Dieu,
la Sainte Trinité, Soeur Marie Lataste mystique catholique ( 2 )
Dumnezeu,
Sfanta Treime, Sora Marie Lataste misticã catolicã ( 2 )
Pour que je comprisse mieux
ces paroles, Jésus sut passer
sous mes regards les divers mouvements du cœur humain et tout ce que le cœur
éprouve par ces mouvements. Et je vis l’aveuglement, la folie, l’injustice de
l'homme, l’injure qu'il fait à Dieu en le perdant de vue pour s’attacher aux
choses de la terre, satisfaire ses passions et leur tout sacrifier.
« Voyez, me dit ensuite le
Sauveur Jésus, voyez cet homme tout occupé des choses de la terre, il oublie que Dieu est le créateur
de tout et que rien ne doit lui être préféré; il oublie qu'il a reçu tous ses
biens de Dieu, il les regarde comme une chose qu’on ne peut lui ravir, qu'il ne
peut perdre, et il fait tous ses efforts pour les accroître. Aussi son cœur s’endurcît sur la misère
des pauvres, il les voit de mauvais œil, il préférerait qu'il n’y en eut point,
et s’il vient à leur aide, ce n'est qu’avec regret. Dieu, voulant ramener à lui cet
homme en le détachant des biens de la terre, lui envoie des afflictions et des
épreuves. Mais, ne comprenant pas l'action de Dieu, cet homme se trouble,
s’agite, se révolte contre Celui de qui il a tout reçu, tourne sa haine contre
son prochain, et cherche dans son esprit, parmi ses semblables, celui qui a pu
causer son malheur. Sil est devenu pauvre en réalité, il ne cesse pas d’être
riche d’esprit et de cœur, en s’attachant encore au peu qui lui reste, ou s'il
le dépense, ce ne sera que pour satisfaire ses passions.
« Voyez, au contraire, l'homme vertueux, possède-t-il des richesses? Il
reconnaît que Dieu en est le maître, tandis que lui n’en est que l’économe, le
conservateur, le gardien au nom de Dieu. Il entre vis-à-vis des pauvres dans
les desseins de la Providence, en leur donnant une part de ce qu'il possède. Si
quelqu'un veut lui ravir une partie de son bien ou lui susciter un procès, il
remet tout entre les mains de Dieu, il prend selon sa divine volonté toutes les
mesures nécessaires à la conservation de ce qui lui appartient, sans rien
négliger; mais il ne perd jamais Dieu de vue et demeure en paix avec celui à
qui il a affaire. Réussit-il? Il rend grâce à Dieu; s'il échoue, il l’attribue
à ses défauts, qui ont détourné la bénédiction de Dieu, et ne conserve pour
personne ni animosité ni ressentiment. Est-il pauvre? Il ne regarde pas d’un
œil jaloux le riche; il est content de sa pauvreté et se soumet à la volonté
de Dieu dont il fait toute sa richesse. Est-il souffrant, malade, infirme? Il offre à Dieu ses infirmités, sa
maladie, sa souffrance il lui fait même le sacrifice de sa vie. Est-il bien
portant? Il en remercie Dieu et emploie sa force et sa vigueur à le mieux
servir, à le mieux honorer.
« Ainsi l'homme vertueux rapporte tout à Dieu richesses
ou pauvreté, bien-être ou épreuves, maladie ou santé, et se repose uniquement
en celui qu'il nomme son père et son Dieu. »
Soeur Marie Lataste mystique catholique, Livre 1, chapitre 12, Dieu, la Sainte Trinité
*
Voici ce que m’a dit un jour
le Sauveur : « L’homme sur la terre ressemble à un
corps qui n’a plus de vie, ou à un malade qui a besoin de recouvrer la santé. Dieu dans le ciel est pour l'homme un médecin qui tue
pour vivifier, qui frappe pour guérir. Écoutez le sens de ces paroles.
« L'homme ressemble à un corps
sans vie. Quelle est la vie de l'homme après
celle de l’union de l’âme avec le corps? C'est la contemplation de la vérité,
la marche dans la voie de la vérité, la demeure dans la vérité. L'homme a-t-il la vérité? Non, il l’a perdue par le
péché, par sa révolte contre Dieu, et il lui était impossible de la retrouver
jamais, et sans la vérité, l'homme est semblable à un corps sans vie.
« L'homme est semblable à un
malade. En quoi consiste la santé de
l'homme, après la proportion dans ses membres et la force adhérente à chacun de
ses membres? Elle consiste dans la rectitude et
le facile exercice de ses facultés. L'homme a-t-il la
rectitude dans ses facultés? a-t-il un facile exercice de ses facultés? Non, l'homme a été blessé jusque dans le plus intime de
son être intellectuel et moral par le péché. La rectitude
n'est plus en lui; ses facultés ne suivent plus la ligne droite. Il a
l’exercice de ses facultés, mais c'est un exercice plein de labeur et qui n'est
point conforme à la sagesse. L'homme est donc un malade
qui a besoin de recouvrer la santé.
« Un principe de vie sera donné
à ce mort, ce sera le Fils de Dieu fait homme, et ce mort reviendra à la vie.
Un remède plein d’efficacité sera donné à ce malade, ce sera le sang du Fils de
Dieu fait homme, et ce malade recouvrera la santé.
« Le médecin de l'homme qui
possède l’existence et qui cependant est mort, qui possède la santé et qui
cependant est malade, ce médecin, c'est Dieu. Or, Dieu tuera cet homme pour le
vivifier; il le frappera pour le guérir.
« Vous allez comprendre, ma
fille, et vous adorerez l’œuvre et les desseins bien admirables de la
Providence.
« Dieu est un médecin qui tue
pour vivifier. Quelle est la vie de l'homme? La
vie de l'homme est une vie dans le péché, dans le crime, dans l’injustice, dans
l’impiété; vie dans la fornication, vie dans le vol, vie dans les meurtres, vie
dans l’oppression du faible, vie dans le parjure, vie dans le blasphème, vie
dans la révolte contre Dieu. Dieu s’approche de cet homme, tue en lui l'homme
de l’iniquité et lui donne la vie de la justice; il tue cet homme à la
concupiscence du mal et le fait vivre dans l’amour des vertus; il tue l'homme
adultère et impie pour faire vivre l'homme chaste et vertueux. Telle est l’œuvre
par excellence de Dieu sur l'homme.
« Dieu est un médecin qui frappe
pour guérir. Il frappe les hommes par ses
commandements pour les guérir de leurs vices; il les frappe par ses menaces
pour les guérir de leurs révoltes; il les frappe par la vue de l’enfer pour
tourner leurs regards vers le ciel; il les frappe en leur découvrant les
artifices de Satan pour leur faire observer les œuvres de sa divine
miséricorde.
« Acceptez, ma fille, le
principe de vie qui vous sera donné par mon Père; acceptez le remède qu'il vous
offrira. Je ne vivifie que ceux qui veulent être vivifiés, je ne guéris que
ceux qui veulent être guéris; mais la guérison que j’opère n'est pas une
guérison passagère, elle est pleine d’efficacité et conserve la santé à jamais;
et la vie que je rends n'est pas une vie d’un jour, c'est une vie qui mène à
l’éternité de la vie.
« Celui qui refusera la vie
que je veux lui donner, restera éternellement dans la mort; et celui qui
refusera la santé que je veux lui rendre, l’aura perdue pour l’éternité. »
Soeur Marie Lataste
mystique catholique
Livre 1, chapitre 10
Dieu, la Sainte Trinité
*
Après ces paroles, le
Sauveur Jésus ajouta : « Vous comprenez, ma fille, comment l'homme trouvera ce
qu'il cherche dans la terre que Dieu lui a donnée; vous voyez quelle bonté Dieu
témoigne à l'homme de vouloir lui donner une place dans le ciel, qui est à
Dieu. Je veux vous faire remarquer une chose à laquelle vous n’aviez point
pensé.
« Le ciel est le lieu de la
récompense des justes; il est à Dieu et Dieu le donne à ses élus. Mais il est un ciel
supérieur à celui que Dieu donnera à l'homme, un
ciel qui s’appelle avec vérité et qui est véritablement le ciel du ciel,
c’est-à-dire le ciel de Dieu, le ciel qui appartient à Dieu. Ce ciel c'est le
sein de Dieu dans lequel le Saint-Esprit unit le Père et le Verbe; ce ciel
c'est Dieu même. Ce ciel n'est pas comme celui qui sera donné aux élus. Un ciel créé; c'est un ciel incréé, qui n’a jamais
eu de commencement et n’aura jamais de fin, qui existait avant l’origine des
choses, qui existera toujours. Ce ciel était en Dieu, ce ciel était Dieu. C'est
le ciel du ciel; c'est le bien éternel en lui-même, la félicité éternelle en
elle-même, la toute-puissance, la souveraine sagesse, la souveraine perfection,
Dieu. »
Soeur Marie Lataste
mystique catholique
Livre 1, chapitre 9
Dieu, la Sainte Trinité
*
« Le ciel des cieux est pour le Seigneur,
me dit un jour le Seigneur Jésus; mais il a donné la terre aux enfants des
hommes.
« Dieu a fait le ciel et la terre; le ciel
que vous voyez au-dessus de votre tête, la terre que vous foulez sous vos pas.
Dieu a fait le ciel qui porte aux hommes la lumière pour le travail du jour, et
les ténèbres pour le repos de la nuit; il a fait aussi la terre qui leur donne
la nourriture du corps et les vêtements pour le couvrir; et ainsi le ciel et la
terre que Dieu a faits et qui appartiennent à Dieu, sont pour l'homme; et quand la terre disparaîtra pour l'homme, un nouveau ciel
lui apparaîtra pour le recevoir; non plus un ciel matériel, dans lequel se font
le jour et la nuit, la lumière et les ténèbres, le calme et la tempête, mais un
ciel spirituel, un ciel tout plein de Dieu, un ciel qui montre à découvert Dieu
et sa gloire, qui permet à l'homme de le voir, de le contempler, de le
comprendre; de le voir assez pour n’avoir pas besoin d’autre lumière, de le
contempler assez pour ne désirer pas d’autre satisfaction, de le comprendre
assez pour que son intelligence trouve en Dieu son repos. Voilà le ciel qui est
aussi pour l'homme le ciel que Dieu veut lui donner, comme il lui a donné la
terre, le ciel dont il veut le faire sujet, comme il l’a fait sujet de la
terre, le ciel qui sera la félicité suprême que l'homme cherche vainement sur
la terre.
« Ce ciel appartient à Dieu;
il est la résidence particulière de Dieu, le lieu de sa manifestation aux
créatures, le trône de sa majesté et de sa gloire : voilà pourquoi il est dit
que le ciel est à Dieu et la terre pour les enfants des hommes. Le ciel est le
temple de Dieu, comme la terre est le temple de l'homme; le ciel est le lieu de
la glorification éternelle de Dieu, comme la terre celui de la glorification
temporelle de l'homme. Dieu est roi du ciel, l'homme roi de la terre. Dieu pourtant n’a reçu le ciel de personne, mais l'homme a reçu la terre de
Dieu. La terre n’est point donnée à l'homme à perpétuité, parce que la terre
est insuffisante pour l'homme. L'homme n'est pas seulement terrestre, il est
aussi céleste. L'homme a été d’abord fait de terre, puis un souffle céleste lui
a donné la vie. Le ciel est descendu sur cette terre, chair de l'homme, pour la
prendre et l’élever au ciel. La terre n'est que le
marchepied sur lequel l'homme prend position pour s’élever au ciel. La terre,
c'est un lieu élevé d’où l'homme prend son élan vers le ciel. La terre, c'est
une haute montagne que l'homme gravit et dont le sommet permet à l'homme
d’entrer au ciel. La terre, c'est un arc bandé fortement vers le ciel et dans
lequel l'homme doit se placer pour être envoyé au ciel. La terre n’a été donnée à l'homme que pour le mettre à même de posséder un
jour le ciel, qui est à Dieu. C'est Dieu qui a donné la terre aux enfants des
hommes, c'est Dieu qui veut aussi leur donner le ciel.
« Mais voyez les hommes :
ils montent sur le marchepied de la terre, non pour s’élever au ciel, mais pour
se précipiter dans l’abîme; ils gravissent le lieu
élevé et cette haute montagne, qu’elle figure, non pour gagner le ciel, mais
pour tomber plus sûrement dans les ténèbres éternelles; ils se placent sur
l’arc bandé vers le ciel, mais ils détournent la direction de cet arc dans le
sens opposé, comme pour montrer qu'ils ne veulent point du ciel et qu'ils sont
tout à la terre. Malheureux! Dieu est le tout de l'homme et la terre n'est rien
pour eux, et ils disent à la terre : Vous êtes tout pour nous; ils disent à
Dieu : Pour nous, Seigneur, vous n’êtes rien, laissez-nous à la terre.
« N’agissez-vous point
ainsi, jeunes hommes et jeunes filles? Au lieu de vous rappeler que vous êtes
faits pour le ciel, au lieu de consacrer à Dieu le printemps de vos années, au
lieu de lui faire abandon de tout ce qui vous appartient, au lieu de vous
avancer de plus en plus dans le chemin de la vertu, au lieu de vous rapprocher
du ciel, vous ne désirez que la terre; eh bien! vous ne
recevrez pas autre chose, et la terre se changera pour vous en un supplice
éternel.
« N'est-ce point ainsi que
vous agissez, pères et mères, cherchant à accroître le domaine de vos enfants,
à leur acquérir de plus grandes richesses, à les attacher de plus en plus à la
terre. Au lieu de les attacher de plus en plus au ciel, au lieu d’augmenter et
d’accroître leurs vertus, ces trésors que la rouille et les voleurs ne peuvent
faire disparaître, vous ne désirez pour vous et pour eux que la terre; eh bien! vous ne recevrez pas autre chose, et la terre se changera pour
vous en un supplice éternel.
« N’est-ce point ainsi que
vous agissez, hommes d’affaires et de négoce, qui n’avez qu’une probité
apparente, qu’une justice fausse et mensongère, qu’une prudence fondée sur l’or
et sur l’argent? Au lieu de vous rappeler le travail seul nécessaire, qui doit
vous donner les trésors du ciel, vous ne désirez que la terre; eh bien! vous ne recevrez pas autre chose, et la terre se changera pour
vous en un supplice éternel.
« N’est-ce pas ainsi que vous agissez,
magistrats, juges, ministres et potentats? Vous êtes l’image du gouvernement de
Dieu, l’image des jugements de Dieu, l’image de la puissance de Dieu, et vous
l’oubliez pour agir comme si vous deviez à jamais administrer la terre, à
jamais juger la terre, à jamais commander à la terre; eh bien! Vous ne recevrez
pas autre chose, et la terre pour vous se changera en un supplice éternel.
Je vous le dis, ma fille,
avec toute la force de la vérité qui demeure éternellement, les hommes se
flattent en vain de pouvoir continuer avec impunité et leurs injustices, et
leurs rapines, et leurs trahisons, et leurs iniquités qui croissent chaque jour
de plus en plus. Ils se trompent en pensant que Dieu, qui ne se venge pas sur
la terre, ne se vengera jamais. Qu’ils avancent encore, qu'ils marchent
toujours; ils avanceront et marcheront vers l’éternelle justice de Dieu, à
laquelle nul, ne pourra échapper. Quand viendra l’heure de la justice, Dieu
mettra sous les yeux de chaque homme en particulier toutes ses actions, et
alors tous recevront la terre qu’ils auront cherchée.
« Cette terre matérielle
disparaîtra pour eux; l’enfer sera la terre nouvelle et éternelle que Dieu
donnera aux réprouvés. Le ciel sera la terre nouvelle et éternelle que Dieu
donnera aux élus. La terre de l’humanité sera la possession ou la privation de
Dieu : Dieu avec les hommes, Dieu loin des hommes.
« O ma fille, pensez
toujours à la nouvelle terre que vous devez habiter un jour, pensez au ciel que
Dieu veut vous donner, à cette terre où Dieu habite, où Dieu se manifeste, où
Dieu se donne, où Dieu se livre à ses élus. Fuyez au contraire toujours la
terre où Dieu n’habite que par sa justice et ses vengeances, ne se manifeste,
ne se donne, ne se livre aux réprouvés que comme Dieu vengeur et souverainement
juste. »
Soeur Marie Lataste
mystique catholique
Livre 1, chapitre 8
Dieu, la Sainte Trinité
*
« Ma fille, me dit un autre
jour le Sauveur Jésus, Dieu connaît toute chose, et rien n’arrive que par son
ordre et selon sa volonté. Conservez cette pensée dans votre cœur; elle est
pleine de vérité et de consolation. Elle est pleine de vérité; car Dieu,
créateur et maître du monde et de tout ce qui est dans le monde, a, pour tout
diriger, pour tout régler, pour tout conduire, une puissance égale à celle qui
fit tout sortir du néant. Le Dieu qui a créé une première
fois est le Dieu qui conserve tout, et, par cette conservation, semble tout
créer de nouveau. Ainsi le ciel, la terre,
les éléments sont soumis à la volonté de Dieu depuis le commencement des temps,
comme ils lui furent soumis alors qu'il leur dit d’exister. Ainsi l'homme
marche sous l’impulsion de la volonté de Dieu, naît, vit et meurt, s’agite et
se remue, parce que Dieu lui dit de naître, de vivre, de mourir, et lui permet
de s’agiter et de se mouvoir.
« Cette pensée est pleine de
consolation pour ceux qui la possèdent et l’entretiennent dans leur cœur, parce
que, dans quelque situation, dans quelque danger, dans quelque épreuve qu'ils
se trouvent, sachant que c'est Dieu qui le veut ou le permet, ils peuvent
mettre en lui leur espérance, et, loin de s’alarmer, lui dire, pleins de
confiance : Mon Dieu, que votre volonté soit faite et non la mienne!
« Ne soyez jamais du nombre
de ces insensés qui attribuent au hasard, au destin, à la volonté ou à la
combinaison des hommes les événements heureux qui réjouissent, ou les malheurs
qui affligent. Ne voyez en tout, ma fille, que la providence de Dieu, réglant,
gouvernant et dirigeant tout ici-bas.
« L’âme juste voit la
Providence dans tous les événements du monde, et ne cesse de la louer et la
bénir.
« L’âme juste n’attribue
point le gain d’une bataille à la valeur, au courage, au nombre des soldats, à
l’habileté des capitaines; elle l’attribue à la providence de Dieu qui donne la
victoire à qui il lui plaît.
« L’âme juste n’attribue
point la prospérité d’un empire au gouvernement du prince de cet empire; elle
l’attribue à la providence de Dieu, lumière, conseil, puissance et soutien de
ce prince.
« L’âme juste n’attribue
point la chute d’une dynastie royale à la faiblesse ou à l’incurie des membres
de cette dynastie; elle l’attribue à la providence de Dieu, qui fait et défait
les rois de la terre pour sa gloire et le bonheur des peuples ou leur
châtiment.
« L’âme juste n’attribue
point les fléaux, les inondations, la fureur des flots des mers, l’irritation
du tonnerre, la famine, la peste, la guerre, les maladies, la mort, à des
causes naturelles; elle attribue tout à Dieu, qui commande à l’Océan comme à la
foudre, qui donne l'abondance ou la stérilité, qui conserve la paix ou permet
le trouble parmi les hommes, et leur envoie, quand il lui plaît, la maladie ou
la santé.
« Si elle échappe à un
danger, à un péril, à une mort imminente, l’âme juste reconnaît qu’elle a été
protégée, délivrée, sauvée par son Dieu.
« Si elle réussit dans une
entreprise, l’âme juste en remercie le Dieu du ciel qui lui a donné ce succès.
« En un mot, l’âme juste
voit en tout et partout le doigt de Dieu; et, toute pleine de reconnaissance et
d’admiration, de soumission et de respect pour la Providence divine, elle bénit
celui qui veille avec tant de soin sur elle et sur toute créature, qui pourvoit
à tous les besoins spirituels et temporels de l’humanité, comme une mère à ceux
de ces enfants, et dispose tout de manière à augmenter la couronne du juste et
à ramener le pécheur à résipiscence.
« Voilà bien, en effet, ma
fille, à quoi se résume l’action de Dieu sur les hommes : à rendre plus juste
celui qui est dans la justice, et surtout à ramener dans la voie droite celui qui
l’a quittée.
« L’homme souvent oublie
Dieu pour s’appuyer sur des bras de chair : Dieu se retire un instant pour lui
faire comprendre la faiblesse de l’appui qu'il a choisi, et l'homme revient à
Dieu, qui lui tend les bras avec bonté. Le premier soutien de l'homme doit être
Dieu; c'est à sa providence qu'il doit s’abandonner et ne compter que sur elle.
« Néanmoins, il ne faut pas
tellement tout attendre de Dieu qu’on néglige d’accomplir ce que la raison ou
la nécessité prescrivent, car agir ainsi, serait agir avec témérité et tenter
Dieu. Or, Dieu ne cherche point à favoriser les téméraires; il ne récompense
que la foi de ceux qui espèrent de lui ce qu'ils doivent ou peuvent espérer.
« Oui, confiance en Dieu,
confiance pleine et entière. Son bras n’est pas raccourci; il fera plutôt un
miracle, s'il est nécessaire, pour vous délivrer de vos ennemis ou empêcher la
ruine de votre âme, que de laisser votre espérance déçue et frustrée. N’espérez
donc qu’en Dieu et dans sa providence, et quelque chose qui vous arrive, sachez
que tout vient de Dieu, et que pas même un cheveu ne tombera de votre tête sans
permission.
Soeur Marie
Lataste
mystique
catholique
Livre 1, chapitre
7
Dieu, la Sainte
Trinité
*
Le lendemain du jour où le
Sauveur Jésus m’adressa ces paroles, j'étais revenue auprès de lui. Pendant la
sainte messe, je me rappelais ce qu'il m’avait dit la veille des deux
mouvements de la créature, l’un de Dieu à l’existence, l’autre de l’existence
vers Dieu. Afin de donner plus de force au mouvement qui me porte vers Dieu, je
lui fis après la consécration l’offrande de mon corps, de mon âme, de mes
facultés, de mes affections, de tout ce qui était en moi. Après cela, je vis le
Sauveur Jésus au milieu de l’autel, assis sur un trône d’or. Sa figure était
plus resplendissante que le soleil; j’en étais éblouie. Il daigna voiler son
éclat en ma faveur. Un ange sous une forme humaine s’approcha de moi, me prit
par la main et me conduisit près de l’autel. Je restai là jusqu’à la fin de la
messe, à genoux devant le Sauveur Jésus. L’ange était à ma droite, aussi à
genoux. Il se leva, et je me levai avec lui pour aller vers Jésus qui me dit : « Vous avez présenté à Dieu une offrande qui lui a été
agréable. Je vous accepte pour ma servante; ma fille, réjouissez-vous! »
Puis il ajouta : « Vous vous
êtes reconnue la servante de Dieu : cette reconnaissance est pleine de vérité
et de justice, car l'homme est et doit être le serviteur de Dieu. Il doit vivre
sous la servitude de Dieu, et pas un ne doit être exempt de cette servitude. Voyez l'homme! Qu’est-il? est-il quelque chose par
lui-même? S’est-il donné l’existence lui-même? A-t-il formé son corps et les
membres de son corps? Leur a-t-il donné la force, la vigueur, le mouvement,
l’action? Est-ce de l’intime de son être qu'il a tiré son âme? De quelle
manière a-t-il donné à son âme l’intelligence? Où a-t-il pris pour son âme la
puissance de vouloir? Comment a-t-il doué son âme de souvenir? Est-ce l'homme
qui conserve par sa propre vertu et son corps et son âme? Est-ce l'homme qui,
par lui-même, et de lui-même, se donne le jour? Est-ce l'homme qui fixe et
règle l’heure de sa mort? L'homme, de qui dépend-t-il dans sa naissance, dans
son existence, dans sa mort? N’est-ce pas de Dieu son créateur? La création de
l'homme par Dieu, voilà la première servitude envers Dieu; et nul homme ne peut
s’en exempter, parce que nul homme ne peut se créer lui-même.
« O servitude admirable,
servitude pleine de gloire, servitude infiniment heureuse, et combien peu
comprennent cette servitude! Dieu est Dieu, et par conséquent maître
tout-puissant; sa souveraineté n’a pas de bornes. Elle s’étend sur le corps et
sur l’âme, sur toutes les actions possibles de l'homme, sur toutes ses pensées,
même les plus secrètes. Elle s’étend sur sa vie, elle s’étend sur sa mort, elle
va même au-delà du trépas. Cette souveraineté dure par delà le temps, et
pendant l’éternité Dieu sera encore le souverain de l'homme.
« Dieu est souverain de l'homme
et souverain plein de bonté, plein d’amour, plein de tendresse. Pourquoi a-t-il
créé l'homme? Est-ce pour les mérites de l'homme qui n’existait pas, ou par
pure bonté? Comment Dieu exerce-t-il sa
souveraineté sur l'homme? N’est-ce pas avec l’affection la plus tendre qu'un
père puisse avoir pour son enfant? Ne semble-t-il pas que ce souverain de
l’éternité se fasse l’esclave de l’œuvre de ses mains? À chaque instant du jour
il veille sur son existence, il pourvoit à ses besoins, il le protège contre
ses ennemis, il vient à lui quand il l’appelle, il lui accorde ce qu'il lui demande,
il reçoit le nom de Père, il traite l'homme comme son fils, il s’abaisse vers
sa créature infiniment plus que la créature ne le pourra jamais comprendre.
« Dieu créateur est le souverain
tout-puissant et tout aimant de l'homme. L'homme
vit-il de bon cœur ou par force sous cette servitude? L'homme est-il sujet
soumis de Dieu? L'homme accepte-t-il ce joug de Dieu? Non; l'homme se révolte
contre Dieu, méprise les commandements de Dieu, oublie Dieu et s’écrie même :
Il n'y a point de Dieu.
« Il n’y a point de Dieu!
Parole insensée d’un serviteur coupable. Il n'y a point de Dieu! Amis il y aura
pour celui qui parle ainsi une main puissante qui brisera la parole sur ses
lèvres; il y aura pour celui qui parle ainsi un bras vigoureux qui le
terrassera et l’empêchera de se relever; il y aura pour celui qui parle ainsi
un lien, que les doigts de l'homme n’auront point tressé, qui enveloppera tous
ses membres, le retiendra pendant l’éternité, et lui fera éprouver la justice
de celui dont il n’a point voulu recevoir la miséricorde et l’amour. Il n'y a
point de Dieu! Il a dit vrai : pour cet homme, il n'y aura point de Dieu,
félicité et bonheur suprême; il n’y aura point de Dieu, souverain éternellement
bon, éternellement aimable; mais il y aura un Dieu éternellement offensé, un
Dieu éternellement redouté, un Dieu éternellement juste, un Dieu éternellement
vengeur de l’offense qui lui aura été faite.
« C'est là la seconde
servitude de l'homme; servitude dans la gloire, par laquelle participant au
bonheur de la vue de Dieu il le louera éternellement; ou bien servitude dans la
malédiction, par laquelle éprouvant les effets de la justice de Dieu il lui
rendra hommage dans les flammes de l’éternité.
« Ainsi Dieu sera toujours
le souverain éternel de l'homme; ainsi l'homme sera toujours le serviteur de
Dieu. L'homme appartient à Dieu, parce que
Dieu est son créateur; l'homme appartient à Dieu, parce que c'est de LUI qu'il
a tout reçu; l'homme appartient à Dieu parce qu'il n'est rien sans LUI. C'est
là le souverain domaine de Dieu sur l'homme : jamais personne n’en dessaisira
Dieu. Les hommes l’oublient, mais Dieu ne l’oubliera pas.
Soeur Marie Lataste
mystique catholique
Livre 1, chapitre 6
Dieu, la Sainte Trinité
*
J’entendis un jour sa voix.
Elle s’exprimait avec force et vigueur : « Laissez tous le secret de vos
maisons. Accourez, enfants et vieillards, jeunes gens et hommes faits, princes
et sujets, riches et pauvres, savants et illettrés, grands et petits, venez
reconnaître et admirer les perfections de votre Dieu dans ses œuvres. Les
œuvres de Dieu sont parfaites, parce qu'il est parfait lui-même, parce que ses
jugements sont parfaits et que ses vues sont parfaites aussi. Les vues des
hommes, leurs pensées, leurs intentions, leurs jugements, sont loin de ressembler
aux vues, aux pensées, aux intentions, aux jugements de Dieu. Car il est écrit que la justice et la vérité éclatent dans les œuvres du
Très-Haut, tandis que le cœur de l'homme est endurci, qu'il chérit la vanité et
cherche le mensonge. L'homme voudrait pénétrer
les perfections intimes de Dieu. L’insensé! Ne voit-il donc pas que son esprit
est trop borné, et que ses connaissances ont des limites trop étroites? Que
serait Dieu, si l'homme pouvait le comprendre? Que serait l’infini, s’il était
pénétré par le fini? Que serait le Créateur, si la
créature était à son niveau? C’est par bonté pour l'homme que Dieu a fait le
monde; c'est par bonté qu'il y conserve l’ordre, l’harmonie; par bonté pour
l'homme qu’il a fait tout ce qui a été fait, et l'homme méconnaît cette bonté
pour scruter les desseins de Dieu qu'il ne scrutera jamais. C'est par sa
toute-puissance que Dieu a fait le monde et le conserve, par sa providence et
sa sagesse qu'il le fait marcher d'une manière si admirable, et l'homme
méconnaît cette bonté, cette providence, cette sagesse, pour se perdre en de
vains raisonnements qui l’éloignent de Dieu ou le lui font oublier. Cette
perfection dans la création inanimée, animée, raisonnable, ne proclame-t-elle
pas un créateur parfait au-dessus de la créature? Contentez-vous donc de reconnaître Dieu, enfants des
hommes, amis ne cherchez pas à le comprendre. Car, chercher à comprendre
Dieu, c'est le comble de la présomption ou la preuve assurée de la plus grande
incrédulité. C'est le comble de la présomption de
vouloir renfermer Dieu en l'homme, l’éternel dans le temporel, l’infini dans le
fini; c'est la preuve assurée de la plus grande incrédulité, car c'est dire que
Dieu ne peut pas plus que l'homme, puisque la puissance de Dieu consiste dans
l’intelligence qu'il a de lui-même, et que l'homme comprend Dieu autant que
s’il était Dieu.
« Hommes présomptueux et
incrédules, sachez qu’il est écrit que Dieu résiste aux superbes, et qu’il
donne sa grâce aux humbles, que celui qui s’abaisse sera élevé, et que celui qui
s’élève sera abaissé. Sachez que j’ai dit, lorsque j’étais sur la terre, que
celui qui observe ma parole et croit à Celui qui m’a envoyé, sera sauvé. Il ne
suffit pas de savoir, il faut croire.
« JE NE CONDAMNE PAS
L’EXAMEN DES CHOSES POUR CONSOLIDER LA FOI, AFIN QUE CETTE FOI SOIT UNE FOI
PLEINE DE CONVICTION. QU’ON CHERCHE LA SOLUTION AUX DIFFICULTÉS QUI SE
PRÉSENTENT À L’ESPRIT, ON LE PEUT; QU’ON ESSAIE DE FAIRE DISPARAÎTRE UN DOUTE
POUR CROIRE ENSUITE PLUS FERMEMENT, C'EST PRUDENCE ET SAGESSE; MAIS IL FAUT
FAIRE CELA AVEC UN CŒUR DROIT, AVEC BONNE VOLONTÉ ET UN DÉSIR SINCÈRE DE
TROUVER LA VÉRITÉ POUR S’Y ATTACHER. AUJOURD'HUI ON VEUT TOUT COMPRENDRE QUAND IL S’AGIT DE
DIEU. PAUVRES ESPRITS, QUI VOUDRAIENT UNE
LUMIÈRE DONT L'ÉCLAT LES RENVERSERAIT; QUI VOUDRAIENT COMPRENDRE DIEU ET NE SE
COMPRENNENT PAS EUX-MÊMES! QUELLE FIERTÉ REPOUSSANTE DANS CES HOMMES, QUEL SOT
ORGUEIL, QUELLES FOLLES PRÉTENTIONS! ILS SE CROIENT SAVANTS ET SONT DES
IGNORANTS. LA VRAIE SCIENCE A
FUI LOIN D’EUX POUR SE RETIRER PARMI LES HOMMES SIMPLES QUI
ADORENT SANS VOIR ET CROIENT SANS COMPRENDRE. LA SCIENCE N’EST POINT L’APPUI DU
JUSTE. LE JUSTE RENONCE VOLONTIERS À LA SCIENCE POUR S’APPUYER SUR LA VÉRITÉ ET
LA JUSTICE DE DIEU, QUI PARAISSENT DANS SES ŒUVRES. AUSSI SON CŒUR EST TRANQUILLE;
IL MET SON ESPÉRANCE DANS LE SEIGNEUR, ET ATTEND LE MOMENT OÙ IL SERA EXALTÉ
AU-DESSUS DE SES ENNEMIS. »
Soeur Marie Lataste
mystique catholique
Livre 1, chapitre 3
Dieu, la Sainte Trinité
La Très Sainte et
Majestueuse Trinité – pagina Facebook
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