Dormition de la Mère de
Dieu : 15 août
KONDAKION
ÉVANGILE DES MATINES
Ŕ LA LITURGIE DE LA FĘTE :
ANTIENNES
ENTRÉE ET PROKIMENON
ÉPÎTRE ET ALLÉLUIA
ÉVANGILE
MÉGALINAIRE ET COMMUNION
MÉDITATION SUR LA FĘTE
NOTES
Dans ton enfantement tu as gardé la virginité, dans ta Dormition tu n’as pas quitté le monde, ô Mère de Dieu. Tu as rejoint la Source de vie, toi qui conçus le Dieu vivant et qui délivres nos âmes de la mort par tes pričres.
La Mère de Dieu qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous et dont la protection ne pouvait cesser d'ętre notre espérance ne se laissa vaincre par la mort ni le tombeau, puisqu'elle est la Mčre de la Vie et qu'elle a rejoint la Source de la vie : celui qui demeura dans son sein virginal.
En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Et il advint, dès qu'Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint. Alors elle poussa un grand cri et dit : " Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m'est-il donné que vienne ŕ moi la mčre de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l'instant oů ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de qui lui a été dit de la part du Seigneur ! " Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom***. » [ ***Magnificat, Ev.Sf.Luca, Biblie ]
Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.
À LA LITURGIE DE LA FÊTE :
PREMIÈRE
ANTIENNEAcclamez le Seigneur, toute la terre, servez le Seigneur dans l'allégresse, allez ŕ lui avec des chants de joie.
Refrain : Par les pričres de la Mčre de Dieu,
ô Sauveur, sauve-nous.
Entrez dans ses parvis avec des hymnes, rendez-lui grâce et bénissez son Nom. (Refrain)
Ainsi que nous l'avions entendu, nous l'avons vu dans la cité de notre Dieu. (Refrain)
Son tabernacle, c'est la Paix, en Sion, le lieu de son séjour. (Refrain)
Gloire au Père... Maintenant... (Refrain)
DEUXIČME ANTIENNE
Le Seigneur aime la ville qu'il a fondé sur ses saintes montagnes.
Refrain : Sauve-nous, ô Fils de Dieu,
admirable dans tes saints,
nous qui te chantons, alléluia.
Il préfčre les portes de Sion à tous les tabernacles de Jérusalem.(Refrain)
Qui parle de toi te glorifie, cité de Dieu. (Refrain)
Ses flots réjouissent la ville de Dieu, le Trčs-Haut sanctifie le lieu de son séjour. (Refrain)
Gloire au Pčre... Maintenant...
Fils unique et Verbe de Dieu...
TROISIÈME ANTIENNE
Mon coeur est pręt, ô Dieu, mon coeur est pręt, je veux chanter, je veux jouer pour toi.
Refrain : Dans ton enfantement tu as gardé la virginité, dans ta Dormition tu n’as pas quitté le monde, ô Mčre de Dieu. Tu as rejoint la Source de vie, toi qui conçus le Dieu vivant et qui délivres nos âmes de la mort par tes pričres. (Le Tropaire)
Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? (Refrain)
J'élčverai la coupe du salut, j'invoquerai le Nom du Seigneur.(Refrain)
CHANT D'ENTRÉE
Venez, adorons, et prosternons-nous devant le Christ.
Sauve-nous, ô Fils de Dieu, toi qui es admirable dans tes saints (le dimanche : toi qui es ressuscité des morts...), nous qui te chantons, alléluia.
PROKIMENON (Lc 1, 46-48)
Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur.
Verset : Il s'est penché sur son humble servante, voici que tous les âges me diront bienheureuse.
ÉPÎTRE (Ph 2, 5-11)
Frčres, ayez entre
vous les męmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : Lui, de condition
divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait ŕ Dieu. Mais il
s'anéantit lui-męme, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux
hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant
jusqu'ŕ la mort, et ŕ la mort sur une croix ! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui
a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de
Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers,
et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est Seigneur, ŕ la gloire
de Dieu le Pčre.ALLÉLUIA (Ps 44, 11 ; 13)
Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille.
Verset : Devant ta face imploreront les plus puissants.
En ce temps-lŕ, Jésus entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit : " Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m'aider. " Mais le Seigneur lui répondit : " Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule męme. C'est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. " Or, comme il parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : "Heureuses les entrailles qui t'ont porté et les seins que tu as sucés ! " Mais lui répondit : " Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la garde ! "
MÉGALINAIRE
Lorsqu'ils virent la Dormition de la toute sainte et immaculée, les anges furent émerveillés, admirant que la Vierge pűt monter jusqu'au cieux.
La nature et ses lois par ton mystčre sont dépassées, Vierge toute-sainte : tu restes vierge en ton enfantement et ta mort est le prélude qui annonce la vie ; toujours vierge aprčs l'enfantement et vivante encore aprčs la mort, garde pour toujours sous ta protection ton héritage, ň Mčre de Dieu.
CHANT DE COMMUNION
J'élčverai la coupe du salut, j'invoquerai le Nom du Seigneur. Alléluia.
MÉDITATION SUR LA FĘTE
AVEC LE PČRE LEV GILLET
La troisičme des
grandes fętes d'été est la commémoration de la mort de la Bienheureuse Vierge
Marie, appelée en langage liturgique la " Dormition " de
Notre-Dame [64]. C'est, du point de vue liturgique, la plus importante des
fętes de la Vierge. Elle est précédée par un jeűne de deux semaines, le
" Caręme de la Mčre de Dieu ", analogue ŕ celui qui précčde
la fęte de Saint Pierre et Saint Paul ; ce caręme commence le 1er aoűt et dure jusqu'au 14 aoűt inclus.
La fęte elle-męme a lieu le 15 aoűt.AVEC LE PČRE LEV GILLET
Beaucoup de traits de cette fęte sont empruntés ŕ d'autres fętes de la Vierge. Ainsi l'évangile de matines est celui qui relate la visite de Marie ŕ Élisabeth (Lc 1, 39-56). L'épître (Ph 2, 5-11) et l'évangile (Lc 10, 38-43 – 11, 27-28) de la liturgie sont ceux que nous lisons le 8 septembre, le jour de la Nativité de Marie ; nous prions nos lecteurs de se reporter ŕ ce que nous avons déjŕ dit de ces textes [65]. On remarquera que les portions de l'Écriture lues le 15 aoűt ne font aucune allusion ŕ la mort de la Sainte Vierge. C'est dans les chants des vępres et des matines qu'il faut chercher la signification particuličre que l'Église attribue ŕ la fęte du 15 aoűt.
Cette signification est double. Elle se trouve exactement exprimée dans cette phrase chantée aux vępres : " La source de vie est mise au sépulcre et son tombeau devient l'échelle du ciel ". La premičre partie de la phrase – " la source de vie est mise au sépulcre " – indique que nous commémorons la mort de la trčs sainte Vierge. Si nous célébrons pieusement, chaque année, les anniversaires de la mort du Précurseur, des apôtres et des martyrs, ŕ plus forte raison célébrons-nous la mort de la Mčre de Dieu, qui est aussi notre mčre, et qui dépasse en sainteté et en gloire tous les élus [66]. Mais la fęte du 15 aoűt est plus que la commémoraison de la mort de Marie. La deuxičme partie de la phrase dit : " … et son tombeau devient l'échelle du ciel ". La tombe de quiconque est mort dans le Christ est, d'une certaine maničre, une échelle qui conduit au ciel. Cependant le cas de Marie est exceptionnel. Les textes liturgiques que nous chantons impliquent autre chose : " Ouvrez larges vos portes et… accueillez la Mčre de la lumičre intarrissable… Car, en ce jour, le ciel ouvre son sein pour la recevoir… Les anges chantent ta trčs sainte Dormition… que nous fętons avec foi… Que tout fils de la terre tressaille en esprit… et célébre dans la joie la vénérable Assomption de la Mčre de Dieu ". On le voit, il ne s'agit pas seulement de la réception de l'âme de Marie dans le ciel. Quoique la fęte du 15 aoűt ne porte pas, dans le calendrier liturgique byzantin, le nom de fęte de l'Assomption (comme c'est le cas dans l'Église latine), nos textes expriment la croyance en l'assomption corporelle de Marie. Selon cette croyance, le corps de Marie n'a pas connu la corruption qui suit la mort ; il n'est pas resté dans le tombeau ; Marie ressuscitée a été transportée au ciel par les anges (l'Assomption diffčre de l'Ascension en ce que le Christ s'est élevé lui-męme au ciel).
L'Assomption de Marie est située en dehors – et au-dessus – de l'histoire. La croyance en l'Assomption ne s'appuie ni sur un récit biblique, ni sur des témoignages historiques scientifiquement recevables [67]. Elle n'a été l'objet d'aucune définition dogmatique. L'Église n'a, jusqu'ici, imposé ŕ aucun fidčle d'affirmer le fait de l'Assomption corporelle de Marie. Mais, si l'affirmation (intérieure ou extérieure) n'est pas exigée par l'Église, on peut dire que la conscience orthodoxe considérerait la négation active de l'Assomption non seulement comme une témérité, mais comme un blasphčme. D'ailleurs, comment nier un fait qui n'est susceptible d'aucune vérification historique ? La croyance en l'Assomption ne se fonde pas sur des preuves documentaires. La conscience catholique, éclairée par le Saint-Esprit, s'est peu-ŕ-peu persuadée que, si " le salaire du péché, c'est la mort (Rm 6,23) ", Marie a dű remporter sur la mort une victoire spéciale [69]. Ainsi que Jésus (et toutes proportions gardées), elle a été glorifiée dans son corps. C'est cette glorification de la toute pure et toute sainte Mčre de Dieu dans son âme et dans sa chair – et non point tel ou tel symbolisme matériel et telles ou telles circonstances historiques – qui constitue l'objet de la fęte du 15 aoűt.
L'Assomption est la fęte, non seulement de Marie, mais de toute la nature humaine. Car, en Marie, la nature humaine a atteint sa fin. Une semaine aprčs le début de l'année liturgique nous célébrons la naissance de la trčs Sainte Vierge. Deux semaines avant la fin de l'année liturgique, nous célébrons la mort et la glorification de Marie. Ainsi, associé et subordonné au cycle de la vie de Jésus, le cycle de la vie de Marie manifeste le destin et le développement d'une nature humaine entičrement fidčle ŕ Dieu. Avec Marie, c'est le genre humain qui est emporté et reçu au ciel. Marie a des privilčges qui ne peuvent pas ętre les nôtres. Mais ce parfait épanouissement de la grâce en Marie, que nous admirons le 15 aoűt, nous suggčre quelle pourrait ętre la ligne de développement d'une âme qui s'appliquerait ŕ faire fructifier en elle-męme les grands dons reçus au cours de l'année liturgique, – le don de Noël, le don de Pâques, le don de la Pentecôte.
[64] Les origines de cette fęte sot assez obscures. Elle était, en Palestine, célébrée le 15 aoűt dčs avant l’an 500. Les Égyptiens la célébraient aussi, mais le 18 janvier. L’observance du 18 janvier passa d’Égypte en Gaule au IV e sičcle. Parmi les Grecs, les uns suivaient l’usage palestiniens, les autres l’usage égyptien. Au VII e sičcle, l’empereur byzantin Maurice fixa définitivement la fęte au 15 aoűt.
[65] Voir chapitre I du tome I.
[66] Nous ne savons ni quand ni quand ni oů Marie mourut. Il existait ŕ cet égard deux traditions dans l’antiquité : d’aprčs l’une, Marie serait morte ŕ Jérusalem ; d’aprčs l’autre, elle serait morte ŕ Éphčse.
[67] Certains écrits attribués ŕ l’apôtre Jean, ŕ Meliton de Sardes et ŕ Denys l’Aréopagite proclament l’Assomption de Marie. Mais ces écrits sont apocryphes et datent au plus tôt du Ve sičcle. Des sermons de Saint André de Crčte et de Saint Jean Damascčne parlent aussi de l’Assomption. Mais ces productions du haut moyen âge byzantin, si intéressantes et édifiantes du point de vue spirituel, n’ont aucune autorité sur le plan historique. Nous n’avons pas, relativement ŕ l’Assomption de Marie, ce que nous avons par rapport ŕ la Résurrection de Jésus ; ŕ savoir, des témoignages contemporains, directs et concordant.
[68] Rm 6, 23.
[69] Marie était une créature unique, aussi rapprochée de Dieu qu’il est possible ŕ un ętre créé. La chair de Jésus était entičrement et seulement la chair de Marie.
Extrait du livre L'An
de grâce du Seigneur,
signé Ť Un moine de l'Église d'Orient ť,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.
signé Ť Un moine de l'Église d'Orient ť,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.
Source :
http://www.pagesorthodoxes.net/fetes/dormition1.htm
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu