Le Rosaire, wikipedia
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Le rosaire est
le nom d'une prière catholique composée de quatre chapelets d'oraisons. Consacré à Marie, mère de Jésus de
Nazareth, il tire son nom
du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont les représentations de
la Vierge sont couronnées.
Historique et
étymologie
Au premier millénaire, le « Psautier du Christ »
était une prière chrétienne consistant à réciter cent cinquante Notre
Père, en référence aux cent cinquante psaumes de
la Bible.
Pour ne pas perdre le compte, les fidèles utilisaient un collier de cent
cinquante grains, nommé « patenôtre »,
instrument de piété qui est à l'origine des chapelets actuels. Vers le xie siècle,
par analogie, le « Psautier de la Vierge » se développa, consistant
en une série de cent cinquante Ave.
La dévotion du rosaire était déjà en usage chez lesCisterciens depuis
le xiie siècle et s'est développée au xiiie siècle sous
l'influence des dominicains. C'est pourquoi de nombreux
tableaux de la Vierge du Rosaire présentent celle-ci offrant une rose
ou un chapelet à saint Dominique, le fondateur de l'ordre. Les
mêmes tableaux lui associent souvent Catherine de Sienne, la plus célèbre des dominicaines.
En général, on y montre dans des médaillons ou des cartouches entourant la
scène les quinze mystères cités plus haut, la rose étant aussi
associée à la Passion du Christ.
Le roi d'Espagne Philippe II pratiquait beaucoup la
dévotion du Rosaire, à laquelle il attribuait sa victoire contre les musulmans lors
de la bataille de Lépante (1571). À la suite de
cette victoire, attribuée à l'intercession de la Vierge, la fête deNotre-Dame
de la Victoire fut localement fixée au7 octobre,
date anniversaire de la bataille de Lépante. En 1716, Clément XII
l'étendit à toute l'église catholique en la fixant le premier dimanche
d'octobre et le pape saint Pie X en fixa à nouveau la date au 7 octobre en 1913.
Cette fête se nomme à présent « Notre-Dame du Rosaire » depuis 1969
(elle s'appelait auparavant fête du Saint-Rosaire)1.
À partir du xviiie siècle, l'usage de porter des
chapelets se perd peu à peu chez les laïques, mais
se maintient chez les religieux et les personnes pieuses qui parfois récitent
leurs prières (« dire ses patenôtres » ) sur les longs chemin
qu’elles font seules ou à pied.
Au xixe siècle,
les apparitions de la Vierge à Lourdes (puis
au xxe siècle celles de Fátima)
renforcent encore cette dévotion, surtout lorsque le mois d'octobre devient
le mois du Rosaire, après 1886.
Le pape Jean-Paul
II a promu la dévotion au rosaire et, lors de l' Année du
Rosaire (octobre 2002 - octobre 2003), a proposé l'ajout des cinq mystères
lumineux aux trois séries traditionnelles des mystères joyeux, douloureux et
glorieux :
« Afin de donner une consistance nettement plus
christologique au Rosaire, il me semble toutefois qu'un ajout serait opportun;
tout en le laissant à la libre appréciation des personnes et des communautés,
cela pourrait permettre de prendre en compte également les mystères de la vie
publique du Christ entre le Baptême et la Passion. Car c'est dans l'espace de
ces mystères que nous contemplons des aspects importants de la personne du
Christ en tant que révélateur définitif de Dieu. Proclamé Fils bien-aimé du
Père lors du Baptême dans le Jourdain, il est Celui qui annonce la venue du
Royaume, en témoigne par ses œuvres, en proclame les exigences. C'est tout au
long des années de sa vie publique que le mystère du Christ se révèle à un
titre spécial comme mystère de lumière : « Tant que je suis dans
le monde, je suis la lumière du monde (Jn 9,5) » »
(Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae). »
Historiquement, la dévotion au Rosaire est
constatée à partir du xiiie siècle, les Frères
convers et les religieuses ne sachant pas lire ni écrire prirent
l'habitude de témoigner de leur dévotion en récitant trois groupes de Pater et
d' Ave comme
dans les Psaumes.
« Le rosaire, c'est la liturgie du pauvre » a écrit Sylvie
Germain dans "Songes du Temps". Saluer Marie 50
fois, c'était lui offrir une couronne de fleurs, c'est-à-dire un "petit
chapeau", un "chapelet". Le mot "rosaire", quant à
lui, désignait au Moyen Âge une collection de textes sacrés.
Ainsi l'ordre des Prêcheurs (ou dominicains)
répandit-il son usage qui consiste en un exercice de méditation simple sur les
épisodes importants de la vie de Jésus-Christ au
travers du regard marial.
La pratique du rosaire a été très populaire au point qu'une
fête Notre-Dame du Rosaire a été instaurée
le 7
octobre dans le calendrier liturgique catholique à l'initiative du
pape dominicainPie V en 1571, au lendemain de
la bataille de Lépante, avant que le mois
d'octobre entier ne lui soit ensuite consacré en 1886 par Léon XIII3.
Les Louanges de la Vierge
Le rosaire vient
du « Psautier de la Vierge Marie » (Alain de la Roche) qui est un recueil de Psaumes4. Comme le dit saint Bernard: « Il n'est pas de doute
que toutes les louanges que nous adressons à la Mère de Dieu ne s'appliquent
aussi bien à son Fils ; et réciproquement, lorsque nous rendons hommage au
Fils, nous ne perdons pas de vue la gloire de la Mère. Si, d'après
Salomon : "un fils sage est la gloire de son père" (Pr,10,1), il
est plus glorieux encore d'être la mère de la Sagesse »5. Saint Bonaventure a aussi écrit des Louanges de la Vierge
et un Psautier (petit et grand psautier) c'est-à-dire un Livre des Heures qui
est également un recueil de louanges adressées à la Vierge ; mais ce
n'était pas encore le rosaire, destiné à remplacer la lecture du psautier de
cent-cinquante Psaumes ou des cent-cinquante Pater Noster par
cent-cinquante Ave
Maria. Saint
Bernard a aussi écrit des sermons sur les Mystères qui peuvent être à l'origine
de la méditation des Mystères du Rosaire6. Les Louanges de
la Vierge sont aussi contenues dans les Litanies de Lorette, celle de la Rose
Mystique, Rosa Mystica est très connue : mais ce mot
de Rosarium (Champ de roses) était déjà utilisé au xve siècle ;
toujours est-il qu'entre les fleurs, c'est la rose vermeille , Reine
des Fleurs qui a donné son nom au Rosaire7.
Le chapelet catholique
Le chapelet utilisé est un collier composé de cinq
dizaines de petits grains appelés Ave, précédées chacune d'un grain plus
gros appelé Pater. Partant de l'un des grains plus gros, une branche
terminale comporte trois petits grains (Ave), un gros (Pater) et un crucifix.
Les appellations Ave et Patercorrespondent au premier mot de la
version latine des prières récitées.
Les prières récitées dans un chapelet sont :
Sur la croix : le Credo.
Sur les gros grains : le Notre
Père (Pater Noster).
Sur les petits grains : le Je vous salue Marie (Ave Maria).
À la fin d'une dizaine : le Gloria
Patri (Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, sicut erat in
principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen.) : Gloire au
Père, au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et
toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
Un rosaire de quinze
dizaines consiste à dire trois chapelets, un chapelet consiste en cinqdizaines,
et une dizaine consiste en un Pater, dix Ave et un Gloria.
Approche spirituelle du rosaire
Le rosaire est
avant tout une école d'oraison et de contemplation, ce qui implique qu'il soit pratiqué
régulièrement. La manière de le réciter a été décrite par Louis-Marie Grignion de Montfort dans Le
Secret admirable du Très Saint Rosaire pour se convertir et se
sauver. « Il faut que la personne qui récite le saint Rosaire soit en
état de grâce ou du moins dans la résolution de sortir de son péché, parce que
toute la théologie nous enseigne que les bonnes œuvres et les prières faites en
péché mortel, sont des œuvres mortes » (§117).
« La confrérie du Rosaire ordinaire n'exige qu'on le
récite qu'une fois par semaine. Celle du Rosaire perpétuel qu'une fois par an,
mais celle du Rosaire quotidien demande qu'on le dise tous les jours tout
entier, c'est-à-dire 150 Ave Maria » (§21).
Le rosaire ne se réduit pas à la récitation, ce que Grignon
de Montfort appelle l'oraison vocale(§9). Le rosaire doit éviter toute
distraction volontaire (mais « Vous ne pouvez pas, à la vérité,
réciter votre Rosaire sans avoir quelques distractions
involontaires » - 120) et s'accompagner d'une oraison mentale:
« Le Rosaire renferme deux choses, savoir: l'oraison
mentale et l'oraison vocale. L'oraison mentale du saint Rosaire
n'est autre que la méditation des principaux mystères de la vie, de la mort et
de la gloire de Jésus-Christ et de sa très sainte Mère. L'oraison vocale du
Rosaire consiste à dire quinze dizaines d'Ave Maria précédées par un Pater
pendant qu'on médite et qu'on contemple les quinze vertus principales que Jésus
et Marie ont pratiquées dans les quinze mystères du saint Rosaire. »
Chaque mystère est une source de méditation
possible : « Saint Dominique a partagé la vie de Jésus-Christ et
de la sainte Vierge en quinze mystères, qui nous représentent leurs vertus et
leurs principales actions comme quinze tableaux dont les traits doivent nous
servir de règle et d'exemple pour la conduite de notre vie. » (61)
C'est la méditation et la contemplation des mystères qui apportent les fruits
du rosaire: « Cette méditation des mystères de la vie et de la mort
de Notre-Seigneur Jésus-Christ est, pour tous ceux qui en font usage, la source
des fruits les plus merveilleux. » (75)
Pour Grignon de Montfort, la prière commence par une
invocation silencieuse au Saint-Esprit(§126),
puis la
contemplation du mystère et la demande de son fruit :
« Après avoir invoqué le Saint-Esprit, pour bien
réciter votre Rosaire, mettez-vous un moment en la présence de Dieu et faites
les offrandes des dizaines, comme vous verrez ci-après. Avant de commencer la
dizaine, arrêtez-vous un moment, plus ou moins, selon votre loisir, pour
considérer le mystère que vous célébrez par la dizaine et demandez toujours,
par ce mystère et l'intercession de la sainte Vierge, une des vertus qui
éclatent le plus dans ce mystère ou dont vous aurez le plus de besoin. »
Les mystères du rosaire et ses fruits
Le rosaire ne se
limite pas à la récitation des prières qui le composent. En récitant
chaque dizaine du rosaire, il convient de méditer sur unmystère (soit de
la vie de Jésus, soit de celle
de Marie). Comme l'a souligné le pape Jean-Paul
II, l'objectif
du rosaire est avant tout de« contempler avec Marie le visage du Christ ».
Cette contemplation fait appel à l'imagination, ce qu'Ignace
de Loyola appelle une « composition de lieu » : il
s'agit de reconstituer dans son imagination et de voir en esprit tel ou tel
évènement de la vie de Jésus de Nazareth. Chaque dizaine est l'occasion
de méditer un mystère particulier, pour prier d'en obtenir le fruit spirituel.
On reconnait traditionnellement quinze mystères divisés en
trois catégories : les mystères
joyeux, les mystères douloureux, et les mystères glorieux. Chaque catégorie comprend cinq
mystères, correspondant aux cinq dizaines du chapelet. Ceci permet de réciter
une fois en entier le chapelet pour chaque catégorie de mystère, et trois fois
le chapelet pour faire tous les mystères - soit un rosaire entier, composé de
15 dizaines, ou 150 prières (150
étant le nombre des psaumes).
On recommande aux fidèles de prier chaque jour une fois le
chapelet : soit un tiers du rosaire. À chaque catégorie de
mystère sont associés deux jours de la semaine, le dimanche faisant exception.
En six jours on prierait deux fois le rosaire, et le dimanche, on prierait
encore une catégorie de mystère, suivant le calendrier. D'ailleurs, les autres
jours de méditation peuvent aussi être modifiés en fonction du calendrier (par
exemple, méditer les mystères glorieux les jours de fête et les mystère joyeux
la veille).
Le pape Jean-Paul
II a proposé une nouvelle catégorie de mystère, appelée « mystères lumineux », pour faciliter l'accord
œcuménique. Les mystères lumineux consistent en des épisodes de la
vie évangélique de Jésus en vue d'intégrer les préoccupations des églises
réformées Protestants qui voient dans les mystères traditionnels un
accent trop marqué sur la naissance ou la Passion du Christ à l'exclusion de
son message. L'Église catholique recommande de prier les mystères
lumineux le Jeudi.
Motivation de la récitation du rosaire
Pour aller
vers Jésus-Christ et le rencontrer. Marie est appelée
chez les catholiques Médiatrice universelle : on ne peut aller à Dieu
que par Jésus, mais étant la mère du Sauveur, on ne peut se pénétrer des
attitudes spirituelles et humaines de celui-ci qu'en se pénétrant du modèle de
Marie. Chacun est rempli de la pensée de Dieu par elle8.
Pour louer la Vierge. Le recueil des Psaumes a
pour titre, en hébreu, Tehillim(louanges)9. Le Psautier de
la Vierge est donc un ensemble de louanges destinées à Marie (voir aussi Litanies de Lorette).
Pour prier Marie
(intercession de la Vierge : Marie exauce beaucoup de
prières, car Dieu lui accorde tout comme le roi Assuerus à Esther dans le livre d'Esther, parce qu'elle est sa Mère (Concile
d'Ephèse10).
Elle seule fut préservée de la faute
originelle : Son Coeur est immaculé est comme une source, un puits ou
une fontaine, où chacun vient puiser les grâces. Marie est appeléeFons de pitié,
source de grâce par François
Villon. La Vierge Marie pour les catholiques est la Mère de tous les
hommes, c'est-à-dire du genre humain. La Mater Omnium ou Vierge du Manteau et de Miséricorde,
Refuge des
Pécheurs, Santé des Malades et des Infirmes (Litanie de Lorette).
Elle est aussi appelée Portière du Ciel ou Porte du Ciel dans la
tradition catholique et orthodoxe.
Pour méditer l'Évangile:
le rosaire en est un résumé.
Pour vaincre le diable: dans la tradition chrétienne,
c'est le serpent qui a causé la chute d'Adam et Eve dans la Genèse. Marie,
la nouvelle Éve, donne quant à elle naissance à un enfant mâle Jésus- Christ
qui sauve le genre humain. Ipsa conteret caput tuum. Le rosaire serait le
marteau le plus efficace pour cela (L-M. de Monfort). C'est le grand signe dans
le Ciel vu par saint Jean à l'île de Patmos. En
conséquence on disait jadis une « petite couronne » pour une prière
de douze ave et trois pater correspondant
aux douze étoiles de la Vierge Marie, telle qu'elle est décrite dans l'Apocalypse de
saint Jean.
Manière de réciter un chapelet ou le rosaire
En ouverture, on
récite sur la croix le Credo, puis en suivant les grains de
l'appendice : un Pater, trois Ave
Maria, et enfin un Gloria Patri. On arrive alors sur le grain du Pater qui
fait la fermeture du collier.
Avant chaque dizaine, on médite un court instant sur le
mystère qui va être prié. On peut s'aider pour prier de la formule inspirée de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort :
« Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette (première)
dizaine, en l'honneur de (l'annonciation), et nous vous demandons, par ce
mystère et par l'intercession de votre Très Sainte Mère, la grâce (de
l'humilité). »
On récite ensuite la dizaine : un Pater,
dix Ave Maria, et un Gloria
Patri en conclusion. À la fin de la dizaine, on peut ajouter avant
une courte pause de méditation :
« Grâce de
(l'Annonciation), descendez en nos âmes. »
Puis on passe à la dizaine suivante.
On se contente souvent de nos jours d'une seule série de
cinq mystères, ce qui représente un tour de chapelet, et de l'ordre de vingt
minutes de prière. Le rosaire comprenait traditionnellement trois séries de
mystères, soit trois tours de chapelets et une heure de prière ; mais il a
été étendu à quatre séries de mystères par le pape Jean-Paul
II, qui y a ajouté les mystères lumineux (et donc vingt minutes de prières
supplémentaires).
À la fin du rosaire, on conclut par une prière mariale qui
peut par exemple être le Salve
Regina.
La clausule
Insérée dans le Je vous salue Marie, entre « Jésus » et « le fruit de
vos entrailles », on peut réciter une clausule.
« La clausule, qui s'harmonise bien avec le caractère
répétitif et méditatif du Rosaire, est constituée de quelques mots qui suivent
le nom de Jésus, et ont un rapport avec le mystère énoncé. Une clausule
appropriée, permanente pour chaque dizaine, brève dans son énoncé et fidèle à
la Sainte Écriture et à la Liturgie, peut constituer une aide de qualité en vue
de la prière éditée du saint Rosaire. »11
Des clausules et les grâces associées à chaque mystère sont
données dans les articles détaillés (cités ci-dessus).
Voir
Article détaillé : Historique du Rosaire.
Anecdotes
Les chapelets étaient portés pendus à la ceinture. Simples
chez les religieux, alors que « ceux des personnes du monde étaient d'or, d'argent, de corail, de perles, de jais, etc., ce que le
prédicateur Olivier Maillard censurait amèrement, comme
chose de luxe bien plus que de dévotion. Les prostituées portaient elles-mêmes
des chapelets de prix, que les agents du prévôt de Paris ne manquaient pas de leur
saisir, avec les ceintures auxquelles ils étaient suspendus, quand celles-ci
étaient dorées, argentées ou brodées, en infraction aux ordonnances ».
En 1450, on
saisit ainsi sur une « femme publique d'extraction noble » un
« Pater noster (un chapelet) en corail » avec un « Agnus Dei
d'argent » et « des heures à femme »
Henri III et ses mignons,
afin de prouver ostensiblement leur attachement à la « véritable
doctrine », portaient à la ceinture des chapelets ornés de petites têtes
de mort sculptées en ivoire. (On appelle ce type de grains de rosaire Memento
mori)
Le dimanche 26 septembre 1621, « des
protestants qui revenaient de Charenton, où ils avaient été assister
au prêche, furent assaillis, sous prétexte de religion, par une troupe de
vagabonds et de voleurs armés, qui, dépouillant violemment les hommes de leurs
manteaux, sous prétexte de s'assurer s'ils portaient des chapelets et étaient
catholiques, leur enlevaient leurs bourses ».
La même année, un nommé Fontenay, pendant une guerre contre
les protestants, proposa à Louis XIII un
moyen infaillible, selon lui, de prendre les places de la Rochelle et
Montauban, que ceux-ci possédaient. Ce moyen consistait à affilier toute
l'armée royale à la confrérie du Rosaire, à obliger chaque
officier et chaque soldat de porter un chapelet bénit par un religieux jacobin, et d'en réciter les prières. L'auteur
de cette belle invention, dont jamais général d'armée ne s'était avisé jusque -
là , voulait que les chapelets des officiers fussent plus riches que ceux des
soldats ; à tout seigneur, tout honneur;
« il seroit à propos, disait-il, que Votre Majesté fît
donner à chaque soldat un chapelet de deux sous, enfilé de fil ciré ou de corde
à boyau ; et aux chefs et qualifiés, Votre Majesté en donneroit de sa
propre main qui seroient de plus haut prix. » 12
Il existe encore en France au début
du xixe siècle dans quelques villages des confréries du
chapelet ; mais elles n'ont plus le caractère séditieux des confréries
de la Ligue.
Le chapelet est aussi l'objet d'un commerce. Quand Pie VII vint
à Paris en 1803 pour
sacrer empereur Napoléon, « un homme bien avisé acheta à bas prix
tous les chapelets qui étaient alors relégués dans les greniers des marchands
bimbelotiers, et les revendit ensuite aux dévots, avec un grand bénéfice, comme
ayant été bénits par le saint-père ».
Bibliographie
Jocelyne Bonnet, Inventions européennes du temps: temps
des mythes, temps de l'histoire, éd. L'Harmattan, 2004,extraits en ligne
Ouvrages
de foi et de piété
Bernard de Clairvaux. La Louange de la
Vierge Mère, Œuvres complètes XX Introduction, traduction, notes et
index par Marie-Imelda Huille, o.c.s.o., moniale de Notre-Dame d'Igny, et Joël
Regnard, o.c.s.o., moine de Notre-Dame de Cîteaux. Décembre 1993 [2009] . Le
Cerf.
Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vrai
dévotion à la Sainte Vierge, éd. Mediapaul, 1997
Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable
du très saint Rosaire - Pour se convertir et se sauver, éd.
Traditions monastiques, 2005
Ouvrages
contemporains
Jean-Paul
II, Le Rosaire de la Vierge Marie
Padre Pio, Le Rosaire, Parole
et Silence, 2008
Sœur Emmanuelle, Les Mots du rosaire, Actes
Sud, 2001
Élie-Pascal Épinoux et André
Gouzes, Le Rosaire de Fra
Angelico. Méditations de Catherine de Sienne. Prières du frère André
Gouzes, Cerf, 1995
Hugues-François Rovarino, Prier le rosaire, préface
par Mgr Jacques Perrier, Paris, Éd. Le Chalet, coll. « Fenêtre
sur la prière », 2005. - 64 p
Josemaría Escrivá de Balaguer, Saint
Rosaire, éd. Le Laurier, 1997 ouvrage sur le site de l'Opus Dei
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