Les leçons de
Saint Philippe (Filippo) Néri s’adressent à tous les chrétiens qui veulent
vivre avec le Seigneur,quel que soit leur état de vie*, Myriamir à la
source le 27 mai 2016
Ce
qu’il conseille à des religieux pourrait très bien s’appliquer
à
ceux qui vivent dans le monde.
Voici quelques extraits des lettres qu’il
écrivit
à ses nièces religieuses:
À Sœur Maria Tregni (une de ses nièces)
Religieuse à Santa Lucia à Firenze
L’abandon
entre les mains de Dieu
“L’abandon,
ce premier pas que nous avons l’intention d’accomplir, est cependant le dernier
que nous accomplissons. La peau de notre amour-propre colle, en effet, à celle
de notre cœur, si intimement que rien n’est plus difficile que de l’en
détacher. Plus nous semblons sur le point d’y parvenir, plus cruellement nous
en souffrons… Toutes les peaux… de ce monde doivent être abandonnées pour la
vie de l’esprit.
Âme est un terme employé pour signifier
l’existence, à entendre ici dans le sens de la conquête des vertus qui passe
par la mortification des vices, des péchés, des mauvaises pensées et des
affections dangereuses, et qui vise à atteindre la sainteté. Mais prenez garde,
ma fille, car l’âme est couverte de bien vilaines peaux, et il faut brandir le
couteau de la sainte discipline pour trancher dans le vif et les détacher de
nos cœurs…”
L’avarice
“La taupe est une sorte de rat aveugle qui vit
toujours sous la terre, mange et creuse le sol, sans jamais se lasser ni se
rassasier. C’est l’image même de l’homme avare, et de la femme plus encore, car
elle l’est tout naturellement. Or Dieu est à l’antipode de l’avarice, puisqu’il
nous a tout donné: la splendeur de la vie, l’immensité de la création, du plus
grand des anges jusqu’au plus infime des êtres, et enfin son propre Fils, le
doux Christ, Verbe incarné, offert aux hommes pour répondre à leurs demandes…
La création entière manifeste la bonté et la générosité du Créateur… Mais si
l’avarice est monstrueuse chez l’homme, que dire chez le religieux et la
religieuse qui ont fait vœu de pauvreté?… Cette vilaine peau, il faut nous en
débarrasser à tout prix…”
L’offrande de sa vie
“Nous devons aller encore plus loin et offrir
notre vie même à laquelle nous tenons tant, pour l’honneur de Dieu et le salut
de notre prochain… Rude tâche que de modérer ses paroles, d’humilier son cœur
et son corps devant tous, de s’avilir jusqu’à s’identifier au rude torchon de cuisine, au
torchon tout juste bon à nettoyer les sabots fangeux de nos sœurs…”
Parlant de sainte Catherine de Sienne, calomniée par une personne qu’elle soignait,
Filippo écrit: “C’était la volonté de
Dieu que la sainte mère parcourût ces sentiers rocailleux, pour mieux se
mortifier et apparaître dans toute sa vérité, entièrement détachée de l’honneur
et de la réputation du monde, puisqu’elle s’était vouée au service de l’Époux
dont le regard devait lui suffire…
Cette peau que l’avarice tend sur le cœur n’est, hélas!
Pas la seule. Les défauts, les mauvaises habitudes, les vices, le couvrent de
plus de peaux que l’oignon l’hiver, lui donnent plus de poils que n’en porte le
chat. Renoncer à soi n’est pas si facile qu’on puisse le décider un jour, par
subite inspiration. Il y faut une volonté de fer, l’habitude d’une sévérité
extrême à l’égard de soi-même, et un usage vigilant du couteau et du rasoir, je
veux dire de l’oraison et de l’examen de conscience…
Plus que toute
autre chose, pratiquez
la sainte vertu d’obéissance...
À l’obéissance, sans doute, vous devez ajouter la prière. Mais, tout en vous
consacrant à l’oraison et à la communion, prenez garde et tenez-vous prête à
interrompre l’une et l’autre, si vous en recevez l’ordre. En la sainte
obéissance, en effet, résident la véritable prière et la vraie communion au
sens où l’entend le Seigneur…
En effet, le démon
redoute bien
plus de trouver dans une communauté l’union et la paix que tous les exercices
de la vie spirituelle, s’ils ne sont étroitement subordonnés à l’amour
fraternel… Le Diable, notre ennemi, ne cesse, pour mieux nous vaincre, de
chercher à nous désunir, de susciter entre nous discussions, contestations,
haines et rivalités, de former coteries; clans entre nous et dans nos
monastères… Contre l’ennemi, l’union et la paix constituent l’arme la plus
puissante et la plus redoutable… Veillez par-dessus tout à la pureté de cœur,
car l’Esprit-Saint habite les âmes simples et candides… Il est le maître de la
prière et nous fait vivre constamment dans la paix et dans la joie, avant-goût
du paradis…”
À Sœur Maria Vittoria Treni (son autre nièce), religieuse de
Saint-Pierre-Martyr, à Florence.
Filippo Néri
rappelle d’abord le souvenir de la victoire de la flotte chrétienne sur les
Turcs, avant de faire une longue digression sur le nom de sa nièce: Maria. “C’est dans une intention
profonde, me semble-t-il, que vous a été donné ce nom, dans le dessein providentiel
qu’en sortant du monde vous soyez tirée, par la main de Dieu, des eaux de la
mer, traversée fatale à bien des âmes à tout jamais misérablement englouties…
Prise par la main et soutenue, comme un autre Saint Pierre, vous avez marché
sur les eaux…”
Filippo évoque alors, dans cette lettre, les grandes
figures des Pères de l’Ancien Testament, puis de Job et de David, et enfin des
apôtres et des disciples de la primitive Église, tous modèles pour les bons
religieux. Et Filippo de conclure: “ Aussi, ma fille très aimée dans le Christ,
puisque vous êtes toute proche de la félicité promise, ne regardez pas derrière
vous, ne freinez pas votre effort, ne détachez pas votre regard du rivage à
atteindre, n’accordez plus une seule pensée à la terre que vous abandonnez.
Ce monde n’est
qu’un coupe-gorge où
l’infortuné voyageur est torturé avant d’être occis, une étrange forêt remplie
de monstres, un champ de bataille et de mort. On n’y rencontre que violence et
iniquités, quelques justes mis à part, et bien peu nombreux. Considérez-le
comme une terre brûlée, comme un incendie dont vous venez d’échapper à grand
peine, encore tout enveloppée de flammes et de fumée… Tenez-vous à l’écart des
tentations sous peine de vous perdre…”
Mais tout cela ne suffit pas; il faut maintenant tourner son cœur vers
Dieu et sa divine miséricorde: “Sans
chaleur, sans entretien, sans aliment, l’amour s’étiole. Dès maintenant,
ici-bas, apprenons à vouer à Dieu le tribut des louanges que nous passerons
l’éternité à lui consacrer, dans les cieux… Il nous en offre la vision, la
jouissance et la possession. Mais nous ne pouvons nous en rassasier car, plus
nous sommes comblés, plus nous en éprouvons le désir…
Souvenez-vous,
cependant, dans vos oraisons mentales,
des infortunés qui ne disposent, pour franchir cette mer dangereuse, ni d’un
pont ni d’un esquif, et doivent la traverser à gué… C’est ainsi, en obtenant
par vos prières le salut des âmes, que vous mériterez de faire de grands
progrès dans la charité: ce sera votre honneur et votre gloire…”
Pour achever le chemin que nous venons de parcourir avec
Filippo Néri ; voici, choisies entre beaucoup d’autres, quelques strophes
sur la vanité.
Vanité des vanités
Toute chose n’est que vanité
Le monde entier et ses biens
Toute chose n’est que vanité.
Toute chose n’est que vanité
Le monde entier et ses biens
Toute chose n’est que vanité.
Quand bien même tu règnerais mille ans
Plein de santé et de bonheur
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
Plein de santé et de bonheur
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
Quand tu vivrais entouré d’aises
Dans les châteaux et les palais
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
Dans les châteaux et les palais
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
Aussi, tourne ton cœur vers Dieu
En lui vouant tout ton amour
Il ne te fera jamais faute
Tout le reste n’est que vanité;
En lui vouant tout ton amour
Il ne te fera jamais faute
Tout le reste n’est que vanité;
S’il t’est possible sans peine ni douleur
De satisfaire tous tes caprices
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
De satisfaire tous tes caprices
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
S’il est donné à ton cœur ici-bas
De jouir perpétuellement,
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
De jouir perpétuellement,
À ta mort qu’en sera-t-il ?
Toute chose n’est que vanité.
Mets donc un terme à tes désirs.
Cherche Dieu qui toujours t’attend,
Et jamais ne te fera faute
Tout le reste n’est que vanité.
Cherche Dieu qui toujours t’attend,
Et jamais ne te fera faute
Tout le reste n’est que vanité.
L’église San-Girolamo appartenait à la confrérie dite de la Carita.
Les prêtres qui logeaient dans la communauté n’avaient pour seule obligation
que le culte. Pour le reste, ils jouissaient d’une totale liberté.
Source : http://voiemystique.free.fr/ecole_francaise_t1_08.htm
https://myriamiralasource.wordpress.com/2016/05/27/les-lecons-de-saint-philippe-filippo-neri-sadressent-a-tous-les-chretiens-qui-veulent-vivre-avec-le-seigneurquel-que-soit-leur-etat-de-vie/
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