Msgr.
Fellay: Supplique au Saint-Père, 9 Octobre 2015, La Voix de Dieu
Objet :
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[Articol nou] Msgr. Fellay: Supplique au Saint-Père
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De :
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La voix de Dieu Magazine -
(donotreply@wordpress.com)
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À :
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Olivia Marcov ;
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Date :
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Vendredi 9 octobre 2015 9h02
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Articol nou pe "La
voix de Dieu" Magazine -
Msgr. Fellay: Supplique au Saint-Père
Msgr. Fellay: Supplique au Saint-Père
Très Saint Père,
C’est avec la plus vive
inquiétude que nous constatons autour de nous la dégradation progressive du
mariage et de la famille, origine et fondement de toute la société humaine.
Cette déliquescence est en train de s’accélérer fortement, notamment par la
promotion légale des comportements les plus immoraux et les plus dépravés. La
loi de Dieu, même simplement naturelle, est aujourd’hui publiquement foulée aux
pieds, les péchés les plus graves se multiplient de façon dramatique et crient
vengeance au Ciel.
Très Saint Père,
Nous ne pouvons vous cacher
que la première partie du Synode consacré aux « Défis pastoraux de la famille
dans le contexte de l’évangélisation » nous a très vivement alarmés. Nous avons
entendu et lu, venant de personnes constituées en dignité ecclésiastique – qui
s’autorisent de votre soutien, sans être démenties -, des affirmations si
contraires à la vérité, si opposées à la doctrine claire et constante de
l’Église concernant la sainteté du mariage, que notre âme en a été profondément
troublée. Ce qui nous inquiète encore plus, ce sont certaines de vos paroles
laissant entendre qu’il pourrait y avoir une évolution de la doctrine pour
répondre aux nécessités nouvelles du peuple chrétien. Notre inquiétude vient de
ce que saint Pie X a condamné, dans l’encyclique Pascendi, un tel alignement du
dogme sur de prétendues exigences contemporaines. Pie X et vous, Très Saint
Père, avez reçu la plénitude du pouvoir d’enseigner, de sanctifier et de
gouverner dans l’obéissance au Christ qui est le chef et le pasteur du troupeau
en tout temps et en tout lieu, et dont le Pape doit être le fidèle vicaire sur
cette terre. L’objet d’une condamnation dogmatique ne saurait devenir, avec le
temps, une pratique pastorale autorisée.
Dieu auteur de la nature a
établi l’union stable de l’homme et de la femme en vue de perpétuer l’espèce
humaine. La Révélation de l’Ancien Testament nous apprend, de la façon la plus
évidente, que le mariage, unique et indissoluble, entre un homme et une femme,
a été établi directement par Dieu, et que ses caractéristiques essentielles ont
été soustraites par lui au libre choix des hommes, pour demeurer sous une
protection divine toute particulière : « Tu ne convoiteras pas la femme de ton
prochain » (Ex 20, 17).
L’Évangile nous enseigne que
Jésus lui-même, en vertu de son autorité suprême, a rétabli définitivement le
mariage, altéré par la corruption des hommes, dans sa pureté primitive : « Ce
que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mt 19, 6).
C’est la gloire de l’Église
catholique, tout au long des siècles, d’avoir défendu contre vents et marées,
malgré les sollicitations, les menaces et les tentations, la réalité humaine et
divine du mariage. Elle a toujours porté haut – même si des hommes corrompus l’abandonnaient
pour ce seul motif -, l’étendard de la fidélité, de la pureté et de la
fécondité qui caractérisent le véritable amour conjugal et familial.
Alors qu’approche la
deuxième partie de ce Synode consacré à la famille, nous estimons en conscience
de notre devoir d’exprimer au Siège apostolique les profondes angoisses qui
nous saisissent à la pensée des « conclusions » qui pourraient être proposées à
cette occasion, si par grand malheur elles devaient constituer une nouvelle
attaque contre la sainteté du mariage et de la famille, un nouvel
affaiblissement du statut des couples et des foyers. Nous espérons de tout
cœur, au contraire, que le Synode fera œuvre de véritable miséricorde en
rappelant, pour le bien des âmes, l’intégrale doctrine salutaire concernant le
mariage.
Nous avons pleinement
conscience, dans le contexte actuel, que les personnes qui se trouvent engagées
dans des situations matrimoniales irrégulières doivent être accueillies
pastoralement, avec compassion, afin de leur montrer le visage très
miséricordieux du Dieu d’amour que fait connaître l’Église.
Cependant la loi de Dieu,
expression de son éternelle charité pour les hommes, constitue par elle-même la
souveraine miséricorde pour tous les temps, toutes les personnes et toutes les
situations. Nous prions donc pour que la vérité évangélique du mariage, que
devrait proclamer le Synode, ne soit pas contournée en pratique par de
multiples « exceptions pastorales » qui en dénatureraient le sens véritable, ou
par une nouvelle législation qui en abolirait quasi infailliblement la portée
réelle. Sur ce point, nous ne pouvons vous dissimuler que les récentes
dispositions canoniques du Motu proprio Mitis iudex Dominus Iesus, facilitant
des déclarations de nullité accélérées, ouvriront la porte de facto à une
procédure de « divorce catholique » qui ne dit pas son nom, en dépit des
rappels sur l’indissolubilité du mariage qui l’accompagnent. Ces dispositions
suivent l’évolution des mœurs contemporaines, sans chercher à les rectifier
selon la loi divine ; comment, dès lors, ne pas être bouleversé par le sort des
enfants nés de ces mariages annulés de façon expéditive, qui seront les tristes victimes de la « culture du rebut » ?
Au XVIe siècle, le pape
Clément VII refusa à Henri VIII d’Angleterre le divorce que celui-ci réclamait.
Face à la menace du schisme anglican, le pape maintint, contre toutes les
pressions, l’enseignement intangible du Christ et de son Église sur
l’indissolubilité du mariage. Verra-t-on sa décision maintenant désavouée en
une « repentance canonique » ?
De nos jours, partout dans
le monde, de nombreuses familles se sont mobilisées courageusement contre les
lois civiles qui sapent la famille naturelle et chrétienne, et encouragent
publiquement des comportements infâmes, contraires à la morale la plus
élémentaire. L’Église peut-elle abandonner ceux qui, parfois à leur propre
détriment, et toujours sous les moqueries et les quolibets, mènent ce combat
nécessaire mais difficile ? Cela constituerait un contre-témoignage désastreux,
et serait source pour ces personnes de dégoût et de découragement. Les hommes
d’Église, au contraire, de par leur mission même, doivent leur apporter un
soutien clair et motivé.
Très Saint Père,
Pour l’honneur de Notre Seigneur
Jésus-Christ, pour la consolation de l’Église et de tous les fidèles
catholiques, pour le bien de la société et de l’humanité tout entière, en cette
heure cruciale, nous vous supplions donc de faire retentir dans le monde une
parole de vérité, de clarté et de fermeté, en défense du mariage chrétien et
même simplement humain, en soutien de son fondement, à savoir la différence et
la complémentarité des sexes, en appui de son unicité et de son
indissolubilité. Nous vous supplions filialement de faire retentir une parole
accompagnée de mesures efficaces, montrant votre soutien en acte à la famille
catholique.
Nous confions cette humble
supplique au patronage de saint Jean-Baptiste, qui connut le martyre pour avoir
défendu publiquement, contre une autorité civile compromise par un « remariage
» scandaleux, la sainteté et l’unicité du mariage ; suppliant le Précurseur de
donner à Votre Sainteté le courage de rappeler à la face du monde la vraie
doctrine concernant le mariage naturel et chrétien.
En la fête de Notre-Dame des Sept
Douleurs, le 15 septembre 2015
+Bernard FELLAY
Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X
Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X
lavoixdedieu | octombrie 9, 2015 la 6:02 am | Categories: Uncategorized | URL:http://wp.me/p3PRAU-14l
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