Congrégation
des Sœurs de la Doctrine Chrétienne. Congregation of the Sisters of
« Doctrine Chrétienne ». Historical
Quelques repères historiques
C’est Jean-Baptiste
Vatelot, qui au 18e siècle, a l’intuition de rassembler les filles du Toulois laissées sans instruction. Il érige donc de nombreuses écoles. Son originalité a
été de fonder une « Mère-Ecole » pour la formation des maîtresses
d’école, appelées Sœurs Vatelottes. Chaque année, elles viennent se ressourcer et recevoir
de nombreux conseils.
Mère Pauline de Faillonnet, supérieure générale
de 1821 à 1855, assistée du Père François Mougenot, organise l’Institut en Congrégation et lui insuffle une
vitalité spirituelle extraordinaire. Ensemble, ils favorisent aussi son
expansion, en la sortant de ses frontières lorraines
pour l’établir en Belgique, au Luxembourg
et en Algérie.
Sous le mandat de Mère Louise Bastien (1880 – 1914), l’Institut est reconnu officiellement comme Congrégation
romaine.
Outre la
France, la Belgique, le Luxembourg et l'Algérie, les Sœurs de la Doctrine
Chrétienne sont actuellement présentes en Italie, Roumanie, Congo,
Côte d’Ivoire, Chili et Corée du Sud.
Contexte historique
Nous sommes à la fin du dix-septième
siècle, dans le Toulois en Lorraine .
Ce duché, que Louis XIV lui-même n'a
pu annexer à la France ,
a vécu des années très difficiles : guerre de Trente Ans, occupations,
brigandages, incendies, famines et épidémies de peste.
La nature s'en est mêlée avec des hivers
très rudes. L'eau des puits gelait ainsi que la nourriture placée près du
feu ; le pain rassis était coupé à la hache.
Une fois le calme revenu, les écoles de
villages, pour les garçons, fonctionnent régulièrement. Mais les jeunes épouses
signent encore d'une croix au bas du registre des mariages car elles n'ont pas
« l'usage d'écrire ».
Le « Bon Père Varnerot », curé de
Lucey, ne peut se résoudre à cette situation.
En 1686, il
crée, avec ses nièces, la première école pour filles.
Jean-Baptiste Vatelot
Jean-Baptiste
Vatelot est considéré comme fondateur de l'Institut des Sœurs de la Doctrine Chrétienne.
Né à Bruley en 1688, il est ordonné prêtre
en 1710.
Il devient chanoine de la Cathédrale de Toul et
se lance, avec ses collègues, dans l'aventure scolaire en créant notamment
de petites écoles pour les filles.
Il place les maîtresses d'école en réponse
aux appels des Assemblées de village mais demande à celles-ci de leur fournir
le nécessaire.
Ces jeunes femmes soignent aussi les malades et
accueillent les mamans dans les ouvroirs.
Elles sont considérées comme les « diaconesses » des temps anciens :
« Les Maîtresses remplissent une des principales
fonctions du ministère pastoral, qui est
l'instruction ! » (Méditations chrétiennes)
Malgré les
soucis financiers, le Père Vatelot achète à Toul, une maison qui servira à la
fois d'école, de noviciat, d'hospice. Les
Sœurs s'y réunissent une fois l'an pour la retraite annuelle.
Cette « Mère-école » devient
aussi lieu de formation.
Les Sœurs n'ont ni clôture, ni vêtement
conventuel. Elles ne prononcent que des vœux privés. Elles vivent au cœur des
villages.
Outre le « Règlement » qui
organise l'Institut, on doit à Jean-Baptiste Vatelot des ouvrages pédagogiques
et religieux : « Méthode familière », « Méditations chrétiennes
à l'usage des Sœurs Maîtresses d'école du diocèse de Toul ».
A sa mort en 1748, l'Institut compte
environ deux cents membres.
Pédagogie
La pédagogie de
Jean-Baptiste Vatelot est basée sur le dialogue, une douce fermeté et une
spiritualité dynamique.
Pour
lui, « il y a plus que le savoir qu'on tire des livres, il y a la
science du cœur, l'art d'éveiller l'autre, de le faire naître, de l'aider à
être et à grandir ». (Sœur Antoinette
Majerus)
« Votre première vue est de vous
donner à Dieu de tout votre cœur.
Votre seconde
vue est de remplir selon Dieu et dans l'esprit de la véritable charité tous les
devoirs de l'instruction chrétienne. » (Méditations chrétiennes)
« Que par
ce bon exemple, elles fassent voir qu'elles sont convaincues des vérités et des
maximes qu'elles enseignent. » (Méditations
chrétiennes)
« La sœur d’école doit s’étudier à avoir
une douceur sage et prudente envers les écolières.
Pour cela, elle
doit penser que c’est Jésus-Christ lui-même qui les lui envoie, qui les
recommande à ses soins. » (Méditations
chrétiennes)
« Les enfants
feront leur devoir, plutôt par raison et par amour que par crainte. Cet avis est un des plus importants de ce
livre. »(Méthode familière)
Les maîtresses
doivent « diversifier leur conduite selon la diversité des esprits
». (Méthode familière)
Dispersion
Du vivant du
Père Vatelot, les maîtresses d'école passent de
l'état laïc à l'état de consacrées.
L'Institut est officiellement reconnu par
Stanislas, duc de Lorraine et plus tard par Louis XV.
Le 18e siècle
se termine par la Révolution française qui
provoque la dissolution des Congrégations religieuses.
Mais, en 1802, les Sœurs de la Doctrine
Chrétienne se regroupent et dès janvier 1803, le premier chapitre
rassemble 132 Sœurs.
L'Institut est rétabli. L'ancien couvent des
Capucins à
Durant tout le 19e siècle, la
Congrégation va s'étendre, se structurer, se fortifier spirituellement.
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Nouvel essor
En 1821, Sœur Pauline de Faillonnet est
élue Supérieure Générale. Avec l'aide du Père Mougenot, elle va servir la
Congrégation jusqu'en 1855.
Ils apportent
à la Congrégation ouverture, enracinement,
organisation.
Au plan religieux
Mère Pauline et le Père Mougenot donnent à
la Congrégation de nombreux écrits spirituels souvent inspirés de la pédagogie de saint Ignace.
La formation
des novices est particulièrement soignée.
« Le
manuel est un miroir… Chacune y trouvera, à côté de son image, le portrait de
Jésus et de Marie, nos parfaits modèles. »(Directoire de Novices)
Et en 1844,
l'Eglise diocésaine reconnaît officiellement la « Doctrine » comme
Congrégation.
Au plan éducatif
Mère Pauline
et le Père Mougenot adaptent la pédagogie aux écoles en lien avec les nouveaux
besoins de la société.
L'élève est
toujours au centre de l'éducation.
« Une Sœur se fait toute à toutes,
petite avec les petites ; qu'elle se proportionne à leur faiblesse prenant
un langage plus élevé avec celles qui sont en état de la comprendre, et cela pour les instruire toutes. » (Méthode dédiée aux Sœurs)
Expansion
La Congrégation se développe peu à peu.
Attentives aux signes des temps, les
Supérieures n'hésitent pas à diversifier les œuvres et à envoyer les Sœurs
au-delà des frontières et des mers.
« La Sœur de la Doctrine Chrétienne doit
avoir le sens des réalités qui l'environnent, y chercher l'occasion de faire
mieux encore, suivre la tradition sans y être asservie. » (Vie du
Père Mougenot)
Ecoles professionnelles, orphelinats,
services intérieurs, accueils pour les indigents, soins aux malades,
collaboration à l'œuvre des prêtres : la mission devient multiforme.
De Virton (Belgique) à San
Remo (Italie), de Constantine (Algérie) à Eich (Luxembourg),
de Oujda (Maroc) à l'île de Malte, les Sœurs sont à
l'œuvre !
Appel missionnaire
La première partie du 20e siècle est
marquée par des événements spirituels dont la Congrégation vit encore
aujourd'hui.
Le 12 mars 1929, les Constitutions des Sœurs de
la Doctrine Chrétienne reçoivent leur approbation définitive de sa sainteté le
Pape Pie XI ; la Congrégation est de
droit pontifical.
Comme en écho, en 1932, la Vierge au
Cœur d'Or nous redit à Beauraing (Belgique) la tendresse de Dieu.
(http://beauraing.catho.be)
En 1948, le désir d'annoncer la Parole aux
pauvres et aux petits trouve une nouvelle expression. C'est le temps de l'appel
de missions lointaines et de la première fondation à Lowa
(Congo-Kinshasa).
Les Sœurs de
la Doctrine Chrétienne partent pour rejoindre les jeunes nations :
en 1966, fondation en Corée du Sud ;
en 1967, implantations en Côte d'Ivoire et au Chili ;
en 1993, ouverture d'une communauté en Roumanie après la chute
du mur de Berlin .
Le Concile
Vatican II (1962-1965) demande aux religieux d'entrer dans une période de renouveau.
Ce temps « d'aggiornamento » suscite un
regain de générosité dont les conséquences trouvent aujourd'hui encore leurs
prolongements.
Les Sœurs de la Doctrine Chrétienne
recueillent ainsi les fruits semés dans l'obéissance de leur fondateur,
Jean-Baptiste Vatelot :
« Attentives aux exigences du temps
présent, dans la ligne des premières Vatelottes, nous nous reconnaissons comme
envoyées par l'Eglise, pour que soit connu et aimé notre Seigneur
Jésus-Christ. » (Constitutions, p. 11)
Sursa :
http://www.doctrine-chretienne.com,
Histoire
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