Salut ! la grammaire française, jeudi le
28 juillet 2016
Objet :
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Salut ! la grammaire
française
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De :
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Olivia Marcov (Olivia Marcov@yahoo.fr)
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À :
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...
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Date :
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Jeudi 28 juillet 2016 15h10
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Salut,
-
la grammaire française -
Je
m'aperçois quand j'écris, que je fais des fautes et cependant je les fais, ce
qui m'exaspère, je connais les règles, et je me demande assez souvent ce qui ne
va pas, je me suis dit "tu as besoin de plus d'exemples"... et c'est
vrai, dans les livres de grammaire j'aimerais trouver plus d'exemples....
Il
y a des règles de grammaire que j'ai lues, que je connais, et cependant quand
j'écris j'ai des doutes et alors je fais une faute, car je ne les applique
pas...
Par
exemple : " je me suis rendu compte ...", le participe passé est
invariable, ne change pas au féminin, ne devient pas rendu / rendue
compte....
Je
crois qu'il m'est difficile d'accepter certaines règles de grammaire.
Le
verbe "se rendre" se conjugue avec l'auxiliaire être et il est si
difficile de ne point faire l'accord du participe passé...
Et
tu ne dois pas faire l'accord, car l'accord se fait en fonction du COD/COI
placé ou pas, avant le participe passé du verbe à conjuguer....
Si
vous voulez voir ou réviser quelques règles de grammaire française, j'ai trouvé
des sources très bonnes "Parler français", "Dépannage
linguistique" et j'ai copié dans un fichier word ce dont j'avais besoin...
A
part cela, la grammaire française enseignée dans les écoles roumaines et
insuffisante !!!!
Je
crois pouvor dire que seulement un tiers ( ou même pas ) de la grammaire
française, - en fait, de la langue française ! - est enseigné à l'école
en Roumanie, à partir de l'école primaire, de la deuxième classe de l'école
primaire quand les écoliers commencent à apprendre, à étudier une langue étrangère.
L'école
générale comprend huit classes, les classes I - VIII, ensuite commence le lycée
: quatre classes au lycée ( les classes IX - XII ) , et ensuite,
peut-être, la faculté qui n'est pas obligatoire, on le sait.
Vous trouverez ci-joint ledit fichier !!!!!
Source 1 :
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=4440
Banque de
dépannage linguistique ; Office québécois de la langue française, Québec
«
Être confronté à
Le verbe confronter est traditionnellement utilisé avec deux compléments
(l’un direct et l’autre indirect) désignant des êtres de même nature : on peut ainsi
confronter deux personnes ou deux choses. Lorsque les compléments désignent des
personnes, confronter signifie « mettre en
présence, notamment afin de comparer leurs dires ». Lorsque les
compléments désignent plutôt des choses, il signifie tout simplement
« comparer ». Dans ces constructions, le complément indirect peut
être introduit par les prépositions à ou avec.
Exemples :
- C’est lorsqu’on a
confronté le témoin à l’accusé que tout est devenu clair. (ou : lorsqu’on a confronté le témoin avec l’accusé)
- Nous devrons d’abord confronter cette version avec le texte original. (ou : confronter cette version au texte original)
On trouve également la formule être confronté
à (ou être confronté avec), dont le sujet désigne une personne
et dont le complément désigne une chose, souvent abstraite. Cette formule, qui
signifie « faire face à, être aux prises
avec »,
est critiquée dans certains ouvrages de référence. Cependant, elle est de plus
en plus courante et on l’emploie un peu partout dans la francophonie. On peut
considérer qu’il s’agit d’une extension de sens du verbe confronter; on y trouve
toujours l’idée de mettre en présence deux choses, une personne et un élément
abstrait. On n’a donc pas à éviter cette locution dans la langue courante.
Exemples :
- Il était
confronté à d’importantes difficultés financières.
- Elle avait l’impression d’être constamment confrontée
avec le même questionnement.
- Elle aimait bien être
confrontée à sa passion naissante pour cet
étranger.
Dans la langue soignée, on peut remplacer la locution être confronté à par affronter, être aux prises avec ou faire face à.
Exemples :
- Il faisait
face à d’importantes difficultés financières.
- Elle avait l’impression d’être constamment aux
prises avec le même questionnement.
- Elle aimait bien affronter sa passion naissante pour cet étranger.
Pour en savoir davantage sur le verbe confronter, vous pouvez
consulter l’article Confronter mutuellement.
Source :
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=4440
Banque de dépannage linguistique
Office québécois de la langue française,
Québec
{
« Lorsqu’elle a reçu les
résultats de l’examen, je me suis dit qu’elle avait peut-être quelque chose de
spécial et que je ne m’en étais jamais rendue compte » (propos de la mère de l'adolescente
de 12 ans connue pour avoir un QI supérieur à celui d'Einstein, photo
ci-contre).
(Jérémy Garandeau, sur gentside.com,
le 6 mars 2013)
(photo Wikipédia)
Ce que j'en pense
Ce que j'en pense
Si, d'après ledit article, la jeune Britannique d'origine indienne Neha Ramu s'est notamment illustrée à l’examen de grammaire en réalisant un sans(-)faute, on ne peut en dire autant de notre malheureux journaliste.
En effet, à en croire nos
plus éminents spécialistes, la chose est entendue : dans la conjugaison de se
rendre compte, « le participe est toujours
invariable ». Voilà qui est dit. Inutile pour autant d'espérer trouver la
moindre justification à cet état de fait dans les comptes rendus de Girodet,
Thomas, Hanse, Bescherelle et consorts : derrière le bel unisson, aucune
explication. Une telle vérité aussi laconiquement partagée ne pouvait que
paraître suspecte.
L'Office québécois de la
langue française est heureusement plus prolixe : selon lui, dans la locution se
rendre compte, c'est le substantif compte,
et non le pronom se, qui tient lieu de complément
d'objet direct. Comme celui-ci est toujours placé après le verbe,
l’invariabilité du participe passé est de rigueur, selon la règle d’accord des
verbes occasionnellement pronominaux.
Si l'explication est
grammaticalement satisfaisante, elle ne laisse pourtant pas de heurter le bon
sens : car, après tout, est-on fondé à considérer se
rendre compte (de quelque chose), qui signifie
« s'en apercevoir, en prendre conscience », comme la forme
pronominale de rendre compte (de quelque chose), à savoir « en
faire le récit, le rapport, en rendre raison » ? A
priori, le compte n'y est pas... D'où la réflexion de mon
correspondant (cf. commentaires ci-dessous), qui a tôt fait de ranger ladite
locution dans le groupe des verbes (occasionnellement) pronominaux non
réfléchis – entendez : qui existent aussi à la forme non pronominale, mais avec
un autre sens (sur le modèle de s'apercevoir, qui ne signifie pas
« apercevoir soi-même » mais « prendre conscience ») – et,
partant, de prôner l'accord du participe passé.
C'est oublier que le
substantif compte est ici pris au sens figuré de «
action de rapporter ce qu'on a fait, ce qu'on a vu, etc., et d'en rendre
raison, de l'expliquer ». À l'origine, se
rendre compte (de quelque chose)signifiait ainsi
« se l'expliquer, s'en rendre raison », comme cela est encore attesté
dans la huitième édition duDictionnaire
de l'Académie : J'éprouvais
un sentiment dont j'avais peine à me rendre compte. Ce n'est que dans la dernière édition
de son Dictionnaire que l'Académie enregistre l'acception
moderne de « s'en apercevoir, en prendre conscience », dans laquelle
le sens originel de compte n'est plus perçu. Malgré ce glissement
sémantique, l'invariabilité du participe passé – pleinement justifiée dans
le sens premier – a été conservée dans le sens moderne.
Il n'empêche, j'ai peine
à me rendre compte du silence des ouvrages spécialisés sur ce point de
grammaire... réservé à l'entendement des seuls surdoués ?
Ce qu'il
conviendrait de dire
Je ne m’en étais jamais rendu compte.
Source :
http://parler-francais.eklablog.com/elle-s-est-rendu-e-compte-a79261327
{
Accord du participe passé des verbes pronominaux
On se fait toute une
montagne de l'accord de ces fichus verbes pronominaux (= verbes construits
avec le pronom se) et pourtant l'exercice n'est
pas si compliqué qu'on le croit. Enfin, presque...
Pour la petite histoire,
c'est au poète François de Malherbe (1555-1628), considéré comme l'un des
Réformateurs de la langue française, que l'on doit les subtilités de la règle
d'accord des verbes pronominaux. Et notamment ce curieux paradoxe selon lequel
les participes passés de ces verbes se conjuguant avec l'auxiliaire être ne s'accordent pas systématiquement
avec le sujet (principe qui prévalait pourtant jusque-là... et qui simplifiait
bien les choses).
Tout dépend en fait de la
fonction du pronom se : s'agit-il d'un complément d'objet
direct (auquel cas se= soi), d'un complément d'objet indirect (auquel cas se = à soi, de soi) ou bien ne peut-il pas être analysé comme
complément d'objet ?
On l'aura compris, depuis
Malherbe et son obsession pour la pureté de la langue française, l'accordeur de
participe passé doit davantage porter son attention sur le complément que sur le sujet...
au risque de s'emmêler les neurones. Il n'en demeure pas moins que, quel que
soit l'auxiliaire employé, c'est le sensde la phrase qui détermine
l'accord.
Remarques
liminaires
• Afin de faciliter la
compréhension de la règle d'accord des verbes pronominaux, nous vous invitons à
lire au préalable l'article consacré à l'accord
du participe passé en général.
• Il est très important
de bien comprendre que ce n'est pas parce que les verbes pronominaux se
conjuguent avec l'auxiliaire être que
leurs participes passés s'accordent systématiquement. Non ! La subtilité
desdits verbes pronominaux réside notamment dans le fait que leurs participes
passés s'accordent comme s'ils étaient employés avec l'auxiliaire avoir (*). La chasse au COD (s'il existe) sera donc
effectuée en posant la question qui / quoi ? au verbe conjugué avec avoir.
Elles se sont endormies (s'endormir est un verbe pronominal → on fait comme s'il était conjugué avec avoir → elles ont endormi qui ? se mis pour elles,
COD placé avant le pp → accord
avec le COD).
(*) René-François Bescher
justifie cette particularité par des considérations d'euphonie : « Le
verbe pronominal présente un sujet qui agit sur lui-même, comme il agirait sur
un objet étranger [...] Au lieu de prononcer il se a écarté de sa route, ce qui
formerait un son dur, par le choc des voyelles, on dit il
s'est écarté... [...]
Ainsi, le participe passé dérivant d'un verbe pronominal est soumis aux règles
du participe construit avec avoir. »
• Par la suite, participe
passé sera abrégé en
pp, complément d'objet direct en COD et complément
d'objet indirect en
COI.
Rappel
de la règle
Cas 1. Si le pronom se ne peut pas être analysé comme complément
d'objet (direct ou indirect), l'accord du pp se fait en genre (masculin /
féminin) et en nombre (singulier / pluriel) avec
le sujet.
Cas 2. Si le pronom se peut être analysé comme complément
d'objet (direct ou indirect), l'accord du pp se fait avec le COD selon que celui-ci le précède ou non
(exactement comme s'il était employé avec l'auxiliaire avoir).
Une exception : le pp de s'arroger, bien que
toujours employé à la forme pronominale, s'accorde avec le COD selon que
celui-ci est placé ou non avant.
Les droits qu'elles se sont arrogés (ils ont arrogés quoi ? les droits, COD placé avant
le pp → accord avec le COD).
Ils se sont arrogé des droits (des droits, COD placé après le
pp → pas d'accord).
Cas 3. Suivi d'un infinitif, le pp des verbes
pronominaux suit la même règle d'accord que celui du verbe simple (voir
l'article Accord
du participe passé) :
employé avec l'auxiliaire avoir et suivi d'un infinitif, le pp
s'accorde si le COD, étant
placé avant le participe, fait l'action exprimée par l'infinitif.
Ils se sont vus mourir (se, COD placé
avant le pp, fait l'action de mourir → accord) mais Ils se sont vu condamner (se, COD placé
avant le pp, ne fait pas l'action de condamner → pas d'accord).
2 exceptions : les participes passés de se laisser et se
faire, suivis d'un infinitif, sont rendus invariables (voir
également l'article Accord
du participe passé, §
Participe passé suivi d'un infinitif, Remarque 1).
Ils se sont laissé faire. Elle s'est fait couper les cheveux.
Cas
1 : le participe passé s'accorde avec le sujet
Ce cas concerne :
- les verbes essentiellement pronominaux (qui
n'existent que sous la forme pronominale, commes'absenter, s'écrier, s'enfuir, s'envoler, s'exclamer,
s'ingénier, se repentir, se souvenir...).
Ils se sont souvenus de moi.
Les mésanges se sont envolées.
Remarque :
La locution s'en prendre à, où se et en ne
sont pas analysables, se comporte comme un verbe essentiellement pronominal.
Elle s'en est prise à sa famille (mais L'envie lui a pris de partir).
- les verbes occasionnellement pronominaux
(c'est-à-dire qui peuvent être employés à une autre forme que la seule
forme pronominale) dont
le sens change quand on les emploie à la forme pronominale (ces verbes sont encore appelés
pronominaux non réfléchis, car l'action ne se reporte pas sur le sujet).
Par exemple : s'apercevoir de, s'attaquer à, s'attendre à,
se comporter, se douter de, se jouer de, se mettre à, se passer de, se
plaindre de, se refuser à, se résoudre à, se saisir de, se taire...
Elles se sont aperçues de leur erreur (s'apercevoir ne signifie pas ici « apercevoir
soi-même » comme dans Elle s'est aperçue dans un miroir, mais
« prendre conscience », ce qui est différent).
Elle s'était attendue à sa remarque (s'attendre ne signifie pas ici « attendre
soi-même » comme dans Elles se sont attendues au coin de la rue,
mais « considérer comme probable »).
Ils se sont échappés (s'échapper ne signifie pas « échapper soi-même »
mais « s'enfuir »).
Elle s'est mise à la musique (se mettre à signifie « commencer »).
- les verbes
pronominaux de sens passif (comme s'accompagner, s'acheter, se conduire, s'entendre, se jouer,
s'ouvrir, s'utiliser, se vendre...).
Dans ce cas, le sujet (généralement un inanimé) n'accomplit pas l'action et l'agent n'est le plus souvent pas exprimé.
Les tomates se sont bien vendues aujourd'hui (= ont été bien vendues).
La partie s'est jouée en deux manches (=
a été jouée).
La porte s'est ouverte, s'est fermée.
Cas 2 : le
participe passé s'accorde avec le COD (s'il
existe)
Ce cas concerne les verbes occasionnellement pronominaux qui conservent leur sens premier quand on les emploie à la forme pronominale. Par exemple : se laver (= laver soi-même), se parler (= parler à soi-même).
Dans ce cas, la règle
veut que le pp s'accorde avec le COD si ce dernier est placé avant. Il va de
soi que les participes passés des verbes ne pouvant avoir de COD (cas de se
parler, se plaire à, se rire de, se sourire, se succéder, se suffire, se
téléphoner, s'en vouloir de, etc., pour lesquels l'infinitif du
verbe en emploi non pronominal se construit avec une préposition)
restent invariables.
Elle s'est jetée sur lui (elle
a jeté qui ? se mis pour elle, COD placé avant le pp → accord).
Ils se sont lavé les mains (ils ont lavé quoi ? les mains, COD placé après le pp tandis
que se est COI → pas d'accord).
Ils se sont lavés à grande eau (ils
ont lavé qui ? se mis pour ils, COD placé avant le
pp → accord).
Elle s'est refait une santé (elle
a refait quoi ? une santé, COD placé après le pp tandis
que se est COI → pas d'accord, même si la liaison entre refait et une peut
prêter à confusion).
Les postulants se
sont succédé toute la matinée (ils
ont succédé à qui ? à eux, se est COI, il n'y a pas de COD → pas d'accord).
Elle s'est plu à l'embêter (se plaire, comme se
succéder, ne peut avoir de COD).
Elle s'est remise de son voyage mais Elle s'est permis de le lui dire (et
non Elle s'est permise).
Elle s'en est voulu de son erreur.
Elle s'est attiré les foudres de son patron (les foudres, COD placé après le pp).
Cas 3 : participe
passé suivi d'un infinitif
Le cas 3, à l'analyse, n'est finalement qu'un corollaire du cas 2. En effet, la même règle (accord avec le COD s'il précède le pp) s'applique, à condition de s'assurer qu'il s'agit bien du COD du pp et non du COD de l'infinitif. Étant donné que le COD ne peut se rattacher au pp que s'il est aussi sujet de l'infinitif, cela revient à la règle énoncée plus haut, plus facile à appliquer. Reprenons nos exemples :
Ils se sont vus mourir [= Ils ont vu eux-mêmes en train de mourir (sens actif) → se est COD du pp vuet placé avant → accord].
Ils se sont vu condamner [= Ils ont vu (quelqu'un) les condamner (sens passif) → se est COD decondamner, pas
du pp → pas d'accord].
Elle s'est entendue dire merci à son ami (c'est elle qui dit merci) mais Elle s'est entendu dire merci(quelqu'un de son entourage lui dit merci).
Remarque :
Lorsqu'une préposition (à ou de) est intercalée entre le pp et l'infinitif,
l'accord se fait selon la règle générale.
Elle s'est contentée de le saluer.
Subtilités
Un même verbe pronominal
peut se prêter à plusieurs analyses, selon la construction et le sens (et donc
dépendre du cas 1 ou du cas 2). Les subtilités d'accord – si souvent
dénoncées par Grevisse et Hanse, partisans de l'accord du pp de tous les verbes
conjugués avec l'auxiliaire être (qu'ils
soient pronominaux ou non) – qui s'en ensuivent ont pourtant le mérite de
préciser la pensée de celui qui s'exprime : Elle s'est servi des légumes (au
cours du repas) ne signifie pas la même chose que Elle
s'est servie des légumes(pour faire une soupe), par exemple ! Sans
elles, cette distinction ne serait plus possible...
Ils se sont adressés au concierge (ils
ont adressé qui ? eux, se est COD placé avant le pp → accord) mais Ils se sont adressé des injures (ils
ont adressé quoi ? des injures, COD placé après le pp
tandis que se est COI → pas d'accord).
Elle s'est cogné la tête (elle
a cogné quoi ? la tête, COD placé après le pp tandis que se est
COI → pas d'accord)
mais Elle s'est cognée à la tête (elle
a cogné qui ? elle, où ? à la tête, se est
COD placé avant le pp → accord).
Ils se sont cognés (ils ont cogné eux-mêmes) mais Ils se sont cogné dessus (ils
ont cogné l'un sur l'autre).
Elles se sont rendues à Paris. Elle s'est rendue maître de la situation mais Elles
se sont renducompte de leur erreur (elles
ont rendu compte à elles, se est COI et compte COD placé après le pp → pas d'accord).
Elle s'est souvenue avoir pleuré (se souvenir est
un verbe essentiellement pronominal → accord) mais Elle s'est rappelé avoir pleuré (se est COI, avoir
pleuré est COD placé
après le pp → pas
d'accord) et Elle s'est rappelée à son bon souvenir (se est COD placé avant le pp → accord).
Elle s'est autorisée à l'inviter mais Elle
s'est autorisé une pause.
Elle s'est proposé de lui parler (se
proposer = se fixer comme but) mais Elle s'est proposée (se proposer = se mettre en
avant) pour ce poste.
Elle s'est permis de lui parler mais Cette pause, elle se l'est permise.
Elle s'est promis de le lui dire mais Cette
chose qu'elle s'est promise.
Elle s'est imaginé qu'il viendrait (s'imaginer est à prendre ici au sens de
« croire » : Elle a imaginé en elle-même quoi ? qu'il
viendrait ; se est donc COI → pas d'accord) mais Elle s'est imaginée dans cette situation (s'imaginer est à prendre ici au sens de « se
voir, se représenter » : Elle a imaginé qui ?se mis
pour elle → accord) et L'histoire qu'elles se sont imaginée (que mis pour histoire est COD, placé avant le pp → accord avec histoire).
Elle s'est dit qu'elle aimerait partir en voyage (se dire signifie ici « dire à soi-même »
et relève du cas 2, se = à soi est COI → pas d'accord) mais Elle s'est dite satisfaite de son voyage (ici, se dire signifie « se déclarer » : elle a
dit qu'elle était satisfaite → se ne
peut être analysé comme complément d'objet → accord avec le sujet) et Bien des choses se sont dites lors de cette réunion (ici, se
dire est employé au
sens passif et relève du cas 1 → accord).
Elle s'est servi du café au petit déjeuner (se
servir est ici un
verbe occasionnellement pronominal à sens réfléchi : elle a servi quoi ? du
café, à qui ? à se mis
pour elle → pas d'accord) mais Elle s'estservie de sa clef pour fermer la porte (se servir est là un verbe pronominal non
réfléchi avec le sens de « utiliser » et non de « servir à
soi-même » →
accord).
Ils se sont assurés contre le vol (s'assurer signifie ici « se prémunir, se
protéger », se est COD), Elle
s'est assurée que la porte était fermée (s'assurer signifie « se rendre
certain ») mais Elle s'est assuréle soutien de sa famille (s'assurer signifie « se procurer » ; se est
ici COI).
Elle s'est mise en danger (elle a mis elle-même en danger) mais Elle s'est mis cette idée en tête (elle a mis cette idée dans la tête
d'elle-même).
Ils se sont réparti les bénéfices mais Les
bénéfices qu'ils se sont répartis.
Elles se sont disputées avec leurs amis (se disputer = se chamailler) mais Elles se sont disputé sa place (se
disputer = chercher à obtenir).
Remarque
1 : Si le pp du verbe faire est invariable devant un infinitif, il
s'accorde naturellement devant un adjectif ou un nom, sauf dans quelques
expressions figées à connaître (voir Se
faire fort de).
Elle s'est faite belle. Ils se sont faits moines ou soldats. Elles
se sont faites à cette idée mais Elle s'est fait mal. Elle s'est fait fort de le convaincre. Elle s'est fait avoir.
Les spécialistes sont
partagés sur le cas de se faire l'écho de : Ils se sont fait l'écho de cette rumeur(invariabilité selon Girodet, Thomas et
Larousse) mais Ils se sont faits l'écho de cette rumeur (accord
selon Hanse, Grevisse et Georgin : Ils ont fait eux-mêmes l'écho, où écho est attribut du COD se).
Remarque
2 : Dans s'en prendre à (= s'attaquer à, incriminer),
les pronoms se et en ne sont pas analysables. C'est
pourquoi cette locution est assimilée à un verbe essentiellement pronominal,
dont le pp s'accorde.
Elle s'en est prise aux membres de sa famille.
Remarque
3 : Quand le pp est suivi d'un autre pp, on considère d'ordinaire que ce
dernier est attribut du COD s' avec lequel il s'accorde : Elle
s'est crue (être) abandonnée. Mais
l'invariabilité − autrefois préconisée, comme on l'a vu dans cette rubrique (§
Participe passé suivi d'un attribut du COD) − se rencontre encore à
l'occasion : « Ces sangs qui s'étaient cru adversaires » (Malraux).
Source :
http://parler-francais.eklablog.com/accord-du-participe-passe-des-verbes-pronominaux-a3726401
{
Accord
du participe passé
Remarque
liminaire : Dans cet article, participe passé sera abrégé en pp, complément
d'objet directen COD et complément d'objet indirect en COI.
Vous connaissez la règle :
1/ Le pp des verbes conjugués avec
l'auxiliaire être (ou avec un verbe d'état) s'accorde
comme un adjectif, avec le sujet.
Elle est venue, elle semble contente.
Cela nous est arrivé (et non Cela nous est
2/ Le pp des verbes conjugués avec
l'auxiliaire avoir s'accorde, en genre et en nombre,
non pas avec le sujet mais avec
le COD lorsque celui-ci existe et précède le participe.
Les lettres qu'il a reçues (il a reçu quoi ? les lettres, COD placé avant le pp → accord) mais Il areçu les lettres que je lui ai envoyées.
Quels services il m'a rendus ! (il m'a rendu quoi ? des services,
COD placé avant le pp) mais Il m'a rendu de grands services.
La mort nous a séparés (la mort a séparé qui ? nous,
COD placé avant le pp) mais La mort aséparé les amoureux.
|
Il résulte de cette règle
:
1) que
la justesse de l'accord du pp dépend de la bonne identification du complément
d'objet direct (ainsi nommé parce qu'il est construit directement,
c'est-à-dire sans préposition). On se rappellera que le COD s'identifie en
posant la question qui ? ou quoi ? au verbe analysé, alors que le COI
répond à la questionde qui / de
quoi ? à qui / à quoi ? pour qui / pour quoi ? en qui / en quoi ? etc.
Les enfants que les jeunes filles ont accompagnés à l'école (auxiliaire avoir → recherche du COD → les jeunes filles ont accompagné qui ? les enfants, COD placé avant le pp → accord avec le COD les enfants).
NB :
Attention, un verbe ne possède pas forcément de COD... ni parfois même de COI
(on dit alors qu'il est intransitif, voir ci-dessous).
2) que
les participes passés des verbes intransitifs et transitifs indirects ainsi que des verbes
impersonnels ou
employés de façon impersonnelle, lorsqu'ils sont construits avec l'auxiliaire avoir, sont invariables (puisque n'admettant pas de COD). Ils
restent donc toujours au masculin singulier.
La pluie qu'il y a eu (= il y a eu de la pluie, forme impersonnelle).
Des résultats, à
supposer qu'il y en ait eu (forme
impersonnelle).
Ces livres nous
ont plu (plaire est un verbe transitif indirect : ces
livres ont plu à qui ? à nous, COI → pas d'accord).
Ces dames sont
pressées. L'envie leur a pris de partir (prendre, au sens de « se
manifester », est un verbe intransitif).
Rappel :
Un verbe est intransitif s'il n'admet pas de complément d'objet
(direct ou indirect), commedîner,
dormir... Un verbe est transitif indirect s'il n'admet qu'un complément d'objet
indirect (= précédé d'une préposition) comme obéir à, user de...
Cela étant dit, il existe
plusieurs cas particuliers qu'il est bon de connaître.
- Participe passé placé en tête de
phrase
L'Académie précise que le
pp s’accorde avec le nom qu’il complète, à condition qu'il qualifie bien
celui-ci.
Finies, les vacances ! (=
les vacances sont finies
→ accord) mais Fini, les poux à l'école (ellipse
de C'est fini, les poux → invariable).
En revanche, les
participes approuvé, attendu, certifié, communiqué, entendu,
fourni, lu, mis à part, ôté, ouï, passé, quitté, reçu, supposé, vu,
ainsi que non compris, y compris, étant donné, excepté que,
ci-joint, etc.,
placés immédiatement avant le nom (et a fortiori en tête de phrase) sont invariables
(voir l'article accord
des locutions prépositives).
- Participe passé suivi d'un infinitif
L'accord ne se fait avec
le COD que si : 1/ le COD est placé avant le pp ; 2/ le COD fait l'action
exprimée par l'infinitif.
La chorale que j'ai entendue chanter :
j'ai entendu quoi ? la chorale (chanter), COD placé avant le pp, qui
fait l'action de chanter : les 2 conditions sont remplies → accord.
La chanson que
j'ai entendu chanter :
j'ai entendu quoi ? chanter (la chanson), COD placé après le pp ;
la chanson ne fait pas l'action de chanter → pas d'accord.
Les arbres que
j'ai vu planter (j'ai vu quoi ? planter les arbres) mais Les
arbres que j'ai vusfleurir (j'ai
vu quoi ? les arbres fleurir).
Les cadeaux qu'il
a pensé acheter (il
a pensé quoi ? acheter les cadeaux), COD placé après
le pp) mais Les cadeaux qu'il a achetés (il a acheté quoi ? les
cadeaux, COD placé avant le pp).
Remarque
1 : L'Académie fait remarquer que l'application de cette règle est
particulièrement malaisée avec les verbes faire et laisser, notamment dans les
formes pronominales, et en fait donc deux exceptions : « L'accord restant
incertain dans l'usage, on pourra généraliser l'invariabilité
du participe passé de laisser [et
de faire] dans le cas où il est
suivi d'un infinitif ». L'accord de laisséselon la règle
traditionnelle (entre parenthèses dans les exemples ci-dessous) ne saurait pour
autant être considéré comme fautif.
Elle s'est laissé(e) mourir comme Elle
s'est laissé séduire.
Je les ai laissé(s) faire.
Elle s'est fait maigrir comme Elle s'est fait surprendre.
Les bouteilles
qu'ils ont fait tomber. Votre maison, vous l'avez fait construire ?
Remarque
2 : Suivi d'un infinitif sous-entendu, le pp est invariable (cela concerne
surtout les participes des verbes d'énonciation et d'opinion comme cru,
daigné, demandé, désiré, dit, dû, fallu, osé, pensé, permis, prétendu, promis,
prévu, pu, semblé, songé, su, voulu, qui restent invariables
dès lors qu'ils sont suivis d'un infinitif, exprimé ou non).
Il a fait tous les
efforts qu'il a pu (faire). Les
sommes qu'il a dû (débourser).
Il ne s'agit là, en fait,
que d'une résultante de la règle générale, puisque le complément (par exemple,les efforts) est COD de l'infinitif
sous-entendu (faire) et non
pas du pp pu (ou,
présenté différemment, il a pu quoi ? faire des efforts, COD placé après le
pp → pas d'accord).
Remarque
3 : Lorsqu'une préposition (à ou de) est intercalée entre le pp et l'infinitif,
l'accord se fait selon la règle générale, rappelée en début d'article.
Les villes qu'ils
ont eu à visiter (ils ont eu quoi ? à visiter les villes, COD placé après
le pp → pas d'accord)
mais Les chemises que j'ai données à repasser (j'ai
donné quoi ? les chemises, COD placé avant le
pp → accord).
- Participe passé suivi d'un
attribut du complément d'objet direct
La règle rappelée en
début d'article s'applique : le pp s’accorde avec le COD lorsque celui-ci
précède le pp − même si Grevisse note que, dans la pratique,
l'invariabilité est également observée (notamment avec les participes cru,
su, dit, trouvé, voulu et
leurs synonymes exprimant une opinion). Encore convient-il de déterminer
correctement ledit COD.
Des femmes qu'il avait crues intègres, qu'il avait trouvées charmantes (intègres etcharmantes sont ici analysés comme attributs du
COD femmes) mais l'absence d'accord est également admise : Des femmes qu'il avait cru intègres, qu'il avait trouvé charmantes (dans
ce cas, l'analyse est la suivante : il avait cru quoi ? que les femmes
étaient intègres, qu'elles étaient charmantes → c'est toute la proposition
qui est COD, d'où l'invariabilité du participe passé).
Une maison qu'on
aurait dit(e) ancienne (de même, deux analyses sont possibles, en raison du flottement de l'usage
: on aurait dit quoi ? que la maison est ancienne → invariabilité ; on aurait
dit la maison ancienne → accord
avec le COD maison).
Une information
qu'il n'a pas jugé(e) utile mais Une information qu'il n'a pas jugé utile de révéler (information est ici COD de révéler,
pas de juger).
Cette femme, nous
l'avons choisie comme présidente. Ils l'ont laissée pour morte (dans ces exemples, l'accord est de rigueur, puisque le COD ne peut être
que le nom ou le pronom seul).
Remarque :
Selon certains réformateurs, la différence entre formes accordées et formes
invariées serait même porteuse de sens. Comparez : Une
chienne que le vétérinaire m'a rendu malade (il l'a fait devenir malade) et Une
chienne que le vétérinaire m'a rendue malade (il
me l'a rendue et elle était malade). Force est de constater que cette subtilité
n'est pas (encore ?) entrée dans l'usage et que l'invariabilité autrefois
préconisée par Vaugelas (« Les habitans nous ont rendu maistres de la
ville. Le commerce l'a rendu puissante ») a depuis longtemps cédé le pas à
l'accord : « Il l'avait rendue fort malheureuse » (Flaubert),
« Cet accident l'a rendue sourde. Le succès l'a rendue présomptueuse » (Dictionnaire de l'Académie).
- Participe passé précédé de le (l') ou de en
Le pp dont l’objet direct
est le pronom personnel élidé l’ ne varie pas quand l’ équivaut à cela, qui est masculin singulier.
Ces épreuves sont
plus difficiles que je l'avais cru (=
que j'avais cru cela) mais Cette épreuve, je l'ai trouvée difficile.
Là encore, il ne s'agit
que d'une résultante de la règle générale, puisque le COD est le pronom
sous-entendu cela, placé après le pp, et non ces
épreuves (qu'ai-je
cru ? cela, pas les épreuves).
En revanche, il est généralement admis que le pp dont l’objet direct est en ne
varie pas (Thomas, Grevisse, Hanse, Académie) : d'ordinaire, en est
bien curieusement considéré comme un partitif neutre équivalant à « une partie
de cela, de lui, d'eux... », non plus comme un pronom personnel reprenant
le genre et le nombre du nom représenté. De même, l'invariabilité est le plus
souvent de mise quand en est complément d'un adverbe de
quantité (même s'il n'y a pas unanimité des grammairiens sur ce point comme sur
le précédent).
Ces gâteaux, j'en ai mangé beaucoup, je les ai même tous mangés. Ces gâteaux, combien enavez-vous mangé ? (ceux qui considèrent que l'adverbe de quantité combien,
placé avant en, commande l'accord écriront : combien en avez-vous mangés ?).
J'en ai connu, des imbéciles ! mais Je n'apprécie guère la description qu'il en a faite (ici, enest
COI ; l'accord se fait avec description, COD placé avant le pp).
- Complément circonstanciel
Certains verbes toujours
intransitifs (dormir, durer, marcher,
régner, etc.)
peuvent avoir un complément circonstanciel (de durée, de mesure, de poids ou de
prix, identifié en posant les questions où, quand, comment, combien, etc. ?)
que l'on ne confondra pas avec un complément d'objet direct.
Les deux heures
qu'a duré sa sieste (deux heures est ici complément circonstanciel de
durée et non COD : sa sieste a duré pendant deux heures → pas d'accord).
Sur le même principe, le
pp des verbes tels que courir, coûter, mesurer, peser, souffrir, valoir,
vivre est
invariable quand il est employé au sens propre (verbes intransitifs) et
variable quand il est employé au sens figuré (verbes alors transitifs).
Les kilomètres que
nous avons couru (kilomètres est complément circonstanciel, car il
s'agit d'une distance : nous avons couru sur combien de kilomètres ? et non nous avons couru quoi ?)
mais Les dangers que nous avons courus (nous avons couru quoi ? que mis
pour des dangers, COD placé avant le pp). En
d'autres termes, on peut courir des dangers mais on ne court pas des kilomètres
(ni des heures).
Peux-tu me
rembourser les dix euros que m'a coûté ce livre ? (dix euros est complément circonstanciel de prix)
mais Imagines-tu les efforts que ce travail m'a coûtés ? (efforts, COD placé avant le pp).
Il pense aux
années qu'il a vécu (pendant lesquelles il a vécu) mais Il pense à la romance qu'il avécue.
Quant au verbe payer, il peut avoir un complément d'objet et un
complément circonstanciel de prix.
Les cent euros que
j'ai payé ces chaussures (j'ai payé combien ?) mais Ces
chaussures, je les aipayées cent euros (j'ai
payé quoi ?) et La dette que j'ai payée (j'ai payé quoi ?).
On notera toutefois que
les verbes dépenser, gagner, parier, perdre, rapporter ainsi quepasser restent transitifs.
Les cent euros qu'il a dépensés. Les années qu'il a passées au Canada.
- Expressions figées
Dans les expressions
figées, le pp reste désormais invariable. Il en est ainsi de la formule Elle
l'aéchappé belle (=
échapper de justesse à un danger), où le COD l' fait
pourtant référence à la balle du jeu de paume qui, bien que belle (c'est-à-dire facile à renvoyer), en
vient à être manquée (« échappée »).
Subtilités
La course que j'ai terminée en premier (j'ai
terminé en premier quoi ? que, mis pour la
course, COD placé avant le pp) mais L'équipe
qui a gagné la course est celle qui a terminé en premier (dans
la première proposition relative, le COD est placé après le pp ; dans la
seconde, il n'y a pas de COD : qui(l'équipe) a terminé en premier).
Les choses que j'ai entendues mais Les choses que j'ai entendu dire.
Des pressions qu'il a prétendues insupportables mais Des pressions qu'il a prétendu subir.
Que de difficultés avons-nous rencontrées avant de parvenir au
résultat !
La voiture que j'ai fini par acheter (voiture est COD d'acheter, pas du participe passé fini, qui reste donc invariable).
La voiture que j'ai fini par acheter (voiture est COD d'acheter, pas du participe passé fini, qui reste donc invariable).
Remarque
1 : La règle d'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir est souvent attribuée à Clément Marot
(1496-1544), poète à la cour de François Ier, qui l'aurait proposée en imitation de la grammaire italienne par ces vers
restés fameux : « Enfants, oyez une leçon / Notre langue a
cette façon / Que le terme qui va devant / Volontiers régit le suivant... » La règle de Marot n'aurait connu à son
époque qu'un succès relatif, comme en témoigne ce non moins célèbre poème d'un
Ronsard qui écrivait encore en 1552 : « Mignonne, allons voir si la rose / Qui ce
matin avait déclose / Sa robe de pourpre au soleil… ». C'est que, selon un ancien usage
remontant au Moyen-Age, le participe passé s'accordait toujours avec le COD,
quelle que soit sa place dans la phrase. Ce n'est que trois siècles de
flottement plus tard que l'école républicaine finira par imposer la nouvelle
règle à des élèves bien embarrassés.
Remarque
3 : On s'étonne de ne pas voir mentionnée dans le Petit
Larousse illustré (édition
2005, en ce qui me concerne) l'acception intransitive du verbe mesurer (« avoir pour mesure »). Cet
oubli laisse accroire que, dans une phrase comme « Les cinq kilomètres de
long qu'a autrefois mesuré ce
glacier ont fondu comme neige au soleil », l'accord du participe passé est de
rigueur, alors qu'il n'en est rien !
Passé ou non, l'essentiel
est de participer (pour
paraphraser Pierre de Coubertin)
Commentaires
1
BarbaraC
Mercredi 9
Octobre 2013 à 17:00
Merci, suis prof de
français et avais besoin d'une confirmation concernant pp + attribut COD.
Source :
http://parler-francais.eklablog.com/accord-du-participe-passe-a3996355
·
Désolé, enchanté
Voilà deux termes
présentés dans tous les dictionnaires usuels comme adjectifs (et participes
passés).
Si, partant, l'accord
avec la ou les personnes censées s'exprimer ne souffre aucune contestation dans
les formules de politesse usuelles (Nous sommes désolés de vous avoir fait attendre. Elle est enchantéede faire votre connaissance), la
question peut se poser dans les tours elliptiques propres au registre plus
familier. Ainsi une femme doit-elle s'excuser d'un « Désolée ! Je t'ai
menti » ou d'un « Désolé ! Je t'ai menti » ?
Vous me direz, à bon
droit, que la différence ne s'entend pas à l'oral, mais faisons l'effort de
nous pencher sur la question dans l'éventualité d'une lettre... de rupture, par
exemple. Bon, je vois bien que cela ne vous enchante guère, que vous trouvez
l'exercice inutile. Vous m'en voyez sincèrement... désolé ! Sans doute
considérez-vous que, s'agissant d'un tour elliptique, il suffit de reconstituer
la phrase dans sa totalité pour se déterminer : Désolée
! Je t'ai menti, sous-entendu Je suis désolée ! Je t'ai menti.
L'accord de l'attribut avec son sujet s'impose à l'évidence.
Et pourtant... Certaines
sources (1) avancent que lesdits adjectifs, placés en tête de phrase, auraient
valeur... d'interjection ! Entendez, seraient donc invariables : Désolé, nous
ne faisons plus cet article.Bigre, quelle désolation !
La confusion provient,
d'une part, de ce que certains courriers hésitent entre les personnes du
singulier et du pluriel quand l'adjectif est éloigné de son sujet :
« Désolé (pour : je suis désolé), vous avez trop peu d'expérience. Nous ne
pouvons donner suite à votre candidature », là où, en toute logique, il eût
fallu écrire : « Désolés (pour : nous sommes désolés), vous avez trop peu
d'expérience... ». D'où cette impression trompeuse d'invariabilité. On pense,
d'autre part, à ces messages automatiques et anonymes qui fleurissent sur nos
ordinateurs et sur nos téléphones : « Désolé, vous n'avez pas accès à
ce service ». Sans doute peut-on considérer, dans ces cas particuliers où
l'on ne saurait dire qui s'exprime réellement, qu'il s'agit là d'un accord avec
un « neutre singulier », sans pour autant considérer désolé et enchantécomme des interjections (invariables).
(1) Wiktionnaire, Reverso et autres sites dont la fiabilité est parfois sujette à caution.
Remarque 1 : En présence d'un nous de majesté ou de modestie, d'un vous de politesse, l'accord se fera correctement au singulier.
Remarque
2 : L'adjectif désolé a également le sens de « inhabité,
désert » ; enchanté, celui de « qui est
sous l'effet d'un enchantement, merveilleux ».
Désolé : désolés serait ici de meilleure langue !
·
Prévu
Les expressions plus (ou moins)... que prévu, comme prévu,
qui appartiennent au registre familier, doivent se comprendre comme : plus
qu'il n'était prévu, comme
cela était prévu, etc.
En tant que tours elliptiques, elles restent invariables.
Élections
municipales : participation plus forte que prévu (pour : qu'il n'était prévu).
La réunion aura
été moins longue que prévu (et
non que prévue).
La rentrée des
classes s'est déroulée comme prévu dans le calme (pour : comme cela était prévu).
Comme prévu, la faute se
répand à l'écrit sans que l'on sache comment la prévenir...
Une année
meilleure que prévue (estrepublicain.fr).
Une croissance plus forte que prévue (20minutes.fr).
Une soirée plus piquante que prévue (leparisien.fr).
Les chiffres de l'emploi américains (sont) meilleurs que prévus (lefigaro.fr).
Une réforme plus limitée que prévue (lexpress.fr).
Les salariés en CNE moins nombreux que prévus (liberation.fr).
Une croissance plus forte que prévue (20minutes.fr).
Une soirée plus piquante que prévue (leparisien.fr).
Les chiffres de l'emploi américains (sont) meilleurs que prévus (lefigaro.fr).
Une réforme plus limitée que prévue (lexpress.fr).
Les salariés en CNE moins nombreux que prévus (liberation.fr).
Remarque 1 : De même, les locutions comme convenu, comme annoncé... sont invariables.
Remarque
2 : On se gardera de confondre ces constructions avec celles, similaires,
exprimant une comparaison entre deux adjectifs : Une
mesure plus efficace que pérenne vs Une
mesure plus efficace que prévu.
Remarque
3 : Prévoir signifiant « concevoir, envisager par
avance, annoncer » puis « décider à l'avance des mesures, des précautions
nécessaires », on notera que l'expression prévoir d'avancerelève du
pléonasme (l'idée d'anticipation est contenue dans les deux termes de la
locution).
C'était
prévu (et non C'était prévu d'avance).
Adjectifs de couleur
Voilà un sujet qui est
fréquemment source d'hésitations et donc de fautes.
Comme c'est souvent le
cas en français, le plus simple est de partir de la règle générale puis de
traiter les exceptions.
Rappel de la règle
Les adjectifs
de couleur s'accordent (en genre et en nombre) avec le nom auquel ils se
rapportent,sauf si la
couleur est désignée par un nom commun ou par une forme adjective composée.
|
Pour savoir s’il faut accorder un adjectif de couleur, il convient donc d’abord de déterminer s’il s’agit d’un adjectif qui désigne exclusivement une couleur ou s’il s’agit d’un nom employé comme adjectif de couleur. Étudions les différents cas plus en détail.
Couleur désignée
par un adjectif simple
C'est le cas le plus... simple, justement. Il ne concerne que les mots considérés comme d'authentiques adjectifs exclusivement utilisés pour désigner une couleur (ou un effet de couleur), donc susceptibles de s'accorder en genre et en nombre quand ils sont employés seuls : alezan, aubère, bai, basané, beige, bigarré, bis, blafard, blanc, blême, bleu, blond, brun, châtain, cramoisi, doré, écru, glauque, gris, jaune, livide, louvet, mat, mordoré, noir, opalin, pers, rouge, roux, vairon, vert, violet, zain, zinzolin.
Des stylos rouges et des gommes vertes.
Remarque
1 : À cette liste d'adjectifs de couleur proprement
dits viennent
s'ajouter quelques exceptions (voir cas suivant).
Remarque
2 : On notera que l'adjectif châtain prend la marque du pluriel (châtains) mais le féminin,châtaine (et non châtaigne), n'est pas encore très répandu : Une
chevelure châtaine (de préférence à châtain). Quant à violette, féminin de l'adjectif violet, il est à distinguer du nom de la fleur et
s'accorde donc (des taches violettes).
Remarque
3 : Même employés seuls, les adjectifs kaki et auburn (prononcé obeurn'),
tous deux empruntés à la langue anglaise, restent invariables (des treillis kaki). On notera que kaki, adjectif, ne se rapporte pas à la couleur du
fruit comestible mais à l'adjectif hindi kakhi, signifiant « couleur de
poussière ».
Couleur désignée
par un nom commun
La couleur est parfois exprimée par un nom de plante, de fruit, d'animal, de pierre, de personne... employé comme adjectif. C'est le cas de : abricot, acajou, anthracite, argent, aubergine, azur, bistre, brique, bronze, cachou, café, caramel, carmin, céladon, cerise, chocolat, corail, crème, cuivre, ébène, émeraude, fraise, garance, grenat, indigo, isabelle, ivoire, lavande, magenta, marine, marron, moutarde, nacre, noisette, ocre, olive, or, orange, outremer, paille, pastel, pervenche, pie, pistache, pivoine, rouille, sable, safran, sépia, tabac, taupe, tomate, turquoise, vermillon, etc. L'invariabilité est alors de rigueur car il s'agit de tours elliptiques, où l'on sous-entend à chaque fois « de la couleur de » (en d'autres termes, ledit nom commun est complément du mot couleur sous-entendu).
Des yeux noisette (= de la couleur de la noisette).
Des vestes marron, des écharpes orange (idem).
Des tissus marine (= de la couleur d'un bleu foncé semblable à celui des uniformes de la
marine).
Exceptions : Écarlate, mauve, pourpre, incarnat, fauve et rose (liste que l'on retiendra grâce au
moyen mnémotechnique empifr suggéré par J.-J. Julaud) sont
assimilés – à tort ou à raison – à de véritables adjectifs. Ils
relèvent donc du cas précédent et prennent l'accord (Des lèvres écarlates, des chemises roses, des tentures pourpres). On notera toutefois
que fauve et incarnat, étant d'abord des
adjectifs avant d'être des substantifs, sont légitimement variables, tout comme vermeil (ainsi
devrait-on s'habituer à écrire : carte vermeille au lieu de carte
vermeil).
Remarque :
Quand ils désignent la couleur, lesdits noms sont masculins : un
orange, un rose, un mandarine, etc. Malgré les hésitations
constatées dans l'usage, les règles générales de l'élision et de la liaison
sont fondées à s'appliquer : L'orange [et non le orange] de votre robe est plus beau que celui de la mienne (Littré). Il a mélangé du vert et de l'orange (et non du orange). Des rubans orange (la liaisonzorange, bien que facultative, est parfois déconseillée
afin d'éviter toute confusion avec le fruit ; autant privilégier l'adjectif orangé,
dans ce cas).
Couleur désignée
par une forme adjective composée
Dans ce cas, la couleur est exprimée par plusieurs mots, que les grammaires traditionnelles présentent d'ordinaire comme invariables. Sans doute est-il plus logique de considérer qu'il s'agit là encore d'un tour elliptique, où le terme principal de couleur fait office de substantif, avec lequel s'accordent les adjectifs complémentaires (qui précisent une nuance, une teinte).
De l'encre bleu-noir, des cheveux châtain clair, des yeux marron foncé, une barbe blond vénitien, une voiture gris métallisé pour De l'encre (d'un) bleu noir, des cheveux (d'un) châtain
clair... (notez que le trait d'union n'est de mise que lorsqu'il
s'agit de l'association de deux adjectifs de couleur).
Des poussins jaune citron, une bouteille vert olive, des
robes rose bonbon, une chemise bleu marine, une robe gris perle pour Des poussins (d'un) jaune (de la couleur du) citron, une bouteille(d'un) vert (de
la couleur de l') olive... (notez l'absence de trait d'union car
le second terme n'est pas un adjectif de couleur mais un nom pris adjectivement).
De même, bleu de nuit, noir de jais, vert d'eau,
etc. restent invariables (comme ellipses de de la couleur qui s'appelle bleu de nuit, etc.).
Des couvertures lie-de-vin, une peau café au lait (noms composés) ; des
dorures vieil or (nom qualifié) ; des
vitraux bleu de Chartres (adjectif de couleur formé à partir
d'un nom propre).
Exceptions :
Quand des adjectifs et noms de couleur sont coordonnés par la conjonction et,
il y a lieu de distinguer :
• Des
étoffes rouge et noir : chaque étoffe contient à la fois du
rouge et du noir, et est donc bicolore → pas d'accord (comme dans des cheveux poivre et sel et une photo noir et blanc) ;
• Des étoffes rouges et noires : certaines sont entièrement rouges et d'autres entièrement noires → accord.
• Des étoffes rouges et noires : certaines sont entièrement rouges et d'autres entièrement noires → accord.
On
retiendra : des yeux bleus (adj. simple → accord), des yeux bleu clair (adj. modifiant un adj. de couleur → ellipse de d'un bleu clair), des
yeux bleu-vert (association de deux adj. de couleur → ellipse de d'un bleu vert + trait d'union), des yeux marron (nom pris adjectivement → invariable).
Remarque 1 : Le mot couleur, sans article et déterminé par un autre nom, s'emploie dans des expressions invariables : Des bas couleur (de) chair (chair est un nom → invariable) mais Des bas decouleur noire (noir est un adjectif → accord), des bas de couleur bleu foncé.
Par ailleurs, le mot couleur reste
toujours invariable dans l'expression haut en couleur, qui signifie «
très coloré » ou « pittoresque, truculent » (Des personnalités hautes en couleur). Il l'est
également le plus souvent lorsque, précédé ou non de la préposition de,
il se rapporte à un nom : Des photos couleur, des crayons de couleur, mais on écrira : Un
marchand de couleurs (couleurs se rapportant ici à différents
produits), un film en couleur(s).
Remarque
2 : Les adjectifs dérivés d'un adjectif de couleur ou d'un nom de couleur
s'accordent. On distinguera notamment le nom orange (invariable comme nom de couleur) de
l'adjectif orangé(variable).
Des écharpes orange mais Des écharpes orangées.
Des taches blanchâtres, verdâtres.
Une femme rougeaude, des collines verdoyantes.
Des taches blanchâtres, verdâtres.
Une femme rougeaude, des collines verdoyantes.
Remarque
3 : L'Académie attire l'attention sur le pluriel des expressions de couleur,
employées non plus comme adjectifs mais comme noms (donc précédées d'un
déterminant) :
• des bleus, des jaunes, des oranges, des marrons ;
• des bleu-vert, des gris-bleu ;
• des jaunes paille (les jaunes sont de la couleur de la paille), des bleus ciel, des roses bonbon ou saumon ;
• des verts pâles, des bleus foncés (les verts sont pâles, les bleus sont foncés).
• des bleu-vert, des gris-bleu ;
• des jaunes paille (les jaunes sont de la couleur de la paille), des bleus ciel, des roses bonbon ou saumon ;
• des verts pâles, des bleus foncés (les verts sont pâles, les bleus sont foncés).
Remarque
4 : On rencontre des adjectifs et noms de couleur dans certaines expressions
invariables :être (fait) marron (= être dupé, attrapé, refait), être blanc-bleu (= avoir une réputation
intacte), etc. D'autres varient naturellement, comme dans blanc comme neige, blanc de peur, rouge de colère, vert de rage...
Par ailleurs, certains adjectifs de couleur peuvent être employés comme
adverbes, auquel cas ils restent invariables (Elles voient rouge et rient jaune).
Remarque
5 : Voici une liste non exhaustive d'expressions composées de couleur : aile
de corbeau, arc-en-ciel, blanc d'Espagne, blanc ivoire, bleu de Prusse, bleu
horizon, bleu marine, bleu-noir, bleu (de) nuit, bleu roi, bleu turquoise,
bleu-vert, caca d'oie, café au lait, coq de roche, cuisse-de-nymphe,
feuille-morte, gorge-de-pigeon, gris acier, gris-bleu, gris (de) fer, gris de
lin, gris perle, jaune citron, jaune cobalt, jaune d'or, jaune maïs, jaune
paille, jaune serin, lie-de-vin, noir de fumée, noir de jais, poivre et sel,
rose bonbon, rouge brique, rouge et or, rouge magenta, rouge sang, rouge
tomate, terre de Sienne, tête-de-nègre, ventre de biche, vert-de-gris, vert
amande, vert bouteille, vert olive, vert Véronèse, vieil or... On
remarquera que la présence du trait d'union est très aléatoire, au point de
nous en faire voir de toutes les couleurs !
La jolie faute sur le nouveau maillot de
l'OM : « Et nos cœurs sont orange(s) »
l'OM : « Et nos cœurs sont orange(s) »
Le premier qui dit que la
langue française
nous en fait voir de toutes les couleurs...
(Film de Cyril Collard)
nous en fait voir de toutes les couleurs...
(Film de Cyril Collard)
Accord avec un sujet
singulier ayant un sens pluriel
Certains noms ou
locutions au singulier peuvent avoir un sens pluriel. Dans ce cas, l'hésitation
est fréquente sur l'accord du verbe ou de l'adjectif.
Ainsi doit-on dire : La
foule des spectateurs est arrivée ou sont arrivés ? La moitié des invités est venue ou sont venus ?
Le plus souvent, il
s'agit en fait d'un choix de sens ou d'intention, laissé à l'appréciation de
celui qui s'exprime : l'accord peut se faire soit avec le sujet collectif
au singulier si l'on privilégie l'idée d'ensemble (vision globale), soit avec
le complément au pluriel si l'on pense à une pluralité d'unités (vision
détaillée). Mais, comme toujours, il existe des exceptions (la plupart).
En dépit d'un usage particulièrement
flottant, qui fait la part belle à la subjectivité, nous allons essayer de
dégager certaines tendances qui semblent faire consensus.
Les noms collectifs
On entend par nom collectif un mot employé au singulier pour désigner un ensemble d'éléments :bande, cohorte, ensemble, file, foule, groupe, infinité, majorité, minorité, meute, multitude, (grand, petit, certain) nombre, nuée, paquet, partie, pile, poignée, reste, série, tas, totalité, troupe, etc.
Le collectif s'emploie le
plus souvent avec un complément (toujours au pluriel) introduit par de.
Rappel
de la règle d'accord
• Si le nom collectif est
employé seul, l'accord se fait en genre (masculin / féminin) et en nombre
(singulier / pluriel) avec celui-ci.
L'ensemble est agréable à regarder.
La foule est impressionnante.
Tout le monde est content.
Toutefois, si
d'après le contexte qui précède il est clair qu'un complément pluriel est
sous-entendu, les règles qui suivent s'appliquent.
• Si le nom collectif est
précédé de l'article défini (le, la), d'un démonstratif (ce,
cet, cette), d'un possessif (mon, sa, etc.) ou s'il est employé
avec un adjectif épithète, l'accord se fait généralement avec le nom
collectif au singulier car on considère qu'il est alors mis en relief.
L'ensemble des tableaux est agréable à regarder.
La foule des spectateurs est arrivée.
Un groupe impressionnant de badauds s'était formé (l'adjectif impose l'accord avec groupe).
Cette bande de pillards a dévasté la région (le démonstratif impose l'accord avec bande).
Le gros des troupes a quitté la ville.
Le nombre de victimes est élevé (le
sens impose le singulier : c'est le nombre qui est élevé).
Exceptions : avec majorité,
minorité, partie et totalité, l'accord peut se faire avec
le complément ou avec le collectif, quel que soit le déterminant précédant ce
dernier. Certains grammairiens préconisent cependant l'accord avec le
collectif (singulier).
La totalité / La majorité des habitants s'est réunie (ou se
sont réunis).
La majorité des députés sont des hommes mais La
majorité a
voté la
loi
Une minorité de femmes s'est présentée (ou se sont
présentées) à
ces élections.
La plus grande partie / La
majeure partie du fleuve
est gelée mais La majeure partie de ces élèves sont inscrits dans notre établissement (à cause du démonstratif qui met en
relief les élèves).
• Si le nom collectif est
précédé de un, une,
l'accord se fait soit avec le collectif (au singulier) soit avec le
complément (toujours au pluriel) selon la vision – globale ou
détaillée – que l'on souhaite privilégier.
Un ensemble de tableaux agréable à regarder (vision globale) ou Un ensemble de tableauxagréables à regarder (vision détaillée).
Une foule de spectateurs attend devant le cinéma (on insiste sur le fait que c'est la masse qui
attend) ou Une foule de spectateurs attendent devant le cinéma (on insiste sur le fait que
chacun des individus attend).
Une bande de pillards a dévasté ou ont
dévasté la
région.
Une file de voitures bloquait (ou bloquaient) la circulation (ici, on privilégiera
cependant le singulier : c'est l'idée de groupe, de masse qui prédomine).
Un grand nombre de
soldats périt ou périrent au combat.
Une infinité de personnes pensent que... (avec infinité,
l'accord avec le complément au pluriel est le plus fréquent).
Un tas de choses restent encore à faire (tas est ici pris au sens figuré, le
verbe s'accorde donc avec le complément).
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Remarque 1 : Pour bien saisir l'importance du sens et de l'intention (présumée) du locuteur en matière d'accord avec un nom collectif, l'exemple suivant est souvent cité :
La pile de dossiers qu'il a transportée mais La pile de dossiers qu'il a consultés (on transporte une pile mais on
consulte un dossier).
Remarque
2 : On se gardera d'assimiler aux collectifs les noms comme réunion,
assemblée, qui
déterminent l'accord.
L'assemblée des actionnaires s'est tenue lundi.
Une réunion de chefs d'Etat est prévue prochainement.
Les
locutions de quantité
Les locutions de quantité
se distinguent des noms collectifs par le fait que leurs compléments (exprimés
ou non) peuvent être au singulier ou au pluriel.
• Avec les adverbes de
quantité beaucoup, peu, assez, tant, trop, bien, etc.,
l'accord se fait le plus souvent avec le complément (sauf si c'est l'idée même
de quantité qui prime). Si ce dernier n'est pas exprimé, on suppose qu'il
s'agit du mot personnes ou gens, et l'accord se fait donc par
défaut au pluriel.
• Avec les expressions de
quantité la plupart, (bon) nombre ou quantité (employés sans article),etc., l'accord se fait toujours avec
le complément. Si ce dernier n'est pas exprimé, il est censé être au pluriel.
La plupart des gens sont mécontents. La plupart sont mécontents (pluriel implicite).
La plupart du temps est consacré à l'étude. La plupart de son héritage a été dilapidé.
La plupart d'entre nous sont mécontents. La plupart d'entre vous le savent (accord à la 3epersonne du pluriel).
Peu de gens sont satisfaits mais Peu de monde est satisfait.
Quantité de personnes sont persuadées d'avoir perdu leur temps.
Bon nombre se sont plaints.
Beaucoup se sont plaints. Beaucoup d'entre vous sont déjà venus.
J'en connais beaucoup qui ne sont pas contents (en impose la pluralité).
Trop de sucreries fait grossir (= l'excès de sucreries fait grossir) de préférence à Trop de sucreriesfont grossir (=
il y a beaucoup de sucreries qui font grossir, ce qui sous-entend qu'il y en
aurait d'autres qui seraient sans conséquence pour notre ligne).
On
retiendra que, avec la plupart, l'accord se fait
toujours avec le complément (par défaut, au pluriel).
Remarque
1 : Contrairement à toute logique, l'accord avec plus
d'un se fait
généralement au singulier ; avec moins de deux, l'accord se fait au
pluriel. Quant à pas moins de, il exige l'accord
avec le complément.
Plus d'un s'y serait laissé prendre. Moins de deux ans sont passés.
Pas moins d'une heure s'est écoulée. Pas moins de trois policiers sont intervenus.
Remarque
2 : Avec le peu, l'accord se fait au
singulier si l'on insiste sur le manque, avec le complément si le sens est
celui de quelques. Les délicieuses subtilités du
français...
Le peu d'exigences qu'il a formulé m'a surpris (le
peu = le manque de).
Le peu de livres que j'ai lus de lui m'ont impressionné (le
peu = les quelques).
Enfin, on fera bien la
distinction entre la locution peu de (non précédée d'un article), qui
supporte le singulier ou le pluriel, et la locution un peu de qui
impose le singulier (on emploiera quelques au pluriel).
Il a mangé peu de bonbons, peu de sucre mais Il a mangé quelques bonbons, un peu de sucre.
Les
noms de fraction
L'accord se fait soit avec l'expression de la fraction ou du pourcentage (c'est le plus souvent le cas quand celle-ci désigne une quantité exacte), soit avec le complément (notamment quand il s'agit d'une évaluation approximative ou quand l'expression de la fraction ou du pourcentage est précédée d'un déterminant pluriel).
La moitié des intervenants a plus de quarante ans mais La moitié des intervenants sont des hommes (à
cause de l'attribut pluriel des hommes).
Les deux tiers de la récolte sont perdus. Un quart des Français passent leurs vacances à la montagne.
50% de la population est endettée ou 50% de la population sont endettés (NB : l'expression d'un pourcentage
est considéré comme masculin) mais 50% de la population s'est déclarée satisfaite (à cause de la présence de l'adjectif
: c'est la population qui est satisfaite).
Seuls 60% de la production sont destinés à l'exportation (accord avec l'expression du pourcentage) ou Seule 60% de la production est destinée à l'exportation (accord
avec le complément).
Les 10% d'intérêts supplémentaires sont défavorables (présence de l'article les).
Remarque :
L'Académie précise que « si le
pourcentage ne possède pas de complément, l’accord se fait avec
l’expression du pourcentage, au singulier si celui-ci est inférieur à 2, sinon
au pluriel : 1,9% a votécontre la motion ; 97,1% ont voté pour la motion ; 1% s’est abstenu. »
D'autres grammairiens ajoutent que l'expression d'un pourcentage est toujours au masculin singulier quand il s'agit d'un rendement : 10% lui semble une marge suffisante.
D'autres grammairiens ajoutent que l'expression d'un pourcentage est toujours au masculin singulier quand il s'agit d'un rendement : 10% lui semble une marge suffisante.
Les
noms numéraux
Après dizaine, douzaine, centaine, millier, etc., l'accord se fait le plus souvent avec le complément au pluriel (notamment quand il s'agit d'une évaluation approximative), mais l'accord avec le nom numéral est possible selon le sens ou l'intention.
Une douzaine d'œufs devraient suffire mais Cette douzaine d'œufs devrait suffire (rejoignant
en cela la règle d'accord des noms collectifs).
Une douzaine
d'œufs achetés (ou achetée) mais le sens exige Une
douzaine d'œufs cassés.
Une quinzaine
d'euros suffiront (ou suffira) pour
son achat.
Un millier de personnes ont défilé dans les rues (le sens favorise le pluriel : ce
sont les personnes qui défilent).
Remarque 1 : Avec espèce, façon, manière, sorte, type, voire genre suivis d'un complément, l'accord se fait le plus souvent avec ce dernier sauf si un démonstratif met en relief le nom et détermine l'accord.
Une espèce de fou est venu me parler mais Cette
espèce de fou est venue me parler (NB
: on ditune espèce de, quel que soit le genre du
complément du nom).
Remarque
2 : L'accord du verbe avec son sujet (Une
dizaine de personnes pense que...)
est qualifié de grammatical (accord selon la grammaire) ; l'accord avec le
complément du nom collectif (Une dizaine de personnes pensent que...), de logique (accord selon la logique). Dans ce
dernier cas, la subordination logique l’emportant sur la subordination
grammaticale, on parlera d’accord par syllepse (obligatoire avecla plupart, notamment).
Remarque
3 : La liberté en matière d'accord du verbe après un nom collectif ne doit
pas se faire au détriment du bon sens. Ainsi ne dira-t-on pas : Une
grande partie des électeurs est indécis (l'accord du verbe avec le collectif une
grande partie est
incohérent avec l'accord de l'attribut indécis avec le complément du nom des
électeurs). De même n'a-t-on guère d'autre choix que d'écrire : La
majorité des voyageurs ont composté leur billet.
Remarque
4 : Voir également l'accord avec ce : C'est / Ce sont ainsi
que les articles consacrés àchaque, à chacun, chacune et
à ensemble.
Se faire fort de
Voilà une expression,
dont les subtilités d'accord n'ont pas fini de nous laisser songeurs...
Autrefois, explique A.V.
Thomas (voir bibliographie), « l'adjectif fort ne variait pas au féminin et
s'écrivait fors pour
les deux genres, suivant en cela la règle de grand dans grand
mère, grand route, etc. (...) La question de
dire se faire fort de ou se faire forte de ne se posait donc pas ».
Se faire fort de +
infinitif
Aujourd'hui, au sens de « se dire capable de », la locution s'est figée selon l'usage. En dépit des protestations de Littré, fort, suivi d'un infinitif, est ici analysé comme adverbe et reste donc invariable (de même que le participe passé fait).
Elle s'est fait fort de le raisonner (et
non Elle s'est faite forte de).
Se faire fort de +
nom
Mais – car il y a un « mais » –, au sens de « tirer sa force de », fort suivi d'un nom varie en genre et en nombre en tant qu'adjectif. Il en est de même pour le participe passé fait, qui dans ce cas s’accorde avec le sujet.
Elle s'est faite forte du soutien de son mari (comme on dirait : Forte du soutien de son mari, elle revit).
Remarque
1 : Fort peut être adjectif (variable : un château fort, une forte tête, un coffre-fort, prêter main-forte), adverbe (invariable : Ils
chantent fort) et nom (Le fort de Brégançon).
Remarque
2 : Dans la locution être fort de quelque chose, qui
signifie « en tirer son assurance, sa force morale ou matérielle », l'adjectif fort s'accorde
normalement : Une armée forte de mille soldats.
Remarque
3 : Ne pas confondre fort avec for (du latin forum,
place publique) dans l'expression dans son for intérieur (= au plus profond de sa conscience).
Remarque
4 : Les spécialistes sont partagés sur le cas de se faire l'écho de : Ils se sont fait l'échode cette rumeur (invariabilité
selon Girodet, Thomas et Larousse) mais Ils
se sont faits l'écho de cette rumeur (accord
selon Hanse, Grevisse et Georgin : Ils ont fait eux-mêmes l'écho, où écho est attribut du COD se).
Remarque
5 : Voir également l'article consacré à l'Accord
du participe passé des verbes pronominaux.
Une histoire de grenouille qui se faisait fort de devenir aussi grosse qu'un bœuf...
(Recueil de fables d'Esope, par Augustin Legrand. Debray)
Source :
http://parler-francais.eklablog.com/accord-c690993
olivia
Pièces jointes
- ETRE CONFRONTE A Dictionnaire internet 28
juillet 2016.doc (449,50 Ko)
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