Les travailleurs
informels ont droit de cité au Costa Rica et à El Salvador, OIT, OIM,
Organisation Internationale du Travail, Organizatia Internationala a Muncii, 28
juillet 2016
Notre impact, leur histoire
Les travailleurs informels ont droit de cité au Costa Rica et à El Salvador
Un projet de l’OIT conseille
les travailleurs informels et développe des partenariats institutionnels afin
d’élaborer des stratégies collectives pour «formaliser» les travailleurs de
l’économie informelle.
Reportage | 26 juillet 2016
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SAN JOSÉ, Costa Rica (OIT Info) – C’est
un lundi pluvieux dans la capitale du Costa Rica mais il règne une certaine agitation
au Centre de suivi et de
conseil sur les droits des travailleurs informels où les gens vont et
viennent. La plupart d’entre eux sont jeunes, et souvent ce sont des femmes.
«Beaucoup de femmes enceintes viennent seules», déclare Kattia Barquero,
coordinatrice du bureau récemment ouvert.
Ce Centre et son homologue qui se trouve
à San Salvador, la capitale salvadorienne, ont pour but d’instaurer des
circuits et des mécanismes qui facilitent la transition de l’économie
informelle vers l’économie formelle. Sur
place, ils sont appelés «Maison(s)des droits». Selon Mme
Barquero, les travailleurs informels qui leur rendent visite appartiennent aux
catégories les plus vulnérables de la population – à savoir les femmes et les
migrants.
«On y voit beaucoup de vendeurs
ambulants et de travailleuses domestiques. Ils ne disposent d’aucune protection
sociale et sont à la merci de leur employeur, ils subissent souvent des
violences physiques et psychologiques de ce fait. La
plupart d’entre eux ne connaissent pas leurs droits, même si les choses
changent», ajoute Mme Barquero, qui est aussi la secrétaire administrative du
SINTRACOPEA (Syndicat des commerçants patentés permanents et assimilés).
Les centres ont été fondés dans le cadre
d’un projet financé par l’OIT, «Promouvoir le respect des droits au travail des
employés du secteur informel au Costa Rica, à El Salvador et au Honduras », et
approuvés par les conseils locaux de dialogue tripartite. Ils ont été créés
avec l’aide des associations régionales de travailleurs informels de ces pays.
En
plus de favoriser la transition de la main-d’œuvre du secteur informel vers le
secteur formel, ils visent aussi à promouvoir le respect et la conformité aux
droits au travail des travailleurs informels.
Les
centres fournissent des informations sur les procédures et les formalités
locales, offrent leur arbitrage en cas de litige avec les autorités locales, et
apportent un conseil juridique concernant les activités professionnelles. Les
travailleurs informels bénéficient aussi du perfectionnement de leurs
compétences d’employabilité et de formations d’entreprenariat et de
renforcement organisationnel.
Mme Barquero souligne que le projet est basé sur les
principes directeurs énoncés par l’OIT dans sa recommandation
n° 204 concernant la transition de l’économie informelle vers l’économie
formelle .
Au cours du premier mois, le Centre de San José a déjà aidé plus de 300 personnes. Pour faire sa publicité, les coordinateurs du projet ont fait appel aux nouvelles technologies. «WhatsApp et Facebook ont été très utiles pour faire connaître l’existence des centres et pour garder le contact avec celles et ceux qui les ont visités».
Au cours du premier mois, le Centre de San José a déjà aidé plus de 300 personnes. Pour faire sa publicité, les coordinateurs du projet ont fait appel aux nouvelles technologies. «WhatsApp et Facebook ont été très utiles pour faire connaître l’existence des centres et pour garder le contact avec celles et ceux qui les ont visités».
L’OIT
a élaboré et mis en œuvre ce projet; elle a également publié des
recommandations pour le pérenniser et a dispensé une formation qualifiante pour
les employés du Centre qui devraient le faire fonctionner de manière autonome à
partir d’août 2016.
Les employés ont été formés aux questions de migration,
de législation du travail, de droits de l’homme, de politique et de
renforcement du leadership.
Ampleur
de l’emploi informel au Costa Rica et à El Salvador
Selon
l’Enquête continue sur l’emploi au Costa Rica de 2014, 825 000 travailleurs
sont employés dans le secteur informel (323 000 étant des femmes). Six sur dix
travaillent pour un employeur, une société ou une institution; les autres sont
entrepreneurs.
Selon la même
enquête, la plupart des personnes employées dans le secteur informel appartient
aux catégories des 25-34 ans et des 45-59 ans. Ils ont tendance à avoir des
niveaux d’instruction plus faibles: 76 pour cent n’ont pas terminé leur études
primaires et 11 pour cent ont arrêté l’école au niveau secondaire, seuls 13 pour
cent ont un diplôme universitaire (15 pour cent des femmes).
La majorité des
travailleurs informels sont employés dans une entreprise ou une ferme locale
(42 pour cent), 28 pour cent travaillent chez eux ou au domicile de leur
employeur, 19 pour cent dans la rue en tant que travailleurs indépendants dans
le commerce, le transport ou le stockage.
Trente-huit pour
cent des travailleurs informels employés touchent un salaire inférieur au
salaire minimum.
Pour El Salvador, en 2014, près de trois quarts (72 pour cent) des travailleurs non
agricoles étaient employés dans le secteur informel. La même année, 42 pour
cent des hommes et 52 pour cent des femmes des zones urbaines avaient un emploi
informel dans divers secteurs (très fréquemment, le travail domestique pour les
femmes).
L’une des principales causes de la prévalence de l’informalité parmi les
Salvadoriennes, essentiellement dans le secteur domestique, c’est la
flexibilité qu’elle permet en ce qui concerne l’équilibre entre responsabilités
familiales et professionnelles (habituellement, les femmes restent encore au
foyer dans ce pays). L’absence de politique publique en matière de garde ne
facilite pas les choses non plus.
Les entrepreneurs
sont un cas particulier: 80 pour cent travaillent dans l’économie informelle et
souffrent par conséquent de l’insécurité de l’emploi et d’une vulnérabilité
juridique et économique; ils peuvent rarement assumer le coût de la transition
vers la formalité. Les femmes sont plus nombreuses dans ce secteur: 70 pour cent
des femmes ont recours à l’entreprenariat pour gagner leur vie et sont
confrontées à des difficultés supplémentaires concernant l’accès au crédit, les
technologies et la formation.
A la fois au Costa Rica et à El Salvador, l’appui à la transition
vers l’économie formelle a été incorporé dans les politiques nationales
d’emploi actuelles et les approches des gouvernements, des syndicats et des
organisations patronales ont été synchronisées.
Mais pour les
gens ordinaires, selon Kattia Barquero, «la maison des droits est le lieu où
vous pouvez vous rendre si vous êtes perdu. Vous y obtiendrez de l’aide si vous
ne savez même pas par où commencer».
Tags: protection sociale, économie informelle,
droits des travailleurs, groupes vulnérables
Régions et pays couverts: Costa Rica , El Salvador, Honduras
Voir également
Page web
Instrument normatif
Source :
http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/features/WCMS_502758/lang--fr/index.htm
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