L'apparition
de saint Joseph à Cotignac, le 7 juin 1660, Aparitia Sfantului Iosif la
Cotignac, la 7 iunie 1660, Franta
Notre Dame de Grâces, Jésus et Saint Joseph |
La journée s'annonce chaude. Un jeune berger, provençal, de Cotignac, Gaspard Ricard, âgé
de 22 ans, a conduit son troupeau sur le versant est du Bessillon. Vers une heure de l'après-midi la chaleur est intense. Assoiffé, il s'allonge sur le sol rocailleux quand
soudain un homme d'imposante stature se tient près de lui et indique un rocher
en lui disant:
"Iéu siéu
Joùsè; enlevo-lou e béuras ." c'est-à-dire: "Je suis Joseph; enlève-le et tu boiras."
La pierre est
lourde, huit hommes pourront à peine la déplacer; comment Gaspard la
soulèverait-il? Mais le vénérable vieillard
, comme disent les récits de l'époque, réitère son ordre. Le berger obéit
déplace le rocher, et découvre une eau fraîche qui commence à ruisseler. Il
boit aussitôt avec avidité. Lorsqu'il se relève, l'apparition a déjà disparu
Sans plus attendre, il va porter la nouvelle au village, et les curieux
arrivent. Trois heures après l'événement en un lieu que tous savent être
dépourvu de source, une eau abondante s'écoule.
Les faits sont
dûment attestés par d'abondantes sources, bien conservées.
Un épisode des
mois suivant l'apparition est remarquable: une fois de plus, les Consuls de
Cotignac, en hommes politiques, et en chrétiens responsables, vont croire à
l'événement et prendre bientôt toutes les mesures utiles en vue du bon
déroulement des pèlerinages... tout en respectant profondément les compétences
et responsabilités propres aux autorités d'Eglise dans le domaine spirituel
(reconnaissance, cultes, etc.)
Car les choses
ne traînèrent pas. A la réunion du conseil
municipal du 25 juillet, on délibéra au sujet de
la font (source) de Saint Joseph , dont l'eau a beaucoup de qualités et fait
beaucoup d'opérations . Car de toutes parts
de la province, on vient y prendre de l'eau pour s'y laver, boire et guérir si
on a des maladies et infirmités : cela provoque de la confusion ! La
construction d'une chapelle y est décidée - on recevra les aumônes à cette fin
-. Commencée le 9 août, elle sera déjà terminée en octobre suivant! Bientôt
trop petite, on en met une plus vaste en chantier dès 1661 ; elle sera dans le
style de l'époque. C'est le Sanctuaire de St Joseph consacré en 1663 que vous
pouvez voir aujourd'hui.
Mais, dans
l'immédiat la grosse question était de savoir qui, prêtres séculiers ou
religieux, sera chargé de la chapelle de Saint Joseph. La population de Cotignac et ses élus désiraient que ce
fussent les Pères Oratoriens de Notre-Dame de Grâces. Et telle fut finalement
la décision de l'Evêque de Fréjus. Ainsi en fut-il jusqu'à la Révolution.
Des signes
extraordinaires : En 1662, dans son
compte-rendu de visite, le Père Allard de l'Oratoire avait écrit parlant de
l'année 1661:
"Nos
Pères (de Notre-Dame de Grâces) m'ont assuré qu'il y a eu 52 processions, de
Pâques à la Pentecôte, et qu'il y a eu 6 000 personnes dans l'octave de cette
dernière solennité. L'eau de Saint Joseph fait des
miracles. Depuis mon retour un boiteux de naissance, originaire d'Avignon, y
étant allé, est revenu bien droit et a laissé ses crosses; nous le connaissons.
Tout le monde boit et emporte de cette eau.."
Il ajoutait
encore que les Pères avaient construit un bâtiment de six chambres à
Saint-Joseph , et qu'ils étaient débordés: il leur faudrait du renfort! Le Pape, Alexandre VII accorda sa bénédiction à la
confrérie qui s'établit bientôt sous le nom de Confrérie de la Sainte Famille
ou de Jésus-Marie-Joseph.
Tout ceci illustre
la popularité acquise par le culte de Saint Joseph; sa fête le 19 mars vit
accourir les foules dès 1661. C'est du reste
cette année-là que Louis XIV décrétait ce jour, fête chômée! Bientôt Saint
Joseph fut fêté dans tous les diocèses de France (ce que le Saint-Père
demandait depuis 40 ans ... ), et spécialement en Provence ; des églises y apparurent qui
portaient son nom, et dans presque toutes les autres, un autel fut dédié à
celui que l'Eglise proclamerait un jour son Protecteur universel (en 1871). La Font Saint Joseph ne s'est jamais tarie, au pied du
sanctuaire. Elle reste visible en contre-bas de celui-ci, sur le côté ; les
grâces non plus, dont on ne saurait faire la liste notent les Moniales
Bénédictines, qui ont trouvé là le lieu privilégié de leur installation depuis
1977, à leur retour d'Algérie. A tous ceux qui prient avec foi, Saint Joseph répond avec
son coeur de père ; il ramène le coeur des enfants vers leurs parents, protège
les enfants à naître, réconcilie des frères désunis, rend le goût de vivre,
notent encore les Bénédictines, qui sont souvent les confidentes des grâces
obtenues ; et celles-ci concernent quelquefois des nécessités très matérielles
: pour vivre, il faut avoir de quoi se nourrir, avoir un toit...
Après son
pèlerinage à Cotignac et l'apparition de Saint Joseph, Louis XIV déclara chomé,
dans tout le royaume, le jour du 19 Mars.
SURSA :
Notre
Dame de Grâces :
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