MEDITATIONS SUR LES
DEVOIRS RELIGIEUX
POUR TOUS LES JOURS DE L'ANNÉE
PUBLIÉES
SOUS LES AUSPICES DE Mgr DE LA CROIX
ARCHEVÊQUE D'AUCH,
par l'auteur de la
Digne Fille de Marie.
PARIS :
Librairie catholique de Périsse Frères.
PARIS :
NOUVELLE MAISON,
Rue du petit Bourbon, 18,
angle de la place St-Sulpice.
LYON :
ANCIENNE MAISON,
Grande rue Mercière, 33, et
rue Centrale, 2.
S'ADRESSER
pour la vente de l'Ouvrage ,
à Auch, chez M. BRUN, Libraire ;
A MASSEUBE
AU COUVENT DE NOTRE-DAME.
Auch, Imprimerie et Lithographie de J. Foix, rue Neuve.
VIVAT CHRISTUS REX (pagina FB) Notre Dame de la Pureté |
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ARCHEVÊCHÉ
D’AUCH
Archevêché d'Auch.
Nicolas-Augustin de la Croix,
par la miséri-
-corde divine et la grâce du
saint Siège apostoli-
-que, archevêque d'Auch,
Un livre intitulé : Méditations sur les Devoirs
Religieux pour tous les jours de
l'année,
etc., etc.,
un volume in-12, ayant été soumis à notre
appro-
-bation, nous l'avons fait
examiner, et, d'après le
rapport favorable qui nous en a
été fait, nous
l'avons approuvé, et approuvons
comme ne con-
-tenant rien de contraire aux
principes de la saine
doctrine; nous croyons que cet
ouvrage ne peut
que contribuer à répandre les
sentiments de piété
chrétienne et de perfection
religieuse dont l'au-
-teur paraît animé.
Donné à Auch, sous le seing de notre vicaire
général, le sceau de nos armes et le contre-seing
de notre secrétaire.
Ce 8 janvier 1849.
BELLOC, v. g.
Par mandement de Mgr l'archevêque d'Auch,
J.-P. MENDOUSSE, ch. s. g.
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INTRODUCTION.
Marie coopérant
a l'institution de l'Ordre
de Notre-Dame.
Comme Jésus, son divin Fils,
l'auguste Marie
a dû être en butte aux mépris
et aux insultes des
ingrats qu'elle avait prévenus
de ses bénédic-
-tions ; car la fureur et
l'audace des sectateurs de
Luther et de Calvin alla si
loin, qu'ils renouve-
-lèrent, dans les siècles
derniers, les outrages et
les blasphêmes qu'avaient vomis
jadis les suppôts
de Satan contre l'honneur, les
temples et les
autels de cette Vierge
sacrée... Et cependant, ô
Marie, c'est quand le coeur de
l'homme est le
plus soulevé contre vous, que
vous venez le rap-
-peler à la vie, en le
rappelant à son devoir !
Ainsi, la Mère de miséricorde, touchée de
compassion pour le faible et le
malheureux,
s'avance à grands pas, comme
l'aurore à son lever,
cherchant partout un coeur généreux qui veuille
prendre en main la régénération des Coeurs :
« Sortez, filles de Sion, s'écrie-t-elle, sortez, et ve-
» -nez admirer le roi Salomon,
avec le diadême dont sa
» mère l'a couronné, au jour de
ses nôces sacrées (1 ).
» Venez et voyez si jamais il y eut de plus
gran-
» -des preuves d'amour... Voyez et aimez ce Jésus
» qui vous a tant aimées... Filles de Sion, laissez
» toucher vos coeurs ; jusques à quand courrez-
» vous après la vanité et le mensonge ? Ah ! ne
« vous laissez plus entraîner par ces lâches déser-
» teurs de la bannière du Christ ; venez à moi et
» je vous montrerai la fontaine de vie. »
Mais c'est en vain que Marie
court après ces
coeurs infortunés; l'enfer,
frémissant de rage, par
la crainte de perdre ses
victimes, vomit sans
cesse de nouveaux monstres,
pour arracher des
mains de cette auguste Vierge
ces âmes rache-
-tées au prix du sang de son
aimable Fils, ces âmes
faibles et timides, sans appui,
sans secours. Ces
âmes, au coeur sensible et bon,
qui voudraient
aimer Jésus... les voilà sur le
point de tomber
dans le gouffre infernal, et
Satan se réjouissant
de son audacieuse victoire sur
la Mère de Jésus.
Mais que peut ce maudit contre
celle qui lui a
écrasé la tête, et qui dès
maintenant va retirer
de ses griffes ces âmes
innocentes ? ...Sur le pen-
(1) Cant. 3 — 11.
-chant de l'abîme, elles ont
jeté un regard sup-
-pliant vers Marie: et cette
tendre mère, accourant
à
leur aide, leur ouvre son sein maternel, et
suscite, pour les défendre, la
veuve d'Israël.
Aussitôt la voix de Dieu se
fait entendre dans la
solitude, à la vénérable mère de Lestonnac (1) qui,
pénétrée de la perte de ces
âmes chéries, s'offre à
Dieu, par Marie, pour les
sauver toutes, et éten-
-dre, [ s ]ous son nom sacré,
l'empire de Jésus. —,
Consolez-vous donc, ô filles de
Sion ; voici la
nouvelle Judith qui vous
délivrera de l'oppres-
-sion de vos ennemis, et
rendra, par ses exemples
et ses leçons, vos jeunes
coeurs dignes de Dieu.
C'est par le coeur de Marie
qu'elle a entendu vos
cris de détresse, et c'est au
nom et par le coeur
de Marie qu'elle combattra pour
vous .. Déjà la
voix de son divin Fils s'est
fait entendre par celle
de son vicaire sur la terre, et
les filles de Marie
sont bénies au nom de Jésus, et
cette milice nou-
-velle marche sous les ordres
de la sainte Eglise,
portant cette noble devise : Ordre de Notre-
Dame (2).
Ainsi fut établi, en 1607, un nouvel ordre de
(1) Vision qu'eut la mère de Lestonnac au monastère des
Feuillantines de Toulouse, où le plan de l'Ordre de
Notre-
Dame fut déroulé à ses yeux. — Hist. de l'Ordre. Vie de
la
vénérable Mère.
(2) Bulle du Souverain Pontife Paul V, qui érigea, en
1607, cette congrégation en ordre religieux.
Vierges, qui, sous le patronage de Marie, se dé-
-vouèrent au salut et à la perfection du prochain,
à l'imitation de la très Sainte-Vierge (1).
(1) Bref
apostolique, no VIII.
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A Nos Saints Anges Gardiens (pagina FB) Fecioara Maria, Comuniunea Fecioarei Maria |
Fecioara Maria (Miraculous Medal.org) |
1re MÉDITATION.
Fidélité
de Marie à la grâce de son
Immaculée Conception.
TEXTE DE LA RÈGLE. Bref, no 1er.
Le nom et titre de cet Ordre
sera de Notre-Dame,
Mère de Dieu, toujours
Vierge, afin qu'il porte le nom
de celle qui est pleine de
grâce et l'exemplaire de tou-
-tes les vertus, et que les
Religieuses qui y vivront met-
-tent tout leur soin et
toute leur application à imiter
cette très Sainte Vierge.
PREMIER PRÉLUDE.
Contemplons, dans un ravissant transport,
la
Vierge immaculée, qui,
prédestinée à engendrer
le Verbe de Dieu, le fut par
là-même à ce prodi-
-gieux assemblage de grâces et
de perfections qui
convenaient à une si haute
dignité. Remercions
Dieu de sa prédilection pour
Marie, et réjouis-
-sons-nous avec cette auguste
Vierge du bonheur
qu'elle a eu d'être préservée
de la tache originelle.
DEUXIÈME PRÉLUDE.
Mon Dieu, que vous êtes grand
et magnifique
dans votre amour pour Marie,
puisque cet amour
seul présida au choix que vous
fîtes d'elle pour être
la mère de votre Fils! Mais, si
j'admire en elle la
sublimité de vos dons,
permettez que je célèbre
aussi la fidélité qu'elle
apporta à les conserver
sans souillure, et que je vous
demande de parti-
-ciper à cette constante
fidélité.
PREMIER POINT.
Dieu, dit la sainte Ecriture, a trouvé des taches
dans ses anges (1); mais son regard
scrutateur
n'en a point trouvé dans l'âme
de Marie. Pour
elle, l'anathême général
n'existe pas. Il ne con-
-venait pas, disent les
docteurs, que le souffle du
péché pénétrât dans ce coeur
destiné à être le
tabernacle vivant du Saint des
Saints , ni qu'il
ternit, même pour un instant,
la pureté des
flancs où devait germer le
Sauveur. ..(2) Cette pré-
-rogative, en harmonie avec ses
hautes destinées,
Marie l'a reçue complètement au
jour de son im-
-maculée Conception. Préservée
de la tache ori-
-ginelle, et semblable au
soleil qui reçut du Créa-
-teur l'être et la lumière,
Marie reçoit en même
temps l'être et la grâce, et
surpasse dans ce pre-
-mier moment, en perfections surnaturelles,
tous
les Anges du ciel et les justes
de la terre. Elle
seule a donc pu dire en toute
vérité : «Au matin
de ma vie, le Seigneur a pris
possession de mon coeur» ,
(1) Job. 4 — 18.
(2) Isaïe, 45—8.
car le Très-Haut, retrouvant en elle son image,
effacée par le péché chez le
reste des hommes, se
contempla lui-même dans ce
coeur immaculé, et
exalta, en termes pleins de
tendresse, ce chef-d'oeuvre
sorti de ses mains: «Vous êtes
toute belle, ô
ma bien-aimée,
lui dit-il; vous êtes toute belle, et mes
yeux ne
découvrent en vous ni taches ni défauts» (1).
Ah ! dans l'admiration d'une
faveur si singu-
-lière, saluons notre Mère avec
amour; et, de même
qu'un enfant bien né se
glorifie des prérogatives
d'une mère chérie, ainsi
félicitons la nôtre du
bonheur si pur d'avoir été
immaculée. Mais,
en bénissant le Seigneur des
faveurs dont il a
comblé Marie, n'oublions pas
celles dont nous
avons été nous-mêmes l'objet. Prévenues, comme
elle, des grâces du ciel , et distinguées de la
foule, nous avons été choisies pour faire avec
Marie, l'ornement de la cour du Roi des Rois.
Or, que n'a pas fait le Tout-Puissant pour nous
rendre dignes d'un tel honneur ! De combien de
grâces cette prédestination n'a-t-elle pas été la
source! Pouvons-nous les énumérer? O mon
Dieu, si vous avez été prodigue envers Marie, ne
l'avez-vous pas été mille fois plus pour moi,
puisque l'abus que je devais faire de vos dons
n'a pas mis de bornes à vos libéralités. Ah ! dans
l'impuissance où je suis de
répondre à tant d'a-
-mour, permettez que je vous
offre, ô Jésus, les
(1) Cant. IV. —
délices que vous avez goûtées
dans le coeur im-
-maculé de ma divine Mère ! Puissiez-vous
être
ainsi dédommagé de ma coupable
indifférence,
puisse mon coeur devenir enfin
un séjour digne
de vous!
DEUXIÈME POINT.
Quoique l'auguste Marie eût
reçu l'habi-
-tude de la grâce infuse, et
fût impeccable par pri-
-vilège, comme son divin Fils
l'était par essence,
elle ne cessa cependant d'en
multiplier les fruits
par les actes réitérés des plus
sublimes vertus.
Aussi, est-ce moins, disent les
SS. Pères, la fa-
-veur de son immaculée
Conception qui l'a con-
-servée pure et sans tache, que
sa fidélité à cor-
-respondre à toutes les grâces
actuelles qu'elle
recevait du Ciel ; c'est ce que
cette incomparable
Vierge révéla un jour à une âme dévote : « Ma
» fille, lui dit-elle, ne pensez pas que j'aie reçu
» les dons que vous admirez en moi sans qu'il
» m'en ait rien coûté; sachez, qu'excepté la
» grâce qui me sanctifia dans le sein de ma
» Mère, toutes les autres ne m'ont été données
» qu'avec le secours de la mortification, d'une
» oraison continuelle, d'une effusion abondante
» de larmes, et avec une grande vivacité de dé-
» sirs pour la gloire de mon Dieu, de mon bien-
» faiteur... » (1)
(1) Saint Bonav. Vita chri.
Ainsi donc, ô ma Mère, vous
agissiez comme
si la conservation de la grâce
eût dépendu de
vos efforts :et moi, si faible
créature, je vis dans
une malheureuse sécurité, sans
vigilance sur
moi-même, sans crainte, sans
mortification, sans
recours à Dieu par l'oraison, sans
fidélité à sa
voix et à mes devoirs... Oh
Dieu, quel renverse-
-ment ! Eh! croyons-nous que
Marie se fût con-
-servée sans souillure en
agissant comme nous?..
Apprenons donc de là, ô mon
âme, à ne rien
refuser à la grâce; embrassons avec dévoûment
tous les sacrifices qu'elle nous inspire;. . évitons. ..
corrigeons.... pratiquons tout ce qu'elle nous
prescrit.
Rappelons-noussouvent que, créée dans
un état de justice et de
sainteté, notre première
Mère perdit ces privilèges, et
nous rendit tous
malheureux par sa témérité et
son orgueil. Crai-
-gnons pour nous le même sort,
si nous ne nous
défions beaucoup de nous-mêmes,
et si nous ne
veillons constamment sur notre
coeur, pour ne
nous jamais pardonner la plus
légère faute.
AFFECTIONS.
O Vierge immaculée, ce que Dieu a fait en
votre faveur est une image
sensible de ce qu'il a
daigné faire pour moi. Mais, au
lieu d'imiter
votre reconnaissance, votre
amour, votre fidélité
aux grâces du Seigneur, j'ai,
au contraire, abusé
de ses dons et méconnu ses
insignes bienfaits.
Ah! je déplore en ce moment ma
monstrueuse
ingratitude, et vous prie
instamment, ô ma di-
-vine Mère, de m'obtenir la
grâce de la réparer.
Demandez donc, ô Marie, que
l'Esprit sanctifica-
-teur vienne de nouveau
purifier mon âme, et la
rende moins indigne de
l'auguste alliance que le
Très-Haut
a bien voulu contracter avec moi.
O Jésus,
l'unique bien-aimé de mon âme, vous,
que j'ai tant de regret d'avoir
offensé, veuillez
m'accorder, par l'immaculée
Conception de Marie,
la force de m'éloigner de tout
ce qui a même
l'apparence du mal. Qu'un zèle
ardent pour cor-
-respondre à la sainteté de ma
vocation m'anime
sans cesse, comme il pressait
la Vierge imma-
-culée de répondre à votre
amour. Ah ! faites,
je vous en prie, que ma constante fidélité me
procure la faveur signalée d'être, au déclin de
ma vie, ce que fut Marie au premier instant de
son existence, belle entre toutes vos épouses
chéries.
FRUIT DE LA MÉDITATION.
Etre sensiblement touché des
grâces du Sei-
-gneur, et ne se point
pardonner la plus petite
résistance à ses divines
inspirations.
Examen et revue de la
Méditation, pag. 6 .
{{{{{
2e MÉDITATION.
Le coeur de Marie, modèle accompli
de perfection.
TEXTE DE LA RÈGLE. Bref, no 1er.
« Le titre de cet ordre sera
de Notre-Dame, Mère
» de Dieu, toujours Vierge,
afin qu'il porte le nom de
» celle qui est pleine de
grâce et l'exemplaire de
« toutes les vertus, et
que les Religieuses qui y vivront
» mettent tout leur soin et
toute leur application à
» imiter cette très Sainte-
Vierge.
PREMIER PRÉLUDE.
Représentons-nous la divine
Marie nous ou-
-vrant son coeur maternel et
nous attirant à elle
en disant : « Venez, vous qui me
désirez avec ardeur,
vous qui m'aimez de toutes vos
forces; remplissez-vous
des biens qui abondent en moi,
et rassasiez-vous des
fruits délicieux que je produis
» (1).
DEUXIÈME PRÉLUDE.
Mon Dieu, comment, avec tous mes défauts,
oser pénétrer dans ce sanctuaire sacré ! comment
y avoir un accès favorable, moi
qui ai si long
temps abusé de vos divines
grâces!... Ah!
péné-
(1) Eccl , XXIV. 26.
-trée de mon indignité, j'aurai
recours à ma mère,
et la supplierai d'implorer
pour moi votre infinie
miséricorde ! Je vous en prie
donc, ô Marie,
faites parler votre coeur
maternel, et, dans ce jour
fortuné, jour d'une heureuse
amnistie, demandez
que, purifiée de toutes mes
souillures, je mérite
d'être admise, avec vos dignes filles, à contem-
-pler ce chef-d'oeuvre du Tout-Puissant.
CONSIDÉRATION.
L'Esprit-Saint ayant possédé le
coeur de Marie,
dès le commencement, en a fait
un sanctuaire
sacré, seul digne d'attirer les
complaisan-
-ces du Tout-Puissant, et
d'être, pour le fils de
l'Eternel, un séjour de repos
et de délices. C'est
dans ce lieu délectable que
votre tendre mère
vous invite à entrer
aujourd'hui, ô vous Reli-
-gieuses de Notre-Dame : « Venez, vous dit-elle,
» avec l'accent du plus pur amour; venez, vous
» qui m'aimez.ardemment; remplissez-vous
des
» biens qui abondent en moi... Venez puiser
» dans ce vaste réservoir de lumières et de ver-
» -tus; c'est pour vous que j'en ai été comblée, et
» c'est à vous que je les destine, ô vous mes
» filles bien-aimées, qui faites profession de m'i-
» -miter en tout... »
Qui de vous ne sera touchée
d'une telle invita-
-tion ? Qui de vous n'aura hâte
d'y répondre, et
d'entrer dans ce nouveau
tabernacle pour y fixer
à jamais sa demeure ?
Approchez-vous donc, ô
âmes fortunées, approchez-vous
de ce coeur em-
-brasé, d'où sont sorties ces
vives flèches d'amour,
qui, ayant blessé le coeur de
Jésus, l'ont fait des-
-cendre dans celui de Marie,
pour se communi-
-quer plus aisément aux
vôtres... Pénétrez dans
cet intérieur sacré; contemplez les ineffables beau-
-tés de celle que Dieu admira lui-même. Consi-
-dérez ses héroïques vertus,...
ce noble dévoûment
à la gloire de Dieu,... ce zèle
pour le salut
des hommes, qui alla jusqu'à
sacrifier à cette fin
son Fils bien-aimé,... sa
charité excessive, sa
compassion pour les malheureux
et son empres-
-sement à les soulager tous.
Voyez et admirez la
pureté des motifs qui faisaient
agir cette Vierge
fidèle, la sublimité de ses
pensées, de ses désirs,...
la dignité de ses affections et
tous les mouve-
-ments de ce coeur immaculé,
qui imprimaient
une si grande perfection à
toutes ses oeuvres, que
la sainteté de celles de Dieu
est seule au-dessus
des siennes. Filles de Notre-Dame, voilà le coeur
de votre Mère; car, c'est du coeur que naissent
tous ces sentiments.
RÉFLEXIONS ET AFFECTIONS.
O mon Dieu,je me perds dans
cette contempla-
-tion, et ne puis plus soutenir
l'éclat de tant de
vertus. Dans le saisissement où
je suis, je ne puis
comprendre que vous m'ayez
donné un si parfait
modèle à imiter. Quoi ! moi,
misérable et lâche
créature, je suis appelée à
marcher sur de si no-
-bles traces ! Sur les traces de Marie et de Marie
pleine de grâce ! Oui, mon Dieu, c'est ce que j'ai
promis en embrassant cet Ordre.
Mais comment
ai-je rempli un si saint
engagement ? Hélas ! qu'aperçois-
je dans le passé, et que vois-je
dans le
présent ?... Dieu seul avait
des droits sur mon
coeur, et, comme l'auguste
Marie, je lui en avais
consacré toutes les
affections... A son exemple,
je devais travailler avec
ardeur à procurer la
gloire de Dieu et le salut des
âmes, selon cet
institut. — Comme Marie, je devais m'oublier en
tout, me détacher de tout, et voir Dieu en tout,
n'ayant d'autre but, dans toutes mes actions,
que l'amour le plus pur et le plus désintéressé...
Or, est-ce ainsi que j'ai agi ? Ma vie, ma con- .
-duite, retrace-t-elle en tout celle de ma divine
Mère ?
Grand Dieu, quel sujet de
confusion! Hélas!
combien de fois n'ai-je pas
partagé ou profané
les affections de mon pauvre
coeur? Combien de
fois n'ai-je pas donné à mon
Dieu un indigne
rival, pour qui seul je
travaillais?... Et, blessée
dans toutes les facultés de mon
âme par ce fu-
-neste amour-propre, j'ai été
entraînée vers le mal
avec tant d'ardeur, que le péché
a laissé dans mon
coeur une langueur mortelle...
Et, dans cet état,
mon Dieu, vous le savez, j'ai
oublié vos dons, j'ai
oublié mes promesses... Je me suis éloignée du
coeur de ma Mère; et, en perdant de vue ses
exemples, j'ai amassé sur ma tête des maux inex-
-plicables. O déplorable aveuglement, que vous
me causez d'amertume ! !
O Marie, ma tendre mère, mes
ingratitudes
monstrueuses, bien plus que
l'épée cruelle, ont
blessé et outragé votre coeur ;
et cependant, au
lieu de vous irriter contre
moi, vous m'appelez à
vous, et m'offrez encore amour
et protection...
Eh bien ! je reviens à vous
sincèrement; et, le re-
-pentir dans le coeur, je vous
promets de nouveau
de mettre tous mes soins et
toute mon application à
vous imiter en toutes choses. Pour y réussir plus
sûrement, je me demanderai
souvent : Marie
pensait-elle... parlait-elle...
agissait-elle ainsi ?
Puisse ma fidélité à remplir
cette promesse ob-
-tenir de votre divin Fils, ô
ma Mère, l'entière
conversion de mon coeur, afin
que, devenant pur
et sans tache, il mérite d'être
uni avec vous à
celui de Jésus, pour
l'éternité! Amen.
FRUIT DE LA. MÉDITATION.
Tâcher de faire toutes choses avec la perfec-
-tion de la très Sainte-Vierge... et se tenir unie
de coeur à son coeur immaculé.
Examen et Revue, page 6.
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Extras din cartea MEDITATIONS
SUR LES DEVOIRS RELIGIEUX
POUR TOUS LES JOURS DE L'ANNÉE
PUBLIÉES
SOUS LES AUSPICES DE Mgr DE LA CROIX
ARCHEVÊQUE D'AUCH,
par l'auteur de la
Digne Fille de Marie.
PARIS :
Librairie catholique de Périsse
Frères.
PARIS :
NOUVELLE MAISON,
Rue du petit Bourbon, 18,
angle de la place St-Sulpice.
LYON :
ANCIENNE MAISON,
Grande rue Mercière, 33, et
rue Centrale, 2.
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