons
pour exemple ce que le Seigneur fit le jour de Pâques, en chemin avec les
disciples sur la route d’Emmaüs. Ils discutaient de ce qui était arrivé, de
leurs inquiétudes, de leurs doutes et de leurs interrogations. Le Seigneur
les écouta patiemment, et à cœur ouvert il dialogua avec eux en les aidant à comprendre et à
discerner les évènements (cf. Lc 24, 15-24).
Nous aussi, nous avons besoin d’écouter ensemble le Seigneur, surtout ces
derniers temps au cours desquels les routes du monde ont conduit à de
rapides changements sociaux et culturels. Beaucoup ont bénéficié du
développement technologique et du bien-être économique, mais plus encore
sont restés inexorablement exclus, tandis qu’une globalisation uniformisante a contribué à déraciner les
valeurs des peuples, en affaiblissant l’éthique et le vivre ensemble pollué
au cours de ces dernières années par un sens généralisé de la peur qui,
souvent préparée avec art, conduit à des comportements de fermeture et de
haine. Nous avons
besoin de nous aider pour ne pas céder aux séductions d’une “culture de la
haine” et de l’individualisme qui peut-être n’est plus idéologique comme
aux temps de la persécution athée, mais qui est toutefois plus persuasive
et tout aussi matérialiste. Elle présente souvent comme voie de
développement ce qui apparaît immédiat et ferme, mais qui, en réalité, est
indifférent et superficiel. La fragilité des liens qui finit par isoler les
personnes se répercute en particulier sur la cellule fondamentale de la
société, la famille, et nous demande l’effort de sortir et d’aller à la
rencontre des difficultés de nos frères et sœurs, spécialement les plus
jeunes, non pas avec découragement et nostalgie, comme les disciples d’Emmaüs,
mais avec le désir de communiquer Jésus Ressuscité, cœur de notre
espérance. Nous avons besoin de renouveler avec le frère l’écoute des
paroles du Seigneur pour que nos cœurs brûlent ensemble et pour que
l’annonce ne s’affaiblisse pas (cf. vv. 32. 35).
Le cheminement atteint son but, comme à Emmaüs, par la prière insistante
pour que le Seigneur reste avec nous (cf. vv. 28-29). Lui, qui se révèle
dans la fraction du pain (cf. vv. 30-31), nous appelle à la charité, à servir ensemble ; à “donner Dieu” avant de
“dire Dieu” ; à ne pas être passifs dans le bien, mais prêts à se lever et
à aller, actifs et en collaborant (cf. v. 33). En
ce sens, nous avons à titre d’exemple les nombreuses communautés orthodoxes
roumaines qui collaborent très bien avec beaucoup de diocèses catholiques
de l’Europe occidentale où ils sont présents. Dans plusieurs cas, il s’est
développé une relation de confiance réciproque et d’amitié alimentée par
des gestes concrets d’accueil, de soutien et de solidarité. A travers cette
fréquentation mutuelle, de nombreux catholiques et orthodoxes roumains ont
découvert qu’ils ne sont pas des étrangers, mais des frères et des amis.
Cheminer
ensemble vers une nouvelle Pentecôte. Le trajet qui
nous attend va de Pâques à Pentecôte : de cette aube pascale d’unité, née
ici il y a vingt ans, nous avons cheminé vers une nouvelle Pentecôte. Pour
les disciples, la Pâques a marqué le début d’un nouveau cheminement dans
lequel, toutefois, les craintes et les incertitudes n’avaient pas disparu.
Ce fut ainsi jusqu’à la Pentecôte quand, réunis autour de la Sainte Mère de
Dieu, les Apôtres, dans un seul Esprit et dans une pluralité et une
richesse de langues, témoignèrent du Ressuscité par la parole et par la
vie. Notre marche est repartie de la certitude d’avoir le frère à côté,
d’avoir à partager la foi fondée sur la résurrection du même Seigneur. De
Pâques à Pentecôte : un temps pour nous recueillir en prière sous la
protection de la Sainte Mère de Dieu, d’invoquer l’Esprit les uns pour les
autres. Que l’Esprit Saint nous renouvelle, lui qui dédaigne l’uniformité
et aime modeler l’unité dans la diversité la plus belle et la plus
harmonieuse. Que son feu consume nos méfiances ; que son vent balaie les
réticences qui nous empêchent de témoigner ensemble la vie nouvelle qu’il
nous offre. Lui, artisan de fraternité, qu’il nous donne la grâce de
cheminer ensemble. Lui, créateur de la nouveauté, qu’il nous rende
courageux dans l’expérimentation de voies nouvelles de partage et de
mission. Lui, force des martyrs, qu’il nous aide à ne pas rendre infécond
leur sacrifice.
Chers Frères,
marchons ensemble à la louange de la Très Sainte Trinité et à notre
bénéfice réciproque pour aider nos frères à voir Jésus. Je
vous renouvelle ma gratitude et je vous assure de mon affection, de mon
amitié et de ma prière et de celle de l’Église Catholique.
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Al treilea
discurs :
http://papefrancois.jeun.fr/t3553-roumanie-le-notre-pere-de-lunite-des-chretiens-medite-par-le-pape
« Aide-nous, Père, à prendre au sérieux la vie du frère, à faire nôtre son
histoire… Aide-nous à vaincre la tentation de nous sentir des fils aînés, qui,
à force de rester au centre, oublient le don de l’autre » : c’est
l’invocation du pape François, méditant sur le Notre Père, dans la cathédrale
orthodoxe de Bucarest (Roumanie), dans l’après-midi de ce 31 mai 2019.
Paroles du pape François :
Béatitude, cher Frère, chers frères et sœurs !
Je voudrais exprimer ma gratitude et mon émotion de me trouver en ce temple
saint, qui nous rassemble dans l’unité. Jésus a appelé les frères André et
Pierre à laisser les filets pour devenir ensemble des pêcheurs d’hommes (cf. Mc
1, 16-17). L’appel personnel n’est pas complet sans celui du frère. Nous
voulons aujourd’hui, élever, les uns à côté des autres, du cœur du pays, la prière du Notre Père. Notre identité
d’enfants y est contenue et, aujourd’hui de manière particulière, [notre
identité] de frères qui prient l’un à côté de l’autre. La prière du Notre Père
contient la certitude de la promesse faite par Jésus à ses disciples : « Je ne
vous laisserai pas orphelins » (Jn 14, 18), et elle nous donne confiance pour
recevoir et accueillir le don du frère. Je voudrais donc
partager quelques paroles en préparation à la prière que je réciterai pour
notre chemin de fraternité et pour que la Roumanie puisse toujours être une
maison pour tous, une terre de rencontre, un jardin où fleurissent la
réconciliation et la communion.
Chaque fois que nous disons Notre Père, nous rappelons que le mot Père ne peut pas être sans dire notre. Unis dans la prière de Jésus,
nous nous unissons aussi à son expérience d’amour et d’intercession qui nous
conduit à dire : mon Père et votre
Père, mon Dieu et votre Dieu (cf. Jn 20, 17). C’est une invitation à ce que le
“mon” se transforme
en notre et que le notre devienne prière.
Aide-nous, Père, à prendre au
sérieux la vie du frère, à faire nôtre son histoire. Aide-nous à ne pas juger
le frère pour ses actions et ses limites, mais à l’accueillir d’abord comme ton
enfant. Aide-nous à vaincre la tentation de nous sentir des fils aînés, qui, à
force de rester au centre, oublient le don de l’autre (cf. Lc 15, 25-32).
A Toi, qui es aux cieux – les cieux qui embrassent tout le monde et où tu fais
lever le soleil sur les bons et sur les méchants, les justes et les injustes
(cf. Mt 5, 45) – nous demandons cette entente que nous n’avons pas su préserver sur terre. Nous la demandons par
l’intercession de tant de frères et sœurs dans la foi qui habitent ensemble ton
Ciel après avoir cru, aimé et beaucoup souffert, également de nos jours, du seul fait d’être chrétien.
Nous voulons aussi, comme eux, sanctifier ton nom en le mettant au centre de
toutes nos préoccupations. Que ce soit ton Nom Seigneur, et non pas le nôtre
qui nous pousse et nous éveille à exercer la charité. Combien de fois, en priant, nous nous limitons à demander des dons, et
à faire la liste de requêtes, en oubliant que la première chose à faire est de
louer ton nom, adorer ta personne, pour, ensuite, reconnaître dans la personne
du frère que tu as mis à côté de nous ton reflet vivant. Au milieu de tant de
choses qui passent et pour lesquelles nous nous inquiétons, aide-nous, Père à rechercher ce qui demeure
: ta présence et celle du frère.
Nous sommes dans l’attente que ton
règne vienne : nous le demandons et nous le désirons car nous voyons que les
dynamiques du monde ne le favorisent pas. Des dynamiques orientées par les
logiques de l’argent, des intérêts, du pouvoir. Alors que nous
nous trouvons plongés dans une consommation toujours plus effrénée, qui séduit
avec des éclats scintillants mais évanescents, aide-nous, Père, à croire ce
pourquoi nous prions : renoncer aux sécurités confortables du pouvoir, aux
séductions trompeuses de la mondanité, à la présomption vide de nous croire
autosuffisants, à l’hypocrisie de soigner les apparences. Ainsi, nous ne
perdrons pas de vue ce Règne où tu nous appelles.
Que ta volonté soit faite, non la nôtre. «
La volonté de Dieu c’est le salut de tous » (S. Jean Cassien, Conférences
spirituelles, IX, n. 20). Nous avons besoin, Père, d’élargir les horizons
afin de ne pas réduire à nos limites ta miséricordieuse volonté de salut, qui
veut embrasser tout le monde. Aide-nous, Père, en envoyant sur nous, comme à la
Pentecôte, l’Esprit Saint, auteur du courage et de la joie, pour qu’il nous
pousse à annoncer le joyeuse nouvelle de l’Evangile au-delà des frontières de nos
appartenances, des langues, des cultures et des nations.
Chaque jour nous avons besoin de Lui, notre pain quotidien. Il est le pain de
la vie (cf. Jn 6, 35.48), qui nous fait nous sentir enfants aimés, et qui
nourrit toute solitude et toute situation d’orphelin. Il est le pain du service
: il est rompu pour se faire notre serviteur, il nous demande de nous servir
mutuellement (cf. Jn 13, 14). Père, alors
que tu nous donnes le pain quotidien, nourris en nous la nostalgie du frère, le
besoin de le servir. En demandant le pain quotidien, nous te demandons aussi le pain de la mémoire,
la grâce d’affermir les racines communes de notre identité chrétienne, racines
indispensables en un temps où l’humanité, et les jeunes générations en
particulier, risquent de se sentir déracinées au milieu de tant de situations
liquides, dans l’incapacité de fonder leur existence.
Que le pain que nous demandons, avec sa longue histoire qui va de la semence à
l’épi, de la récolte à la table, inspire en nous le désir d’être de patients
cultivateurs de communion qui ne se fatiguent pas de faire germer des semences
d’unité, de faire lever le bien, d’œuvrer
toujours à côté du frère : sans suspicion et sans distance, sans contrainte et
sans homologations, dans la convivialité des diversités réconciliées.
Le pain que nous demandons aujourd’hui est aussi le pain dont chaque jour
beaucoup sont privés, alors que quelques-uns ont du superflu. Le Notre Père n’est pas une prière qui
tranquillise, c’est un cri face aux pénuries d’amour de notre époque, face à
l’individualisme et à l’indifférence qui profanent ton nom, Père. Aide-nous à
avoir faim de nous donner. Rappelle-nous, chaque fois que nous prions, que pour
vivre nous n’avons pas besoin de nous conserver, mais de nous rompre ; de
partager, non pas d’accumuler ; de nourrir les autres plus que de nous remplir
nous-mêmes, car le bien être est tel seulement s’il appartient à tous.
Chaque fois que nous prions, nous demandons que nos dettes soient remises. Il
nous faut du courage, parce qu’en même temps nous nous engageons à remettre les
dettes que les autres ont envers nous. Par conséquent, nous devons trouver la
force de pardonner de tout cœur au frère (cf. Mt 18, 35) comme toi, Père, tu
pardonnes nos péchés : de laisser derrière nous le passé et d’embrasser
ensemble le présent. Aide-nous,
Père, à ne pas céder à la peur, à ne pas voir dans l’ouverture un danger ; à
avoir la force de nous pardonner et de marcher, le courage de ne pas nous
contenter d’une vie tranquille et de rechercher toujours, avec transparence et
sincérité, le visage du frère.
Et quand le mal, tapi à la porte du cœur, (cf. Gn 4, 7), nous incitera à nous
enfermer en nous-mêmes ; quand la tentation de nous isoler se fera plus forte,
en cachant la réalité du péché, qui est éloignement de Toi et de notre
prochain, aide-nous encore, Père. Encourage-nous à trouver dans le frère ce
soutien que tu as mis à nos côtés pour marcher vers Toi, et ensemble avoir le
courage de dire : “Notre Père”. Amen.
Et maintenant récitons la prière que le
Seigneur nous a enseignée.
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Al patrulea
discurs ( Omilia Papei Francisc in Catedrala Sf.Iosif, Bucuresti ):
http://papefrancois.jeun.fr/t3554-roumanie-le-pape-met-en-garde-les-catholiques-contre-le-manque-de-joie
«
Souvent le problème de la foi n’est pas tant le manque de moyens et de
structures, de quantité… le problème de la foi est le manque de joie », a
affirmé le pape François aux catholiques de Roumanie, en célébrant une
messe à Bucarest, ce 31 mai 2019, au premier jour de son voyage apostolique
dans le pays.
Homélie du pape François :
L’Evangile que nous venons d’entendre nous plonge dans la rencontre de deux
femmes qui s’embrassent et qui remplissent tout de joie et de louanges :
l’enfant exulte de joie et Elisabeth bénit sa cousine pour sa foi ; Marie chante les merveilles que le
Seigneur a réalisées en son humble servante avec le grand cantique
d’espérance pour ceux qui ne peuvent plus chanter parce qu’ils ont perdu la
voix… Cantique d’espérance qui veut nous réveiller nous aussi et nous
inviter à l’entonner aujourd’hui par le moyen de trois précieux éléments
qui naissent de la contemplation de la première disciple : Marie marche, Marie rencontre, Marie se
réjouit.
Marie marche… de Nazareth à la maison de Zacharie et d’Elizabeth : c’est le
premier des voyages de Marie que raconte l’Ecriture. Le premier d’un grand
nombre. Elle ira de Galilée à Bethléem, où naîtra Jésus ; elle fuira en
Egypte pour sauver l’enfant d’Erode ; elle se rendra encore à Jérusalem
chaque année pour la Pâque, jusqu’au dernier où elle suivra Jésus au
Calvaire. Ces voyages ont
une caractéristique : ils n’ont jamais été des chemins faciles, ils ont
demandé courage et patience.
Ils nous disent que la Vierge connaît les montées, elle connaît nos montées
: elle est pour nous une sœur sur le chemin. Experte en effort, elle sait
comment nous prendre par la main dans les aspérités, quand nous nous
trouvons face aux tournants les plus raides de la vie. En bonne mère, Marie sait que l’amour
se fait chemin dans les petites choses quotidiennes. Amour et ingéniosité
maternelle capables de transformer une grotte pour animaux en
maison de Jésus, avec quelques pauvres langes et une montagne de tendresse.
(cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 286). Contempler Marie nous permet
de poser le regard sur tant de femmes, de mères et de grand-mères de ces
terres qui, avec sacrifice et de manière cachée, abnégation et engagement,
façonnent le présent et tissent les rêves de demain.
Donation silencieuse, persévérante et inaperçue, qui n’a pas peur de “se
remonter les manches” et de charger les difficultés sur les épaules pour
faire avancer la vie de ses enfants, et de toute la famille « espérant
contre toute espérance » (Rm 4, 18). C’est un souvenir vivant le fait que,
dans votre peuple, vit et palpite un fort sentiment d’espérance, au-delà de
toutes les conditions qui peuvent l’obscurcir ou tentent de l’éteindre. En regardant Marie et tant de visages
maternels, on fait l’expérience de l’espace et on le nourrit pour
l’espérance (cf. Document d’Aparecida, n. 536) qui engendre et ouvre
l’avenir. Disons-le avec force : dans notre peuple il y a de la place pour
l’espérance. C’est pourquoi Marie marche et nous invite à marcher ensemble.
Marie rencontre Elisabeth (cf. Lc 1, 39-56), déjà avancée en âge (v. 7).
Mais c’est elle, l’ancienne, qui parle d’avenir, qui prophétise : “remplie
d’Esprit Saint” (v. 41), elle l’appelle « bienheureuse » parce qu’« elle a
cru » (v. 45), anticipant la dernière béatitude de l’Evangile : bienheureux
celui qui croit (cf. Jn 20, 29). Voilà, la jeune va à la rencontre de l’ancienne à la recherche des racines, et
l’ancienne renaît et prophétise sur la jeune lui donnant un avenir. Ainsi,
jeunes et anciens se rencontrent, s’embrassent et sont capables, chacun, de
réveiller le meilleur de l’autre. C’est le miracle suscité par la culture de la rencontre
où personne n’est écarté ni étiqueté, au contraire, où tous sont recherchés
parce que nécessaires, pour faire transparaître le Visage du Seigneur. Ils
n’ont pas peur de marcher ensemble et, quand cela arrive, Dieu vient et
accomplit des prodiges dans son peuple. Car c’est l’Esprit Saint qui nous
pousse à sortir de nous-mêmes, de nos enfermements et de nos
particularismes, pour nous apprendre à regarder au-delà des apparences et nous offrir la possibilité de dire du
bien des autres – “les bénir” – spécialement de beaucoup de nos frères qui
sont laissés sans abri, privés peut être, non seulement d’un toit ou d’un
peu de pain, mais de l’amitié et de la chaleur d’une communauté qui leur
ouvre les bras, les protège et les accueille. Culture de la rencontre qui
nous pousse, nous chrétiens, à faire l’expérience du miracle de la
maternité de l’Eglise qui cherche, défend et unit ses enfants. Dans
l’Eglise, lorsque des rites divers se rencontrent, quand ce ne sont pas les
appartenances de chacun, son groupe ou son ethnie qui passent en premier,
mais le Peuple qui, ensemble, sait louer Dieu, alors de grandes choses se
produisent. Disons-le avec force : bienheureux celui qui croit (cf. Jn
20, 29) et s’efforce de créer rencontre et communion. Marie qui marche et
qui rencontre Elisabeth nous rappelle où Dieu a voulu demeurer et vivre,
quel est son sanctuaire et en quel lieu nous pouvons entendre le battement
[de son cœur ] : au
milieu de son Peuple. Il est là, il vit là, il nous attend là. Nous sentons
l’invitation du prophète qui nous est adressée de ne pas craindre, de ne
pas baisser les bras. Car le Seigneur notre Dieu est au milieu de nous, il
est un sauveur puissant (cf. So 3, 16-17). Cela c’est le
secret du christianisme : Dieu est au milieu de nous comme un sauveur
puissant. Cette certitude nous
permet, comme pour Marie, de chanter et d’exulter de joie. Marie se réjouit
parce qu’elle est celle qui porte l’Emmanuel, le Dieu avec nous. « Etre
chrétien est joie dans l’Esprit Saint » (Exhort. ap. Gaudete et exsultate,
n. 122).
Sans joie nous restons paralysés, esclaves de nos tristesses. Souvent le problème de la foi n’est pas
tant le manque de moyens et de structures, de quantité, ni même la présence
de celui qui ne nous accepte pas ; le problème de la foi est le manque de
joie. La foi vacille quand on navigue dans la tristesse
et dans le découragement. Quand nous vivons dans le manque de confiance,
enfermés sur nous-mêmes, nous contredisons la foi, car au lieu de nous
sentir enfants pour lesquels Dieu fait de grandes choses (cf. v. 49), nous
réduisons tout à la mesure de nos problèmes et nous oublions que nous ne
sommes pas orphelins : nous avons un Père au milieu de nous, sauveur et
puissant. Marie nous
vient en aide car, au lieu de rapetisser, elle magnifie, c’est-à-dire, elle
“grandit” le Seigneur, elle loue sa grandeur. Voilà le
secret de la joie. Marie, petite et humble, part de la grandeur de Dieu et,
malgré ses difficultés – qui étaient nombreuses – elle demeure dans la
joie, car elle fait, en tout, confiance au Seigneur. Elle nous rappelle que
Dieu peut toujours accomplir des merveilles si nous restons ouverts à lui
et aux frères. Pensons aux
grands témoins de ces terres : des personnes simples, qui ont fait
confiance à Dieu au milieu des persécutions. Ils n’ont pas mis leur
espérance dans le monde, mais dans le Seigneur, et ils sont ainsi allés de
l’avant. Je
voudrais rendre grâce pour ces humbles vainqueurs, pour ces saints de la
porte d’à côté qui nous montrent le chemin. Leurs larmes n’ont pas été
stériles, elles ont été une prière qui est montée au ciel et qui a irrigué
l’espérance de ce peuple.
Chers frères et sœurs, Marie marche, elle rencontre et se réjouit parce
qu’elle a porté une chose plus grande qu’elle-même : elle a été porteuse
d’une bénédiction. Comme elle, nous aussi n’ayons pas peur d’être les
porteurs de la bénédiction dont a besoin la Roumanie. Soyez les promoteurs d’une culture de
la rencontre qui désavoue l’indifférence et la division et permet à cette
terre de chanter avec force les miséricordes du Seigneur.
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