Saint
Catherine of Sienne and God The Father, Le Dialogue de Sainte Catherine de
Sienne
Dans ce traité, on
voit Dieu le Père conversant avec la Vierge Catherine, en forme de dialogue,
c'est-à-dire à la façon de deux personnes qui parlent ensemble.
On y trouve contenu des secrets divins très
profonds et très suaves.
PRELUDE
(1)
Comment une
âme, ravie hors d'elle-même par le désir de l'honneur de Dieu et du salut du prochain,
s'applique à l'humble oraison.
Puis, après
avoir vu l'union de l'âme avec Dieu par la charité, elle adresse à Dieu quatre
demandes.
En s'élevant
au-dessus d'elle-même, une âme tourmentée d'un très grand désir de l'honneur de
Dieu et du salut des âmes, en arrive à s'exercer pendant quelque temps dans la
pratique des vertus ordinaires et s'enferme dans la cellule de la connaissance
d'elle-même(s), pour mieux connaître la bonté de Dieu envers elle.
Car l'amour
suit la connaissance et, en aimant, l'âme cherche à suivre la vérité et à se
revêtir de la vérité.
Rien ne fait
mieux goûter à la créature cette vérité, rien ne lui procure tant de lumière que l'oraison humble, continue, fondée sur la connaissance de soi-même et
de Dieu.
L'oraison
ainsi comprise et pratiquée unit l'âme avec Dieu.
En suivant les
traces du Christ crucifié, par désir, par affection, par union d'amour, elle
devient un autre lui-même.
N'est-ce-pas
ce que le Christ a voulu nous [3] apprendre quand il nous dit : « A qui m'aimera et gardera ma Parole, je me
manifesterai moi-même à lui: il sera une même chose avec moi et moi avec lui »
(Jn 14,21).
Nous trouvons
en maints endroits des paroles semblables.
Puisque le
Christ est Vérité, elles nous font bien voir que, par l'amour, l'âme devient
une même chose avec lui.
Pour le
montrer plus clairement, je me souviens d'avoir appris d'une servante de Dieu
que, dans un grand ravissement de l'esprit
qu'elle eut dans son oraison, Dieu, déchirant les voiles,
lui avait fait contempler l'amour qu'il a pour ses serviteurs.
Il lui disait
entre autres choses: "Ouvre l'oeil de ton intelligence et regarde en moi;
tu y verras la dignité et la beauté de ma créature raisonnable. Outre la beauté
que j'ai donné à l'âme en la créant à mon image et ressemblance, contemple ceux
qui sont revêtus de la robe nuptiale, c'est-à-dire de la charité, ornée de la
multitude des vertus. Ceux-là, ne font qu'un avec moi par l'amour. C'est
pourquoi je te dis: Si tu me demandais qui sont ceux-là, je te répondrais comme
le doux Verbe d'amour: Ils sont un autre moi-même, car ils ont dépouillé et
perdu leur volonté propre, et ils ont revêtu la mienne, ils se sont unis et
conformés à la mienne. (« )
Il est donc bien vrai que l'âme s'unit à Dieu
par sentiment d'amour.
Aussi, voulant
plus virilement suivre et connaître la vérité et considérant d'abord que
l'homme ne [4] peut être vraiment utile à son prochain, par son enseignement,
par son exemple, par sa prière, s'il n'est d'abord utile à soi-même, s'il ne
cherche à posséder et à acquérir la vertu pour soi-même, cette âme, élevant son désir, adressait au Père souverain et éternel quatre demandes:
LA PREMIERE pour
elle-même;
LA SECONDE pour
la réformation de la sainte Église;
LA TROISIEME pour le monde entier, et particulièrement pour la paix
des chrétiens, qui avec tant d'irrévérence et d'injustice sont en révolte
contre la sainte Église.
DANS LA QUATRIEME
ET DERNIERE, elle priait la divine Providence de
pourvoir aux besoins généraux du monde et à un cas particulier qui était
survenu [5].
1ère
réponse
MISERICORDE A CATHERINE
_____________
DON DE LA DISCRETION
OU DU DISCERNEMENT SPIRITUEL
Chapitre I
(2)
Comment s'accroît le désir de cette âme, quand
Dieu lui découvre la détresse du monde.
Grand était ce désir et continuel.
Mais il
s'accrut bien davantage, quand la Vérité première lui eut fait voir la misère
du monde, et dans quel péril il se trouvait par ses offenses contre Dieu.
Elle avait
aussi reçu du Père de son âme une lettre où il lui découvrait la peine et la
douleur intolérable que lui causait l'outrage à la majesté divine, la perte des
âmes et la persécution de la sainte Église.
Tout cela
attisait le feu du désir.
A la douleur
qu'elle ressentait de l'injure faite à la Divinité se joignait chez elle l'allégresse
d'une vive confiance qui lui faisait espérer que Dieu pourvoirait à tant de
maux.
Et parce que,
dans la sainte communion, l'âme plus doucement resserre les liens entre elle et
Dieu et connaît mieux sa vérité,- puisqu'alors l'âme est en Dieu et Dieu dans
l'âme, comme le poisson [7] est dans la mer et la mer dans le poisson - elle
souhaita ardemment d'arriver au matin pour assister à la messe.
Ce jour-là était le jour de Marie.
Le matin venu,
à l'heure de la messe, elle se rendit à sa place, toute angoissée de désir,
pénétrée de la connaissance d'elle-même, rougissant de son imperfection,
s'estimant la cause de tout le mal qui se faisait dans le monde entier,
concevant avec un sentiment de sainte justice la haine et le mépris d'elle-même,
Par cette
connaissance, par cette haine, par cette justice elle purifiait les souillures
qui lui paraissaient être dans son âme, par sa faute. "O Père éternel, disait-elle, contre moi, j'en
appelle moi-même à vous ! Punissez-moi des
offenses en ce temps qui passe. Et puisque je suis cause par
mes péchés des peines que doit porter mon prochain, je vous demande en grâce de
le punir sur moi."[8]
CHAPITRE II
(3)
Comment les
oeuvres finies sont insuffisantes pour expier et pour mériter, sans le
sentiment intérieur et continuel de la charité.
C'est alors
que l'éternelle vérité éleva et emporta vers elle plus fortement encore le désir
de cette âme.
Dans
l'ancienne alliance, quand on offrait un sacrifice à Dieu, le feu descendait du
ciel et consummait pour lui le sacrifice qu'avait agréé le Très-Haut.
Ainsi faisait
à cette âme la douce Vérité, Elle envoyait le feu de la clémence de l'Esprit-Saint
et il dévorait le sacrifice de désir, qu'elle faisait d'elle-même.
Dieu lui
disait: "Ne sais-tu pas ma fille, que
toutes les peines que l'âme supporte ou peut supporter en cette vie ne
suffisent pas à punir même la plus petite faute. L'offense qui m'est faite à moi, le Bien infini, appelle une satisfaction
infinie. C'est pourquoi je veux que tu
saches que toutes les peines de cette vie ne
sont pas une punition, mais une correction: elles sont
faites pour châtier le fils, quand il s'oublie. Mais c'est avec le désir de l'âme que l'on expie, c'est par la
vraie contrition, c'est par le regret du péché que l'on satisfait à la faute et
à la peine.
Une souffrance
infinie est impuissante, il faut le désir infini. [9]
"Infini je suis, et je veux un amour
infini, une douleur infinie. Cette douleur infinie je la réclame de la créature, et
pour ses propres offenses personnelles commises contre moi son Créateur, et
pour celles qu'elle voit commettre par le prochain. Ceux-là seuls ont un désir infini, qui sont unis à moi par affection
d'amour.
C'est à ce
titre qu'ils s'affligent lorsqu'ils m'offensent ou qu'ils me voient offensé.
Toutes leurs
peines, soit spirituelles, soit corporelles, de quelque côté qu'elles viennent,
reçoivent ainsi un mérite infini et satisfont à la faute qui est due à une
peine infinie, bien qu'elles soient des oeuvres finies, faites dans un temps
fini.
La vertu du
désir a agi en elles.
Elles ont été
supportées, avec désir et contrition et déplaisir infinis de la faute.
De là leur prix.
C'est ce que
nous montre Paul quand il dit: « Quand je parlerais la
langue des anges, quand je connaîtrais les choses à venir, quand je donnerais
mes biens au pauvres, quand je livrerais mon corps au bûcher, si je n'ai pas la
charité, tout le reste n'est rien » (1 Co 13,1-3).
Ces paroles du
glorieux apôtre(s) font bien voir que les oeuvres finies ne sont suffisantes ni
pour expier ni pour mériter sans le condiment de la charité [10]
CHAPITRE III
(4)
Comment le désir,
comment la contrition du coeur satisfont à la faute et à la peine, en soi et dans
les autres; et comment quelquefois ils satisfont à la faute et non à la peine.
Je t'ai
montré, fille très chère, comment la faute n'est
expiée, en ce temps fini, par aucune peine, endurée
seulement à ce titre de peine. Je t'ai dit qu'elle s'expie par la peine
supportée avec désir, amour et contrition du coeur, non à raison même de la
peine, mais en raison du désir de l'âme.
Le désir -
comme d'ailleurs toute vertu - n'a de valeur, n'a en soi de
vie, que par le Christ crucifié, mon Fils unique, pour autant que l'âme a puisé
en lui l'amour, et modèle sa vertu sur la sienne, en suivant ses traces.
C'est de là et
de rien d'autre, que les peines tirent leur valeur.
Ainsi
peuvent-elles satisfaire à la faute, par le doux et profond amour acquis dans
l'aimable connaissance de Ma bonté, et par l'amertume et contrition du coeur
qui procède de la connaissance de soi-même et de ses fautes.
Cette connaissance
engendre ce regret du péché et cette haine de la sensualité qui font que l'âme
s'estime digne des châtiments et indigne de toute consolation, ainsi que le
disait la douce Vérité.
C'est, tu le
vois, la contrition du coeur jointe [11] à l'amour de la véritable patience et
à une sincère humilité , qui fait que l'âme se considère comme ayant mérité
toutes les peines, sans aucun droit à la récompense, et l'amène ainsi par
humilité à satisfaire avec patience comme il a été dit.
Tu me demandes de
t'envoyer des peines afin que j'en tire satisfaction pour les offenses qui me sont
faites par mes créatures, et aussi de t'accorder la volonté de me connaître et
de m'aimer, Moi la Vérité souveraine.
Si tu veux
parvenir à la connaissance parfaite, si tu veux me goûter, Moi la Vérité éternelle,
voici la voie: Ne sors jamais
de la connaissance de toi-même et demeure abaissée dans la vallée de
l'humilité. Tu me connais moi-même en toi, et de cette connaissance tu tireras
tout le nécessaire.
Aucune vertu,
ma fille, ne peut avoir la vie en soi, sinon par la charité, et par l'humilité
qui est la mère nourricière de la charité.
La connaissance de
toi-même t'inspirera l'humilité, en te découvrant que par toi-même, tu n'es
pas, et que l'être tu le tiens de moi qui t'aimais, toi et les autres, avant
que vous ne fussiez.
C'est cet
amour ineffable que j'eus pour vous qui, voulant vous créer à nouveau en grâce,
me fit vous laver et régénérer dans le sang de mon Fils unique, répandu avec un
si grand feu d'amour.
C'est ce sang qui
enseigne la Vérité à celui qui a dissipé la nuée de l'amour-propre par la connaissance
de soi-même.
Point d'autre
moyen de la connaître.
L'âme
s'embrase dans cette connaissance de moi-même d'un amour ineffable.
Cet amour la
tient [12] en peine continuelle; non pas une peine afflictive, qui abat ou
dessèche l'âme, mais qui plutôt la nourrit.
Elle a connu ma
Vérité et en même temps sa propre faute, son ingratitude comme aussi l'aveuglement
du prochain, et elle en éprouve une douleur intolérable.
Si elle souffre, c'est qu'elle m'aime; si elle ne
m'aimait pas elle ne souffrirait pas.
Dès que toi et
mes autres serviteurs aurez ainsi connu ma Vérité, vous serez disposés à
endurer jusqu'à la mort toutes les tribulations, injures, opprobres, en paroles
et en actions, pour l'honneur et la gloire de mon nom.
C'est ainsi
que tu recevras et porteras les peines.
Toi donc, et mes
autres serviteurs, souffrez avec une véritable patience, avec la douleur de la
faute et avec l'amour des vertus, pour la gloire et l'honneur de mon nom.
Si vous faites
ainsi, j'en tirerai satisfaction pour tes fautes et celles de mes autres
serviteurs; les peines que vous supporterez seront suffisantes en vertu en
vertu de la charité, pour expier et mériter pour
vous et pour les autres.
Pour vous, vous en recevrez un fruit de vie; les taches de
vos ignorances seront effacées, et je ne me souviendrez plus que vous ne m'ayez
jamais offensé.
Pour les autres, j'aurai égard à votre charité et à votre amour et je leur
distribuerai mes dons suivant la disposition qu'ils apporteront à les recevoir.
A ceux, en particulier, qui se prépareront avec humilité
et respect à recevoir les enseignements de mes serviteurs, je remettrai la
faute et la peine, parce qu'ils seront amenés par ces sentiments à cette véritable
[13] connaissance et à la contrition de leurs péchés.
Ainsi, par le moyen de l'oraison et du désir de mes serviteurs, ils
recevront, s'ils sont humbles, un fruit de grâce, et plus ou moins abondant, suivant
que leur volonté sera disposée à tirer profit de la grâce qui leur est offerte.
Oui, par vos désirs, ils recevront le pardon, à moins que cependant, si grandes que soit leur
obstination ils veuillent être rejetés par moi, à cause de leur désespoir, qui
est un outrage au sang qui les a rachetés avec tant de douceur.
Quel fruit
reçoivent-ils donc, ceux-là? - Quel fruit? c'est que je les attends, arrêté par la prière de mes serviteurs,
c'est que je leur donne la lumière, que je réveille en eux le chien de garde de
la conscience, que je leur fais respirer l'odeur de la vertu, et sentir la joie
que l'on trouve dans la société de mes serviteurs.
Quelquefois,
je permets que le monde se découvre à eux tel qu'il est, en les laissant éprouver l'inconstance et la mobilité de ses passions; afin qu'après avoir expérimenté le peu de fond qu'il
faut faire sur le monde, ils en arrivent à porter plus haut leur désir et à
chercher leur patrie de vie éternelle.
C'est
par ces moyens et mille autres que je les ramène.
L'oeil ne saurait
voir, la langue raconter, ni le coeur imaginer, quelles sont les voies et les
moyens que j'emploie, uniquement par amour, pour leur faire recouvrer la grâce,
afin que ma vérité soit accomplie en eux.
C'est la
charité inestimable qui m'a fait les créer, qui me pousse à en agir ainsi avec
eux; mais c'est aussi l'amour et le désir, et
la [14] douleur de mes serviteurs.
Loin d'être
insensible à leurs larmes à leurs sueurs, à leur humble prière, je les ai pour
agréables.
N'est-ce pas
moi qui leur fait aimer le bien des âmes et leur inspire la douleur de leur
perte.
Je n'en arrive
pas, d'ordinaire, avec ceux-là à leur faire remise de la peine, mais seulement
de la faute, car pour ce qui est d'eux, ils ne
sont pas disposés généralement à répondre par un amour parfait à mon amour et à
celui de mes serviteurs.
La douleur qu'ils
éprouvent de la faute commise n'est pas accompagnée de regret et de repentir
parfaits: elle procède d'un amour imparfait, d'une contrition imparfaite. C'est pour cela qu'ils n'obtiennent pas comme les autres,
remise de la peine, mais bien de la faute.
De part et d'autre, en effet, c'est-à-dire de qui donne
et de qui reçoit, il faut réciprocité de dispositions.
Etant imparfaits, ils reçoivent imparfaitement la
perfection des désirs de ceux qui, avec leur souffrance, m'offrent leurs
prières pour eux: mais qu'ils m'obtiennent
rémission et pardon, comme je te l'ai dit, c'est la vérité.
Comme je te
l'ai exposé et comme je te l'ai dit plus haut, par la lumière de la conscience
et par autres moyens, il est satisfait à la faute; car, en commençant à se
reconnaître, ils vomissent la pourriture de leurs péchés, et reçoivent ainsi le
don de la grâce.
Tels sont ceux qui demeurent dans la
charité commune.
S'ils ont accepté
comme correction les contrariétés qu'ils ont eues, et s'ils n'ont point opposé de résistance à la clémence
de l'Esprit-Saint [15], en sortant du péché, ils reçoivent la vie de la grâce.
Mais si, comme
des ignorants, ils me méconnaissent, s'ils sont ingrats
envers moi comme à l'égard des fatigues endurées pour eux par mes serviteurs, tous les dons de ma miséricorde tournent contre eux en
ruine et damnation.
Cette conséquence
n'est imputable ni à un défaut de la miséricorde, ni à celui qui implorait la
miséricorde pour l'ingrat, mais seulement à la malice et à la dureté de celui
qui, par la main de son libre arbitre, a ainsi fermé son coeur comme avec une
pierre de diamant qui, si elle n'est pas attendrie par le sang, ne peut être
entamée par rien d'autre.
Encore je te
le dis, nonobstant sa dureté, pendant qu'il en a le temps, il peut se servir de
son libre arbitre pour implorer le sang de mon Fils; que de cette même main, il
l'applique sur la dureté de son coeur, pour la briser, et il recevra le fruit
du sang qui a été versé pour lui.
Mais, s'il
remet sans cesse, et laisse passer le temps, il n'y a plus pour lui aucun
remède, parce qu'il ne m'a pas rapporté le trésor que je lui avais confié,
quand je lui donnai la mémoire pour se souvenir
de mes bienfaits, l'intelligence pour avoir et connaître la vérité et cette
puissance d'affection pour m'aimer, MOI LA VERITE ETERNELLE.
Voilà le don
que je vous ai fait et qui doit faire retour à MOI LE PERE.
S'il l'a vendu
et engagé au démon, c'est au démon à lui donner en échange ce qu'il a acheté
pour cette vie.
Il lui remplit
donc la mémoire de pensées voluptueuses et de souvenirs
déshonnêtes, d'orgueil, d'avarice [16], d'amour-propre, de haine et d'aversion
pour le prochain, jusqu'à se faire le persécuteur de ceux qui me servent.
Au sein de ces
misères, la volonté désordonnée obscurcit l'intelligence, et il encourt enfin
par ses infamies la peine éternelle, pour n'avoir pas expié ses fautes par le
repentir et la haine du péché.
Ainsi, tu as
compris comment la souffrance expie la faute, en vertu de la parfaite
contrition du coeur, non à raison de la peine elle-même qui est finie.
Non seulement
elle satisfait pour la faute, mais aussi pour la peine qui en est la suite, chez ceux dont la contrition est parfaite, comme je te
l'ai dit; elle satisfait pour la faute, chez tous ceux qui, purifiés du péché
mortel, reçoivent la grâce; mais s'ils n'ont pas une contrition et un amour
suffisants pour satisfaire à la peine, ils vont souffrir dans le Purgatoire où
s'achève leur purification.
Tu vois donc que le désir de l'âme unit à moi qui suis le
Bien infini, satisfait peu ou beaucoup selon le degré du parfait amour de celui
qui m'offre sa prière et aussi suivant le désir de celui qui reçoit.
L'intensité du
désir en celui qui Me donne et en celui qui reçoit, voilà la mesure sur
laquelle Ma Bonté règle ses dons.
Qu'ainsi donc
croisse en toi le feu de ton désir, et ne laisse pas passer un instant sans crier
vers moi d'une voix humble, en m'offrant pour le prochain
d'incessantes prières.
Je te le dis
pour toi et pour le père de ton âme que moi-même je t'ai donné sur terre,
agissez virilement et soyez morts à toute sensualité propre [17].
Extrait du livre « Le
Dialogue de Sainte Catherine de Sienne »,
Traduction nouvelle de l’italien, Par le R.P. J.. Hurtaud, O.P., maître en
sacrée théologie, « Le Livre de la
Miséricorde, Doctrine Divine, Exposée en langue vulgaire par la séraphique
Vierge Sainte Catherine de Sienne [...] »
Sources :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/catherine/oeuvres/dialogue.htm
aici sunt si
Scrisori ( Lettres )
dialoguecatherine from
Discerninghearts.com Blog
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu