Vie des âmes sacerdotales et religieuses, Viata
sufletelor sacerdotale si religioase ( preoti si calugari(te) )
Je dis, premièrement, qu’il
y a très peu de prêtres qui soient sauvés, parce qu’il y en a très peu qui
rentrent bien dans le sacerdoce. Pour bien entrer dans le sacerdoce, il faut
avoir des vues conformes à celles de Notre Seigneur. Il faut répondre à ses
intentions et à ses desseins sur les prêtres.
Qu’elles sont les vues de Notre Seigneur
sur les prêtres ?
Que demandent-ils de ceux qui s’engagent dans le sacerdoce ?
Que demandent-ils de ceux qui s’engagent dans le sacerdoce ?
1° Notre Seigneur demande d’eux qu’ils aient un grand désir
de procurer la gloire de son Père, c’est la principale fin du sacerdoce. Comme
c’était la grande intention de Notre Seigneur qui est le souverain prêtre de
l’Eglise, ce doit être aussi celle de ceux qui sont rendus participants de son
divin sacerdoce. Il faut donc être animé du grand désir de procurer la gloire
de Dieu, en entrant dans le sacerdoce ; si l’on manque de cette disposition, on
manque de la plus essentielle aux prêtres.
Néanmoins, la plupart se jettent dans l’Eglise sans consulter la volonté de Dieu.
Néanmoins, la plupart se jettent dans l’Eglise sans consulter la volonté de Dieu.
2° Il demande d’eux qu’ils aient un grand zèle pour le
salut des âmes ; c’est la seconde fin de l’institution du sacerdoce . Il faut
entrer dans les sentiments de Notre Seigneur qui a eu un zèle si admirable pour
les âmes, et qui les a tant aimées, qu’il a donné son sang et sa vie pour les
racheter. Les prêtres doivent avoir les mêmes dispositions, et ils doivent les
exprimer par leur conduite à l’égard des âmes ; et si l’on n’a pas cette
disposition en recevant la prêtrise, on peut dire qu’on n’a pas l’esprit du
sacerdoce : Ego elegi vos uteatis et fructum
afferatis, et fructus vester maneat.
3° Notre Seigneur demande que ceux qui entrent dans le
sacerdoce aient une grande sainteté et un désir très grand de se sanctifier de
plus en plus, afin de soutenir par la pureté de leur vie la sainteté de leur
état qui demanderait une vertu plus qu’angélique.
Voilà de grandes dispositions et de
saintes intentions que Notre Seigneur demande de ceux qui reçoivent le
sacerdoce, et qui entrent dans un état si saint. Or il y en a très peu qui répondent au dessein de Notre Seigneur. De là vient que ceux qui n’y
répondent pas se damnent, et en s’élevant à un état si sublime, ils montent
bien haut pour faire ensuite des chutes plus terribles.
Le petit nombre des prêtres sauvés
Louis Tronson, prêtre (+1700) successeur de Monsieur Olier [prêtre] ami de saint Vincent de Paul à la tête de la Compagnie de Saint Sulpice
Institut dévoué à la formation des prêtres
Entretiens et méditations ecclésiastiques éd. Rusand, Paris, 1826
Louis Tronson, prêtre (+1700) successeur de Monsieur Olier [prêtre] ami de saint Vincent de Paul à la tête de la Compagnie de Saint Sulpice
Institut dévoué à la formation des prêtres
Entretiens et méditations ecclésiastiques éd. Rusand, Paris, 1826
*****
Je Vous salue Saintes âmes sacerdotales
et religieuses :
Je Vous salue Saintes âmes
sacerdotales et religieuses de l'Empyrée de DIEU,
La très auguste TRINITÉ et la Très Sainte Vierge Marie ainsi que tous les Anges et les autres Saints du Ciel sont avec Vous,
Vous êtes bénies entre toutes les âmes sacerdotales et religieuses,
et JÉSUS, Souverain Prêtre et très digne Époux des âmes religieuses est béni.
La très auguste TRINITÉ et la Très Sainte Vierge Marie ainsi que tous les Anges et les autres Saints du Ciel sont avec Vous,
Vous êtes bénies entre toutes les âmes sacerdotales et religieuses,
et JÉSUS, Souverain Prêtre et très digne Époux des âmes religieuses est béni.
Saintes âmes sacerdotales et
religieuses,
Vous qui avez combattu durant votre pèlerinage terrestre et qui avez remporté la victoire sur le monde, la chair et le démon,
priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort,
mais aussi et surtout pour la sanctification de toutes les âmes sacerdotales et religieuses du monde entier jusqu'à la fin du monde, pour la plus grande Gloire de DIEU et le salut de toutes les âmes.
Amen !
Vous qui avez combattu durant votre pèlerinage terrestre et qui avez remporté la victoire sur le monde, la chair et le démon,
priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort,
mais aussi et surtout pour la sanctification de toutes les âmes sacerdotales et religieuses du monde entier jusqu'à la fin du monde, pour la plus grande Gloire de DIEU et le salut de toutes les âmes.
Amen !
*
L'oraison est l'âme de la dévotion : vous vous plaignez
d'être aride, aimez et vous serez bientôt fervent ;
l'oraison est la plus excellente occupation de l'âme ; quand on y cherche Dieu, on ne se rassasie point de le faire.
Esprit de saint Vincent de Paul
l'oraison est la plus excellente occupation de l'âme ; quand on y cherche Dieu, on ne se rassasie point de le faire.
Esprit de saint Vincent de Paul
*
"La grâce
de DIEU nous aide à marcher et nous soutient. Elle nous est nécessaire comme
les béquilles à ceux qui ont mal aux jambes."
Saint Curé d'Ars
*
« J'ai besoin d'une expiation immense, particulièrement
pour les péchés et les sacrilèges dont Je Me vois outragé par les ministres du
sanctuaire. Si je n'avais égards aux anges qui entourent Mes autels, combien
J'en foudroierais sur place ! »
Le Seigneur JESUS à Sainte Gemma Galgani
Le Seigneur JESUS à Sainte Gemma Galgani
*
" De même que Jésus-Christ, sur la croix, en nous donnant à Marie pour ses enfants, semble avoir voulu placer, sous la protection d'une mère, les fruits de sa mort et les mérites de son sacrifice, de même, l'Église a placé ce mois béni immédiatement après les solennités de Pâques, comme pour mettre l'innocence de ses enfants, péniblement recouvrée, sous la puissante protection de leur douce et bien-aimée Mère. "
Abbé C. Martin, Mois de Marie des prédicateurs.
" De même que Jésus-Christ, sur la croix, en nous donnant à Marie pour ses enfants, semble avoir voulu placer, sous la protection d'une mère, les fruits de sa mort et les mérites de son sacrifice, de même, l'Église a placé ce mois béni immédiatement après les solennités de Pâques, comme pour mettre l'innocence de ses enfants, péniblement recouvrée, sous la puissante protection de leur douce et bien-aimée Mère. "
Abbé C. Martin, Mois de Marie des prédicateurs.
*****
Le
Repos du Dimanche
Vous travaillez, vous travaillez,
mes enfants, mais ce que vous gagnez ruine votre âme et votre corps. Si on
demandait à ceux qui travaillent le dimanche: "Que venez-vous de
faire?" ils pourraient répondre: "Je viens de vendre mon âme au
démon, de crucifier Notre-Seigneur, et de renoncer à mon baptême. Je suis pour
l'enfer... Il faudra pleurer toute une éternité pour rien..." Quand j'en
vois qui charrient le dimanche, je pense qu'ils charrient leur âme en enfer.
Oh! comme il se trompe dans ses calculs, celui qui se démène le dimanche avec la pensée qu'il va gagner plus d'argent ou faire plus d'ouvrage! Est-ce que deux ou trois francs pourront jamais compenser le tort qu'il se fait à lui-même en violant la loi du bon Dieu? Vous vous imaginez que tout dépend de votre travail; mais voilà une maladie, voilà un accident... Il faut si peu de choses! un orage, une grêle, une gelée. Le bon Dieu a tout sous sa main: il peut se venger quand il veut et comme il veut; les moyens ne lui manquent pas. N'est-ce pas toujours lui qui est le plus fort? Ne faut-il pas qu'il reste le maître à la fin?
Il y avait une fois une femme qui était venue trouver son curé pour lui demander de ramasser ses foins le dimanche. "Mais lui dit M. le Curé, ce n'est pas nécessaire; votre foin ne risque rien." Cette femme insista, disant: "Vous voulez donc que je laisse périr ma récolte?" C'est elle qui mourut le soir même... Elle était plus en danger que sa récolte...
Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure dans la vie éternelle. Que vous revient-il d'avoir travaillé le dimanche? Vous laissez bien la terre telle qu'elle est quand vous vous en allez; vous n'emportez rien. Ah! quand on est attaché à la terre, il ne fait pas bon s'en aller!... Notre premier but est d'aller à Dieu; nous ne sommes sur la terre que pour celà...
Mes frères il faudrait mourir le dimanche et ressusciter le lundi.
Le dimanche, c'est le bien du bon Dieu; c'est son jour à lui, le jour du Seigneur.
Il a fait tous les jours de la semaine; il pouvait tous les garder, il vous en a donné six, il ne s'est réservé que le septième; il veut qu'en ce jour, vous ne travailliez nullement, pas plus que si vous étiez à l'agonie. De quel droit touchez-vous à ce qui ne vous appartient pas? Vous savez que le bien volé ne profite jamais. Le jour que vous volez au Seigneur ne vous profitera pas non plus. Je connais deux moyens bien sûrs de devenir pauvre: c'est de travailler le dimanche et de prendre le bien d'autrui. Vous avez travaillé en ce saint jour? Donnez aux pauvres une aumône qui surpassera le profit que vous aurez fait.
Oh! comme il se trompe dans ses calculs, celui qui se démène le dimanche avec la pensée qu'il va gagner plus d'argent ou faire plus d'ouvrage! Est-ce que deux ou trois francs pourront jamais compenser le tort qu'il se fait à lui-même en violant la loi du bon Dieu? Vous vous imaginez que tout dépend de votre travail; mais voilà une maladie, voilà un accident... Il faut si peu de choses! un orage, une grêle, une gelée. Le bon Dieu a tout sous sa main: il peut se venger quand il veut et comme il veut; les moyens ne lui manquent pas. N'est-ce pas toujours lui qui est le plus fort? Ne faut-il pas qu'il reste le maître à la fin?
Il y avait une fois une femme qui était venue trouver son curé pour lui demander de ramasser ses foins le dimanche. "Mais lui dit M. le Curé, ce n'est pas nécessaire; votre foin ne risque rien." Cette femme insista, disant: "Vous voulez donc que je laisse périr ma récolte?" C'est elle qui mourut le soir même... Elle était plus en danger que sa récolte...
Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure dans la vie éternelle. Que vous revient-il d'avoir travaillé le dimanche? Vous laissez bien la terre telle qu'elle est quand vous vous en allez; vous n'emportez rien. Ah! quand on est attaché à la terre, il ne fait pas bon s'en aller!... Notre premier but est d'aller à Dieu; nous ne sommes sur la terre que pour celà...
Mes frères il faudrait mourir le dimanche et ressusciter le lundi.
Le dimanche, c'est le bien du bon Dieu; c'est son jour à lui, le jour du Seigneur.
Il a fait tous les jours de la semaine; il pouvait tous les garder, il vous en a donné six, il ne s'est réservé que le septième; il veut qu'en ce jour, vous ne travailliez nullement, pas plus que si vous étiez à l'agonie. De quel droit touchez-vous à ce qui ne vous appartient pas? Vous savez que le bien volé ne profite jamais. Le jour que vous volez au Seigneur ne vous profitera pas non plus. Je connais deux moyens bien sûrs de devenir pauvre: c'est de travailler le dimanche et de prendre le bien d'autrui. Vous avez travaillé en ce saint jour? Donnez aux pauvres une aumône qui surpassera le profit que vous aurez fait.
(Sermons du Saint Curé d'Ars)
*
SAINTE
RITA de CASCIA
Veuve
(1381 † 1457)
Veuve
(1381 † 1457)
Rita naît en 1381 près de Cascia en
Ombrie, au cœur d'une époque troublée marquée par la guerre entre partisans du
Pape et de l'Empereur. Chaque village est divisé. Les parents de Rita sont
surnommés les 'porte-paix' du Christ, jouant un rôle de médiation entre clans
rivaux. Cet exemple, Rita ne l'oubliera pas, elle le prolongera par toute une
vie de douceur et d'extraordinaire patience dans l'adversité.
Vers l'âge de 13 ans, elle commence
à penser à la vie religieuse. Ses parents préfèrent la marier à un homme riche,
mais au caractère brutal. Rita s'incline, se disant qu'elle n'est sans doute
pas digne de la vie consacrée. Elle souffre en silence, ajoutant des jeûnes
fréquents pour la conversion de Paolo di Fernando, son mari. Elle est si douce
que ses voisins la surnomment « la femme sans rancune ». Enceinte, elle donne
naissance à deux jumeaux. Paolo finit alors par s'amadouer et le ménage connaît
un temps de bonheur.
Or un soir d'hiver 1416, Paolo tombe
dans une embuscade. Quand Rita arrive, il est déjà mort, mais un témoin atteste
qu'il s'est tourné vers Dieu. Les jumeaux, eux, ne rêvent que de venger leur
père. Rita redouble de prière, demandant même au Seigneur qu'ils meurent en
pardonnant plutôt que de vivre dans la vengeance. Quelques mois après, ses fils
sont emportés par une épidémie de peste, non sans avoir demandé pardon à leur
mère.
Devenue veuve, Rita va pouvoir
réaliser sa vocation, non sans mal ! Elle frappe à la porte des Augustines de
Cascia, mais l'abbesse lui refuse l'entrée, l'ordre interdisant l'accueil des
veuves. Rita insiste et finalement est admise, à condition de parvenir d'abord
à réconcilier les deux clans, celui de son mari et celui de son assassin. Elle
y parvient, contre toute attente ! Elle restera 40 ans religieuse, se dévouant
au service des pauvres.
Un Vendredi Saint, après un Carême
prêché par un Franciscain, elle demande à être configurée au Christ. Elle
recevra, sur le front, dans une extase, un des stigmates de la Passion qui ne
la quittera plus, sauf durant le pèlerinage du Jubilé à Rome pour rendre grâce
de la cessation des guerres dans le pays. Ses dernières années, elle les passe
en recluse, ne recevant plus que l'Eucharistie pour toute nourriture.
À sa mort, le 22 mai 1457, le peuple
de Cascia la proclame sainte, bien avant l'Eglise officielle. Elle sera
béatifiée en 1627 ou 1628 par le pape Urbain VIII et canonisée en 1900 par le
pape Léon XIII. Son corps, intact, repose dans la basilique de Cascia et attire
des pèlerins du monde entier, venus implorer son intercession.
Demandons-lui aujourd'hui
qu'elle nous communique sa capacité à pardonner, sa douceur évangélique et,
dans la contemplation du Christ, la force d'un amour invincible, pour Dieu et
pour nos frères. Avec elle, soyons sûrs qu'il n'y a pas de cause désespérée
pour celui qui croit, et plus encore pour celui qui aime en Dieu, car à Dieu,
rien n'est impossible !
20
mai
SAINT
BERNARDIN de SIENNE
de l'Ordre de Saint-François
(1380-1444)
de l'Ordre de Saint-François
(1380-1444)
Le principal caractère de la vie de
ce grand Saint, c'est son amour extraordinaire pour la très Sainte Vierge. Né
le 8 septembre 1380, jour de la Nativité de Marie, Bernardin fut privé, tout
jeune, de ses nobles et pieux parents; mais il trouva dans une de ses tantes
une véritable mère. Voyant un jour cette femme refuser de donner à un pauvre,
il lui dit: "Pour l'amour de Dieu, donnez à ce pauvre; autrement je ne
prendrai rien aujourd'hui."
Sa pureté était si grande, que le moindre
mot inconvenant l'affligeait profondément: "Silence, disaient les étudiants quand ils le
voyaient apparaître au milieu de leurs conversations trop libres, silence,
voici Bernardin!"
A dix-sept ans, il entra dans une
confrérie de garde-malades, et soigna pendant quatre ans, dans un hôpital, avec
un dévouement et une douceur rares, toutes les infirmités humaines. Se traitant
lui-même avec la dernière dureté, il ne songeait qu'aux besoins des autres; il
parut surtout héroïque dans une peste affreuse, où il s'imposa mille fatigues
et brava mille fois la mort.
L'inspiration du Ciel le conduisit alors
chez les Franciscains, qui le lancèrent bientôt dans la prédication. Grâce à la
bonté de sa Mère céleste, sa voix, faible et presque éteinte, devint
inopinément claire et sonore; Bernardin fut un apôtre aussi brillant par son
éloquence que par sa science, et opéra en Italie de merveilleux fruits de
salut.
Faisant un jour l'éloge de la Sainte
Vierge, il Lui appliqua cette parole de l'Apocalypse: "Un grand signe est
apparu au Ciel." Au même instant, une étoile brillante parut au-dessus de
sa tête. Une autre fois, parlant en italien, il fut parfaitement compris par
des auditeurs grecs qui ne connaissaient que leur langue maternelle.
Un jour, un pauvre lépreux lui
demanda l'aumône; Bernardin, qui ne portait jamais d'argent, lui donna ses
souliers; mais à peine le malheureux les eut-il chaussés, qu'il se senti
soulagé et vit disparaître toute trace de lèpre.
Bernardin, allant prêcher, devait
traverser une rivière et ne pouvait obtenir le passage de la part d'un batelier
cupide auquel il n'avait rien à donner. Confiant en Dieu il étendit son manteau
sur les eaux, et, montant sur ce frêle esquif, passa la rivière.
C'est à Bernardin de Sienne que
remonte la dévotion au saint Nom de Jésus: il ne pouvait prononcer ce nom sans
éprouver des transports extraordinaires. Il a été aussi un des apôtres les plus
zélés du culte de saint Joseph.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous
les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
LE
MARIAGE DE SAINTE RITA
Pendant que la pieuse enfant ne
pensait qu'à Dieu et à ses vieux parents, ceux-ci, qui n'avaient pu comprendre
pleinement les secrets de son âme virginale, cherchaient à la marier. Sur le
déclin de leur vie, ils ne voulaient pas la laisser seule au monde, et
peut-être même espéraient-ils voir grandir autour d'eux leurs petits-enfants.
On ne sait pas exactement quel était l'âge de Rita à cette époque-là; certains auteurs disent qu'elle avait dix-huit ans, d'autres douze seulement. Il nous importe peu de le savoir, et il nous est difficile de croire que ses parents aient engagé la parole d'une enfant aussi jeune, bien que les parents de sainte Catherine de Sienne aient également essayé de le faire.
Quelles luttes, quelles douleurs pour le coeur de Rita ! Elle ne se sentait pas le courage de donner à un homme ce coeur que dès son plus jeune âge elle avait consacré à Dieu, et, d'autre part, ses vieux parents, très âgés, à qui elle était accoutumée à obéir dans les plus petites choses, lui faisaient pitié. Par surcroît, le jeune homme qui demandait sa main n'était certainement pas assorti à elle, si timide, si délicate et tellement détachée des choses du monde.
Pendant que la pauvre Rita, avec une immense douleur, se disposait à obéir à ses parents, une autre enfant romaine et de famille noble était de même sacrifiée par les siens. On aime rapprocher l'enfant romaine de l'humble fille de la montagne, parce que leur vie a beaucoup de ressemblance.
Le mari de Françoise (qui passa dans l'histoire sous le nom de Françoise Romaine) s'appelait Laurent de Ponzani, jeune seigneur romain, riche et de noble famille.
On ne sait si c'est à cause de la peine qu'elle avait éprouvée pour accepter un mariage qu'elle ne désirait pas, ou bien est-ce par une disposition de la divine Providence, Françoise, à peine arrivée chez son époux, tomba dans une maladie grave qui dura près de deux ans, et de laquelle elle guérit miraculeusement le 17 juillet 1398, le jour de saint Alexis.
Françoise eut des enfants qu'elle éleva avec le plus grand soin. Elle souffrit l'exil de son mari et la confiscation de ses biens avec un cœur pleinement résigné. A la mort de son mari, elle entra dans la vie religieuse et fut un modèle incomparable d'humilité, de patience et de charité.
La suite de notre histoire montrera les principaux points de ressemblance de ces deux saintes, et tout particulièrement la dévotion qu'elles eurent, toutes deux, pour la Passion de Nôtre-Seigneur, dévotion si profondément sentie et vécue jusqu'à les rendre, non seulement dans l'esprit mais aussi dans le corps, de vivantes copies du Christ souffrant.
Revenant à sainte Rita, nous verrons une grande ressemblance à ce sujet avec la sainte matrone romaine. Le livre de chevet de l'une et de l'autre sainte fut le Crucifix, elles devaient toutes deux porter la croix; l'une et l'autre portèrent dans leurs membres les plaies de Nôtre-Seigneur. Et toutes deux durent sacrifier leur intime aspiration à se donner entièrement à Dieu.
Rita était née et avait grandi dans l'alpestre village de Rocca-Porena, à peu de distance de Cascia, mais les moines Augustins, qui avaient leur monastère dans cette ville, s'étaient éparpillés aux alentours et certains vivaient dans des grottes pour la sanctification de leur âme. Parmi ceux-ci l'histoire nous rappelle le bienheureux Jean, des ducs de Chiavano, qui, après avoir revêtu l'habit religieux vers 1320, s'était retiré pendant vingt-cinq ans dans l'ermitage de Sainte-Euphémie de Atino et y était mort vers 1350 en odeur de sainteté.
On se rappelle également le bienheureux Ugolin, Augustin de Cascia, mort aussi en odeur de sainteté à l'ermitage de Sainte-Marie de Castellano. Ces solitaires exerçaient, sans aucun doute, une salutaire influence sur les âmes simples et bonnes, et nous croyons que les gens qui les entouraient devaient les visiter pour leur demander conseil et en recevoir le réconfort et les directives de vie chrétienne.
Rita, qui, tout enfant, avait aspiré à la vie parfaite, aurait voulu les imiter, mais, ne pouvant abandonner ses vieux parents, elle s'isola dans la maison paternelle. Elle choisit pour cela, avec l'assentiment de son père et de sa mère, une petite chambre écartée, elle la convertit en oratoire qu'elle décora avec les images de la Passion et elle s'y enferma comme en un lieu de délices. C'est ici que l'attendait le divin Epoux pour parler à son cœur.
Étant donné son état d'âme, quel dut être l'effroi de la pieuse enfant lorsque ses parents lui parlèrent de mariage. Un refus catégorique ne pouvait sortir de ses lèvres, car elle était accoutumée à obéir aveuglément à ses parents et elle ne voulait pas les attrister. Mais il est permis de croire que c'est plus avec des larmes qu'avec des paroles que Rita supplia de lui laisser suivre sa vocation religieuse.
Ils se seraient certainement laissés attendrir par ses supplications ardentes si le jeune homme qui l'avait demandée en mariage, et à qui ils l'avaient certainement promise, eût été autre de ce qu'il était.
Mais Paul de Ferdinand _ à cette époque-là on ne tenait pas compte des noms de famille chez les pauvres gens _ était un homme avec lequel on ne pouvait raisonner ni être quitte. Les écrivains le dépeignent comme un homme débauché, violent, et certains parmi eux supposent qu'il avait même déjà été mêlé à des rixes; il aurait été capable de faire un scandale si Rita et ses parents n'avaient pas consenti à ce mariage.
Songez quelle fut alors la consternation de la pauvre enfant de se voir jeter inconsciemment dans cette impasse.
Rita multiplia les pénitences, les aumônes et les prières. Mais Dieu, qui a ses voies, n'écouta pas ses prières, ou plutôt ne voulut pas lui retirer cette croix, car il avait sur elle d'autres desseins. En retour, il lui accorda d'autres grâces, parmi lesquelles celle de gagner l'âme de son époux et de donner aux épouses martyrisées un éclatant exemple de patience héroïque. Ainsi Rita fut épouse, embrassant sa croix et gravissant le chemin de son calvaire.
Certains auteurs, se basant sur une phrase du sarcophage renfermant les reliques de la sainte, affirment que le sacrifice de Rita servit non seulement à son mari, mais encore à la vallée entière : nous verrons de quelle façon.
Cascia, avec d'autres territoires, avait été annexée aux domaines de l'Église romaine, qui envoyait ses gouverneurs. Mais, pendant que le pape Grégoire XI était en Avignon, les Gibellins de Cascia, ennemis du gouvernement pontifical, appelèrent à leur aide Thomas de Chiavano, qui accourut avec ses partisans, lesquels, non contents d'avoir chassé le gouverneur et les autres officiers de la Curie romaine, commirent de graves délits : dévastation des pays, vols, homicides, incendies.
Il paraîtrait que Paul de Ferdinand fut des plus enragés et que Rocca-Porena eût été pour quelque temps sous le coup de ses menaces et de son oppression.
Après environ trois ans d'une domination qui ne fut qu'un brigandage, nous pouvons bien le dire, les rebelles se soumirent de nouveau au pontife et furent pardonnés, et nous pouvons conjecturer que c'est l'influence salutaire de Rita qui avait amené son mari à de meilleurs sentiments.
Le loup étant apprivoisé, la bourgade entière respira. Ainsi s'explique la citation de plusieurs historiens qui disent que les Mancini (les parents de Rita, et Rita elle-même) furent appelés : Les conciliateurs de Jésus-Christ.
On ne sait pas exactement quel était l'âge de Rita à cette époque-là; certains auteurs disent qu'elle avait dix-huit ans, d'autres douze seulement. Il nous importe peu de le savoir, et il nous est difficile de croire que ses parents aient engagé la parole d'une enfant aussi jeune, bien que les parents de sainte Catherine de Sienne aient également essayé de le faire.
Quelles luttes, quelles douleurs pour le coeur de Rita ! Elle ne se sentait pas le courage de donner à un homme ce coeur que dès son plus jeune âge elle avait consacré à Dieu, et, d'autre part, ses vieux parents, très âgés, à qui elle était accoutumée à obéir dans les plus petites choses, lui faisaient pitié. Par surcroît, le jeune homme qui demandait sa main n'était certainement pas assorti à elle, si timide, si délicate et tellement détachée des choses du monde.
Pendant que la pauvre Rita, avec une immense douleur, se disposait à obéir à ses parents, une autre enfant romaine et de famille noble était de même sacrifiée par les siens. On aime rapprocher l'enfant romaine de l'humble fille de la montagne, parce que leur vie a beaucoup de ressemblance.
Le mari de Françoise (qui passa dans l'histoire sous le nom de Françoise Romaine) s'appelait Laurent de Ponzani, jeune seigneur romain, riche et de noble famille.
On ne sait si c'est à cause de la peine qu'elle avait éprouvée pour accepter un mariage qu'elle ne désirait pas, ou bien est-ce par une disposition de la divine Providence, Françoise, à peine arrivée chez son époux, tomba dans une maladie grave qui dura près de deux ans, et de laquelle elle guérit miraculeusement le 17 juillet 1398, le jour de saint Alexis.
Françoise eut des enfants qu'elle éleva avec le plus grand soin. Elle souffrit l'exil de son mari et la confiscation de ses biens avec un cœur pleinement résigné. A la mort de son mari, elle entra dans la vie religieuse et fut un modèle incomparable d'humilité, de patience et de charité.
La suite de notre histoire montrera les principaux points de ressemblance de ces deux saintes, et tout particulièrement la dévotion qu'elles eurent, toutes deux, pour la Passion de Nôtre-Seigneur, dévotion si profondément sentie et vécue jusqu'à les rendre, non seulement dans l'esprit mais aussi dans le corps, de vivantes copies du Christ souffrant.
Revenant à sainte Rita, nous verrons une grande ressemblance à ce sujet avec la sainte matrone romaine. Le livre de chevet de l'une et de l'autre sainte fut le Crucifix, elles devaient toutes deux porter la croix; l'une et l'autre portèrent dans leurs membres les plaies de Nôtre-Seigneur. Et toutes deux durent sacrifier leur intime aspiration à se donner entièrement à Dieu.
Rita était née et avait grandi dans l'alpestre village de Rocca-Porena, à peu de distance de Cascia, mais les moines Augustins, qui avaient leur monastère dans cette ville, s'étaient éparpillés aux alentours et certains vivaient dans des grottes pour la sanctification de leur âme. Parmi ceux-ci l'histoire nous rappelle le bienheureux Jean, des ducs de Chiavano, qui, après avoir revêtu l'habit religieux vers 1320, s'était retiré pendant vingt-cinq ans dans l'ermitage de Sainte-Euphémie de Atino et y était mort vers 1350 en odeur de sainteté.
On se rappelle également le bienheureux Ugolin, Augustin de Cascia, mort aussi en odeur de sainteté à l'ermitage de Sainte-Marie de Castellano. Ces solitaires exerçaient, sans aucun doute, une salutaire influence sur les âmes simples et bonnes, et nous croyons que les gens qui les entouraient devaient les visiter pour leur demander conseil et en recevoir le réconfort et les directives de vie chrétienne.
Rita, qui, tout enfant, avait aspiré à la vie parfaite, aurait voulu les imiter, mais, ne pouvant abandonner ses vieux parents, elle s'isola dans la maison paternelle. Elle choisit pour cela, avec l'assentiment de son père et de sa mère, une petite chambre écartée, elle la convertit en oratoire qu'elle décora avec les images de la Passion et elle s'y enferma comme en un lieu de délices. C'est ici que l'attendait le divin Epoux pour parler à son cœur.
Étant donné son état d'âme, quel dut être l'effroi de la pieuse enfant lorsque ses parents lui parlèrent de mariage. Un refus catégorique ne pouvait sortir de ses lèvres, car elle était accoutumée à obéir aveuglément à ses parents et elle ne voulait pas les attrister. Mais il est permis de croire que c'est plus avec des larmes qu'avec des paroles que Rita supplia de lui laisser suivre sa vocation religieuse.
Ils se seraient certainement laissés attendrir par ses supplications ardentes si le jeune homme qui l'avait demandée en mariage, et à qui ils l'avaient certainement promise, eût été autre de ce qu'il était.
Mais Paul de Ferdinand _ à cette époque-là on ne tenait pas compte des noms de famille chez les pauvres gens _ était un homme avec lequel on ne pouvait raisonner ni être quitte. Les écrivains le dépeignent comme un homme débauché, violent, et certains parmi eux supposent qu'il avait même déjà été mêlé à des rixes; il aurait été capable de faire un scandale si Rita et ses parents n'avaient pas consenti à ce mariage.
Songez quelle fut alors la consternation de la pauvre enfant de se voir jeter inconsciemment dans cette impasse.
Rita multiplia les pénitences, les aumônes et les prières. Mais Dieu, qui a ses voies, n'écouta pas ses prières, ou plutôt ne voulut pas lui retirer cette croix, car il avait sur elle d'autres desseins. En retour, il lui accorda d'autres grâces, parmi lesquelles celle de gagner l'âme de son époux et de donner aux épouses martyrisées un éclatant exemple de patience héroïque. Ainsi Rita fut épouse, embrassant sa croix et gravissant le chemin de son calvaire.
Certains auteurs, se basant sur une phrase du sarcophage renfermant les reliques de la sainte, affirment que le sacrifice de Rita servit non seulement à son mari, mais encore à la vallée entière : nous verrons de quelle façon.
Cascia, avec d'autres territoires, avait été annexée aux domaines de l'Église romaine, qui envoyait ses gouverneurs. Mais, pendant que le pape Grégoire XI était en Avignon, les Gibellins de Cascia, ennemis du gouvernement pontifical, appelèrent à leur aide Thomas de Chiavano, qui accourut avec ses partisans, lesquels, non contents d'avoir chassé le gouverneur et les autres officiers de la Curie romaine, commirent de graves délits : dévastation des pays, vols, homicides, incendies.
Il paraîtrait que Paul de Ferdinand fut des plus enragés et que Rocca-Porena eût été pour quelque temps sous le coup de ses menaces et de son oppression.
Après environ trois ans d'une domination qui ne fut qu'un brigandage, nous pouvons bien le dire, les rebelles se soumirent de nouveau au pontife et furent pardonnés, et nous pouvons conjecturer que c'est l'influence salutaire de Rita qui avait amené son mari à de meilleurs sentiments.
Le loup étant apprivoisé, la bourgade entière respira. Ainsi s'explique la citation de plusieurs historiens qui disent que les Mancini (les parents de Rita, et Rita elle-même) furent appelés : Les conciliateurs de Jésus-Christ.
Vie de Sainte Rita de Cascia
La sainte des cas impossibles et désespérés
Par Mgr Louis DE MARCHI
La sainte des cas impossibles et désespérés
Par Mgr Louis DE MARCHI
" La terre est un pont pour passer l’eau ; elle ne
sert qu’à soutenir nos pieds. Nous sommes en ce monde, mais nous ne sommes pas
de ce monde, puisque nous disons tous les jours : Notre PÈRE qui êtes aux
Cieux…
Il faut donc attendre notre récompense quand nous serons chez nous, dans la maison paternelle. C’est pour cela que les bons Chrétiens sont dans les croix, les contradictions, les adversités, les mépris, les calomnies : tant mieux ! Mais on s‘étonne de cela. Il semble que parce qu’on aime un peu le bon DIEU, on doit n’avoir rien qui contrarie et qui fasse souffrir.
Nous disons : « En voilà un qui n’est pas sage, et cependant tout lui réussit ; moi, j’ai beau faire ce que je peux, tout va de travers. » C’est que nous ne comprenons pas le prix et le bonheur des croix."
Saint Curé d'Ars
Il faut donc attendre notre récompense quand nous serons chez nous, dans la maison paternelle. C’est pour cela que les bons Chrétiens sont dans les croix, les contradictions, les adversités, les mépris, les calomnies : tant mieux ! Mais on s‘étonne de cela. Il semble que parce qu’on aime un peu le bon DIEU, on doit n’avoir rien qui contrarie et qui fasse souffrir.
Nous disons : « En voilà un qui n’est pas sage, et cependant tout lui réussit ; moi, j’ai beau faire ce que je peux, tout va de travers. » C’est que nous ne comprenons pas le prix et le bonheur des croix."
Saint Curé d'Ars
EDUCATION
DE SAINTE RITA
Nous pouvons nous imaginer
l'éducation qui fut donnée à cette enfant. Ses parents étaient vieux et, selon
l'expression d'un ancien biographe, sur le seuil de la décrépitude. La
naissance de Rita avait été un miracle, et eux, dans leur foi ingénue (qui est
souvent celle qui voit plus clair et plus loin), attribuaient également au
miracle les abeilles blanches. Et nous devons croire que ce fait a produit dans
l'âme simple des montagnards de Rocca-Porena une profonde impression. L'on en
parla beaucoup, puisque tous les biographes sont d'accord pour raconter le fait
comme miraculeux et ne se différencient que dans des circonstances d'aucune
valeur historique.
Rita était donc, pour ses parents, un don précieux accordé à leur foi et à leurs prières, et comme ils ignoraient totalement les choses profanes, ils s'appliquèrent à élever leur enfant dans les sentiments religieux. Ils guidaient sa petite main à faire le signe de la croix et à envoyer des baisers aux images de Jésus en croix ou de la Sainte Vierge, actes que l'enfant répétait inconsciemment, mais qui, cependant, étaient non seulement agréables à Dieu, mais travaillaient dans l'imagination de la fillette et imprimaient en elle la vérité profonde qu'un chrétien doit être tout à Jésus et s'habituer à porter la croix avec lui. On ne peut douter que ces sentiments aient été ressentis par Rita si on se reporte aux années de son enfance.
Celui qui écrit se rappelle fort bien un enfant au berceau qui montrait souvent des signes d'épouvante et poussait de hauts cris. Son père accourait aussitôt et lui récitait une des antiennes finales des vêpres : Regina Cœli, ou Aima Redemptoris Mater, ou bien Ave Regina Cœlorum, et ces paroles mystérieuses, avec leur cadence rythmique, procuraient immédiatement à l'enfant un calme parfait : c'était une semence de piété que le bambin recevait inconsciemment et qui produirait ses fruits par la suite.
La même chose advint à Loreto Starace, l'héroïque saint officier mort pendant la dernière guerre, qui se plaignait facilement étant enfant, et pour l'apaiser il suffisait de chanter les Litanies de la Sainte Vierge.
A peine arrivée à l'Age de raison, on vit chez Rita les premiers rayons de la vertu, qui, sous l'influence de la divine grâce, allait se développant dans sa belle âme.
Une docilité, une obéissance prompte et joyeuse, un grand amour de la retraite et de l'oraison, un instinctif et délicat sentiment de modestie et une soif inextinguible de la connaissance de Dieu et de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ.
Ce que ses yeux avaient tant de fois contemplé dans l'inconscience de l'enfance jusqu'à l'imprimer profondément dans son imagination, son esprit voulait actuellement le connaître et son coeur l'aimer. Nous devons croire que ses bons parents lui parlaient souvent de la vie de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, de la Sainte Vierge et des saints plus populaires.
Selon toute probabilité ses parents ne devaient pas savoir lire les livres écrits par les hommes, soit parce qu'on ne connaissait pas, à l'époque, les écoles populaires, soit parce que l'alpestre vallée de Rocca-Porena était trop éloignée de la ville de Cascia. Mais à cette époque la foi était très vive, et les églises, maisons de Dieu et du peuple, étaient presque toutes recouvertes par des peintures représentant les légendes des saints ou bien les faits les plus importants de l'Evangile.
L'Ombrie, en ce temps-là, fut très féconde en peintres, dont l'art naïf devait ensuite se développer et resplendir avec le Pérugin et Raphaël Sanzio, dont les _uvres étaient magnifiques et plus émotionnantes parce qu'elles étaient inspirées par l'esprit chrétien.
Il s'ensuit que les bons époux, par ce qu'ils voyaient et entendaient à l'église, étaient suffisamment instruits pour acheminer l'enfant à la connaissance des choses divines compatibles avec son âge. Sans doute, Rita, comme sainte Catherine de Sienne, ne sut jamais bien lire ni écrire. Et, comme la vierge siennoise, devant traiter avec les pontifes et des hauts prélats les plus grands intérêts de l'Église, eut de la Sainte Vierge la grâce d'écrire dans sa gracieuse et pure langue maternelle, Rita préféra lire un livre seul : le Crucifix
Et peut-être ressentit-elle ce que nous lisons de l'évêque martyr polonais, saint Josaphat, lequel, étant encore enfant, lorsqu'il entendait raconter par sa mère la Passion de Nôtre-Seigneur, se sentait le coeur percé à vif comme par un dard aigu.
Il est certain que les premières impressions sont ineffaçables et sont souvent décisives pour la vie.
Enfin, dans ces riantes vallées de l'Ombrie était encore vivace l'image de saint François d'Assise, qui y avait vécu, qui y avait prêché avec tant de fruit et qui avait reçu du Christ les saintes stigmates. Le héraut du grand Roi, les mains, les pieds et le côté percés comme le Maître, avait parcouru ces routes sur le dos d'un petit âne; sa vie, ses souffrances et sa patience étaient encore à la mémoire des habitants des vallées.
Rita en entendit certainement parler avec admiration et éprouva en elle-même le désir d'être crucifiée avec Jésus, ou, tout au moins, d'avoir part à ses douleurs : nous verrons comment elle fut exaucée. En attendant, l'étude du Crucifix faisait naître en elle le désir de la pénitence.
La vie d'une pauvre enfant de la montagne est loin d'être facile, et nous pouvons penser que Rita, étant donné l'état de vieillesse de ses parents dont elle était l'unique soutien, devait travailler du matin au soir, et on peut répéter avec le psalmiste qu'elle a été accablée par le travail depuis ses plus tendres années. En plus du travail, elle s'appliquait à l'obéissance, au sacrifice de sa propre volonté, toutes choses si difficiles pour les enfants chez lesquels prévaut l'irréflexion et le caprice.
Nous verrons comment Rita, quand elle put entrer au couvent, était déjà une religieuse formée et accomplie. Et qu'y a-t-il d'étonnant puisque dès sa plus tendre enfance elle s'exerça à suivre les conseils évangéliques dans lesquels consiste la perfection chrétienne ? Un autre fait raconté par ses biographes nous fait connaître le haut degré de sainteté auquel elle parvint dès son enfance : et c'est une chose admirable si on la compare aux deux âmes vraiment extraordinaires de sainte Thérèse de Jésus et de l'autre, plus récente, de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
La première s'était laissée vaincre par la vanité et par la curiosité de lire quelques livres mondains que sa mère tenait sur une table. Ayant été avertie que ce n'était pas bien, elle se corrigea et, quand elle se fut donnée entièrement à Dieu, Jésus lui montra, dans l'enfer, une place vide, lui disant : Voici la place qui t'était destinée si tu ne t'étais pas corrigée de ta vanité.
Et aussi la petite sainte Thérèse eut un moment de faiblesse, lorsque, enfant encore, elle avait désiré un vêtement sans manches disant : « Comme je serais plus jolie avec mes petits bras nus ! »
Les parents de Rita, pauvres montagnards, ne pouvaient certainement pas donner à leur fille des vêtements élégants; mais la vieille maman, par une complaisance facilement excusable, se laissa aller quelquefois à lui acheter une frivolité, un ruban, un de ces riens qui suffisent parfois à rendre une enfant plus gracieuse. Rita n'en veut rien savoir. Et il est merveilleux de voir un tel sentiment chez une fillette qui, difficilement, pouvait trouver un directeur de conscience qui la guide, d'une main experte et sûre, dans les voies ardues de la perfection chrétienne.
Le Saint-Esprit répand ses dons là où il trouve des âmes humbles, chastes et mortifiées. Et c'est pour cela qu'il fut aussi généreux avec Rita.
Une âme aussi enflammée d'amour de Dieu ne se trouve pas bien dans le monde et aime la solitude. Elle n'est pas cependant inutile et oisive : c'est le don parfait de soi-même à Dieu, demandant à la terre le strict nécessaire pour vivre, refusant ce qui plaît aux sens. La solitude qui n'est pas oisive n'est pas improductive, mais, à l'amour de Dieu, elle joint la charité envers le prochain, et, fuyant les séductions du monde, elle recherche ce qui est misère et douleur. En un mot, Rita aspirait à la vie religieuse, mais Dieu voulait que tout d'abord elle gravisse son calvaire.
Rita était donc, pour ses parents, un don précieux accordé à leur foi et à leurs prières, et comme ils ignoraient totalement les choses profanes, ils s'appliquèrent à élever leur enfant dans les sentiments religieux. Ils guidaient sa petite main à faire le signe de la croix et à envoyer des baisers aux images de Jésus en croix ou de la Sainte Vierge, actes que l'enfant répétait inconsciemment, mais qui, cependant, étaient non seulement agréables à Dieu, mais travaillaient dans l'imagination de la fillette et imprimaient en elle la vérité profonde qu'un chrétien doit être tout à Jésus et s'habituer à porter la croix avec lui. On ne peut douter que ces sentiments aient été ressentis par Rita si on se reporte aux années de son enfance.
Celui qui écrit se rappelle fort bien un enfant au berceau qui montrait souvent des signes d'épouvante et poussait de hauts cris. Son père accourait aussitôt et lui récitait une des antiennes finales des vêpres : Regina Cœli, ou Aima Redemptoris Mater, ou bien Ave Regina Cœlorum, et ces paroles mystérieuses, avec leur cadence rythmique, procuraient immédiatement à l'enfant un calme parfait : c'était une semence de piété que le bambin recevait inconsciemment et qui produirait ses fruits par la suite.
La même chose advint à Loreto Starace, l'héroïque saint officier mort pendant la dernière guerre, qui se plaignait facilement étant enfant, et pour l'apaiser il suffisait de chanter les Litanies de la Sainte Vierge.
A peine arrivée à l'Age de raison, on vit chez Rita les premiers rayons de la vertu, qui, sous l'influence de la divine grâce, allait se développant dans sa belle âme.
Une docilité, une obéissance prompte et joyeuse, un grand amour de la retraite et de l'oraison, un instinctif et délicat sentiment de modestie et une soif inextinguible de la connaissance de Dieu et de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ.
Ce que ses yeux avaient tant de fois contemplé dans l'inconscience de l'enfance jusqu'à l'imprimer profondément dans son imagination, son esprit voulait actuellement le connaître et son coeur l'aimer. Nous devons croire que ses bons parents lui parlaient souvent de la vie de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, de la Sainte Vierge et des saints plus populaires.
Selon toute probabilité ses parents ne devaient pas savoir lire les livres écrits par les hommes, soit parce qu'on ne connaissait pas, à l'époque, les écoles populaires, soit parce que l'alpestre vallée de Rocca-Porena était trop éloignée de la ville de Cascia. Mais à cette époque la foi était très vive, et les églises, maisons de Dieu et du peuple, étaient presque toutes recouvertes par des peintures représentant les légendes des saints ou bien les faits les plus importants de l'Evangile.
L'Ombrie, en ce temps-là, fut très féconde en peintres, dont l'art naïf devait ensuite se développer et resplendir avec le Pérugin et Raphaël Sanzio, dont les _uvres étaient magnifiques et plus émotionnantes parce qu'elles étaient inspirées par l'esprit chrétien.
Il s'ensuit que les bons époux, par ce qu'ils voyaient et entendaient à l'église, étaient suffisamment instruits pour acheminer l'enfant à la connaissance des choses divines compatibles avec son âge. Sans doute, Rita, comme sainte Catherine de Sienne, ne sut jamais bien lire ni écrire. Et, comme la vierge siennoise, devant traiter avec les pontifes et des hauts prélats les plus grands intérêts de l'Église, eut de la Sainte Vierge la grâce d'écrire dans sa gracieuse et pure langue maternelle, Rita préféra lire un livre seul : le Crucifix
Et peut-être ressentit-elle ce que nous lisons de l'évêque martyr polonais, saint Josaphat, lequel, étant encore enfant, lorsqu'il entendait raconter par sa mère la Passion de Nôtre-Seigneur, se sentait le coeur percé à vif comme par un dard aigu.
Il est certain que les premières impressions sont ineffaçables et sont souvent décisives pour la vie.
Enfin, dans ces riantes vallées de l'Ombrie était encore vivace l'image de saint François d'Assise, qui y avait vécu, qui y avait prêché avec tant de fruit et qui avait reçu du Christ les saintes stigmates. Le héraut du grand Roi, les mains, les pieds et le côté percés comme le Maître, avait parcouru ces routes sur le dos d'un petit âne; sa vie, ses souffrances et sa patience étaient encore à la mémoire des habitants des vallées.
Rita en entendit certainement parler avec admiration et éprouva en elle-même le désir d'être crucifiée avec Jésus, ou, tout au moins, d'avoir part à ses douleurs : nous verrons comment elle fut exaucée. En attendant, l'étude du Crucifix faisait naître en elle le désir de la pénitence.
La vie d'une pauvre enfant de la montagne est loin d'être facile, et nous pouvons penser que Rita, étant donné l'état de vieillesse de ses parents dont elle était l'unique soutien, devait travailler du matin au soir, et on peut répéter avec le psalmiste qu'elle a été accablée par le travail depuis ses plus tendres années. En plus du travail, elle s'appliquait à l'obéissance, au sacrifice de sa propre volonté, toutes choses si difficiles pour les enfants chez lesquels prévaut l'irréflexion et le caprice.
Nous verrons comment Rita, quand elle put entrer au couvent, était déjà une religieuse formée et accomplie. Et qu'y a-t-il d'étonnant puisque dès sa plus tendre enfance elle s'exerça à suivre les conseils évangéliques dans lesquels consiste la perfection chrétienne ? Un autre fait raconté par ses biographes nous fait connaître le haut degré de sainteté auquel elle parvint dès son enfance : et c'est une chose admirable si on la compare aux deux âmes vraiment extraordinaires de sainte Thérèse de Jésus et de l'autre, plus récente, de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
La première s'était laissée vaincre par la vanité et par la curiosité de lire quelques livres mondains que sa mère tenait sur une table. Ayant été avertie que ce n'était pas bien, elle se corrigea et, quand elle se fut donnée entièrement à Dieu, Jésus lui montra, dans l'enfer, une place vide, lui disant : Voici la place qui t'était destinée si tu ne t'étais pas corrigée de ta vanité.
Et aussi la petite sainte Thérèse eut un moment de faiblesse, lorsque, enfant encore, elle avait désiré un vêtement sans manches disant : « Comme je serais plus jolie avec mes petits bras nus ! »
Les parents de Rita, pauvres montagnards, ne pouvaient certainement pas donner à leur fille des vêtements élégants; mais la vieille maman, par une complaisance facilement excusable, se laissa aller quelquefois à lui acheter une frivolité, un ruban, un de ces riens qui suffisent parfois à rendre une enfant plus gracieuse. Rita n'en veut rien savoir. Et il est merveilleux de voir un tel sentiment chez une fillette qui, difficilement, pouvait trouver un directeur de conscience qui la guide, d'une main experte et sûre, dans les voies ardues de la perfection chrétienne.
Le Saint-Esprit répand ses dons là où il trouve des âmes humbles, chastes et mortifiées. Et c'est pour cela qu'il fut aussi généreux avec Rita.
Une âme aussi enflammée d'amour de Dieu ne se trouve pas bien dans le monde et aime la solitude. Elle n'est pas cependant inutile et oisive : c'est le don parfait de soi-même à Dieu, demandant à la terre le strict nécessaire pour vivre, refusant ce qui plaît aux sens. La solitude qui n'est pas oisive n'est pas improductive, mais, à l'amour de Dieu, elle joint la charité envers le prochain, et, fuyant les séductions du monde, elle recherche ce qui est misère et douleur. En un mot, Rita aspirait à la vie religieuse, mais Dieu voulait que tout d'abord elle gravisse son calvaire.
Vie de Sainte Rita de Cascia
La sainte des cas impossibles et désespérés
Par Mgr Louis DE MARCHI
La sainte des cas impossibles et désespérés
Par Mgr Louis DE MARCHI
Saint Alphonse de Liguori, animé de l'Esprit de sagesse,
goûtait DIEU LUI-même par une connaissance expérimentale, et jugeait d'après ce
goût suprême tous les effets créés.
Ce dont a besoin un jeune pour obtenir
la vertu
La connaissance de Dieu
La connaissance de Dieu
Levez les yeux, mes chers fils, et
observez ce qui existe
au ciel et sur la terre. Le soleil, la lune, les étoiles, l’air, l’eau,
le feu, il fut un temps où toutes ces choses n’existaient pas,
car jamais rien ne s’est donné l’existence à soi-même. Mais
il y a un Dieu qui existe éternellement et qui, par sa toute puissance, les a tirées du néant en les créant. A cause de cela
nous l’appelons le Créateur.
Ce Dieu, qui a toujours existé et existera toujours, après
avoir créé toutes les choses qui sont au ciel et sur la terre,
donna l’existence à l’homme qui est la plus noble et la plus
parfaite de toutes les créature visibles. C’est ainsi que nos
oreilles, nos yeux, notre bouche, notre langue, nos mains et
nos pieds sont des dons du Seigneur
L’homme se distingue en outre des autres animaux principalement parce qu’il possède une âme pour penser, raisonner et connaître ce qui est bien et mal. Cette âme, puisqu’elle est un pur esprit, ne peut mourir avec le corps, si bien que,
lorsque celui-ci est porté au sépulcre, elle commence une
autre vie qui ne finira jamais. Si elle a fait le bien, elle sera
toujours heureuse avec Dieu au paradis où elle jouira de tout
bien pour toujours, mais si elle a fait le mal, elle sera châtiée
terriblement en enfer où elle souffrira pour toujours le feu et
toutes sortes de peines.
Réfléchissez donc, chers fils, que vous avez tous été créés
pour le paradis et que Dieu éprouve une grande peine quand
il se voit obligé d’envoyer quelqu’un en enfer. Oh ! Combien
le Seigneur nous aime et combien il désire que nous pratiquions des œuvres bonnes pour pouvoir nous faire participer
à ce grand bonheur qu’il a préparé pour nous tous, au Ciel,
pour toute l’éternité !
Le Seigneur aime les jeunes d’une façon spéciale
Persuadez-vous, chers jeunes, que nous avons tous été
créés pour le paradis et que nous devons donc tous diriger
toutes nos actions vers ce but. Nous y sommes poussés par la
récompense que Dieu nous offre et le châtiment avec lequel
il nous menace, mais c’est surtout le grand amour qu’il nous
porte, qui doit nous animer à l’aimer et à le servir.
Bien qu’il aime vraiment tous les hommes en général, car
ils sont l’œuvre de ses mains, cependant il professe une affection spéciale pour les jeunes, car il « trouve ses délices à
habiter parmi eux». Il vous aime parce qu’il est encore temps
pour vous de faire de nombreuses œuvres bonnes ; il vous
aime parce que vous vous trouvez en un âge simple, humble
et innocent et, en général, parce que vous n’avez pas encore
été la proie malheureuse de l’ennemi infernal.
De son côté, le divin Sauveur vous a donné de particulières marques de bienveillance. Il affirme qu’il considère comme fait à lui-même, ce que l’on fait aux enfants.
Il lance des menaces terribles contre ceux qui les scandalisent en paroles ou en actions. Voici ses paroles : « si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux qu’on lui attachât au cou une meule de moulin et
qu’on le jetât au fond de la mer». Il aimait que les enfants le
suivent, il les appelait pour les faire approcher, il les embrassait et leur donnait sa bénédiction. « Laissez venir à moi les
enfants», disait-il, montrant ainsi clairement combien vous,
les jeunes, êtes les délices de son cœur Puisque le Seigneur vous aime tellement à votre âge, ne devriez-vous pas prendre une ferme résolution de lui répondre en faisant tout ce qui lui plaît et en cherchant à éviter tout ce qui lui déplaît ?
Le salut du chrétien dépend ordinairement des années de
jeunesse.
Deux lieux nous ont été préparés pour l’autre vie : l’enfer où les méchants souffrent tout le mal et le paradis où les
bons jouissent de tout le bien. Mais le Seigneur vous avertit
que si vous commencez à être bons dès la jeunesse, vous le
serez le reste de votre vie qui sera couronnée par une félicité
de gloire. Au contraire, une vie mal commencée en la jeunesse demeurera facilement mauvaise jusqu’à la mort, ce qui
vous ferait inévitablement entrer en enfer.
Par conséquent, quand vous voyez des hommes d’âge
avancé adonnés au vice de l’ivresse, du jeu, ou du juron, vous
pouvez en général croire qu’ils ont acquis ces mauvaises habitudes depuis leur jeunesse. L’homme suit en sa vieillesse le
même chemin qu’il a pris en son adolescence. Ah, mon fils,
dit le Seigneur, « souviens-toi de ton créateur au jour de ta
jeunesse ! »
Et en un autre passage il appelle « bienheureux, l’homme
qui depuis son adolescence a commencé à porter le joug de
ses commandements ».
Les saints ont expérimenté cette vérité, spécialement
sainte Rose de Lima et saint Louis de Gonzague qui, ayant
commencé à servir Dieu avec ferveur depuis leur plus tendre
enfance, n’ont trouvé ensuite leur plaisir que dans les choses
de Dieu, arrivant ainsi à devenir de grands saints. On peut
dire la même chose du fils de Tobie qui fut toujours et en tout
obéissant et soumis à ses parents et qui, après eux, continua
à vivre vertueusement jusqu’à la mort.
Mais quelques-uns diront : « Si nous commençons à servir Dieu dès maintenant, notre vie sera triste et mélancolique ». Pas du tout. Je puis vous attester que celui qui vivra
en la tristesse sera celui qui sert le démon car, pour autant
qu’il s’efforcera de se montrer content, son cœur l’affligera
en lui disant : « Tu seras malheureux parce que tu es ennemi de Dieu ». Qui fut plus affable et heureux que saint Louis
de Gonzague? Qui fut plus allègre et de meilleure humeur
que saint Philippe Néri? Cependant leur vie fut un continuel
exercice de toutes les vertus.
Courage donc, mes fils, commencez tous à servir notre
Dieu de bonté et je vous assure que votre cœur sera joyeux
et content et que vous expérimenterez combien il est doux et
agréable de servir le Seigneur.
au ciel et sur la terre. Le soleil, la lune, les étoiles, l’air, l’eau,
le feu, il fut un temps où toutes ces choses n’existaient pas,
car jamais rien ne s’est donné l’existence à soi-même. Mais
il y a un Dieu qui existe éternellement et qui, par sa toute puissance, les a tirées du néant en les créant. A cause de cela
nous l’appelons le Créateur.
Ce Dieu, qui a toujours existé et existera toujours, après
avoir créé toutes les choses qui sont au ciel et sur la terre,
donna l’existence à l’homme qui est la plus noble et la plus
parfaite de toutes les créature visibles. C’est ainsi que nos
oreilles, nos yeux, notre bouche, notre langue, nos mains et
nos pieds sont des dons du Seigneur
L’homme se distingue en outre des autres animaux principalement parce qu’il possède une âme pour penser, raisonner et connaître ce qui est bien et mal. Cette âme, puisqu’elle est un pur esprit, ne peut mourir avec le corps, si bien que,
lorsque celui-ci est porté au sépulcre, elle commence une
autre vie qui ne finira jamais. Si elle a fait le bien, elle sera
toujours heureuse avec Dieu au paradis où elle jouira de tout
bien pour toujours, mais si elle a fait le mal, elle sera châtiée
terriblement en enfer où elle souffrira pour toujours le feu et
toutes sortes de peines.
Réfléchissez donc, chers fils, que vous avez tous été créés
pour le paradis et que Dieu éprouve une grande peine quand
il se voit obligé d’envoyer quelqu’un en enfer. Oh ! Combien
le Seigneur nous aime et combien il désire que nous pratiquions des œuvres bonnes pour pouvoir nous faire participer
à ce grand bonheur qu’il a préparé pour nous tous, au Ciel,
pour toute l’éternité !
Le Seigneur aime les jeunes d’une façon spéciale
Persuadez-vous, chers jeunes, que nous avons tous été
créés pour le paradis et que nous devons donc tous diriger
toutes nos actions vers ce but. Nous y sommes poussés par la
récompense que Dieu nous offre et le châtiment avec lequel
il nous menace, mais c’est surtout le grand amour qu’il nous
porte, qui doit nous animer à l’aimer et à le servir.
Bien qu’il aime vraiment tous les hommes en général, car
ils sont l’œuvre de ses mains, cependant il professe une affection spéciale pour les jeunes, car il « trouve ses délices à
habiter parmi eux». Il vous aime parce qu’il est encore temps
pour vous de faire de nombreuses œuvres bonnes ; il vous
aime parce que vous vous trouvez en un âge simple, humble
et innocent et, en général, parce que vous n’avez pas encore
été la proie malheureuse de l’ennemi infernal.
De son côté, le divin Sauveur vous a donné de particulières marques de bienveillance. Il affirme qu’il considère comme fait à lui-même, ce que l’on fait aux enfants.
Il lance des menaces terribles contre ceux qui les scandalisent en paroles ou en actions. Voici ses paroles : « si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux qu’on lui attachât au cou une meule de moulin et
qu’on le jetât au fond de la mer». Il aimait que les enfants le
suivent, il les appelait pour les faire approcher, il les embrassait et leur donnait sa bénédiction. « Laissez venir à moi les
enfants», disait-il, montrant ainsi clairement combien vous,
les jeunes, êtes les délices de son cœur Puisque le Seigneur vous aime tellement à votre âge, ne devriez-vous pas prendre une ferme résolution de lui répondre en faisant tout ce qui lui plaît et en cherchant à éviter tout ce qui lui déplaît ?
Le salut du chrétien dépend ordinairement des années de
jeunesse.
Deux lieux nous ont été préparés pour l’autre vie : l’enfer où les méchants souffrent tout le mal et le paradis où les
bons jouissent de tout le bien. Mais le Seigneur vous avertit
que si vous commencez à être bons dès la jeunesse, vous le
serez le reste de votre vie qui sera couronnée par une félicité
de gloire. Au contraire, une vie mal commencée en la jeunesse demeurera facilement mauvaise jusqu’à la mort, ce qui
vous ferait inévitablement entrer en enfer.
Par conséquent, quand vous voyez des hommes d’âge
avancé adonnés au vice de l’ivresse, du jeu, ou du juron, vous
pouvez en général croire qu’ils ont acquis ces mauvaises habitudes depuis leur jeunesse. L’homme suit en sa vieillesse le
même chemin qu’il a pris en son adolescence. Ah, mon fils,
dit le Seigneur, « souviens-toi de ton créateur au jour de ta
jeunesse ! »
Et en un autre passage il appelle « bienheureux, l’homme
qui depuis son adolescence a commencé à porter le joug de
ses commandements ».
Les saints ont expérimenté cette vérité, spécialement
sainte Rose de Lima et saint Louis de Gonzague qui, ayant
commencé à servir Dieu avec ferveur depuis leur plus tendre
enfance, n’ont trouvé ensuite leur plaisir que dans les choses
de Dieu, arrivant ainsi à devenir de grands saints. On peut
dire la même chose du fils de Tobie qui fut toujours et en tout
obéissant et soumis à ses parents et qui, après eux, continua
à vivre vertueusement jusqu’à la mort.
Mais quelques-uns diront : « Si nous commençons à servir Dieu dès maintenant, notre vie sera triste et mélancolique ». Pas du tout. Je puis vous attester que celui qui vivra
en la tristesse sera celui qui sert le démon car, pour autant
qu’il s’efforcera de se montrer content, son cœur l’affligera
en lui disant : « Tu seras malheureux parce que tu es ennemi de Dieu ». Qui fut plus affable et heureux que saint Louis
de Gonzague? Qui fut plus allègre et de meilleure humeur
que saint Philippe Néri? Cependant leur vie fut un continuel
exercice de toutes les vertus.
Courage donc, mes fils, commencez tous à servir notre
Dieu de bonté et je vous assure que votre cœur sera joyeux
et content et que vous expérimenterez combien il est doux et
agréable de servir le Seigneur.
Lettre de Saint Jean Bosco à la
jeunesse
"Aimer DIEU : que c'est beau !
Il faut le Ciel pour comprendre l'amour. La prière aide un peu, parce que la
prière, c'est l'élévation de l'âme jusqu'au Ciel.
Plus on connait les hommes, moins on les aime. C'est le contraire pour DIEU ; plus on LE connait, plus on L'aime. Cette connaissance embrasse l'âme d'un si grand amour, qu'elle ne peut plus aimer ni désirer que DIEU.
L'homme a été créé par amour ; c'est pourquoi il est si porté à aimer. D'un autre côté il est si grand que rien ne peut le contenter sur la terre. Il n'y a que lorsqu'il se tourne du côté de DIEU qu'il est content.
Tirez un poisson hors de l'eau, il ne vivra pas.
VOILA L'HOMME SANS DIEU."
Saint Curé d'Ars
Plus on connait les hommes, moins on les aime. C'est le contraire pour DIEU ; plus on LE connait, plus on L'aime. Cette connaissance embrasse l'âme d'un si grand amour, qu'elle ne peut plus aimer ni désirer que DIEU.
L'homme a été créé par amour ; c'est pourquoi il est si porté à aimer. D'un autre côté il est si grand que rien ne peut le contenter sur la terre. Il n'y a que lorsqu'il se tourne du côté de DIEU qu'il est content.
Tirez un poisson hors de l'eau, il ne vivra pas.
VOILA L'HOMME SANS DIEU."
Saint Curé d'Ars
*
7
mai
SAINT
STANISLAS
Évêque de Cracovie, Martyr
(1030-1078)
Évêque de Cracovie, Martyr
(1030-1078)
Saint Stanislas naquit de parents
fort avancés en âge, mariés depuis trente ans et encore sans postérité. Dieu,
qui avait des vues élevées sur cet enfant, lui inspira dès son bas âge de
grandes vertus, surtout la charité pour les pauvres, et une mortification qui
le portait à jeûner souvent et à coucher sur la terre nue, même par les plus
grands froids.
Après de brillantes études, il
n'aspirait qu'au cloître; à la mort de ses parents, il vendit leurs vastes
propriétés et en donna le prix aux pauvres. Stanislas dut se soumettre à son
évêque, qui l'ordonna prêtre et le fit chanoine de Cracovie.
Il fallut avoir recours au Pape pour
lui faire accepter le siège de Cracovie, devenu vacant. Ses vertus ne firent
que grandir avec sa dignité et ses obligations; il se revêtit d'un cilice,
qu'il porta jusqu'à sa mort; il se fit remettre une liste exacte de tous les
pauvres de la ville et donna l'ordre à ses gens de ne jamais rien refuser à
personne.
La plus belle partie de la vie de
Stanislas est celle où il fut en butte à la persécution du roi de Pologne,
Boleslas II. Ce prince menait une conduite publiquement scandaleuse. Seul
l'évêque osa comparaître devant ce monstre d'iniquité, et d'une voix douce et
ferme, condamner sa conduite et l'exhorter à la pénitence. Le roi, furieux, attendit l'heure de se venger.
Le pontife avait acheté pour son
évêché, devant témoins, et il avait payé une terre dont le vendeur était mort
peu après. Le roi, ayant appris qu'il n'y avait pas d'acte écrit et signé,
gagna les témoins par promesses et par menaces, et accusa Stanislas d'avoir
usurpé ce terrain. L'évêque lui dit: "Au bout de ces trois jours, je vous
amènerai comme témoin le vendeur lui-même, bien qu'il soit mort depuis trois
ans."
Le jour venu, le saint se rendit au
tombeau du défunt; en présence d'un nombreux cortège, il fit ouvrir la tombe,
où on ne trouva que des ossements. Stanislas, devant cette tombe ouverte, se
met en prière, puis touche de la main le cadavre: "Pierre, dit-il, au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit, viens rendre témoignage à la vérité
outragée."
A ces mots, Pierre se lève, prend la
main de l'évêque devant le peuple épouvanté, et l'accompagne au tribunal du
roi. Le ressuscité convainc de calomnie le roi et les témoins, et de nouveau
accompagne l'évêque jusqu'au tombeau, qu'on referme sur son corps, redevenu
cadavre. Loin de se convertir, le roi impie jura la mort de Stanislas, et
bientôt l'assassina lui-même pendant qu'il offrait le saint sacrifice.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous
les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Adoratrices
du Saint Sacrement
Les Sœurs Adoratrices du Saint
Sacrement forment une congrégation religieuse catholique fondée en Italie en
1882 pour l'accueil des orphelines et l'enseignement, par le prêtre François
Spinelli (1853 à Milan-1913), béatifié par le pape Jean-Paul II en 1992.
Elles font l'adoration continuelle de JÉSUS au très Saint Sacrement de l'Autel.
Ces religieuses sont au services de ceux qui souffrent, touchées par les formes « anciennes ou nouvelles de pauvreté ...
Adorer avec l'amour le plus ardent le Très Saint Sacrement et puiser en lui la flamme de la charité envers le prochain », leur recommandait le Père Spinelli.
Elles sont présentes en Italie, Amérique (Argentine et Colombie) et en Afrique (Cameroun, Sénégal et Congo).
Elles font l'adoration continuelle de JÉSUS au très Saint Sacrement de l'Autel.
Ces religieuses sont au services de ceux qui souffrent, touchées par les formes « anciennes ou nouvelles de pauvreté ...
Adorer avec l'amour le plus ardent le Très Saint Sacrement et puiser en lui la flamme de la charité envers le prochain », leur recommandait le Père Spinelli.
Elles sont présentes en Italie, Amérique (Argentine et Colombie) et en Afrique (Cameroun, Sénégal et Congo).
Voici
leur site internet en italien : http://www.suoreadoratrici.it/
Pour plus d'informations à leur
sujet, prière de nous contacter.
LE
CONNAISSIEZ-VOUS ? : BIENHEUREUX FRANÇOIS SPINELLI
Don Francesco naît à Milan le 14
avril 1853.En 1875, sa première année de sacerdoce, il se rend à Rome pour le
Jubilé. Dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure, il s’agenouille devant la
crèche de l’Enfant Jésus. « Je me suis agenouillé, j’ai pleuré, j’ai prié et
j’ai entrevu une nuée de jeunes filles qui se consacreraient à l’adoration de
Jésus dans le Sacrement ». Était-ce un songe, une vision, une intuition ? :
pour don Francesco l’incarnation de Jésus continue quotidiennement
dans le Pain Eucharistique, présence d’amour pour tous, qu'il faut adorer et
servir dans les pauvres. Bergame (Italie), 15 décembre 1882 : le rêve devient
réalité. Don Francesco fonde avec les trois premières sœurs la nouvelle famille
religieuse,adorant l’Eucharistie et puisant d’Elle l’amour pour le service des
frères. Mais les œuvres de Dieu portent toujours la marque de la Croix et de la
souffrance : après un début prometteur, le 4 mars 1889, il est contraint de
quitter le diocèse et l’Institut à cause de calomnies et d’intrigues : comme le
grain de blé, il accepte alors de donner sa vie dans le sillon de la volonté de
Dieu. Don Francesco se rend à la maison des sœurs à Rivolta d’Adda, pauvre,
sans un sou et abandonné par les siens. Il invite les sœurs à rester unies et
leur demande si elles sont prêtes à affronter les fatigues et les ennuis pour
assurer la continuité de l’Institut ; leur réponse est un OUI
unanime.Sacrifices et joies dans la vie quotidienne ne manquent pas, mais le
fondateur et les sœurs puisent force, unité, réconfort et paix dans l’Adoration
Eucharistique. De la Croix jaillit la joie de la Résurrection et la fécondité
de l’engagement. À partir de ce jour là, Jésus est adoré continuellement à la
Maison Mère de Rivolta d’Adda, en Italie, au Congo, au Sénégal, en Colombie, au
Cameroun, en Argentine et… l’Eglise peut jouir des fruits de cette
contemplation.
Traduction : Gian Buschiazzo à partir de http://www.suoreadoratrici.it/
Le démon a habituellement deux ruses
principales pour éloigner les jeunes de la vertu.
1) La première consiste à les
persuader que le service du Seigneur exige une vie triste sans aucun
divertissement ni plaisir. Mais ce n’est pas vrai, mes chers jeunes. Je vais
vous indiquer un plan de vie chrétienne qui pourra vous maintenir joyeux et
contents, en vous faisant connaître en même temps quels sont les vrais
divertissements et les vrais plaisirs, afin que vous puissiez vous exclamer
avec le saint prophète David « servons le Seigneur dans la sainte allégresse ».
Tel est l’objet de ce livre : vous montrer comment servir le Seigneur en vous
maintenant toujours joyeux.
2) La seconde ruse du démon consiste
à vous faire concevoir une fausse espérance d’une longue vie qui permette de se
convertir en la vieillesse ou au moment de la mort. Faites attention, mes chers
jeunes, beaucoup se sont fait prendre par ce mensonge. Qui nous assure que nous
arriverons à la vieillesse? S’il s’agissait de faire un pacte avec la mort et
d’attendre jusqu’alors… Mais la vie et la mort sont entre les mains de Dieu qui
en dispose selon son bon plaisir.
Et même si Dieu vous concédait une
longue vie, écoutez cependant son avertissement : « le chemin de l’ homme
commence en la jeunesse, il le suit en la vieillesse jusqu’à la mort ».
C’est-à-dire que si, jeunes, nous commençons une vie exemplaire, nous serons
exemplaires à l’âge adulte, notre mort sera sainte et elle nous fera entrer
dans la félicité éternelle.
Si, au contraire, les vices commencent à nous dominer depuis la jeunesse, il est très probable qu’ils nous tiendront en esclavage toute notre vie jusqu’à la mort, triste prélude à une éternité terrible.
Pour que ce malheur ne vous arrive pas, je vous présente une méthode de vie joyeuse et facile, mais qui vous suffira à devenir la consolation de vos parents, l’honneur de votre patrie, de bons citoyens de la terre et, ensuite, d’heureux habitants du Ciel…
Si, au contraire, les vices commencent à nous dominer depuis la jeunesse, il est très probable qu’ils nous tiendront en esclavage toute notre vie jusqu’à la mort, triste prélude à une éternité terrible.
Pour que ce malheur ne vous arrive pas, je vous présente une méthode de vie joyeuse et facile, mais qui vous suffira à devenir la consolation de vos parents, l’honneur de votre patrie, de bons citoyens de la terre et, ensuite, d’heureux habitants du Ciel…
Mes chers jeunes, je vous aime de
tout mon cœur et il me suffit que vous soyez jeunes pour que je vous aime
extraordinairement. Je vous assure que vous trouverez des livres qui vous sont
adressés par des personnes plus vertueuses et plus sages que moi en bien des
points, mais vous pourrez difficilement trouver quelqu’un qui vous aime plus
que moi en Jésus-Christ et qui désire plus votre bonheur.
Conservez en votre cœur le trésor de la vertu car en le possédant vous avez tout, mais si vous le perdez, vous de- venez les hommes les plus malheureux du monde. Que le Seigneur soit avec vous et qu’il vous donne de suivre les simples conseils que voici, afin que vous puissiez augmenter la gloire de Dieu et obtenir le salut de votre âme, fin suprême pour laquelle nous avons été créés. Que le Ciel vous accorde de longues années de vie heureuse et que la sainte crainte de Dieu soit toujours la grande richesse qui vous remplisse des biens célestes ici-bas et pour l’éternité.
Conservez en votre cœur le trésor de la vertu car en le possédant vous avez tout, mais si vous le perdez, vous de- venez les hommes les plus malheureux du monde. Que le Seigneur soit avec vous et qu’il vous donne de suivre les simples conseils que voici, afin que vous puissiez augmenter la gloire de Dieu et obtenir le salut de votre âme, fin suprême pour laquelle nous avons été créés. Que le Ciel vous accorde de longues années de vie heureuse et que la sainte crainte de Dieu soit toujours la grande richesse qui vous remplisse des biens célestes ici-bas et pour l’éternité.
Vivez contents et que le Seigneur
soit avec vous. Votre très affectionné en Jésus-Christ.
Jean Bosco prêtre
Conseils aux jeunes
Conseils aux jeunes
"Le calomniateur est semblable à la chenille qui, en
se promenant sur les fleurs, y laisse sa bave et les salit."
Saint Curé d'Ars
Saint Curé d'Ars
2
mai
SAINT ATHANASE
Docteur de l'Église
(296-375)
SAINT ATHANASE
Docteur de l'Église
(296-375)
Saint Athanase naquit à Alexandrie,
métropole de l'Égypte. Sa première éducation fut excellente; il ne quitta le
foyer paternel que pour être élevé, nouveau Samuel, dans le temple du Seigneur,
par l'évêque d'Alexandrie.
Athanase était simple diacre, quand
son évêque le mena au concile de Nicée, dont il fut à la fois la force et la
lumière. Cinq mois après, le patriarche d'Alexandrie mourut, et Athanase,
malgré sa fuite, se vit obligé d'accepter le lourd fardeau de ce grand siège.
Dès lors, ce fut une guerre acharnée contre lui. Les accusations succèdent aux
accusations, les perfidies aux perfidies; Athanase, inébranlable, invincible
dans la défense de la foi, fait à lui seul trembler tous ses ennemis.
La malice des hérétiques ne servit
qu'à faire ressortir l'énergie de cette volonté de fer, la sainteté de ce grand
coeur, les ressources de cet esprit fécond, la splendeur de ce fier génie.
Exilé par l'empereur Constantin, il lui fit cette réponse:
"Puisque vous cédez à mes calomniateurs, le Seigneur jugera entre vous et moi."
"Puisque vous cédez à mes calomniateurs, le Seigneur jugera entre vous et moi."
Avant de mourir, Constantin le
rappela, et Athanase fut reçu en triomphe dans sa ville épiscopale. Le vaillant
champion de la foi eut à subir bientôt un nouvel exil, et deux conciles ariens
ne craignirent pas de pousser la mauvaise foi et l'audace jusqu'à le déposer de
son siège.
Toujours persécuté et toujours
vainqueur, voilà la vie d'Athanase; il vit périr l'infâme Arius d'une mort
honteuse et effrayante et tous ses ennemis disparaître les uns après les
autres. Jamais les adversaires de ce grand homme ne purent le mettre en défaut,
il déjoua toutes leurs ruses avec une admirable pénétration d'esprit. En voici
quelques traits.
En plein concile, on le fit accuser
d'infamie par une courtisane; mais il trouve le moyen de montrer que cette
femme ne le connaissait même pas de vue, puisqu'elle prit un de ses prêtres
pour lui.
Au même concile, on l'accusa d'avoir
mis à mort un évêque nommé Arsène, et coupé sa main droite; comme preuve on
montrait la main desséchée de la victime; mais voici qu'à l'appel d'Athanase,
Arsène paraît vivant et montre ses deux mains.
Une autre fois, Athanase, poursuivi,
s'enfuit sur un bateau; puis bientôt il rebrousse chemin, croise ses ennemis,
qui lui demandent s'il a vu passer l'évêque d'Alexandrie: "Poursuivez,
leur dit-il, il n'est pas très éloigné d'ici."
Ses dernières années furent les
seules paisibles de sa vie. Enfin, après avoir gouverné pendant quarante-six
ans l'Église d'Alexandrie, après avoir soutenu tant de combats, il alla
recevoir au Ciel la récompense de "ceux qui souffrent persécution pour la
justice".
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous
les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
" De même que Jésus-Christ, sur la croix, en nous
donnant à Marie pour ses enfants, semble avoir voulu placer, sous la protection
d'une mère, les fruits de sa mort et les mérites de son sacrifice, de même,
l'Église a placé ce mois béni immédiatement après les solennités de Pâques,
comme pour mettre l'innocence de ses enfants, péniblement recouvrée, sous la
puissante protection de leur douce et bien-aimée Mère. "
Abbé C. Martin, Mois de Marie des prédicateurs.
Abbé C. Martin, Mois de Marie des prédicateurs.
« Tous les arts lui avaient adressé leurs plus doux
hommages : pour elle, la poésie avait murmuré ses chants les plus suaves, la
musique avait modulé ses plus harmonieux concerts, la sculpture avait brodé ses
plus délicates merveilles, l'architecture avait conçu ses plus sublimes
inspirations. La nature devait s'associer à l'art, et payer son tribut dans ce
culte universel : le printemps devait offrir à Marie le parfum de ses brises,
l'émail de ses prairies, la naissante verdure des bois, et le doux chant des
oiseaux.»
Abbé Jules Corblet.
Abbé Jules Corblet.
"Les bons Chrétiens sont comme ces oiseaux qui ont
de grandes ailes et de petites pattes, et qui ne se posent jamais, parce qu'ils
ne pourraient plus s'élever et qu'ils seraient pris. Aussi ils font leurs nids
sur la pointe des rochers, sur le toit des maisons, dans les lieux élevés.
De même le Chrétien doit toujours être sur les hauteurs. Dès que nous rabaissons nos pensées vers la terre, nous sommes pris."
Saint Curé d'Ars
De même le Chrétien doit toujours être sur les hauteurs. Dès que nous rabaissons nos pensées vers la terre, nous sommes pris."
Saint Curé d'Ars
Il semblait
juste et raisonnable qu'Adam, qui, au mépris de si précieuses faveurs, s'était
hâté d'inaugurer sa vie par le double péché de la désobéissance et de
l'ingratitude, fût châtié et puni de mort.
Toutefois, le Seigneur ne cessa point de lui faire du bien, nous prouvant par là que malgré la multitude de nos fautes, il veille toujours sur notre salut, en sorte que si nous revenons à lui, nous sommes assurés d'être sauvés, et si au contraire nous persévérons dans notre péché, du moins il est évident qu'il a fait tout ce qu'il devait faire. C'est ainsi que le renvoi du paradis terrestre, la défense de toucher au fruit de l'arbre de vie, et la sentence de mort paraissent d'abord être une peine et un châtiment, tandis qu'en réalité ils ne sont que la continuation d'une paternelle providence. On dirait que l'avance un paradoxe, et cependant ce n’est que l’exacte vérité. Et, en effet, ces dispositions si rigoureuses en apparence, convergeaient toutes au salut de l'homme, et s'accordaient en ce point. Je m'explique : Dieu chassa Adam du paradis terrestre, et le fit habiter les autres parties de l'univers ; il l'éloigna de l'arbre de vie auquel il lui défendit de toucher, il le condamna à mourir, et il différa l'exécution de la sentence. Mais j'affirme que toute cette conduite dans son principe comme dans ses résultats n'eut d'autre but que le salut et la gloire de l'homme. Il serait inutile de prouver la première partie de cette thèse : tout le monde l'admet, et je m'appliquerai seulement à développer la seconde.
3. Comment donc saurons-nous que ce triple châtiment nous a été utile? En considérant quel eût été, en dehors de ce châtiment, l'état de nos premiers parents. Car si, après avoir cru aux paroles du démon qui leur promettait de les rendre égaux à Dieu, ils eussent conservé le même rang d'honneur et de dignité, ils fussent tombés dans trois maux effroyables. Et d'abord l'homme eût considéré Dieu comme malveillant, séducteur et peu véridique. Ensuive il eût regardé comme son ami et son bienfaiteur cet esprit mauvais et méchant qui est le père du mensonge et de l'envie. Enfin il n'eût cessé de pécher. Le Seigneur l'a préservé de tous ces maux eu le chassant du paradis terrestre. Ainsi presque toujours l'abandon et la négligence du médecin rend un ulcère plus dangereux; et si au contraire il l'ouvre avec le fer, il arrête les progrès du mal, et prévient la gangrène. Mais, que dis-je? À ce premier châtiment, le Seigneur ajouta celui des sueurs et du travail, et depuis lors rien ne fut plus opposé à la nature de l'homme que le repos et l'inaction. Condamnés à un dur labeur, nous péchons encore : et jusqu'où ne se porterait pas l'audace du pécheur, si Dieu ne nous eût donné que le repos et les délices de la vie. Car l'oisiveté, dit l'Ecriture, enseigne une grande malice (Eccli. XXXIII, 29); l'expérience de chaque jour et les faits de l'histoire n'attestent que trop cette vérité. Ainsi, Israël s'assit pour manger et pour boire; et tous se levèrent pour danser. (Ex. XXII, 6.) Ainsi encore, nous lisons au livré du Deutéronome que le peuple bien-aimé s'étant engraissé et rassasié, se révolta. (Deut. XXXII, 15.) Le saint roi David tient le même langage : Quand le Seigneur les frappait, dit-il, ils le cherchaient, ils revenaient à lui, et l'imploraient avec ardeur. (391) (Ps. LXXVII, 34.) Et Dieu lui-même, parlant à Jérusalem par la bouche de Jérémie, lui dit : Instruisez-vous en toutes choses, de peur que je ne me retire de vous. (Jérém. VI, 8.) Le prophète David nous apprend encore que l'humiliation et le travail ne sont pas moins utiles aux justes qu'aux pécheurs : Il est bon que vous m'ayez humilié, afin que j'apprenne vos justices. (Ps. CXVIII, 71.) Jérémie exprime la même pensée en d'autres termes : Il est bon à l'homme, dit-il, de porter dès sa jeunesse un joug dur et pesant. Il s'assiéra solitaire, et il se taira. (Thren. III, 97.) Aussi adresse-t-il pour lui-même cette prière au Seigneur : Ne vous éloignez point de moi, en m'épargnant au jour de l'affliction. (Jérém. XVII, 17.) Enfin le bienheureux Paul, ce vase d'élection, où la grâce s'épanchait si merveilleusement, cet Apôtre si élevé au-dessus de l'infirmité humaine, Paul lui-même comprenait les effets salutaires de l'humiliation. C'est pourquoi il disait : Un aiguillon a été mis dans ma chair, instrument de satan, pour me donner comme des soufflets, de peur que je ne m'enorgueillisse. J'ai donc prié trois fois le Seigneur, et il m'a répondu ma grâce te suffit, car la, force se perfectionne dans la faiblesse. (II Cor. XII, 7, 8.) Certainement la prédication de l'Evangile eût pu s'accomplir en dehors de tonte persécution et de toute tribulation et même en dehors des fatigues et des travaux de l'apostolat : mais Jésus-Christ ne l'a point voulu, pour l'avantage même de ses apôtres. Aussi leur disait-il qu'ils auraient de grandes tribulations dans le monde. (Jean, XVI, 33.) C'est ainsi encore qu'il commande à tous ceux qui veulent entrer dans le ciel, de marcher par la voie étroite, comme si nul autre chemin ne pouvait y conduire. (Matth. VII, 13.)
Reconnaissons donc que les épreuves, les tribulations et en général tout événement triste et fâcheux ne nous révèlent pas moins l'action de la Providence que le bonheur et la prospérité. Mais pourquoi ne parler que des tribulations de la terre, lorsque la menace de l'enfer proclame aussi hautement la bonté du Seigneur que la promesse du royaume des cieux. Et, en effet, sans cette menace, combien peu gagneraient le ciel ! Car la perspective du bonheur ne suffit pas toujours pour nous exciter à la vertu; il faut encore que la crainte du châtiment presse notre lâcheté et réveille notre négligence. C'est pourquoi Dieu chassa tout d'abord l'homme du paradis terrestre, parce qu'il s'y fût dégradé plus profondément encore, si après son péché, il eût conservé intacts ses premiers honneurs;
Saint Jean Chrysostome
Consolation à Stagire
Toutefois, le Seigneur ne cessa point de lui faire du bien, nous prouvant par là que malgré la multitude de nos fautes, il veille toujours sur notre salut, en sorte que si nous revenons à lui, nous sommes assurés d'être sauvés, et si au contraire nous persévérons dans notre péché, du moins il est évident qu'il a fait tout ce qu'il devait faire. C'est ainsi que le renvoi du paradis terrestre, la défense de toucher au fruit de l'arbre de vie, et la sentence de mort paraissent d'abord être une peine et un châtiment, tandis qu'en réalité ils ne sont que la continuation d'une paternelle providence. On dirait que l'avance un paradoxe, et cependant ce n’est que l’exacte vérité. Et, en effet, ces dispositions si rigoureuses en apparence, convergeaient toutes au salut de l'homme, et s'accordaient en ce point. Je m'explique : Dieu chassa Adam du paradis terrestre, et le fit habiter les autres parties de l'univers ; il l'éloigna de l'arbre de vie auquel il lui défendit de toucher, il le condamna à mourir, et il différa l'exécution de la sentence. Mais j'affirme que toute cette conduite dans son principe comme dans ses résultats n'eut d'autre but que le salut et la gloire de l'homme. Il serait inutile de prouver la première partie de cette thèse : tout le monde l'admet, et je m'appliquerai seulement à développer la seconde.
3. Comment donc saurons-nous que ce triple châtiment nous a été utile? En considérant quel eût été, en dehors de ce châtiment, l'état de nos premiers parents. Car si, après avoir cru aux paroles du démon qui leur promettait de les rendre égaux à Dieu, ils eussent conservé le même rang d'honneur et de dignité, ils fussent tombés dans trois maux effroyables. Et d'abord l'homme eût considéré Dieu comme malveillant, séducteur et peu véridique. Ensuive il eût regardé comme son ami et son bienfaiteur cet esprit mauvais et méchant qui est le père du mensonge et de l'envie. Enfin il n'eût cessé de pécher. Le Seigneur l'a préservé de tous ces maux eu le chassant du paradis terrestre. Ainsi presque toujours l'abandon et la négligence du médecin rend un ulcère plus dangereux; et si au contraire il l'ouvre avec le fer, il arrête les progrès du mal, et prévient la gangrène. Mais, que dis-je? À ce premier châtiment, le Seigneur ajouta celui des sueurs et du travail, et depuis lors rien ne fut plus opposé à la nature de l'homme que le repos et l'inaction. Condamnés à un dur labeur, nous péchons encore : et jusqu'où ne se porterait pas l'audace du pécheur, si Dieu ne nous eût donné que le repos et les délices de la vie. Car l'oisiveté, dit l'Ecriture, enseigne une grande malice (Eccli. XXXIII, 29); l'expérience de chaque jour et les faits de l'histoire n'attestent que trop cette vérité. Ainsi, Israël s'assit pour manger et pour boire; et tous se levèrent pour danser. (Ex. XXII, 6.) Ainsi encore, nous lisons au livré du Deutéronome que le peuple bien-aimé s'étant engraissé et rassasié, se révolta. (Deut. XXXII, 15.) Le saint roi David tient le même langage : Quand le Seigneur les frappait, dit-il, ils le cherchaient, ils revenaient à lui, et l'imploraient avec ardeur. (391) (Ps. LXXVII, 34.) Et Dieu lui-même, parlant à Jérusalem par la bouche de Jérémie, lui dit : Instruisez-vous en toutes choses, de peur que je ne me retire de vous. (Jérém. VI, 8.) Le prophète David nous apprend encore que l'humiliation et le travail ne sont pas moins utiles aux justes qu'aux pécheurs : Il est bon que vous m'ayez humilié, afin que j'apprenne vos justices. (Ps. CXVIII, 71.) Jérémie exprime la même pensée en d'autres termes : Il est bon à l'homme, dit-il, de porter dès sa jeunesse un joug dur et pesant. Il s'assiéra solitaire, et il se taira. (Thren. III, 97.) Aussi adresse-t-il pour lui-même cette prière au Seigneur : Ne vous éloignez point de moi, en m'épargnant au jour de l'affliction. (Jérém. XVII, 17.) Enfin le bienheureux Paul, ce vase d'élection, où la grâce s'épanchait si merveilleusement, cet Apôtre si élevé au-dessus de l'infirmité humaine, Paul lui-même comprenait les effets salutaires de l'humiliation. C'est pourquoi il disait : Un aiguillon a été mis dans ma chair, instrument de satan, pour me donner comme des soufflets, de peur que je ne m'enorgueillisse. J'ai donc prié trois fois le Seigneur, et il m'a répondu ma grâce te suffit, car la, force se perfectionne dans la faiblesse. (II Cor. XII, 7, 8.) Certainement la prédication de l'Evangile eût pu s'accomplir en dehors de tonte persécution et de toute tribulation et même en dehors des fatigues et des travaux de l'apostolat : mais Jésus-Christ ne l'a point voulu, pour l'avantage même de ses apôtres. Aussi leur disait-il qu'ils auraient de grandes tribulations dans le monde. (Jean, XVI, 33.) C'est ainsi encore qu'il commande à tous ceux qui veulent entrer dans le ciel, de marcher par la voie étroite, comme si nul autre chemin ne pouvait y conduire. (Matth. VII, 13.)
Reconnaissons donc que les épreuves, les tribulations et en général tout événement triste et fâcheux ne nous révèlent pas moins l'action de la Providence que le bonheur et la prospérité. Mais pourquoi ne parler que des tribulations de la terre, lorsque la menace de l'enfer proclame aussi hautement la bonté du Seigneur que la promesse du royaume des cieux. Et, en effet, sans cette menace, combien peu gagneraient le ciel ! Car la perspective du bonheur ne suffit pas toujours pour nous exciter à la vertu; il faut encore que la crainte du châtiment presse notre lâcheté et réveille notre négligence. C'est pourquoi Dieu chassa tout d'abord l'homme du paradis terrestre, parce qu'il s'y fût dégradé plus profondément encore, si après son péché, il eût conservé intacts ses premiers honneurs;
Saint Jean Chrysostome
Consolation à Stagire
*
EXTRAIT D'UN SERMON DE ST JEAN CHRYSOSTOME (VENDREDI
SAINT DE L'ANNEE 392)
« (…) Vous avez vu la victoire admirable, vous avez vu les exploits et les bienfaits de la croix ? (…) Jésus-Christ a triomphé du démon par les moyens mêmes avec lesquels le démon avait vaincu le monde, il a combattu avec ses propres armes. Ecoutez comment. Une vierge, le bois, la mort, avaient été les moyens et les instruments de notre défaite. La vierge était Eve qui n'avait pas encore connu Adam; le bois était l'arbre, et la mort la peine imposée au premier homme. Une vierge, le bois et la mort, qui avaient été les moyens et les instruments de notre défaite, sont devenus les moyens et les instruments de notre victoire. Marie a remplacé Eve ; le bois de la croix, le bois de la science du bien et du mal; la mort de Jésus-Christ, la mort d'Adam. Vous voyez que le démon a été vaincu par les mêmes moyens avec lesquels il avait triomphé. Le démon avait renversé Adam avec le bois de l'arbre, Jésus-Christ a terrassé le démon avec le bois de la croix. Le bois de l'arbre a jeté les hommes dans l’abîme, le bois de la croix les en a retirés. Le bois de l’arbre a dépouillé l'homme de ses privilèges, et l’a enfermé dans l'obscurité d'une prison; le bois de la croix a dépouillé de ses armes le vainqueur de l’homme, et l'a montré vaincu à toute la terre. La mort d'Adam s'est étendue sur ceux qui sont venus après lui; la mort de Jésus-Christ a rappelé à la vie ceux qui étaient nés avant lui. « Qui racontera les merveilles du Seigneur et les prodiges de son bras puissant ? » (Ps. CV, 2.) Nous avons passé de la mort à l'immortalité tels sont les exploits et les bienfaits de la croix. Vous avez appris la victoire, vous avez appris la manière dont elle a été remportée; apprenez comment nous avons vaincu sans combattre. Nous n'avons pas ensanglanté d'armes, nous ne nous sommes pas rangés en bataille, nous n'avons pas reçu de blessures, nous n'avons pas soutenu de guerre; et nous avons remporté la victoire : c'est le Seigneur qui a combattu, et c'est nous qui avons obtenu la couronne. Puis donc que la victoire nous est propre, faisons éclater notre joie comme les soldats, chantons tous aujourd'hui l'hymne de la victoire; écrions-nous en louant le Seigneur : « La mort a été absorbée dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? enfer, où est ton aiguillon ? » (I Cor. XV, 54 et 55.). Tels sont les avantages que nous a procurés la croix; la croix qui est un trophée érigé contre les démons, une arme contre le péché, le glaive avec lequel Jésus-Christ a percé le serpent infernal. La croix est la volonté du Père, la gloire du Fils unique, le triomphe de l'Esprit divin, l'honneur des anges, la sûreté de l'Eglise, le rempart des saints, l'objet dont se glorifiait Paul, la lumière du monde entier. En effet, comme pour dissiper les ténèbres d'une maison obscure, on allume et on élève un flambeau; de même Jésus-Christ, allumant et élevant la croix comme un flambeau, a dissipé les ténèbres épaisses dans lesquelles toute la terre était plongée. Et comme un flambeau est surmonté de la lumière qui le rend lumineux, ainsi la croix était surmontée du Soleil de justice qui la rendait brillante. Le monde voyant le Fils de Dieu crucifié, a frémi, la terre a été ébranlée, les pierres se sont fendues; mais les coeurs des Juifs, plus durs que la pierre sont restés insensibles. Le voile du temple s'est déchiré; et leurs complots criminels ne se sont pas rompus. Pourquoi le voile dutemple s'est-il déchiré ? c'est que le temple voyait avec peine le Seigneur immolé hors de son enceinte sur l'autel de la croix; et par le déchirement de son voile il semblait dire à tous les hommes : Que celui qui le voudra foule désormais aux pieds le Saint des saints. A quoi me servent les objets que je renferme, puisqu'une telle victime est immolée hors de mon enceinte ? à quoi me sert le testament ? à quoi me sert la loi ? C'est en vain que j'ai instruit les Juifs depuis plusieurs siècles. Le Prophète s'écriait à ce sujet : « Pourquoi les nations ont-elles frémi ? pourquoi les peuples ont-ils fait des réflexions inutiles ? » (Ps. II, 1.) Les Juifs avaient entendu cette prophétie : « Il a été conduit à la mort comme une brebistimide, il s'est tu comme un agneau devant celui qui le tond » (Is. LIII, 7) ; ils y avaient réfléchi longtemps; et lorsqu'ils l'ont vue s'accomplir, ils ont refusé d'y croire. Vous voyez comme ils ont fait des réflexions inutiles. Le voile du temple s'est déchiré pour annoncer combien le temple allait devenir pour toujours désert et abandonné. Puis donc qu'en ce jour nous devons nous-mêmes voir celui qui a été attaché à la croix, approchons, mes très chers frères, approchons avec tremblement et avec un recueillement respectueux, comme vers l'Agneau sacrifié et immolé pour nous. Ne savez-vous pas comment les anges se tenaient près du tombeau où il n'y avait plus de corps ? ils rendaient hommage au tombeau vide, comme à un monument qui avait renfermé le corps du Seigneur. Les anges, qui sont d'une nature supérieure à la nôtre, se tenaient près du tombeau, recueillis et pénétrés d'une vénération profonde; et nous, qui ne devons pas approcher d'un tombeau vide, mais de la table même où repose l'Agneau sans tache, nous approchons en faisant du bruit, en excitant du tumulte ! Pourrons-nous jamais excuser notre irrévérence ? Je ne parle pas au hasard et sans raison ; mais comme j'en vois plusieurs ce soir faire du bruit, crier, se précipiter, se presser les uns les autres , se charger d'injures, encourir des peines par une telle conduite plutôt que mériter le salut, voilà pourquoi je vous donne ces avertissements. Eh quoi ! mon frère, lorsque le prêtre est à l'autel, en silence, dans le plus profond recueillement, levant les mains au ciel, invoquant l'Esprit-Saint pour qu'il vienne sanctifier les offrandes ; lorsque l'Esprit-Saint accorde la grâce qui lui est demandée, qu'il descend sur les oblations; lorsque vous voyez l'Agneau sans tache immolé, divisé en plusieurs parties, vous faites alors du bruit, vous excitez du tumulte, alors vous cherchez des querelles, alors vous recourez aux injures ! Et comment pourrez-vous profiter du sacrifice, si vous apportez à l'autel un pareil esprit de contention ? (…)
« Jésus-Christ, dit Saint Paul, a désarmé les puissances ; il les a menées en triomphe à la face de l'univers, après les avoir vaincues par sa croix » (Coloss. II, 15.). Le trophée qu'il a érigé est décoré des marques de sa victoire, et les dépouilles de ses ennemis sont suspendues au haut de sa croix. Comme un prince généreux, après avoir terminé une guerre difficile, suspend au haut d'un trophée les cuirasses, les boucliers, les armes du tyran et de ses satellites, qu'il a vaincus : de même Jésus-Christ, après avoir terminé la guerre contre le démon, a suspendu au haut de la croix les armes de son ennemi, la malédiction et la mort; il en a fait un trophée éclatant, propre à être aperçu par tous les êtres, par les puissances d'en-haut qui sont dans les cieux, par les hommes qui habitent la terre, par les démons mêmes, dont il a triomphé. Puis donc que nous jouissons d'une si grande faveur, rendons-nous dignes des bienfaits que nous avons reçus, afin que nous obtenions le royaume céleste par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient avec le Père et l'Esprit-Saint, la gloire, l'honneur et l'empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ».
« (…) Vous avez vu la victoire admirable, vous avez vu les exploits et les bienfaits de la croix ? (…) Jésus-Christ a triomphé du démon par les moyens mêmes avec lesquels le démon avait vaincu le monde, il a combattu avec ses propres armes. Ecoutez comment. Une vierge, le bois, la mort, avaient été les moyens et les instruments de notre défaite. La vierge était Eve qui n'avait pas encore connu Adam; le bois était l'arbre, et la mort la peine imposée au premier homme. Une vierge, le bois et la mort, qui avaient été les moyens et les instruments de notre défaite, sont devenus les moyens et les instruments de notre victoire. Marie a remplacé Eve ; le bois de la croix, le bois de la science du bien et du mal; la mort de Jésus-Christ, la mort d'Adam. Vous voyez que le démon a été vaincu par les mêmes moyens avec lesquels il avait triomphé. Le démon avait renversé Adam avec le bois de l'arbre, Jésus-Christ a terrassé le démon avec le bois de la croix. Le bois de l'arbre a jeté les hommes dans l’abîme, le bois de la croix les en a retirés. Le bois de l’arbre a dépouillé l'homme de ses privilèges, et l’a enfermé dans l'obscurité d'une prison; le bois de la croix a dépouillé de ses armes le vainqueur de l’homme, et l'a montré vaincu à toute la terre. La mort d'Adam s'est étendue sur ceux qui sont venus après lui; la mort de Jésus-Christ a rappelé à la vie ceux qui étaient nés avant lui. « Qui racontera les merveilles du Seigneur et les prodiges de son bras puissant ? » (Ps. CV, 2.) Nous avons passé de la mort à l'immortalité tels sont les exploits et les bienfaits de la croix. Vous avez appris la victoire, vous avez appris la manière dont elle a été remportée; apprenez comment nous avons vaincu sans combattre. Nous n'avons pas ensanglanté d'armes, nous ne nous sommes pas rangés en bataille, nous n'avons pas reçu de blessures, nous n'avons pas soutenu de guerre; et nous avons remporté la victoire : c'est le Seigneur qui a combattu, et c'est nous qui avons obtenu la couronne. Puis donc que la victoire nous est propre, faisons éclater notre joie comme les soldats, chantons tous aujourd'hui l'hymne de la victoire; écrions-nous en louant le Seigneur : « La mort a été absorbée dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? enfer, où est ton aiguillon ? » (I Cor. XV, 54 et 55.). Tels sont les avantages que nous a procurés la croix; la croix qui est un trophée érigé contre les démons, une arme contre le péché, le glaive avec lequel Jésus-Christ a percé le serpent infernal. La croix est la volonté du Père, la gloire du Fils unique, le triomphe de l'Esprit divin, l'honneur des anges, la sûreté de l'Eglise, le rempart des saints, l'objet dont se glorifiait Paul, la lumière du monde entier. En effet, comme pour dissiper les ténèbres d'une maison obscure, on allume et on élève un flambeau; de même Jésus-Christ, allumant et élevant la croix comme un flambeau, a dissipé les ténèbres épaisses dans lesquelles toute la terre était plongée. Et comme un flambeau est surmonté de la lumière qui le rend lumineux, ainsi la croix était surmontée du Soleil de justice qui la rendait brillante. Le monde voyant le Fils de Dieu crucifié, a frémi, la terre a été ébranlée, les pierres se sont fendues; mais les coeurs des Juifs, plus durs que la pierre sont restés insensibles. Le voile du temple s'est déchiré; et leurs complots criminels ne se sont pas rompus. Pourquoi le voile dutemple s'est-il déchiré ? c'est que le temple voyait avec peine le Seigneur immolé hors de son enceinte sur l'autel de la croix; et par le déchirement de son voile il semblait dire à tous les hommes : Que celui qui le voudra foule désormais aux pieds le Saint des saints. A quoi me servent les objets que je renferme, puisqu'une telle victime est immolée hors de mon enceinte ? à quoi me sert le testament ? à quoi me sert la loi ? C'est en vain que j'ai instruit les Juifs depuis plusieurs siècles. Le Prophète s'écriait à ce sujet : « Pourquoi les nations ont-elles frémi ? pourquoi les peuples ont-ils fait des réflexions inutiles ? » (Ps. II, 1.) Les Juifs avaient entendu cette prophétie : « Il a été conduit à la mort comme une brebistimide, il s'est tu comme un agneau devant celui qui le tond » (Is. LIII, 7) ; ils y avaient réfléchi longtemps; et lorsqu'ils l'ont vue s'accomplir, ils ont refusé d'y croire. Vous voyez comme ils ont fait des réflexions inutiles. Le voile du temple s'est déchiré pour annoncer combien le temple allait devenir pour toujours désert et abandonné. Puis donc qu'en ce jour nous devons nous-mêmes voir celui qui a été attaché à la croix, approchons, mes très chers frères, approchons avec tremblement et avec un recueillement respectueux, comme vers l'Agneau sacrifié et immolé pour nous. Ne savez-vous pas comment les anges se tenaient près du tombeau où il n'y avait plus de corps ? ils rendaient hommage au tombeau vide, comme à un monument qui avait renfermé le corps du Seigneur. Les anges, qui sont d'une nature supérieure à la nôtre, se tenaient près du tombeau, recueillis et pénétrés d'une vénération profonde; et nous, qui ne devons pas approcher d'un tombeau vide, mais de la table même où repose l'Agneau sans tache, nous approchons en faisant du bruit, en excitant du tumulte ! Pourrons-nous jamais excuser notre irrévérence ? Je ne parle pas au hasard et sans raison ; mais comme j'en vois plusieurs ce soir faire du bruit, crier, se précipiter, se presser les uns les autres , se charger d'injures, encourir des peines par une telle conduite plutôt que mériter le salut, voilà pourquoi je vous donne ces avertissements. Eh quoi ! mon frère, lorsque le prêtre est à l'autel, en silence, dans le plus profond recueillement, levant les mains au ciel, invoquant l'Esprit-Saint pour qu'il vienne sanctifier les offrandes ; lorsque l'Esprit-Saint accorde la grâce qui lui est demandée, qu'il descend sur les oblations; lorsque vous voyez l'Agneau sans tache immolé, divisé en plusieurs parties, vous faites alors du bruit, vous excitez du tumulte, alors vous cherchez des querelles, alors vous recourez aux injures ! Et comment pourrez-vous profiter du sacrifice, si vous apportez à l'autel un pareil esprit de contention ? (…)
« Jésus-Christ, dit Saint Paul, a désarmé les puissances ; il les a menées en triomphe à la face de l'univers, après les avoir vaincues par sa croix » (Coloss. II, 15.). Le trophée qu'il a érigé est décoré des marques de sa victoire, et les dépouilles de ses ennemis sont suspendues au haut de sa croix. Comme un prince généreux, après avoir terminé une guerre difficile, suspend au haut d'un trophée les cuirasses, les boucliers, les armes du tyran et de ses satellites, qu'il a vaincus : de même Jésus-Christ, après avoir terminé la guerre contre le démon, a suspendu au haut de la croix les armes de son ennemi, la malédiction et la mort; il en a fait un trophée éclatant, propre à être aperçu par tous les êtres, par les puissances d'en-haut qui sont dans les cieux, par les hommes qui habitent la terre, par les démons mêmes, dont il a triomphé. Puis donc que nous jouissons d'une si grande faveur, rendons-nous dignes des bienfaits que nous avons reçus, afin que nous obtenions le royaume céleste par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient avec le Père et l'Esprit-Saint, la gloire, l'honneur et l'empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ».
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1er avril
SAINT HUGUES
Évêque de Grenoble
(1053-1132)
Saint Hugues naquit à Châteauneuf-d'Isère, près de Valence, en Dauphiné. Pendant que sa mère le portait dans son sein, elle eut un songe où il lui semblait mettre au monde un bel enfant que saint Pierre, accompagné d'autres saints, emportait dans le Ciel et présentait devant le trône de Dieu. Cette vision fut pour ses parents un présage de hautes et saintes destinées; aussi soignèrent-ils son éducation et n'hésitèrent-ils pas à favoriser sa vocation ecclésiastique.
Choisi, jeune encore, par l'évêque de Valence, pour être chanoine de sa cathédrale, il se vit, à vingt-sept ans, obligé d'accepter le siège épiscopal de Grenoble, devenu vacant. Il voulut recevoir l'onction épiscopale des mains du Pape Grégoire VII, qui, connaissant à l'avance son mérite et ses vertus, lui dévoila toute son âme et lui inspira un zèle ardent pour la liberté de l'Église et pour la sanctification du clergé.
Hugues trouva son évêché dans le plus lamentable état; tous les abus de l'époque y régnaient en maîtres. Le nouveau Pontife fit d'incroyables efforts pour raviver la foi et relever les moeurs; ses efforts étant infructueux, il résolut de quitter sa charge et se réfugia au monastère de la Chaise-Dieu; mais bientôt le Pape, instruit de ce qui se passait, lui ordonna de retourner à son évêché et de préférer le salut des âmes à son repos personnel.
C'est dans les années suivantes que saint Bruno vint fonder dans son diocèse l'admirable institution de la Chartreuse. Hugues allait souvent dans cet ermitage et vivait avec les Chartreux comme le dernier d'entre eux; son attrait pour la solitude était si fort, qu'il ne pouvait se décider à quitter cette austère retraite, et Bruno se voyait obligé de lui dire: "Allez à votre troupeau; il a besoin de vous; donnez-lui ce que vous lui devez."
Cependant Hugues, par la puissance de sa sainteté, opérait un grand bien dans les âmes; ses prédications véhémentes remuaient les foules et touchaient les coeurs; au confessionnal, il pleurait souvent avec ses pénitents et les excitait à une plus grande contrition. Après quelques années d'épiscopat, son diocèse avait changé de face.
Parmi ses hautes vertus, on remarqua particulièrement sa modestie et sa charité. Dur pour lui-même, il se montrait prodigue pour les pauvres et alla jusqu'à vendre pour eux son anneau et son calice. Toujours il se montra d'une énergie indomptable pour la défense des intérêts de l'Église; il restera toujours comme l'un des beaux modèles de noble indépendance et de fier courage. Son exemple apprend aussi que si le salut des âmes est une chose inestimable, il ne s'opère souvent qu'au prix d'une longue persévérance et d'une grande abnégation.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SAINT HUGUES
Évêque de Grenoble
(1053-1132)
Saint Hugues naquit à Châteauneuf-d'Isère, près de Valence, en Dauphiné. Pendant que sa mère le portait dans son sein, elle eut un songe où il lui semblait mettre au monde un bel enfant que saint Pierre, accompagné d'autres saints, emportait dans le Ciel et présentait devant le trône de Dieu. Cette vision fut pour ses parents un présage de hautes et saintes destinées; aussi soignèrent-ils son éducation et n'hésitèrent-ils pas à favoriser sa vocation ecclésiastique.
Choisi, jeune encore, par l'évêque de Valence, pour être chanoine de sa cathédrale, il se vit, à vingt-sept ans, obligé d'accepter le siège épiscopal de Grenoble, devenu vacant. Il voulut recevoir l'onction épiscopale des mains du Pape Grégoire VII, qui, connaissant à l'avance son mérite et ses vertus, lui dévoila toute son âme et lui inspira un zèle ardent pour la liberté de l'Église et pour la sanctification du clergé.
Hugues trouva son évêché dans le plus lamentable état; tous les abus de l'époque y régnaient en maîtres. Le nouveau Pontife fit d'incroyables efforts pour raviver la foi et relever les moeurs; ses efforts étant infructueux, il résolut de quitter sa charge et se réfugia au monastère de la Chaise-Dieu; mais bientôt le Pape, instruit de ce qui se passait, lui ordonna de retourner à son évêché et de préférer le salut des âmes à son repos personnel.
C'est dans les années suivantes que saint Bruno vint fonder dans son diocèse l'admirable institution de la Chartreuse. Hugues allait souvent dans cet ermitage et vivait avec les Chartreux comme le dernier d'entre eux; son attrait pour la solitude était si fort, qu'il ne pouvait se décider à quitter cette austère retraite, et Bruno se voyait obligé de lui dire: "Allez à votre troupeau; il a besoin de vous; donnez-lui ce que vous lui devez."
Cependant Hugues, par la puissance de sa sainteté, opérait un grand bien dans les âmes; ses prédications véhémentes remuaient les foules et touchaient les coeurs; au confessionnal, il pleurait souvent avec ses pénitents et les excitait à une plus grande contrition. Après quelques années d'épiscopat, son diocèse avait changé de face.
Parmi ses hautes vertus, on remarqua particulièrement sa modestie et sa charité. Dur pour lui-même, il se montrait prodigue pour les pauvres et alla jusqu'à vendre pour eux son anneau et son calice. Toujours il se montra d'une énergie indomptable pour la défense des intérêts de l'Église; il restera toujours comme l'un des beaux modèles de noble indépendance et de fier courage. Son exemple apprend aussi que si le salut des âmes est une chose inestimable, il ne s'opère souvent qu'au prix d'une longue persévérance et d'une grande abnégation.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
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