Les sacramentaux = Ierurgiile
Les sacramentaux
Les sacramentaux — sacramentalia en latin — sont des actes ou des réalités sacrés appartenant à l’ordre
sacramentel au sens large du mot, sans être proprement des sacrements. En fait,
jusqu’au XIIe siècle, le septénaire sacramentel n’était pas fixé et le mot
« sacrement » désignait toute fonction sacrée.
Les sacramentaux sont, pour l’essentiel, des consécrations de personnes et des
bénédictions d’objets, ou encore les rites secondaires des sacrements. Certains des plus
importants sacramentaux comme la consécration des
vierges, la profession religieuse, la bénédiction abbatiale, la dédicace des églises et des autels sont voisins des
sacrements. On dit que les sacrements agissent ex opere operato (du seul fait que le rite est
accompli)
tandis que les sacramentaux mettent en cause l’action de l’Église : ex opere
operantis Ecclesiae, c’est-à-dire du fait de l’action et de la prière de l’Église.
Il ne faudrait pas comprendre que Dieu agit dans les
sacrements, laissant à l’Église l’intervention dans les sacramentaux ; en effet,
toute la liturgie est une œuvre commune de Dieu et de l’Église, et le plus
humble sacramental fait appel à l’action sanctifiante de Dieu (voir Liturgie).
Il vaut mieux remarquer que les sacrements sont
d’institution divine, tandis que les sacramentaux sont institués par
l’Église, non sans l’assistance du Saint-Esprit.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions
CLD, tous droits réservés
Les bénédictions ordinaires
Le Rituel des bénédictions rassemble des formulaires pour diverses circonstances. On envisage de bénir
des personnes ou des objets ; cependant la bénédiction
d’objets suscite parfois des réticences. Ces bénédictions sont assez
développées, incluant l’écoute des Ecritures, une oraison, voire une
exhortation prononcée par celui qui préside. Les différentes situations
correspondent à un acte de foi.
Se reconnaître aimés de Dieu par la bénédiction du repas
Mais les bénédictions sont aussi présentes dans la vie
courante des chrétiens et pourraient presque passer inaperçues. La bénédiction de la table,
aujourd’hui moins répandue dans les familles, est toujours pratiquée dans
certains groupes (chez les scouts par exemple) ou dans les communautés
religieuses. Le plus souvent on
remercie Dieu des biens qu’il procure. C’est une prière de remerciement, donc
de bénédiction. Puis on lui demande qu’il bénisse le repas, ceux qui vont le
partager, et ceux qui l’ont préparé. Une prière de demande pour ceux qui ont faim termine souvent cette bénédiction. En
quelques mots ces prières situent les convives dans la reconnaissance vis-à-vis
de Dieu qui prodigue le nécessaire et les ouvrent à un esprit de partage car on
ne peut prier pour les nécessiteux en s’affranchissant de toute responsabilité.
Ce bref moment de prière à caractère familial permet de situer l’acte fréquent et ordinaire de manger dans une relation
chrétienne qui reconnaît Dieu créateur et à l’origine de toute vie.
Demander la bénédiction divine, c’est croire qu’il agit
dans nos vies
La célébration de
tous les sacrements prévoit qu’ils
se terminent par une bénédiction. Ainsi le Missel romain indique
que le rite de conclusion comporte, outre de « brèves annonces si c’est
utile », un « renvoi » qui commence par la bénédiction pour se
terminer par l’invitation à repartir dans la paix du Christ. On peut donc
considérer que la bénédiction est
l’essentiel du renvoi dont on perçoit tout l’esprit missionnaire. La
bénédiction est la présence prévenante de Dieu pour ses enfants, afin qu’ils se
comportent dans le monde selon ce qu’ils ont reçu dans ce sacrement. L’oraison qui suit la communion l’a demandé
au Seigneur : « Reliés à toi par une charité qui ne passera jamais, nous
porterons des fruits qui demeurent. » (23ème dimanche du
Temps ordinaire.) C’est donc de manière ordinaire et presque inaperçue que le
président demande à Dieu d’assister les fidèles de sa bénédiction. Alors que
certains soupçonnent un esprit de superstition dans les demandes de
bénédiction, l’Eglise considère comme normal et habituel d’implorer la
bénédiction de Dieu. La répétition, hebdomadaire pour la messe dominicale par
exemple, indique que cette prière ne change pas la nature des personnes (ou des
objets) pour lesquelles on invoque l’attention du Seigneur. C’est l’attitude du
croyant vis-à-vis de Dieu qui est en jeu : il affirme implicitement sa foi en
Dieu qui intervient dans la vie des hommes et du monde. Aussi n’est-il pas
déplacé de l’invoquer régulièrement.
La demande de bénédiction exprime une réalité humaine
confiée à Dieu
Enfin certaines
circonstances particulières font l’objet de bénédictions, comme lors des
promesses scoutes. C’est principalement à ce moment qu’intervient l’aumônier
dans le cérémonial puisque cet engagement n’est pas un acte proprement
religieux même s’il comporte une dimension spirituelle. Le Rituel des bénédictions envisage celle(s) des personnes dans
une situation particulière, les catéchistes par exemple. Mais même quand il est question de bénir
les objets, les oraisons ont pour motif les personnes qui seront en relation
avec les objets :
Dieu
tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, dans ta sagesse tu as confié à
l’homme la capacité de construire des oeuvres grandes et belles.
Nous te prions pour ceux qui se serviront de cette
voiture : qu’ils fassent route en toute sécurité, qu’ils fassent preuve de
prudence pour la sécurité des autres, et qu’en se rendant à leur travail ou à
leur loisir, ils sachent reconnaître dans le Christ leur compagnon de route.
Cela s’ajoute-t-il aux bénédictions reçues régulièrement
comme au cours de la messe dominicale ? Elles ne font pas double emploi en ce sens que l’invocation de Dieu est
située dans un contexte particulier. C’est la personne envisagée dans une
situation donnée qu’on présente à Dieu. On voit que les
bénédictions ne transforment pas les choses ou les personnes. De port en port,
c’est toujours la même eau qui est bénite lors
des bénédictions de la mer, elles ont lieu à quelques encablures les unes
des autres.
Le centre de gravité des bénédictions se trouve dans le
prière formulée à Dieu et dans le rapport de foi des croyants. A propos de la prière de demande, saint
Augustin rappelle à son peuple qu’elle n’est pas là pour informer Dieu de ce
qui nous est nécessaire mais qu’elle nous prépare à recevoir ce qu’il nous
donnera.
Article paru dans
la revue Célébrer N°357
*
La bénédiction
Selon un
article de Mgr Pierre d’Ornellas, évêque de Rennes, Dol et
Saint-Malo
Bénir est un acte
essentiel de la vie religieuse. L’homme, de nature religieuse, a toujours
cherché la bénédiction pour lui ou pour les autres. La Révélation à Abraham
jusqu’à son accomplissement dans le Christ est une bénédiction. « Je te
bénirai », dit Dieu à Abraham (Gn 12, 2). Et Paul, contemplant
l’accomplissement dans le Christ, « loue Dieu qui nous a bénis par toutes
sortes des bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ »(Ep 1,3).
Dieu bénit l’homme ! Voilà l’essentiel.
Dieu bénit
Pour s’en
convaincre, il suffit de jeter un œil sur la finale de l’Évangile de Luc. Il
nous a rapporté que Jésus emmène les onze Apôtres « jusque vers Béthanie et, levant
les mains, il les bénit »(Luc 24, 50). L’évangéliste insiste en continuant
ainsi : « Or, comme il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au
ciel » (24,51). Cette finale de l’Évangile montre assez combien la
bénédiction est un geste essentiel : Jésus, le « Fils du Très-Haut »
et « le Christ de Dieu », bénit. Nous remarquons qu’il le fait
« en levant les mains ». Il prie à la manière du prêtre. Jésus est le
Grand Prêtre, c’est pourquoi il bénit. Tout le récit de Luc conduit peu à peu
son lecteur à ce moment capital pour la foi : Le Christ est au milieu des
hommes le Grand Prêtre qui bénit.
L’homme, de nature
religieuse, a donc besoin d’être béni. Si Luc rédige son Evangile pour aboutir
à ce moment suprême de la bénédiction, c’est qu’il veut nous faire comprendre
que l’homme ne peut vivre sans se mettre sous la bénédiction de Dieu. Luc
s’attache à faire mémoire d’Abraham dont Dieu se souvient. Certainement, il
sait que Dieu a béni Abraham et sa descendance et que cette bénédiction
s’accomplit en plénitude en Jésus. Cette
finale de son Evangile atteste vraiment que l’homme n’est homme qu’en étant
sous la bénédiction divine. L’Eglise le sait, elle qui a inclus dans sa liturgie eucharistique le rite
de la bénédiction. D’ailleurs, dans la finale de son Evangile, Luc précise
que Jésus bénit quand il est « séparé » de ses disciples et est
« emporté au ciel ». Il se sépare donc du monde et est emporté au
ciel. Jésus rejoint la sphère de la Divinité. Il est véritablement Dieu qui
nous bénit. L’Eglise a recueilli ce témoignage de Luc, pour l’inscrire dans sa
vie ordinaire en plaçant la bénédiction au terme de la liturgie eucharistique.
(…)
La bénédiction confiée à l’Eglise
Instruite sur
l’homme et sa peur, envoyée par le Christ, l’Eglise a toujours béni ceux qui le
lui demandaient. Mais elle l’a fait en raison de sa foi en Dieu qui bénit.
« Depuis les premiers
siècles, l’Eglise a coutume de bénir les personnes, les lieux, la nourriture et
les objets. » L’Eglise ne l’a fait, et ne continue à le faire, que
parce qu’elle est sacrement du Christ. Quand l’Eglise ne l’a fait, et ne
continue à le faire, que parce qu’elle est sacrement du Christ. Quand l’Eglise bénit, le Christ bénit. Saint Luc
nous montre que le Christ qui se sépare et monte aux cieux demeure le Christ
bénissant, toujours présent au milieu des siens. Si l’Eglise a très vite eu la
coutume de donner des bénédictions, c’est toujours comme « des expressions
authentiques de la foi en Dieu, dispensateur de tous biens ». En quoi
consiste cette bénédiction ?
Du geste au signe
La bénédiction
n’est pas un simple geste de la main, comme le laisserait croire une lecture
rapide de la finale de l’Evangile de Luc. Ce geste est un « signe ».
Il est le plus souvent le signe de la croix. La croix n’est-elle pas le lieu où
nous sommes comblés de « toutes sortes de bénédictions dans le
Christ », comme le proclame Paul ? C’est ainsi que la bénédiction qui est
accompagnée de ce signe de la croix, manifeste l’amour sauveur. Ce n’est pas
rien d’être marqué du signe de la croix !
Les deux versets de
la finale de l’Evangile de Luc que nous avons cités sont instructifs pour
essayer de comprendre la nature de la bénédiction chrétienne. Ces deux versets
récapitulent l’apparition de Jésus aux onze disciples. Ceux-ci sont comme les
hommes « effrayés et remplis de crainte ». Ils pensent que celui
qu’ils voient est « un esprit » qui est là avec eux. Naturellement,
comme les hommes, leurs frères de sang, cet esprit est maléfique puisqu’ils
sont effrayés. Jésus leur montre alors qu’il n’est pas un esprit, comme le
serait le fruit de leur imagination. Jésus
guérit l’imaginaire des disciples. Bien des hommes imaginent des esprits qui
n’existent pas. Les hommes habités par la frayeur ont eux aussi besoin de
recevoir une guérison de leur imaginaire. Comment ? Jésus, en faisant toucher
ses mains et ses pieds à ses disciples, leur explique qu’un esprit « n’a
ni chair, ni os ». Ses disciples sont mis devant la réalité. Pour la
guérison de leur imaginaire malade, les hommes ont besoin de toucher la réalité.
Les thérapies adaptées sont utiles pour recevoir de telles guérisons (…).
Le geste de la main
du prêtre qui bénit évoque la présence du Christ crucifié et ressuscité qui est
présent et qui bénit lui-même. Il le fait pour nous rendre à la paix du salut.
C’est lui qui enlève toute angoisse quand l’homme s’approche de sa mort.
Reconnaître l’auteur de la bénédiction
Continuons notre lecture de l’Evangile de Luc qui
s’exprime ainsi : « Puis il leur dit : « Voici les paroles que je
vous ai adressées… » Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre
les Ecritures… » Jésus leur donne donc une Parole. Toute bénédiction, nous
dit le Directoire sur la piété populaire, doit être habitée
par « la proclamation de la parole de Dieu, qui donne un sens aux signes
sacrés ». Remarquons aussi que les disciples se « prosternent »
devant Jésus qui les bénit. Cet acte de prosternation traduit leur
reconnaissance explicite de Dieu. La bénédiction descend sur ceux qui expriment
leur foi en Dieu. La parole de Dieu prononcée dans le moment de la bénédiction
est catéchétique non seulement pour faire entrer dans la signification du signe
mais aussi pour faire connaître l’auteur de la bénédiction, à savoir Dieu, et
plus précisément, le Grand-Prêtre éternel, Jésus-Christ.
Une bénédiction d’Alliance
Par la bénédiction,
les hommes et les femmes qui la reçoivent sont mis face à Dieu et ils doivent
le savoir pour pouvoir laisser monter de leur coeur un acte de foi. C’est ainsi
que la bénédiction relie Dieu aux hommes et les hommes à Dieu. Séparé de la
terre, présent dans les cieux, Dieu demeure avec les hommes par la bénédiction.
Notons enfin que les disciples qui se sont prosternés sont « sans cesse
dans le temple à louer Dieu ». La
bénédiction n’est complète que quand elle contient une prière par laquelle
l’Eglise loue Dieu. Il est évident que la bénédiction implore les bienfaits de
Dieu. Mais elle ne serait pas vraiment une bénédiction si elle ne contenait pas
en elle-même une louange adressée à l’auteur de la bénédiction, Dieu lui-même.
De la peur à la louange
Relisons ce dernier
épisode de l’Evangile de Luc. Nous constatons que les disciples sont passés de
la frayeur à la louange. Ce fut tout un cheminement qui les a conduits à cette
prière libre de louange, celle des enfants de Dieu, des petits par la bouche
desquels Dieu se ménage une louange, comme le chante le psalmiste. Les
disciples ont pu faire ce passage grâce à la bénédiction reçue du Christ. C’est
ainsi que par la bénédiction donnée par l’Eglise au nom du Christ, les hommes
passent de leur peur à la prière de louange par laquelle ils rendent grâce à
Dieu. Ils doivent être conduits pour accomplir ce passage. C’est pourquoi la
parole de Dieu et le « signe sacré » accompagnent la bénédiction de
telles sorte que les hommes et les
femmes qui sont bénis fassent effectivement tout le chemin qui les fait passer
de la peur à la louange. Sans l’accomplissement total de ce passage, l’homme
habité par ses angoisses demanderait une bénédiction comme un remède ou une
médecine. L’homme serait
réduit à « utiliser » le geste sacré. Serait-ce effectivement une
bénédiction ? On peut s’interroger à juste titre. Par la bénédiction,
au contraire, l’homme est éduqué à se mettre en face de Dieu et à croire en
lui, source de tous les bienfaits.
La pédagogie de l’Eglise
La finale de
l’Evangile de Luc nous met sur la voie d’une pédagogie de la bénédiction. S’il
est normal que les hommes et les femmes demandent à l’Eglise des bénédictions,
il est juste et bon que celle-ci sache répondre à ces demandes sans oublier
qu’elle est mère et éducatrice. La bénédiction est une liturgie où la parole de
Dieu, la sacramentalité de l’Eglise
et le « signe sacré » sont éducateurs des libertés et nourritures de
la foi. En chaque
bénédiction donnée résonne en secret la parole efficace du Christ :
« n’ayez pas peur » ou encore « la paix soit avec vous ».
Luc énonce encore un élément de la pédagogie que la mère
Eglise doit exercer vis-à-vis de ses enfants apeurés qui quémandent la
bénédiction divine. Il souligne que le Christ apparaît aux « Onze et leurs
compagnons ». C’est au milieu d’eux qu’il les bénit. Donnée par l’Eglise
au nom du Christ, Tête de l’Eglise, la bénédiction est reçue dans l’Eglise,
Corps du Christ. Certes la bénédiction individuelle a sa valeur si elle est
accompagnée de la parole de Dieu et du « signe sacré ». Mais le passage de la peur à la louange se
fait d’autant plus aisément que la bénédiction est reçue dans une assemblée
d’hommes et de femmes convoqués par la parole de Dieu. La bénédiction qui
conclut la liturgie eucharistique vécue par l’assemblée qui y participe de
façon active, en est l’exemplaire parfait. Car dans une assemblée, il est plus
facile de lutter contre la tentation d' »utiliser » une bénédiction
pour soi. Car aussi et surtout, l’assemblée est en elle-même un
« signe » de la présence de Dieu qui rassemble ses enfants dispersés
pour leur partager la bénédiction. L’assemblée, même petite, parfois familiale
dans la maison d’habitation ou amicale dans une chambre d’hôpital, est éducatrice
de la foi. Elle participe de la pédagogie qui aide l’homme apeuré à cheminer
vers la louange, par la bénédiction du Christ. C’est pourquoi, leDirectoire sur la piété populaire recommande d' »opter pour une
célébration communautaire de préférence à une célébration individuelle ou
privée ».
L’Eglise, mère des hommes
La bénédiction
n’est pas une affaire privée. Dieu seul, en son Christ, bénit ! Nul ne peut
s’approprier la bénédiction divine, ni l’utiliser. L’homme la reçoit en toute
humilité et en toute nécessité. Les hommes ont soif de bénédictions. L’Eglise a
reçu mission des désaltérer. Les
hommes sont habités de peurs. L’Eglise leur donne la paix de son Seigneur. Les
hommes sont paralysés par leurs frayeurs. L’Eglise les fait marcher dans la
liberté des enfants de Dieu. En effet, le Christ a confié à l’Eglise sa mission
de Grand-Prêtre bénissant par la puissance de sa Croix et de sa Résurrection.
Sacrement du Christ, elle bénit. L’Eglise garantit la vérité de la bénédiction.
Sans sa dimension ecclésiale, celle-ci perd sa nature vivifiante, demeure une
idole à laquelle on recourt par pur besoin, sans se mettre face à Dieu. Par sa
pédagogie maternelle, l’Eglise éduque les hommes et les femmes qui demandent la
bénédiction, elle les fait grandir dans la foi, elle leur apprend qui est celui
qui bénit.
Nous l’avons vu, le
Christ, Grand-Prêtre, bénit. Telle est l’immense et infiniment féconde
bénédiction dont l’humanité est gratifiée. Toute bénédiction a part à cette
bénédiction première. Toute bénédiction rapproche l’homme du mystère pascal du
Fils unique. S’il en est ainsi, alors la bénédiction invite l’homme béni à
marcher selon les commandements de Dieu. En effet, rendu proche du mystère pascal,
il en reçoit une force vivifiante qui guérit sa liberté et l’attire à marcher
selon la bienheureuse loi de Dieu. Les objets bénis, ont part à cette marche.
Ils ne sont plus de simples objets quelconques. Ils ne peuvent plus être
utilisés comme s’ils n’avaient pas été bénis. Ils rappellent sans cesse la
Croix du Seigneur et, par le souvenir qu’ils inspirent, invitent à marche(r) en
enfants de lumière.
Louer le Christ bénissant
La dimension
ecclésiale garantit l’objectivité de la bénédiction. Elle assure que la
bénédiction reçue vient de Dieu. Elle manifeste que la bénédiction pose sur la
personne ainsi bénite la force et la vie du mystère pascal du Fils bien-aimé,
mort et ressuscité, toujours vivant. Toute autre bénédiction tire sa raison
d’être dans cette unique bénédiction de l’humanité. Les demandes de
bénédictions, lorsque les hommes et les femmes y participent « activement
et consciemment », donnent part au salut de Dieu, source de toute louange.
Les bénis de Dieu louent en vérité Jésus, le Ressuscité, nouveau Moïse présent
sur la montagne : « Il se tint au milieu d’eux… et, levant les mains,
il les bénit. »
Article extrait de la Revue Célébrer N°357
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