A Paris, pas de trêve pour les familles à la rue, La Croix, Familii
fara domiciliu, cateodata din Romania
« Dans
la capitale, entre 150 et 300 familles sans domicile restent chaque jour à la
rue, alors que la trêve hivernale a débuté dimanche 1er novembre.
3/11/15
- 08 H 56
À Ivry-sur-Seine
(Val-de-Marne), un centre d’hébergement d’urgence met à l’abri les plus
vulnérables de ces ménages sans toit, dont une grande majorité de migrants
d’origine subsaharienne.
« Tu veux que je te montre ma maison ? », questionne la
petite voix. Dans les couloirs de l’hôpital désaffecté Jean-Rostand, à
Ivry-sur-Seine, Vénus et ses copains s’apprêtent à faire la visite. Ici, le Samu social recueille des sans-abri, en attendant la destruction
prochaine du bâtiment.
Au deuxième étage, celui de l’ancienne maternité, un
tumulte de cours d’école a remplacé les cris de nouveau-nés et le linge sèche
sur les mains courantes auxquelles les patientes s’agrippaient autrefois.
> Relire : Un
sans domicile fixe sur quatre travaille
En tout 17 familles sans domicile, soit une soixantaine
de personnes, ont trouvé refuge dans ces locaux. Elles sont essentiellement
originaires d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb, quelques fois des Philippines ou de
Roumanie. Plus rarement, ce sont des
Français. Leur point commun : elles ont toutes connu la rue, un phénomène qui prend
de l’ampleur dans la capitale.
ENTRE 100 ET 400 PARENTS ONT APPELÉ LE 115 EN DEUX SEMAINES
Ces deux dernières semaines, entre 100 et 400 parents
avec enfants ont appelé chaque jour le 115 sans obtenir de solution de mise à
l’abri.« Nous avons des garanties de la part du préfet de région avec
2 500 solutions de mise à l’abri mobilisables, mais en attendant leur
ouverture, nous sommes très inquiets pour ces ménages qui vont se retrouver
dans le froid », explique
Éric Pliez, président du Samu social de Paris.
Vivre dehors avec trois enfants, Souleymane et Awa ont
bien connu. Cela fait seulement cinq mois que ce couple a trouvé refuge à
Jean-Rostand. Avec Junior, 3 ans, et les jumelles Lia et Leia, âgées de
seulement 8 mois, ils dorment tous dans la même chambre, mais ils ont un
toit au-dessus de la tête, c’est déjà ça.
DES NUITS DANS UN LOCAL COMMERCIAL
Comment tout cela est-il arrivé ? L’an
dernier, le couple ivoirien a quitté Lyon pour Paris, dans l’espoir d’y trouver
du travail. Dans un premier temps, la petite famille a pu dormir chez un ami à
Bobigny (Seine-Saint-Denis). Mais, « un
jour, il en a eu assez et a mis nos affaires dehors »,raconte le père
de famille.
> Relire aussi : Des liens inattendus autour des morts
de la rue
Pendant des semaines, ils ont passé leurs nuits dans le centre commercial
de la ville ou au palais de justice. « Les filles n’avaient que 2 mois, nous avions
peur qu’il arrive quelque chose. Alors nous avons commencé à dormir dans une
salle d’attente de l’hôpital Robert-Debré, à Paris », poursuit le père.
Cet électronicien de métier ne voit pas comment sa
situation pourrait s’améliorer. Sans papiers, il est arrivé en France en 2013.
Contrairement à sa femme, qui parvient quelquefois à faire des heures de
ménage, il ne peut pas prétendre à un travail ni à un logement social.
« Si ça ne tenait qu’à
moi, je reviendrais à Abidjan, mais on nous enlèverait nos filles pour les
faire exciser et cela, il n’en est pas question », explique
Souleymane.
DES NUITS DANS LE RER , LES TRAINS...
Maimouna, Burkinabée de 32 ans, occupe la chambre
voisine. Elle est arrivée en France en 2012 avec son fils Malik, aujourd’hui
âgé de 4 ans et demi, pour fuir un mari violent. Au départ, elle aussi a
eu le soutien de proches.
Pendant sept mois, une amie a accepté de les loger dans
son studio à Créteil (Val-de-Marne), alors qu’elle avait déjà trois enfants à
charge.« Mais des voisins ont commencé à se plaindre alors elle m’a
demandé de partir », explique
cette mère.
Pendant des semaines, elle et Malik ont passé leurs nuits
dans les bus, les RER, les trains… Puis elle a rencontré quelqu’un et accouché
de jumeaux, Issiaka et Khadija. Sans nouvelles du père, elle a été hébergée
après sa sortie de la maternité.
> Relire aussi : Des douches pour les sans-abri à
l’ombre de Saint-Pierre
À Jean-Rostand, les pensionnaires restent entre trois
mois et un an, selon les différents cas de figure. « Les gens qui arrivent là
sont ceux qui ont les profils les plus vulnérables ou qui ont déjà passé un
temps excessif à la rue. Ils restent là en attendant une solution à l’hôtel ou
dans une structure d’insertion adaptée », explique Marine Lancry, assistante
sociale.
LE 115 DE PARIS GÈRE QUOTIDIENNEMENT 11 000 NUITÉES
Chaque jour en Île-de-France, 31 000 personnes en
famille sont prises en charge à l’hôtel. À lui seul, le 115 de Paris gère
quotidiennement 11 000 nuitées. « La
recherche d’une solution adaptée est un vrai casse-tête,raconte Olivier
Guiho, directeur adjoint à la régulation du 115. Pour une famille de 6-8 personnes,
par exemple, il faut trouver deux chambres quadruples côte à côte. »
La plate-forme d’écoute téléphonique garde en ligne les
appelants pendant au moins trois quarts d’heure, le temps de mesurer le degré
d’urgence de leur situation. Mais pour finir, en moyenne, seul un demandeur sur
quatre se voit proposer une place au chaud. Olivier Guiho craint de voir la
disponibilité hôtelière diminuer cet hiver.
« Avec l’organisation de la COP 21 à Paris, qui doit
accueillir 40 000 personnes, les possibilités vont sans doute être plus
réduites. Nous nous attendons à la même chose en juin prochain avec l’Euro de
football »,précise-t-il.
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DE PLUS EN PLUS DE FEMMES ET D’ENFANTS À LA RUE
Pendant l’année 2014, 97 600 personnes ont appelé le 115 dans l’espoir d’être
hébergées dans une structure sociale, selon le baromètre de la Fnars reposant
sur 37 départements hors Paris.
L’an dernier, 48 000 personnes ont eu une réponse négative à chacun de
leur appel au 115. Une situation sociale qui s’aggrave (+ 14 % de personnes
jamais hébergées entre 2012 et 2014).
Cette tendance s’est poursuivie en 2015. En juin
dernier, 52 % des appelants au 115 n’ont pas obtenu de place.
En 2014, la hausse du
nombre de places, surtout en hôtels, pour accueillir les parents avec enfants
(+ 78 %) n’a pas pu compenser la hausse des demandes.
Les hommes seuls restent encore les principaux demandeurs, mais les
familles connaissent une forte augmentation (+ 16 % depuis 2012). Elles
représentent maintenant 39 % des appels.
La précarité des enfants s’intensifie,
avec plus de 20 600 mineurs dont les parents ont appelé le 115 l’an dernier, un
phénomène en hausse : + 18 % entre 2012 et 2014.
JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS”
SURSA
:
http://www.la-croix.com/Solidarite/En-France/A-Paris-pas-de-treve-pour-les-familles-a-la-rue-2015-11-03-1375773?xtor=EPR-9-%5B1300896361%5D#
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