Ebola
: réapparition du virus en Guinée, Sciences et Avenir, 18 mars 2016
Au moins deux nouveaux cas d'Ebola ont été enregistrés en Guinée alors
qu'ils étaient déjà décédés.
Les autorités guinéennes ont annoncé
jeudi 17 mars 2016 le décès de deux personnes contaminées par le virus
Ebola,
quelques heures après une nouvelle proclamation de l'arrêt présumé de "toutes les chaînes de
transmission initiales" de
l'épidémie en Afrique de l'Ouest. L'Organisation mondiale de la
santé (OMS) avait en effet déclaré la fin du dernier épisode de la maladie
en Sierra Leone voisine, ultime pays de la région encore affecté par la plus
grave épidémie d'Ebola depuis
l'identification du virus en Afrique centrale en 1976. Cette annonce
avait été accueillie avec soulagement mais prudence. La précédente - le 14
janvier, après la fin du dernier épisode au Liberia voisin - ayant aussitôt été
suivie de la découverte d'un nouveau cas en Sierra Leone, déclarée une première
fois exempte de transmission le 7 novembre.
Une 3e cas déjà confirmé ?
Les
deux nouveaux cas ont été détectés dans le sud-est de la Guinée, dans la
sous-préfecture de Koropara, a annoncé le gouvernement dans un communiqué,
précisant que les échantillons prélevés sur les corps de deux personnes de la
même famille s'étaient révélés positifs au virus. "Pour l'heure, il existe
deux cas confirmés et trois cas probables", selon le texte. "Les autorités sanitaires
ont pris les mesures appropriées"pour empêcher "la propagation de la
maladie". Une source proche de la Coordination locale de
lutte contre Ebola a indiqué, sous couvert d'anonymat, qu'il s'agissait d'un
couple. "C'est un homme et son épouse décédés des suites de
vomissements et de diarrhées dans cette localité. Cela a attiré l'attention de
la population, qui à son tour a informé les services sanitaires de
N'Zérékoré", la grande ville de la région, selon cette
source. Un troisième cas serait déjà confirmé et pris en charge : il
s'agirait de l'enfant du couple lui aussi testé positif au virus. L'OMS a
confirmé ces deux cas sur son compte Twitter, soulignant qu'en coordination
avec le ministère de la Santé, "des épidémiologistes et une équipe de vaccination étaient en
cours de déploiement" sur
place.
L'identification
des personnes ayant pu être en contact avec les malades"commence immédiatement afin d'éviter toute propagation
supplémentaire en Guinée", a souligné l'OMS.
RAPPEL. Partie en décembre
2013 de Guinée
forestière (sud),l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest s'est propagée
au Liberia et à la Sierra Leone limitrophes
- ces trois pays concentrant plus de 99% des cas - puis au Nigeria et au Mali. En deux ans, elle aura gagné 10 pays, dont
l'Espagne et les Etats-Unis,
provoquant officiellement plus de 11.300 morts pour quelque 28.000 cas
recensés. Ce bilan, sous-évalué de l'aveu même de l'OMS, est sept fois
supérieur en nombre de morts au bilan cumulé de toutes les précédentes
épidémies d'Ebola depuis 40 ans.
Tout comprendre sur le virus Ebola en 2 min :
(video pe
dailymotion)
En Sierra Leone, tous les morts sont testés
Lors de
l'annonce de la fin de l'épisode en Sierra Leone, comme à chaque fois,
l'organisation a mis en garde contre de nouvelles résurgences localisées, comme
celle dont vient de sortir le pays ou celles connues par le Liberia, "en grande partie en
raison de la
persistance du virus chez les survivants". La mobilisation face à cette
résurgence du virus "a été rapide et efficace et a confirmé les capacités locales
mises en place lors de la précédente confrontation avec cette maladie",
s'est félicité le ministre sierra-léonais de la Santé Abubakarr Fofanah. "L'OMS a recommandé au gouvernement de continuer à tester tous
les morts dans le pays jusqu'en juin 2016", a indiqué pour sa part le Dr Anders
Nostrom, son représentant en Sierra Leone. Le dernier épisode dans le pays
a débuté par des tests positifs au virus sur le corps d'une étudiante de 22
ans, Marie
Jalloh, décédée le 12 janvier à Magburaka (centre-nord). Sa
tante, qui avait été contaminée après l'avoir soignée puis participé au lavage
rituel du corps - une pratique prohibée pour les morts d'Ebola, hautement contagieux -, est
considérée comme le dernier cas connu. Elle a été déclarée guérie le 5
février. Particulièrement touchée, la Sierra Leone, aux services de santé
sinistrés, a pris des mesures d'exception draconiennes et controversées dans sa
lutte contre le virus. Elle a ainsi confiné
tous ses habitants pendant trois jours, en septembre 2014 puis en mars 2015.
Avec AFP
Sursa :
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20160318.OBS6699/ebola-reapparition-du-virus-en-guinee.html#xtor=EPR-1-[SEAActu17h]-20160318
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