The bishop of Kaunas ,
Lithuania relates :
Celebrating the mass with the Holy Species on the chest as altar, in the former
USSR
( Aleteia.org )
Objet :
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Aleteia - Les 10 pépites de la
semaine
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De :
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Aleteia (info@aleteia.org)
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À :
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Olivia Marcov;
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Date :
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Dimanche 23 novembre 2014 9h05
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TÉMOIGNAGE. Ces messes
quand j'étais prisonnier du KGB, avec ma poitrine en guise d'autel...
L'actuel évêque de
Kaunas (Lituanie) raconte son expérience des persécutions religieuses dans
l'ancienne URSS.
Mgr Tamkevicius, aujourd'hui évêque de Kaunas (Lituanie), a vu sa
foi mise à rude épreuve lorsque les autorités soviétiques l'ont enfermé pour
l'interroger.
Mais « je
n'ai jamais prié aussi intensément qu'à ce moment-là.
Jésus ne m'a pas
laissé seul ».
Surtout quand
il célébrait la messe dans sa cellule, en cachette.
Son témoignage
a été recueilli par José Miguel Cejas dans El baile tras la tormenta (Éd. Rialp), un livre qui relate les récits de dissidents de l'Union
soviétique.
« Ils nous ont
découverts », ai-je pensé ce jour de 1983.
En montant
dans la fourgonnette du KGB, j'ai senti une sueur froide m'envahir.
Les sous-sols
de la prison, avec leurs couloirs étroits, leurs plafonds hauts, faiblement
éclairés par une lumière blafarde, avec des taches d'humidité et des murs
ébréchés, n'invitaient guère à la sérénité.
- Nom ?
- Sigitas Tamkevicius.
- Profession ?
- Prêtre. Jésuite.
- Tiens donc ! Voici Sigitas, du Comité pour la défense des croyants, l'homme qui fait de la propagande antisoviétique contre l'État.
- Sigitas Tamkevicius.
- Profession ?
- Prêtre. Jésuite.
- Tiens donc ! Voici Sigitas, du Comité pour la défense des croyants, l'homme qui fait de la propagande antisoviétique contre l'État.
Ce n'était pas
ma participation au Comité qui les
intéressait, je le savais.
Ils voulaient
savoir qui étaient les rédacteurs de La Chronique de l'Église catholique en Lituanie, et comment celle-ci
parvenait à l'étranger.
Nous étions cinq
prêtres à avoir eu l'idée de cette chronique dans les années 70. Nous avions décidé d'écrire des textes destinés à
réconforter les catholiques lituaniens et faire connaître notre situation à
l'Occident : nous ne pouvions apas enseigner le catéchisme, ni avoir des
discussions, ni évangéliser d'aucune façon. Pendant les rares messes autorisées, il
y avait des espions du gouvernement qui prenaient note des homélies et
contrôlaient les personnes qui n'étaient pas les femmes âgées habituelles.
Nous avions
interdiction de construire ou de réparer les églises.
Avec
l'autorisation de notre évêque, Vicentas Sladkevicius, nous donnions toutes ces
informations dans La Chronique.
Huit agents ont commencé à m'interroger jour
après jour.
Je ne pouvais
pas imaginer que cet interrogatoire allait se prolonger durant six mois !
Des heures et
des heures de questions, dans une succession constante d'interrogatoires
bons et mauvais.
Dieu m'a donné
la force de ne dénoncer personne durant cette période, pas même dans les
moments d'extrême faiblesse.
Quelques
biscuits et raisins secs
« Je ne
comprends pas comment tu as pu tenir », me dit-on parfois, pensant que
j'ai pu surmonter tout cela grâce à mes propres forces.
Ce n'est pas
du tout cela.
En prison, j'ai
pu acheter des petits pains et j'ai constaté qu'ils étaient confectionnés avec
du blé.
Il ne me manquait
plus que le vin ; dans une lettre, j'ai demandé à ma famille de m'envoyer des
raisins secs.
À partir de
là, il ne me restait plus qu'à trouver le bon moment, sachant que mon compagnon
de cellule était, comme d'habitude, un criminel de droit commun auquel on avait
promis de réduire sa peine s'il fournissait une information compromettante sur
moi.
Je me plaçais
dos à la porte, mon étui à lunettes posé sur la table ; un étui en plastique
jaune, dans lequel j'avais disposé un morceau de pain et un petit récipient
contenant quelques raisins secs.
J'attendais que l'autre s'endorme.
Puis, lentement,
je commençais à pressurer les raisins entre mes doigts, jusqu'à obtenir
quelques gouttes de jus ; lequel, dans des cas exceptionnels, est valable pour
célébrer l'Eucharistie.
Dieu merci,
j'ai une bonne mémoire et je me rappelais les prières de la messe.
Après la
consécration, en consommant le Corps et le Sang du Christ, une joie
indescriptible s'emparait de moi.
J'éprouvais
une joie plus grande encore que lors de ma première messe, célébrée dans la
cathédrale de Kaunas.
Dieu me
réconfortait et me consolait.
Je le sentais
là, à mes côtés, de manière ineffable.
Célébrer la
messe dans ces circonstances me donnait une force spéciale ; sans elle, je
n'aurais pas pu résister.
Parfois, il me fallait célébrer couché dans mon lit, tard
dans la nuit, avec les Saintes Espèces sur ma poitrine convertie en autel.
Je n'ai jamais
prié aussi intensément qu'en ces moments-là.
Cela a été un
don de Dieu. Je ne lui demandais pas de
me libérer.
J'avais confiance en Lui.
Les bras de Jésus
me soutenaient.
Jamais Il ne m'a
laissé seul.
Telle a
toujours été mon Espérance.
Traduit
de l'espagnol par Élisabeth de
Lavigne
http://www.aleteia.org/fr/religion/article/temoignage-ces-messes-quand-jetais-prisonnier-du-kgb-avec-ma-poitrine-en-guise-dautel-5871309976240128?utm_campaign=NL_fr&utm_source=topnews_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr-23/11/2014
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