Instruction
sur l’examen de conscience du Père M.F*Accepter que les yeux du Christ se
posent sur notre âme* ; Myriamir 18 avril 2016
Instruction sur l’examen de conscience
Pour ouvrir notre
âme à Dieu, il est nécessaire de reconnaitre en nous-même tout ce qui
s’oppose à la vie, tout ce qui fait dessécher et mourir la
semence de la grâce qui a été semée en nous, tout ce qui étouffe les plantes à
peine nées, tout ce qui manque à la grâce pour nourrir avec plénitude notre âme
assoiffée et affamée de nourriture impérissable, de l’Amour de Dieu.
Il est donc indispensable pour pouvoir
engendrer des œuvres de vie, d’accepter en tout premier lieu que la lumière de
la Vérité aimante pénètre en nous et mette en lumière nos défauts, ce qui
s’oppose à son esprit, à sa présence, et de dire comme la Samaritaine : « Il m’a dit tout ce que j’ai
fait. Ne serait-ce point le Christ ? » (Jn. 4, 29).
Le Christ offre à la Samaritaine son Royaume
qui est celui de la grâce. Et lorsqu’il est Interrogé par les Pharisiens pour
savoir quand viendrait le royaume de Dieu, il leur répondit : «
Le royaume de Dieu ne vient pas de telle sorte qu’on puisse l’observer. On ne
dira pas : Voyez, il est ici, ou :Il est là : Car voyez, le
royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Luc 17, 21). L’homme
donc racheté par la venue et le sacrifice du Christ devient lui-même un royaume de
grâce.
L’examen de conscience est la tâche
indispensable pour permettre à la grâce de fructifier et de
ne pas être suffoquée par les œuvres du vieil homme. C’est le Christ qui est
venu installer cet examen de conscience sur terre en vue de notre libre retour
à Dieu.
Accepter que les yeux du Christ se posent sur
notre âme. Il suffit
de penser comment le regard du Christ dans sa Passion, d’un Amour et d’une
Douceur extrêmes, pénètre dans l’âme de Pierre et le fait pleurer et regretter
amèrement sa présomption de vouloir suivre le Maître là où l’on ne peut
parvenir qu’avec tout son cœur et non avec les compromis et les «précautions»
trop humains.
Pierre ne se justifie pas comme Adam et Ève, il ne fuit
pas le regard divin ; en
un instant, la douceur du Christ ouvre son âme à la réalité de sa mission sur
cette terre, à la puissance de l’Amour descendu sur cette terre, et ainsi son
repentir lui permettra de répondre à son Maître ressuscité : « Oui, Seigneur, tu
sais tout, tu sais bien que je t’aime »(Jn. 21, 17) .
Tout l’être du Christ, sa simple présence
parmi les hommes, son regard, ses paroles, ses gestes, sa douceur, a fait
reconnaître à la Samaritaine qui Il était. Elle a accepté d’ouvrir son cœur à
son Amour Infini : « Prenez
sur vous mon joug, et recevez mes leçons : je suis doux et humble de
cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes, car mon joug est doux et
mon fardeau léger» (Mtt.
11, 29-30) .
Notre Seigneur invite chacune de nos âmes à ne pas avoir
peur d’ouvrir notre cœur à son Cœur, comme Lui-même n’a pas eu peur de le faire
avec nous. Si nous répondons à son invitation, Il nous fera connaître la joie
profonde de son amour. Cependant, Il nous avertit que cette source de vie n’est
pas perçue par tous : « Je
vous bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché
ces choses aux sages et aux prudents, et les avez révélées aux simples. Oui, Père, car tel fut votre bon plaisir ». (Luc 10, 21).
Le «vieil homme», le «vieil Adam» qui vit au fond de
chacun de nous s’efforce de brouiller les pistes, de nous faire perdre la trace
du mal, de nous empêcher de voir clair, de nous cacher les notions sacrées. Il
y a donc un combat au-dedans de nous- même contre le malin. Un grand effort est
nécessaire pour écarter toutes les trompeuses justifications de nos actes et
pour avoir le courage d’être précis et sévère, sans rien laisser dans l’ombre.
Il est souvent extrêmement pénible de voir
nos défauts et de les accepter, et il arrive que notre premier mouvement soit
de révolte et même parfois de désespoir.
Saint François de Sales note qu’il est normal que nous éprouvions du déplaisir à constater le mal
qui est en nous, les défaillances dont nous nous rendons chaque jour coupables,
encore faut-il que nous nous empêchions d’en avoir une déplaisance aigre et
chagrine. « C’est la grande faute de ceux qui, s’étant mis en colère, se
courroucent de s’être courroucés, sont dépités de s’être dépités.
Car par ce moyen, ils tiennent leur cœur confit et
détrempé dans la colère… Ces colères, dépits et aigreurs, que l’on a contre
soi-même tendent à l’orgueil et n’ont d’origine que dans l’amour-propre, qui se
trouble et s’inquiète de se voir imparfait. Il faut donc avoir un déplaisir de
nos fautes qui soit paisible… » C’est-à-dire ne pas sentir de crispation
sur soi-même, mais plutôt cette tristesse surnaturelle qui vient de ce que l’on
a manqué à Dieu, et où la grâce tempère, adoucit, ce qu’il peut y avoir dans
notre regret d’orgueilleux et d’amer.
L’humilité est donc bien la première
disposition indispensable à avoir pour s’examiner et diriger notre regard vers
notre Rédempteur, le Christ, qui s’est humilié jusqu’à la mort sur la
Croix ; viennent ensuite la foi et l’espérance en sa Miséricorde infinie
pour reconnaître et dépasser nos défauts.
« Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait
sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.»(Jn. 12, 25), a dit notre Seigneur. Oui,
accepter l’aveu intérieur de chacune de nos fautes demande un désir profond de
mourir au péché et nous rappelle qu’à chaque confession, à chaque évolution
dans notre âme nous sommes appelés à servir le Christ et à participer à sa
résurrection car nous devons imiter sa vie et mourir à nous-mêmes pour
Lui.
Saint Augustin en commentant l’Évangile de saint Jean nous dit : « Donc, si infini est
l’Amour miséricordieux de Dieu, qui est arrivé jusqu’à donner son unique Fils
en rachat de notre vie, grande est aussi notre responsabilité : chacun en
effet, doit confesser son propre péché, pour que le pardon de Dieu, déjà donné
sur la Croix, puisse avoir effet dans son cœur et dans sa vie. Dieu condamne
tes péchés…
Et si toi
aussi tu les condamnes, tu t’unis à Dieu…
Quand ce que tu as fait commence à te déplaire, alors
commencent tes bonnes œuvres car tu condamnes tes œuvres mauvaises. Les œuvres
bonnes commencent avec la reconnaissance des œuvres mauvaises » (Sur l’Évangile de saint Jean, 12, 12 :Pl 35,
1190).
Notre vie est presque
continûment agitée, remplie d’activités, au milieu du tumulte du monde et des
préoccupations. Il est
indispensable, sans chercher de fausses justifications de charité envers les
autres, de trouver à tout prix un moment pour rentrer en soi et écouter la voix
qui parle en chacun de nous parce que tout homme a été créé par Dieu.
C’est l’attitude du fils prodigue, dans la parabole de
l’Évangile, qui retourne vers son Père dans un triste état mais avec le cœur
contrit et en acceptant comme justes les humiliations subies sur le parcours.
Chaque jour, nous aussi, nous avons un motif de retourner vers le Père, sans
parcourir de nombreux kilomètres, mais par un mouvement intérieur de l’âme qui
demande sincèrement pardon.
L’examen de conscience nous prépare à la
confession, et beaucoup
admettent difficilement que la rencontre du pardon avec Dieu nécessite
l’intermédiaire du prêtre, d’un homme que l’on considère souvent plein de
faiblesses et de péchés.
Les disciples, durant la Passion, ont montré leur
faiblesse, mais Jésus leur a laissé ensuite non seulement le souvenir et
l’enseignement d’une infinie douceur dans son pardon après la résurrection,
mais Il leur a encore donné ce même pouvoir et chrétien privilège de
pardonner : « Paix à vous ! Comme le Père m’a
envoyé, moi aussi je vous envoie » Et, après avoir dit cela, il souffla
sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint, à qui vous
pardonnerez les péchés ils seront pardonnés, et à qui vous les retiendrez ils
seront retenus » (Jn. 20, 21-23).
Ils
reçoivent non seulement la marque indélébile de la douce Paix que procure le
pardon du Christ, mais aussi le trésor du Cœur du Christ : sa Miséricorde infinie.
Chaque examen de conscience,
chaque confession, nous prépare à notre rencontre avec Dieu, et il nous sera demandé beaucoup de
clarté et de paix intérieure pour pouvoir aller à la Lumière éternelle. A
l’approche de la mort, l’examen de toute notre vie a lieu avec une
impressionnante clarté et sur cette terre il faut s’y préparer.
L’examen de conscience, la confession et la
communion à la sainte Eucharistie forment le témoignage vivant de notre foi
catholique et chrétienne et nous lient avec le Ciel.
Sur cette terre, c’est en s’adressant à
notre très Sainte Mère la Vierge Marie que nous pouvons apprendre à être
humbles, à nous approcher du trône de la Miséricorde des Saintes Plaies de
Notre Seigneur Jésus Christ pour être guéris de nos blessures et grandir dans
son Amour.
Source : http://www.marie-marthe-chambon.fr/instruction-sur-lexamen-de-conscience-du-pere-m-f/
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SURSA
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