Eating
in the monastery, Manger au monastère ( Archives du Carmel de Lisieux ), French
and English Version
English
Version : http://www.archives-carmel-lisieux.fr/english/carmel/index.php/le-r%C3%A9fectoire/eat-in-a-monastery
Que pouvait-on bien manger au carmel , au temps de Thérèse ?
La réponse implique à la fois le contenu de l'assiette et
de fort complexes manières de table.
Qu'est-ce qu'on mange :
Le petit déjeûner :
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Une soupe aux poireaux et pommes de terre, comme
c'était la norme à l'époque. Aux Buissonnets, on prenait ainsi le matin une
soupe aux oignons.
En carême : du pain et simplement du bouillon clair.
Au petit déjeuner du dimanche, après la messe, soit
vers 9 h, on servait dans de grosses soupières jaunes du riz à l'oseille très
chaud (d'après une tradition orale).
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Du pain à chaque bouchée
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Pour les fêtes :
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Collation en
carême pour le souper :
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Un bouillon clair et les fruits qui restent du midi.
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Le réfectoire
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Cliquer ici pour voir des photos anciennes du réfectoire.
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Petites recettes du temps :
Soupe mitonnée :
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Le mot mitonné signifié "mijoté", en patois
normand. C'est aussi, ce qu'au siècle
dernier, on appelait la panade, qui servait de bouillie aux bébés sevrés.
Chaque soir au Carmel de
Lisieux, les soeurs converses arrivaient de la cuisine au chauffoir pour la
récréation avec des corbeilles soigneusement tendues de toile blanche, et se
mettaient à couper en petits morceaux une bonne quantité de pain.
Le lendemain, on mettait
ce pain coupé dans de l'eau bouillante légèrement salée, et on laissait le mélange "mitonner" longtemps,
jusqu'à ce qu'on obtienne une soupe crémeuse, d'où l'on ne distingue plus les
morceaux .
Cette soupe se mangeait chaque matin, de Pâques au 14 septembre.
On pouvait y ajouter alors un peu
de lait et de beurre, ce qu'on ne faisait pas du 14 Septembre à Pâques (jeûne de
l'Ordre), car alors on ne prenait rien le matin, mais on avait cette soupe au
repas de midi en plus.
Il se trouvait que la soupe était plus ou moins épaisse
au grand dam des jeunes ( soucieuses de leur ligne ?), qui se faisaient
rabrouer par les anciennes : "De notre temps, la cuillère en bois
pouvait y tenir debout !"
Lors des petites tempêtes
intérieures, où il est facile de ressasser ses griefs, on recommandait :
"Ne faisons pas de la soupe mitonnée".
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Omelette aux pommes :
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Pour les jours de grande fête, Sr Geneviève (Céline, qui était Provisoire) faisait
faire de l'omelette avec de la compote de pommes
sucrée.
On fait cuire légèrement les pommes pelées et coupées
avec un peu d'eau et de sucre, et on les met de côté.
On fait ensuite l'omelette, avec les oeufs battus dans de
l'eau et un peu de farine, pour le volume et la tenue.
On plie l'omelette avec les pommes dedans.
Riz à l'oseille :
Les dimanches, on faisait comme soupe du riz à l'oseille, que la petite Thérèse évoque dans ses paroles
rapportées dans le Carnet Jaune, à la
date du 12 août.
Faire cuire le riz à l'eau comme d'habitude.
Faire revenir de l'oseille dans du
beurre jusqu'à ce qu'elle soit cuite.
Ajouter l'oseille au riz cuit.
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Comment manger au réfectoire :
Trois textes décrivent les manières
carmélitaines
La Communauté vient du chœur au
réfectoire, matin et soir… en récitant une ou plusieurs fois, selon la
longueur du chemin, le psaume De profundis pour tous les défunts et en particulier pour les
bienfaiteurs.
En arrivant au réfectoire, les Sœurs font deux à deux une inclination profonde
devant la croix placée au-dessus de la table de la Prieure, se partagent en deux chœurs et se rangent près des
tables, les plus jeunes au bas du réfectoire et les anciennes près de
l’entrée.
Elles s'y tiennent debout,
tournées en chœur, jusqu'à ce que toutes soient rangées; alors la semainière
dit à sa place le verset A porta inferi, et en même temps les
Sœurs se tournent vers la croix jusqu'à la fin du verset.
Après avoir répondu Amen,
elles se retournent en chœur; alors la Prieure donne le signe de commencer
la bénédiction de la table.
A ce signe, la semainière dit le Benedicite, en faisant une demi-inclination à la Communauté, et
les Sœurs répètent Benedicite, en faisant aussi une demi-inclination; la semainière commence un des versets marqués au
bréviaire, les Sœurs le poursuivent avec le Gloria Patri ; la semainière dit le Pater noster, et les Sœurs continuent à voix basse, profondément
inclinées.
Au signe de la Prieure, toutes se
relèvent ; chacune fait le signe de la croix.
Après la bénédiction, elles se
mettent à table sans bruit et sans confusion, et la lectrice monte en chaire.
Lorsque toutes les Religieuses
sont assises, la Prieure sonne la petite clochette pour faire commencer la
lecture; environ une minute plus tard, elle sonne un second coup pour
commencer le repas.
[A certaines fêtes, on modifie un peu ce petit rituel,
aux jours saints également.]
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La bénédiction étant achevée, on se
range à table, et on s'y tient fort modeste, les mains sous le Scapulaire, la vue baissée et
l'esprit élevé à Dieu, se figurant qu'on est en la compagnie de
Notre-Seigneur et des Apôtres, au saint Cénacle, dont le réfectoire est
l'image.
Lorsqu'on aura sonné le second
coup de la clochette, après avoir fait le signe de la croix et déplié sa
serviette, on prend son pain pour le baiser,
bénissant Dieu de ce qu'il nous donne de quoi nous sustenter ; ensuite on commence sa réfection, chacune recevant
de la serveuse ce qu'elle lui présente, comme une aumône que Dieu lui envoie,
et se regardant comme vraie pauvre de Jésus-Christ.
Cette considération doit nous
porter à ne rien mépriser de ce qui nous est présenté, soit bon ou mauvais ;
s'il n'est pas selon notre goût, il faut se souvenir du fiel et du vinaigre
que Notre-Seigneur prit en la croix pour notre amour.
Il ne faut pas aussi tellement se laisser aller à
satisfaire la nécessité du corps, que l'esprit ne pense qu'à cela ; mais on
doit réserver l'oreille et le coeur pour entendre et savourer la lecture,
ainsi que firent les Apôtres, écoutant les divines paroles de Jésus-Christ
pendant la dernière Cène.
Il faut encore tâcher d'être fort
modeste et mortifiée du côté de la vue ; s’abstenant de regarder de côté et
d'autre.
En buvant, on tient son godet avec
les deux mains ; c'est une ancienne coutume de l'Ordre, et, avant de boire, on fait le signe de la croix
dessus.
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Proposer de s'abstenir de quelque
chose qui sera le plus à leur goût, et de prendre le plus volontiers ce qui
le sera le moins, se souvenant du fiel et du vinaigre, dont le même Fils de
Dieu fut abreuvé sur la croix.
Se souvenir aussi que Notre
Seigneur se plait à communiquer dès cette vie les douceurs de son esprit, aux
âmes qui se privent de bon cœur pour l’amour de Lui des satisfactions de
leurs sens.
Elles auront toujours les yeux baissés et arrêtés
devant elles, sans tourner la tête, et sans regarder les autres, ni ce qu'on
leur sert, et lors que la serveuse leur presentera les portions, elles lui
ferons une inclination de la tête et du corps, et elles prendront ce qui leur
sera le plus à main [proche de leur main] sans aucun choix.
Elles auront soin de se tenir droites, ne s’appuyant
point ni à la table ni à la muraille, et que leurs pieds soient retirés sous
leurs habits sans les mettre l’un sur l’autre, et leurs mains sous le
scapulaire, devant et après le repas.
Elles doivent aussi observer la
modestie en leur façon de manger, prenant garde de ne le point faire avec
bruit ni trop vite, ni aussi trop lentement, ayant soin d'avoir fait avec les
autres.
Il faut prendre garde de ne rien mettre de ne point
laisser tomber de miettes de pain à terre.
A la fin du repas, il faut ramasser
toutes celles qui sont sur sa serviette, par hommage à ce que Notre Seigneur
ordonna à ses apôtres, après avoir fait les miracles de la multiplication
des pains, de ramasser les restes, afin que rien ne fût perdu. (...)
Il faut aussi prendre garde de ne
pas salir ses doigts et sa serviette que le moins que l'on peut.
Il faut laver sa cuillère et son
couteau, et en toutes choses avoir grand soin de la propreté.
Lorsqu'on plie sa serviette, il faut mettre son godet
et tout le reste qui est dessus, le plus doucement que l'on peut sur la
table, afin de ne faire aucun bruit qui interrompe la lecture, ce qu'il faut
aussi observer pendant tout le temps du réfectoire.
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Bon appétit !
Source : Les Archives
du Carmel de Lisieux
http://www.archives-carmel-lisieux.fr/carmel/index.php/le-r%C3%A9fectoire/manger-au-monastere
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