*La
vraie dévotion à la sainte Vierge est intérieure*Selon, Saint Louis-Marie
Grignion de Monfort* ; Myriamir le 8 mai 2016
1° La vraie
dévotion à la sainte Vierge est intérieure,
c’est-à-dire, elle part de l’esprit et du cœur, elle vient de l’estime qu’on
fait de la sainte Vierge, de la haute idée qu’on s’est formée de ses grandeurs,
et de l’amour qu’on lui porte.
2° Elle est tendre, c’est-à-dire pleine de confiance en la
très sainte Vierge, comme d’un enfant dans sa bonne mère. Elle fait qu’une âme
recourt à elle en tous ses besoins de corps et d’esprit, avec beaucoup de
simplicité, de confiance et de tendresse.
Elle implore l’aide de sa
bonne Mère en tous temps, en tous lieux et en toutes choses : dans ses doutes,
pour en être éclaircie ; dans ses égarements,
pour en être redressée ; dans ses tentations, pour être soutenue ;
dans ses faiblesses, pour être fortifiée ; dans ses chutes,
pour être relevée ; dans ses découragements,
pour être encouragée ; dans ses scrupules, pour en être ôtée ; dans
ses croix, travaux et traverses
de la vie, pour en être consolée ; enfin, en tous ses maux decorps et d’esprit, Marie est son recours ordinaire, sans
crainte d’importuner cette bonneMère et de déplaire à Jésus-Christ.
3° La vraie
dévotion à la sainte Vierge est sainte, c’est-à-dire
qu’elle porte une âme à éviter le péché et à imiter, de la très sainte Vierge,
particulièrement son humilité profonde, sa foi
vive, son obéissance aveugle, son oraison continuelle, sa mortification
universelle, sa pureté divine, sa charité
ardente, sa patience héroïque, sa douceur
angélique et sa sagesse
divine. Ce sont les dix principales vertus de la très sainte Vierge.
4° La vraie
dévotion à la sainte Vierge est constante : elle affermit une âme dans le bien,
et elle la porte à ne pas quitter facilement ses pratiques de dévotion
; elle la rend
courageuse pour s’opposer au monde dans ses modes et ses maximes, à la chair
dans ses ennuis et sespassions, et au diable dans ses tentations ; en sorte qu’une personne vraiment
dévote à la sainte Vierge n’est point changeante, chagrine,
scrupuleuse ni craintive.
Ce n’est pas qu’elle ne
tombe, et qu’elle ne change quelquefois dans sa sensibilité et sa dévotion :
mais, si elle tombe, elle se relève en tendant la main à sa bonne Mère ; si elle devient sans goût ni
dévotion sensible, elle ne s’en met point en peine ; car le juste et le dévot
fidèle de Marie vit de la foi de Jésus et de Marie, et non des sentiments du
corps. (1).
5° Enfin, la
vraie dévotion à la sainte Vierge est désintéressée, c’est-à-dire
qu’elle inspire à une âme de ne se point rechercher, mais Dieu seul dans sa
sainte Mère. Un vrai dévot de Marie ne sert pas cette auguste reine par un
esprit de lucre et d’intérêt ; ni pour son bientemporel, ni corporel, ni spirituel ; mais uniquement parce qu’elle mérite
d’être servie, et Dieu seul en elle. Il n’aime pas Marie précisément parce
qu’elle lui fait du bien, ou qu’il en espère d’elle ; mais parce qu’elle est
aimable.
C’est pourquoi il l’aime
et la sert aussi fidèlement dans les dégoûts et les sécheresses que dans les
douceurs et ferveurs sensibles ; il l’aime autant sur le Calvaire qu’aux noces de Cana. Oh ! qu’un tel dévot à
la sainte Vierge, qui ne se recherche en rien dans les
services qu’il lui rend, est agréable et précieux aux
yeux de Dieu et de sa
sainte Mère ! Mais
qu’il est rare maintenant ! C’est afin qu’il ne soit plus si rare, que j’ai mis
la plume à la main pour écrire sur le papier ce que j’ai enseigné en public et
en particulier, dans mes missions, pendant bien des années.
(1) : Des
sentiments où le corps a sa part, et qu’on appelle ordinairement les goûts et
ferveurs sensibles.
Traité de la dévotion à
la Sainte Vierge
(1° partie, II-2)
St Louis Marie Grignion de Montfort
Jules Didiot – Rennes – 1891
(1° partie, II-2)
St Louis Marie Grignion de Montfort
Jules Didiot – Rennes – 1891
Sursa :
https://myriamir.wordpress.com/2016/05/08/la-vraie-devotion-a-la-sainte-vierge-est-interieureselon-saint-louis-marie-grignion-de-monfort/
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