Les apparitions de Notre-Dame de Grâces à Cotignac,
les 10 et 11 Août 1519 , Aparitiile
Fecioarei Maria a Harurilor la Cotignac, la 10 si 11 August 1519, Franta
En ces temps faits d'unité et de Foi, où
de lourdes menaces pèsent sur l'Europe : En l'an de grâce 1519 , la Provence fait partie du
Royaume de France depuis 38 ans; son Roi est François 1er. Le peuple, reste
profondément chrétien, à la manière du temps; être fidèle, solidaire,
travailleur, et être chrétien, c'est tout un. Hélas, comme
l'Europe politique, le monde religieux lui-même va connaître déchirements et
affrontements. Deux ans plus
tôt, le moine augustin Martin LUTHER (1483-1546) venait d'afficher ses 95
thèses sur la porte de la Schlosskirche de Wittenberg. En mars 1519, il
assurait encore le Pape Léon X de sa fidélité. Trois ans
plus tard, l'Allemagne était à feu et à sang, et bientôt, une bonne partie de
l'Europe.
Notre-Dame
vient affermir avant les épreuves... : Le 10 août 1519, un bûcheron, Jean
de la Baume, gravit le mont Verdaille. Il est seul.
Comme d'accoutumée, il commence sa journée par prier. A peine s'est-il relevé
qu'une nuée lui apparaît, découvrant la Vierge Marie, et l'Enfant Jésus dans
ses bras, qu'entourent Saint Bernard de Clairvaux, Sainte Catherine martyre, et
l'Archange Saint Michel. Notre-Dame est debout les
pieds sur un croissant de lune. Elle s'adresse alors à Jean à peu près en ces
termes: Je suis la Vierge
Marie. Allez dire au clergé et aux Consuls de Cotignac de me bâtir ici même une
église, sous le vocable de NOTRE-DAME DE GRACES: et qu'on y vienne en
procession pour recevoir les dons que je veux y répandre. Et la vision disparut. Était-ce une hallucination ?
Doutant ou non, le fait est que Jean garda
pour lui le message... ce qui lui valut une seconde apparition de la Mère de
Dieu et des Grâces! Le lendemain même, 11 août,
s'étant rendu au même endroit pour achever sa coupe, il eut la même vision et
reçut la même demande. Cette fois, il s'y résolut et redescendit au village
sans attendre.
Les autorités et les villageois de
Cotignac adhèrent dans un même mouvement : Jean est
sérieux; la population et ses édiles accordent foi immédiatement au
compte-rendu du pieux et sérieux bûcheron. On élèvera donc une petite chapelle
à l'endroit des apparitions (laquelle se révélera rapidement trop petite; cinq
ans plus tard, on projetait déjà de la remplacer par un sanctuaire d'une taille
semblable à celui d'aujourd'hui. Ce sera chose faite en 1537).
La Providence
réservait un petit signe aux bâtisseurs de Cotignac, un signe qui ne manqua pas
de les encourager. Le 14 septembre, en la fête de
l'Exaltation de la Croix, à peine un mois et demi après les apparitions, les travaux avaient déjà commencé après une grande
procession de la communauté entière, clergé et syndics en tête, ainsi que nous
le rapportent les archives municipales. Et "commençant
les fondations de cette église, trouvèrent en terre grande quantité
d'ossements, des clous, des ferrailles, des boîtes d'ivoire et une boule de
beau cristal, ce qui leur fit croire qu'il y avait là des martyrs
enterrés". C'était plausible
car dans l'Empire Romain, sous lequel toute la région fut habitée et mise en
valeur, en effet, nombre de chrétiens payèrent de leur vie leur attachement de
Foi à Jésus-Christ; la Provence fut christianisée dès le 1er siècle, et les
persécutions ne cessèrent en Occident qu'en 311! Les annales
de l'Oratoire rapportent qu' à l'ouverture du tombeau, plusieurs malades
avaient été guéris.
L'approbation
ecclésiastique fut rapidement obtenue, car en date du 17 mars 1521 déjà, par
une Bulle, le Pape Léon X accordait une série de privilèges au sanctuaire
marial provençal de Cotignac !
Des signes: Les signes
miraculeux n'ont de sens que par rapport à la pédagogie divine: c'est toujours
un aspect de l'Evangile qu'ils signifient et actualisent; à leur contact la foi
chrétienne un peu assoupie se réveille.
Les personnages qui apparurent aux côtés de Notre-Dame et
de l'Enfant étaient vraiment des signes pour les
gens de Cotignac: ils leur étaient connus. Sainte Catherine, martyre d'Egypte
au IVe siècle, dont le Roi Saint Louis avait
ramené les reliques, était très populaire. A noter: elle fut l'une des voix de
Jeanne d'Arc (+1431)! Non moins connu était Saint Bernard de
Clairvaux (1090-1153); il a laissé d'inoubliables pages sur Marie, et est
appelé Docteur de Marie Médiatrice. L'Archange Saint Michel, enfin, dont nous parle surtout le livre de
l'Apocalypse, chap. 12, est honoré depuis longtemps comme le protecteur de la
grande Famille qu'est l'Eglise.
Après les
apparitions, l'affluence croissante des pèlerins donne une idée du nombre de
grâces accordées - comme Notre-Dame l'avait promis -, au point que les
responsables municipaux durent réglementer les pèlerinages (organisation,
accueil, etc.) !
En fait, dès
1524, nous disent les archives du village, ils nommèrent des obriers afin de
gérer le lieu de pèlerinage (les quelques prêtres qui essayaient d'être
présents étant débordés par les tâches ministérielles qui leur sont propres !).
Ces laïcs et les conseils municipaux qui se succédèrent contribuèrent ainsi au
rayonnement spirituel de Cotignac durant près de trois siècles (jusqu'à la
Révolution), avec une probité et une compétence qui n'avaient d'égales que leur
esprit de Foi et de service d'autrui. Ne nous étonnons pas : à l'époque, les
responsables politiques savaient encore combien la vie religieuse des citoyens
contribue au sens du Bien, et au Bien Commun.
La première société sacerdotale de
prêtres de l'oratoire en France voit le jour à Cotignac: Mais le besoin d'une Communauté religieuse stable se
fait sentir sur la colline. Dès 1586, la petite communauté des prêtres, autour
du Chanoine Rollin Ferrier, put s'organiser en société sacerdotale rattachée à
l'Oratoire, que Saint Philippe NERI (1515-1595) venait de fonder à Rome.
Quelques années plus tard, en 1619, cette première maison de l'Oratoire en
France finit par s'agréger à l'Oratoire français, qu'entre-temps le futur
Cardinal de Bérulle avait réuni à Paris!
Le 10 mai 1629, le
Pape URBAIN VIII envoyait une nouvelle lettre (ou Bulle) aux Pères de
l'Oratoire; elle n'était qu'un magnifique
témoignage de vénération mariale: le Saint-Père y
mentionne le célèbre Sanctuaire dédié à la Bienheureuse Marie, dite de Grâce ou
des Grâces, vers lequel les fidèles du Christ par reconnaissance ou dévotion,
accourent de presque tous les points du monde, à cause des miracles éclatants
que Dieu y a opérés . Mais le signe le plus retentissant de l'intercession de
Notre-Dame de Grâces devait encore venir.
Sursa :
Notre Dame de Grâces :
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