JEMELLE,
Le Pensionnat des Sœurs de la Doctrine Chrétienne et l’Institut de la
Sainte-Famille à Jemelle, Sur les routes de la Doc, décembre 2014
Album - Jemelle
http://www.surlesroutesdeladoc.fr/album-2139206.html
Le Pensionnat et l’Institut de la
Sainte-Famille à Jemelle.
En sa séance du 14 janvier
1871, le conseil communal de Jemelle, décide de scinder l’école communale. Les
garçons resteront dans le bâtiment de la route de Rochefort et il sera fait
appel aux Sœurs de la Doctrine Chrétienne pour prendre en main une nouvelle
école primaire pour filles ainsi qu’une classe gardienne.
Deux religieuses, sœur Stanislas, une
Française, et sœur Augusta,
une Belge, franchissent la frontière au travers des lignes de soldats qui
occupent encore le terrain de la guerre franco-allemande de 1870, l’armistice
étant fraîchement signé. Elles sont accueillies en gare de Jemelle par de
petites Jemelloises tout de blanc vêtues et conduites en procession vers leur
école et habitation sur le « Maurlet ».
L’école primaire ouvre ses
portes le 1er mars
1871.
L’explosion démographique de
Jemelle continue. Dans ces conditions, les enfants de l’école primaire sont
bien vite à l’étroit dans leurs murs. Les autorités communales décident
de faire construire une toute nouvelle école en plein centre du village.
Garçons et filles prendront possession du nouveau bâtiment en 1874. En 1875, les religieuses
ouvrent un internat. Les internes logeront dans la « vieille ferme », rue de la
Lomme. Une particularité de l’école fut la création d’une section appelée
ouvroir, en 1877.
Jemelle.
Pensionnat des Sœurs de la Doctrine Chrétienne.
A cette époque, la sœur
supérieure du pensionnat de Jemelle, sœur
Stanislas, constate dans une lettre qu’elle adresse à une dame
bienfaitrice de son école, Madame Everard- Wauvermans :
« Ma profession d’institutrice
me mettant en relation avec toutes les familles de Jemelle, j’ai pu mieux en
sonder les misères. Ici, il n’y a, sauf une seule exception, que des familles
d’ouvriers. Ces familles ont pour habitations de petits quartiers composés de
deux ou trois pièces. Aucune famille ne possède ni jardin à cultiver ni bétail
à soigner. (...) Pendant la journée, la mère qui connaît ses devoirs a de quoi
prendre soin de sa petite maison mais leurs filles et fillettes ne savent à
quoi mettre les mains. Il n’y a rien à faire chez elles et elles n’ont point à
demander du travail au-dehors puisqu’il n’y a que des ouvriers. Or, le
désœuvrement engendre toutes les misères. J’ai donc conçu le projet d’ouvrir
dans mon école un ouvroir pour les petites filles à leur sortie de l’école
primaire, pour les jeunes filles et même pour les femmes.
L’ouvroir disparaîtra en 1940, concurrencé par
la mécanisation : les ateliers de confection et la broderie mécanique, nouveaux
attraits pour les jeunes filles. En 1890, la population jemelloise a atteint
2000 habitants. Les religieuses, à l’étroit dans leur école, et dans
l’obligation de refuser des inscriptions, décident de construire un tout
nouveau bâtiment jouxtant l’école primaire communale et d’y installer une
section professionnelle qui s’inspire de l’ouvroir mais où sont donnés aussi
des cours généraux pour fillettes ayant terminé les primaires ; elle
s’ouvrira en 1891.
En 1904-1905, s’ajoute une
nouvelle construction. Ces deux nouveaux bâtiments abriteront l’ouvroir, les
classes primaires filles, l’école professionnelle ainsi qu’une nouvelle section
d’enseignement général : la section moyenne (les trois premières années du
secondaire) qui débutera vers 1905. Une centaine d’internes et une quarantaine
d’externes fréquentent alors l’institut.
En 1904, la loi Combes chasse les ordres religieux de France. La communauté de Jemelle
accueille de nombreuses religieuses françaises de la Doctrine Chrétienne et
compte plus de 35 sœurs alors que, jusque dans les années 60, leur communauté
avoisinera les 20 membres.
En 1963, le cycle inférieur
des humanités modernes (moyennes) se complète par le cycle supérieur,
Scientifiques B. Il est décidé de prolonger le bâtiment construit en 1890 par
la construction de nouvelles classes et de chambres individuelles pour les
aînées internes. Ces nouvelles classes sont réservées aux élèves de
l’enseignement général. Dans les années 1960-1970 Les professeurs laïcs, tant
masculins que féminins, remplacent progressivement les religieuses. En 1972,
l’école s’ouvre à la mixité. Le « Pensionnat » s’appelle « l’Institut de la
Sainte-Famille », il n’y a plus d’internat.
En 1982, l’autorité responsable des religieuses
de la Doctrine Chrétienne décide de mettre fin à la mission d’enseignement et
d’éducation des religieuses à l’Institut de la Sainte-Famille.
Publié dans Belgique
http://www.surlesroutesdeladoc.fr/article-jemelle-63227572.html
Album - Jemelle
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