Une avalanche
Sébastien et sa chienne Belle partent dans la montagne un
matin de décembre.
D’après C.Aubry.
Belle et
Sébastien.
Bibliothèque
verte, Hachette.
( 1 ) Tout à coup,
Belle s’arc-bouta sur ses quatre pattes, refusant d’avancer...
« Qu’est-ce
que tu as ? »
Il y eut le bruit
d’un souffle : un coup de vent.
Mais l’air
restait immobile et lourd.
Sébastien leva
la tête.
Le ciel
devenait d’un gris sombre...
D’un bond, Belle
fut contre lui.
Elle ne
gémissait plus, mais, de toute sa force, elle poussait Sébastien, avec son nez,
avec son flanc.
Si bien
qu’entraîné, il s’accrocha à l’épaisse fourrure de son cou...
Elle le poussait,
le traînait vers un coin de la muraille creusé du bas !
Sébastien
avait peur.
Peur du ciel,
peur de Belle qui ne le lâchait pas...
Et quand il fut
contre le rocher, au fond de la grotte, elle se coucha presque sur lui...
( 2 ) Il y eut
d’abord un nuage de neige poudreuse avec ce grondement de toute la montagne.
Sébastien leva les
bras devant son visage, il hurla : « Belle ! ».
Et ses bras se
nouant autour du cou de la chienne, il cacha sa figure dans sa toison...
C’est alord qu’elle poussa le long, le terrible hurlement
qu’ils entendirent à la bastide.
Le grand cri d’épouvante devant l’avalanche.
( 3 ) Célestine l’entendit.
Ils étaient tous sur le seuil de la bastide.
César venait de murmurer : « On dirait que la
montagne veut se fâcher... » quand, dans l’air lourd et trop doux, la
montagne leur envoya le cri de Belle.
« C’est la chienne,
c’est Belle qui appelle au secours ! »
Angélina étouffa un cri : « Mon
Dieu ! »
Mais sa voix se perdit dans le grondement sourd, qui
envahissait la montagne...
L’avalanche.
( À suivre. )
« En montagne »
Une
avalanche ( suite )
( 1 ) Ils marchent tous vers le Baou.
Les douaniers, les gendarmes et tous les hommes du village.
Tous en ligne, ils ratissent l’immense mer de neige...
« C’est impossible, dit tout à coup Guillaume, que la chienne, avec
l’instinct de sa race, n’ait pas senti l’avalanche, qu’elle n’ait pas entraîné
le petit... »
Et il recommence le cri : « Ohé !
oh ! «
Angélina saisit son bras...
« Guillaume ! Il me semble que j’entends la chienne ! »
( 2 ) « Belle ! » hurle Guillaume.
Et quand sa voix s’éteint, un grondement étouffé répond.
« Sur la gauche, crie Angélina, elle
aboie ! »
Guillaume a entendu, lui aussi.
Il se retourne vers les hommes, les appelle du bras,
désigne la direction.
Tout de suite, ils entrent en action avec leurs pelles et
leurs pioches...
« Arrètez les pelles « , crie Guillaume.
Entre les fûts et le rocher, il s’agenouilla.
Creusant avec ses mains, il dégageait peu à peu la chienne.
( 3 ) Elle restait immobile...
À la hauteur de son poitrail, Guillaume découvrit un pied
chaussé d’une botte.
César essaya de soulever la tête de la chienne pour découvrir le visage de
l’enfant.
Belle se dégagea avec un grondement et reprit cette position qu’elle
gardait depuis le début de l’avalanche : son corps protégeant celui de
Sébastien et de son souffle chaud réchauffant le visage que la neige ne pouvait
recouvrir.
C’était ainsi qu’elle l’avait sauvé.
« En montagne »
Extract from my manual of The French Catholic
School « Doctrine
Chrétienne” Constantine Algérie 1972-1976
“Avec les Mots de Tous les Jours. Expression et
communication, Lecture Cours élémentaire 1ère année », Geneviève Cotet - Inspectrice Départementale de l’Éducation Nationale
D.E.S. Lettres, Classiques Hachette, 79 Boulevard Saint-Germain, Paris 6e,
Librairie Hachette, 1970.
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